Fabliau contemporain : Macronie, quelle vie de chien !

Eh Manu, tu descends à la bergerie ?

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N’en déplaise aux Ministères de l’Éducation français et wallon, il est grand temps de remettre à l’honneur tout l’art de l’espièglerie de nos magnifiques fondations culturelles moyenâgeuses, en ce compris l’art de chasser la religion de paix et d’amour à coups d’amour de l’arbalète.

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Ceci est une adaptation libre du fabliau « Estula », première moitié du 13ème siècle, auteur(s) inconnu(s), avec ressort comique basé sur l’homophonie entre Estula et la question « Es-tu là ? »

Version originale http://www.viviennestringa.com/pages/fabliaux-du-moyen-age.html

Acteurs : les deux nobliaux Emmacron Et-Doux-Art Philippe, deux gilets jaunes gueux indésirables en Macronie, un curé de province

 

Macronie : quelle vie de chien !

Il était une fois deux gilets jaunes amiénois qui n’avaient ni père gaulliste ni mère marine comme précepteurs. La pauvreté était leur amie au quotidien et il n’est pire compagnie que celle-là. Comme l’appétit qui vient en mangeant, on ne cesse d’avoir faim quand on a faim.

Un soir, ils furent particulièrement tiraillés par ce maudit trio qu’est la faim, la soif et le froid. Ils se résolurent à réagir, mais comment ?

Tout près de chez eux habite un homme qu’on sait riche, Messire Emmacron. Eux sont pauvres et le riche est sot. Il y a des choux dans son jardin et des brebis dans son étable. C’est donc de ce côté-là qu’il faut zieuter. Décidément, la pauvreté en Macronie fait perdre la tête à plus d’un. L’un prend un sac, l’autre un couteau. En route mais sans gilet jaune, discrétion oblige.

Aussitôt dans le potager, le premier arrache les choux. Bénéficiant des enseignements de Youssef l’Arsène Butin des appartements amiénois, le second manipule si bien la porte de la bergerie que la serrure finit par céder et déjà il tâte les moutons pour choisir le plus gras… Mais au sein de la maisonnée, point de ronflement encore et les occupants ont entendu grincer la porte à moutons.

Emmacron à son fils Doux-Art Philippe : « Dis donc, fiston, au lieu de compter nos rapines fiscales, va donc voir s’il n’y a rien d’anormal et appelle le clebs ». Emmacron a baptisé son chien Estula, c’est une idée comme une autre.

Heureusement pour les deux apprentis larrons, ce soir-là le braque français est vigile aux abonnés absents… Doux-Art Philippe ouvre la porte donnant sur la cour et appelle : « Estula ! Estula ! ». Une voix lui répond aussitôt du côté des moutons : « Oui, oui, je suis là ! »

La nuit est noire comme la suie et Doux-Art Philippe a peur. La voix est bizarroïde, il s’imagine que c’est le braque qui vient de répondre. Bouleversé, il file vers la grande salle : « Papa Emmacron, Estula m’a parlé, Estula m’a parlé, je vous le jure sur la tête de madame ma grand-mère Brigitte ! Allez-y voir si vous ne me croyez pas ! »

Goguenard, Emmacron entre dans la cour et appelle le braque : « Estula ! Estula ! ». Ne se doutant de rien, le gilet jaune répond encore une fois : « Oui-oui-oui, je suis là ! »

Emmacron n’en croit pas ses oreilles : « Tonnerre d’imam de Brest, j’ai déjà entendu parler de bien des choses étranges, mais comme celle-là alors là, jamais ! Doux-Art Philippe, rends-toi utile et va trouver un curé sur-le-champ, s’il en reste parmi notre nouvelle religion de paix et d’amour ! Ramène-le, hein ! Fais-lui prendre son étole et de l’eau bénite halal »

Doux-Art Philippe court aussitôt vers la maison du curé : « On a besoin de vous, m’sieur le curé, suivez-moi ! Jamais je n’ai entendu parler comme ça ! C’est une affaire miraculeuse et je vais vous porter ». Malgré sa réticence, le curé prend son étole, enfile son surplis, monte sur le dos du fiston et les voilà partis !

Arrivés près de la ferme, ils coupent droit devant par le petit chemin qu’ont pris les deux gilets jaunes affamés. Le rafleur de choux voit la forme blanche du prêtre et croit que son frère lui apporte un mouton grassouillet : « Vite, flanque-le par terre. Mon couteau est bien aiguisé, je l’ai passé hier à la meule. On l’aura bientôt égorgé, d’ailleurs Youssef m’a bien rafraîchi la mémoire lors du dernier Aïd-al-Adha-at-Amiens »

Le curé l’entend et se sent menacé par une horde islamiste affamée de sang catho. Il saute sur ses pieds nus et cavale ! Son surplis blanc s’accroche à un pieu mais il ne perd pas son temps à le décrocher. Le rafleur de choux est aussi ébahi que le curé qui détale sur le sentier. Il s’empare du tissu blanc et s’aperçoit que c’est une fine toge paroissiale. Il n’y comprend vraiment que dalle…

À cet instant, son frère sort de la bergerie avec un mouton sur le dos. Mouton et choux gras, ils ont maintenant tous deux les épaules bien lourdes ! Ils s’en retournent chez eux en Braconnie, heureux d’avoir enfin plumé le riche sot d’Amiens et cet abruti de pleutre fiston. Tous deux rient et plaisantent de bon cœur. Bienveillante providence : un jour démuni, le lendemain nanti.

Et surtout, bienveillant 21ème coronasiècle puisque la peste noire décima entre 30 et 50 % des Européens en cinq ans (1347-1352)

Quand les belles-lettres deviennent notre dernier refuge

Un jour en surplis, le lendemain en surplus. Sauf qu’aujourd’hui le surplus est islamique et non chrétien mais cela, les géniaux créateurs de ce fabliau ne pouvaient le prédire. La littérature française nous enseigne que notre avenir est à puiser dans notre passé. Ma préférence ira au réalisme social du 19ème siècle.

Richard Mil+a

Es-tu là Estula ? Mon assiette n’attend point !

Le braque français, quel magnifique pointeur récupérateur

Récupérateurs en version allemande (braque de Weimar) et hongroise (vizsla)

Grâce à eux, je récupère ma foi en la loyauté et la fidélité en version 4×4

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