Roger Holeindre et moi avons été enfermés dans les prisons gaullistes, c’est pour ça qu’on s’est retrouvés au FN

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A mon ami, Roger Holleindre, combattant volontaire, 5 citations, deux blessures, ancien député, écarté de la légion  d’honneur  ou il devrait être Commandeur, par la république des capitulards.

 Roger,

Nous étions tous deux « caporaux chefs d’empire » puis sous- officiers, sur le front de la Rivière Noire avant de nous retrouver, inchangés dans les prisons gaullistes. C’est là que nous avons vu nos camarades Piegs et Dovecar, transférés dans la cellule des condamnés à mort, trois jours avant leur procès.  Cette infamie explique que nous nous sommes retrouvés ensuite dans le seul parti qui ne se ventrouillerait pas devant la république parjure, et ne déposerait jamais les armes. Les failles du système allaient te permettre ensuite de devenir grand reporter, dans les pays du tiers monde, alors  qu’après avoir été proclamé « premier paysan de France » j’allais tenter à la tête de la fédération Française de l’Agriculture, de mobiliser les hommes de la terre, contre l’institution qui en avait prévu l’extermination. Nous nous retrouvions pour apporter la parole Française, dans les divers rassemblements où la conscience sociale s’exprimait, tenant les injures et les menaces de mort des stalinocoques, comme de nouvelles étoiles sur nos croix de guerre. Dans des secteurs différents, nos routes et nos combats furent constamment parallèles. Et pourtant, c’est d’une autre rencontre en dehors de nos combats, que je t’ai découvert une toute autre dimension…

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          Tu venais d’être libéré, et faisant la tournée de tes amis, tu étais venu me surprendre  dans la petite ferme  où mes ancêtres avaient gravé sur la porte d’entrée, la date de leur fondation :1194 ! Je tentais difficilement d’y survivre, heureusement secondé par ma jeune épouse, aussi obstinée que moi-même. Tu t’étais enquis de ma situation, et je t’avais instruit de la sollicitude du chef de l’Etat qui, à notre égard venait de dire  : « Les paysans, c’est comme les anciens combattants : Quand il n’y en aura plus, le problème sera résolu ! » Il était inutile de commenter. C’est alors qu’ayant pris la mesure de ce que j’étais en train de vivre tu me déclaras simplement : « Ecoute : Je viens de toucher ma prime de rapatriement : Si tu veux, elle est a toi ! »

        Certes, on à beau, chrétiens,  savoir qu’il est une locution qui dit tout, en affirmant : « Ce que tu donnes, c’est la seule chose que tu emporteras ! »,  quant on en rencontre la décision, on sait que l’on n’est plus tout a fait dans la cité des misères humaines ! Et plus tard, ce serait un autre camarade de détention qui agirait de même  pour me permettre de continuer le combat contre la soviétisation  de l’Agriculture ! Certes, je n’ai jamais douté du caractère sacré de nos batailles, mais c’est toi Roger,  qui le premier m’en avait donné une telle preuve !

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        Sans doute est-il un autre souvenir, moins chrétien peut-être, mais que j’ai placé dans le cadre de notre combat pour la justice. Tu m’avais conté comment après que l’Immonde eut livré les harkis au génocide, tu avais organisé le maquis « Bonaparte » avec tes jeunes scouts, pour continuer la résistance Française. Ce fut le général Ducournau,  fraichement étoilé pour les basses besognes  du parjure, qui vint t’arrêter, ayant troqué pour cela son képi, pour le béret rouge, dont il savait que tu ne ferais jamais tirer sur lui. Il faut savoir qu’en Indochine, dans le cadre du prestige militaire le colonel Ducournau était en concurrence avec le colonel Bigeard, à ceci près que Bigeard était adoré de ses hommes, et que Ducourneau était détesté des siens. Autant Bigeard était pour les siens un frère d’armes, autant Ducournau était un « supérieur », impérieux, suffisant et pète sec, une sorte d’adjudant Flic, dépeint par Courteline, mais monté en grade ! Je l’avais pour ma part détesté d’autant plus que, Béarnais comme moi-même, il me paraissait représenter l’opportunisme qu’on nous prête, depuis qu’Henry de Navarre aurait dit « Paris vaut bien une Messe ! ». Face à ce dilemme de devoir faire tirer sur des soldats français pour respecter le serment de garder l’Algérie Française, tu préféras te rendre, et être condamné par la république parjure. J’aurais fait de même.

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         Après tes prisons, ton métier de Grand reporter, tes très nombreux ouvrages sans concession, ton rôle politique, t’avaient donné une place respectable dans la société. De mon côté, je m’étais assez bien  réinséré dans la société de ma province , à tel point que le Président de l’Académie de Béarn, Maître Raymond Ritter  m’avait pressenti pour rejoindre ce corps d’élite. Cependant, j’appris que dans sa retraite, le Général Ducournau avait fait de même. J’écrivis donc à Maître Ritter pour retirer ma candidature, car  je ne pouvais risquer d’avoir à serrer la main du Général qui fut un des instruments du parjure. J’en faisais une question d’honneur. Cela fit que la candidature du Général fut écartée, et que je fus élu à l’unanimité.

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       J’eus ainsi l’impression Roger de t’avoir quelque peu vengé, et que cette mesure était dans un tel ordre céleste, que quelque temps après, le général scalpé par une pale d’hélicoptère, perdit ses moyens intellectuels, et termina sa vie en essayant m’a-ton dit, de réapprendre à lire. Peut-être expiait-il, avant d’être pardonné. Ce que je souhaite.

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       Voici Roger que tu me précèdes dans les commandos de l’au-delà, car j’imagine qu’il nous reste encore quelques assauts à mener, sous l’autorité de St Michel, afin de devenir ce que nous devons être. L’éternité ne peut être qu’une marche en avant, dont nous avons goûté les prémices, après l’épuisement des combats, quant nous avions pris tous les risques, et fait pleinement notre devoir. Ainsi je te sais la-haut, plus vivant que jamais, et je n’éprouve point cette grande peine des séparations, car je te sais être là où nous devons être, après avoir versé notre sang pour la cause.  Et en moi toujours résonne, comme tu le fis tien, le chant de nos camarades Légionnaires sur la route de Zéralda, alors que tout semblait perdu : 

« Non, rien de rien, non, je ne regrette rien ! »…

        Et je suis un peu curieux de savoir comment, étant descendus du ciel pour combattre, ce que l’on éprouve quand l’Esprit nous parachute en sens contraire, depuis la terre jusqu’àux bataillons du ciel.

       Alors bien sûr Roger, mon  adieu est référent à Dieu, et il signifie : A bientôt !

                                                                                    Alexis Arette

                                                                              Momas, le 1 Février 2020.

         

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12 Commentaires

  1. Cher Alexis,

    Je n’ai pas ouvert mon ordinateur de tout dimanche, et ne l’ai fait que ce soir vers 17 heures. J’ai donc passé en revue deux jours de courriel et seulement aperçu ton message me transmettant ce magnifique témoignage de foi et de patriotisme.

    J’ai aussi vu celui de Résistance républicaine, et d’y découvrir ton témoignage découvrir sur R.R., où je viens de le lire avec admiration.

    Merci à toi, bien sûr, et merci à Christine Tasin qui l’a publié, et à tous les contributeurs qui lui ont fait écho.

    Et puisque tu évoques le « contre-parachutage » qui nous envoie de cette Terre en haut, près de Dieu, je retrouve toutes mes pensées après le décès de ma femme le 1er octobre.

    Je compte bientôt la rejoindre, et prier avec elle pour toutes las causes que nous avons soutenues, et notamment celle de notre patrie française.

    MERCI, c’est tout pour aujourd’hui.

    Jean

  2. Piegs et Dovecar font parti des 4 hommes assassinés sous de gaulle ; eux , c’est pour avoir été membres du commando delta du lieutenant Degueldre fusillé dans des conditions qui ne font pas honneur à ce pays et la 4 ième étant Bastien-Tierry

    • donc assassinés sur ordre de De Gaulle ?

      j’ai beaucoup de choses à découvrir sur cette période, en fait, je n’ai jamais rien lu, juste recueilli des témoignages,
      je crois que je n’avais pas envie de savoir toutes ces laideurs, plus on en apprend, plus on est écœuré de ce qui a pu se passer

  3. Quelle belle lettre ! elle vient d’un vrai homme d’honneur, un patriote ! merci.

  4. Bonjour @Alexis Arette ; merci pour ce grand et beau témoignage nécessaire ; dont la France, les Français, les Patriotes ont besoin. Personnellement j’en ai besoin comme j’ai besoin des témoignages de notre histoire moderne réelle tellement bien rapportée par ce Grand Patriote inconditionnel de qualité que demeurera Monsieur Roger Holleindre, dont la perte m’affecte beaucoup.

    Heureusement qu’il a témoigné et laissé bon nombre d’écrit et de prise de paroles. Aux Patriotes de veiller à ce que son témoignage ne soit pas abimé ou effacé.

    Je profite de ce commentaire pour vous remercier de cet article mais aussi pour tout les autres publiés sur RR.

    Vous dites : “après avoir été proclamé « premier paysan de France » j’allais tenter à la tête de la fédération Française de l’Agriculture, de mobiliser les hommes de la terre, contre l’institution qui en avait prévu l’extermination.”

    Je devine ce que vous devez ressentir au quotidien face à la mise en pratique de ce projet d’extermination ; en assassinant l’Agriculture d’un pays c’est le pays, c’est le peuple qu’on assassine ; et en attaquant l’Agriculture Française, c’est à la France qu’on s’attaque et à son Peupe que l’on met à mort. Ce massacre est insoutenable. Pourquoi le monde paysan est-il désarmé contre cette attaque en règle ? Je comprends que l’UE est l’arme fatale ; mais comment le monde paysan se laisse-t-il berné et embrigadé par des syndicats qui ne cherchent que l’intérêt de gros producteurs (maintenant souvent étrangers) plutôt que l’Agriculture, l’Élevage français ?

    La conclusion est bien évidente et remonte à loin comme vous le signalez : “l’institution … en avait prévu l’extermination.” Des décennies de trahisons.

  5. Merci pour ce retour au passé cher monsieur Arette, même s’il se rapporte à une des pages les plus tristes de notre histoire

    Quand je me remémore les débuts des années 60, et que j’entends encore aujourd’hui certains politiques de tous bords (sauf peut-être les communistes) se revendiquer du gaullisme, ma rancoeur et mes affres ressenties au cours de ces années terribles me remontent brutalement au cerveau.

    Comment peut-on être prôner le gaullisme comme valeur noble alors que la Grande Zora a sciemment entraîné des soldats (parmi les meilleurs et de tous grades) dans un piège infernal et ignoble, avec une descente programmée, mais habilement et trompeusement maquillée, vers les enfers.

    Avec pour beaucoup, la prison en récompense de leurs abnégation et de leurs sacrifices, et pour d’autres la mort au bout, certes glorieuse quand c’était au combat (mais cruellement inutile puisque la GZ savait, à peine plus d’un an après mai 58, que son piège machiavélique allait conduire au lâchage de l’Algérie); mais aussi , pour les moins chanceux, une mort que l’on a voulu infamante, soit devant un peloton d’exécution français, soit parce que considérée comme “laissée-pour-compte”, pour les harkis.

    La félonie est un crime contre la patrie et celle de la GZ est une des plus grandes de notre histoire ! Au point de considérer les Philippe Le Bel, Charles VII, Louis XI comme des enfants de choeur.

    Encore que ! pas sûr qu’elles ne soient dépassées en machiavélisme et en dureté par celle que l’on voit doucettement se mettre en place sous la houlette de notre Jupitérion, grand dézingueur devant l’Eternel, de tout ce qui a fait notre pays

    Roger était un pur, sans concession, raide dans se bottes de saut.

    Et je ne peux que comprendre ce qui vous a incité, Roger et vous, à vous retrouver au Front national, refuge naturel des patriotes au cours des années 1970 à 1985

    • Je souscris mot pour mot (et maux pour maux du gaullisme) à chacune des assertions malheureusement totalement exactes de Gladius. Avec une seule petite nuance: le Plus Grand Traître de lHistoire de France avait déjà dit en 1956/57 à des députés de Gôche que l’Algérie ne pouvait pas demeurer dans la France.. Félonie absolue!

  6. Merci pour ce témoignage,
    vous pourriez peut-être nous faire un article sur les deux militaires emprisonnés que vous citez : Piegs et Dovecar,
    vous êtes les derniers témoins de cette période qu’on veut nous cacher et surtout tellement dénaturée dont nous n’apprenons la vérité que par les témoignages des anciens, se faisant bien trop rares

    cette réflexion sur les paysans , me parait une énorme connerie

  7. Merci pour ce très bel article qui nous éclaire bien sur ce vécu de certains des meilleurs fils de France, qui n’avaient absolument rien à voir avec les ss, contrairement à ce qu’évoque, de façon récurrente, avant chaque élection, notre chérubin golden-boy (apatride comme tous les traders de la haute finance…)

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