Mathieu Bock-Côté : la gauche appelle même “extrême droite” les apostats de l’islam !

Du Figaro:

CHRONIQUE – Aveuglée par un rapport trouble avec l’islam, la gauche stigmatise toutes les voix critiques. Pire, elle les catalogue pour les exclure du débat.

Par Mathieu Bock-Côté

La gauche peut-elle ne pas assimiler ceux qui lui déplaisent à l’extrême droite?
C’est la question que plusieurs se sont posée suite à la publication par L’Obs d’un dossier consacré à la mouvance des «ex-musulmans».
À coups d’insinuations plus ou moins subtiles et de rapprochements censés inquiéter le lecteur, on explique que ces hommes et femmes qui ont répudié publiquement, et souvent brutalement, l’islam, feraient, selon la formule désormais consacrée, le jeu de l’extrême droite.

Mais cette dernière formule épouvante peut-être moins qu’elle n’exaspère, aujourd’hui.

S’il est d’usage, lorsqu’on critique l’islamisme, de le distinguer de l’islam, ce qui est une distinction conceptuelle élémentaire, faut-il pour autant que la critique de l’islam en lui-même soit automatiquement assimilée à l’extrême droite?

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NDLR: Cette distinction est,  au contraire, très problèmatique. Les concepts et les pratiques des islaMISTES sont des concepts et des pratiques purement islaMIQUES. Car simplement tirés de la tradition scripturaire de l’islam (Coran, Sira, Hadiths, Droit musulman). En clair, ce n’est pas parce que  l’épicier musulman du bas de chez moi ne pratique pas (pour le moment) le djihad que le djihad, par exemple,  n’est pas un concept fondamental de l’islam, tout court, sans « ISME ». Je veux bien distinguer des musulmans des djihadistes, mais l’islam de l’islamisme non ! Les islamiSTES, au sens des médias, comme ceux de  DAECH par exemple,  sont, de fait,  des pratiquants scrupuleux de l’islam. 

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À ce qu’on en sait, qui critique fondamentalement le catholicisme, le luthérianisme, l’orthodoxie, ou le bouddhisme ne mérite pas une telle étiquette infamante.

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Assimiler les ex-musulmans à l’extrême droite n’est en fait rien d’autre qu’une tentative pour exclure du domaine public une critique de l’islam en lui-même

Mathieu Bock-Côté

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Le respect obligatoire de l’islam s’est intégré en quelques années aux fameuses valeurs de la République.

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Est-ce que le vivre-ensemble passe aujourd’hui inévitablement par la reconnaissance d’un statut particulier à l’islam, qui pourrait définir librement ses modalités d’inscription dans la société française?

L’islam, à travers ses tendances les plus militantes, est-il en droit de redéfinir unilatéralement la France?

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Qui s’oppose à l’islam tel qu’il se perçoit lui-même est-il automatiquement «islamophobe»?

Assimiler les ex-musulmans à l’extrême droite n’est en fait rien d’autre qu’une tentative pour exclure du domaine public une critique de l’islam en lui-même.

Nul besoin de s’enthousiasmer pour cette dernière, évidemment – on peut même la trouver injuste et juger que les grandes traditions spirituelles de l’humanité ne sauraient être confondues avec leurs pathologies sanguinaires.

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NDLR2: l’islamISME, au sens des médias, n’est pas une « pathologie » de l’islam mais une expression parfaitement orthodoxe de celui-ci.Voir la note supra.

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Mais si la critique virulente de l’islam devient, pour ses détracteurs, un marqueur d’extrême droite, c’est l’idéal même de la modernité, qui reposait sur le libre examen de toutes les croyances, qu’on en vient à congédier.

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Cette petite polémique n’est peut-être pas sans vertu, toutefois, et permet d’entrer dans l’univers mental de celui qu’on appellera le «journaliste de gauche».

Trop souvent, ce dernier ne discute pas avec ceux qu’il critique: il explique pourquoi on ne doit pas leur parler, ou du moins, pourquoi on doit les approcher avec une perche.

C’est un distributeur scrupuleux de certificats de respectabilité.

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Ainsi, avec les ex-musulmans, il prend moins la peine de comprendre les raisons de leur virulence que de situer leur propos par rapport à l’orthodoxie multiculturaliste qu’il défend.

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Les meilleurs esprits ont relativisé, au fil des ans, le fameux clivage gauche-droite. Il serait légitime de pousser la remise en question jusqu’à l’examen critique du concept d’extrême droite, autour duquel, à bien des égards, est structuré négativement le débat public contemporain.

Trop souvent, ceux qui s’en prétendent spécialistes militent davantage qu’ils n’informent.

Leur travail consiste à dénoncer ceux qu’ils observent et à tendre un cordon sanitaire entre eux et la vie politique ordinaire, comme s’ils risquaient de la polluer.

Mais on ne sait jamais exactement à partir de quels critères définir cette catégorie. On pourrait même en venir à croire que l’extrême droite est la manière qu’ont les progressistes de désigner ceux qui s’opposent frontalement à leur hégémonie.

Nous sommes en fait devant un concept polémique qui se présente à la manière d’un lieu symbolique vide, qui peut s’emplir, selon les circonstances, de contenus idéologiques contradictoires.

Ne sert-il finalement qu’à désigner le méchant du moment?

À ceux qui associent à l’extrême-droite les révoltes populistes en les assimilant à un fascisme toujours renaissant, on aurait envie de répondre : pas d’amalgame !

Mathieu Bock-Côté

Associés à ce concept, on trouve pêle-mêle des catholiques de tradition et des laïques de combat, des réactionnaires authentiques et des libertariens enragés, des nationalistes républicains et des décentralisateurs attachés aux vieilles provinces.

L’extrême droite véritable, quant à elle, indissociable d’une esthétique de la violence rédemptrice, est aujourd’hui résiduelle.

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À ceux qui y associent les révoltes populistes en les assimilant à un fascisme toujours renaissant, on aurait envie de répondre: pas d’amalgame!

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Dans la mesure où la gauche, poussée par le sens de l’histoire, ne cesse de déplacer vers elle le centre de gravité idéologique de l’espace public, il suffit qu’un homme de droite ne suive pas son rythme pour devenir rapidement très à droite, ce qui veut dire trop à droite, avant de se retrouver à l’extrême droite.

Cette dynamique hystérise le débat public.

 

Qu’auraient dû faire les ex-musulmans pour éviter d’être ainsi diabolisés?

Célébrer l’islam au moment de le quitter et se soumettre ainsi une dernière fois à une vision du blasphème dont ils veulent se libérer?

 

https://www.lefigaro.fr/vox/societe/mathieu-bock-cote-ce-que-la-gauche-appelle-extreme-droite-20191129

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10 Commentaires

  1. La gauche est atteinte d’une grave pathologie d’ordre mental depuis 1945 elle est en perpétuelle guerre civile avec la droite avec qui elle ne partage pas la même idéologie politique mais a voter les mêmes lois main dans la main, contre l’intérêt du peuple français maintenant qualifier d’extrême droite les apostats de l’islam et faire le jeu de l’extrême droite c’est n’importe quoi !!!! ceux et celles qui quittent l’islam violemment ou pas se libèrent d’une idéologie répugnante et mortifère par ce qu’ils elles ont du courage quand on sait le sort qui les attends si des musulmans leurs mettent la main dessus ! moi qui me considère comme athée je ne vois pas où serait l’extrême droite on peut être patriote socialiste communiste écologiste nationaliste etc etc sans pour autant être d’extrême droite !!!!

  2. Jean-Léon Mélasson-Plerwell est un homme de gauche, un insoumis de nature, qui décide un beau jour de faire son coming out. Il se dit que si on est pour une immigration sans limite, contre l’islamophobie, il faut aussi être gay friendly, pro LGBT et plus si affinités.
    Justement, voilà …appelons le Latrik Ragoutan, islamologue barbichu, la presque soixantaine séduisante, préalablement emprisonné soi-disant pour un délit de moeurs, mais en réalité ex-prisonnier politique : c’est ce qu’il annonce en tout cas et notre révolutionnaire n’a point de raison de douter de ce martyr d’une cause juste; il se trouve que la prison a fait découvrir à cet intellectuel musulman son homosexualité. Mélanchon est ému par l’homme et une amitié toute particulière naît alors.
    Et un jour arrive où les deux décident de sublimer cette amitié dans une relation charnelle assumée. Pour être trivial, c’est Latrik qui fait l’homme. Méluche qui a l’habitude de tourner le dos (au peuple, à son pays, etc…) n’y voit pas d’objection.
    Une fois leur petite affaire faite, au moment pour chacun de reprendre son souffle et de fumer une petite cigarette, Méluche pour qui l’expérience est nouvelle, demande à son nouvel amant : « Alors, c’était bien au moins  » ?
    L’autre ne répond pas. Méluche insiste. Et Latrik lui dit : « je ne parle pas aux enculés ».
    Ceux qui aujourd’hui collaborent implicitement avec les islamistes au point d’en perdre toute dignité ne seront pas traités autrement par ceux dont ils lèchent les babouches aujourd’hui, quand les porteurs de babouches en question ne les jugeront plus utiles.

  3. Oui, je me suis fait la même réflexion. Il a néanmoins dévoilé les plans de l’ISESCO, preuves à l’appui, qui sont les fondements de cette islamisation que l’on nous impose depuis cinquante ans. Un chantage au pétrole, à l’origine. Et aujourd’hui, on a l’essence chère, les mahométans, la vermine qui nous vient du monde entier, et les éoliennes ! C’est pas beau, ça ? Les politicards sont à pendre haut et court.

  4. Considérer la france insoumise et autres gauchistes (pas de majuscule pour ces groupuscules) comme des « idiots utiles » serait leur accorder des circonstances atténuantes. Mélanchon, par exemple, n’est pas un idiot, mais un nuisible. Ils sont en réalité de véritables collaborateurs de la froide dictature ultralibérale macronnienne, oeuvrant à l’islamisation du pays et au Grand Remplacement dont on sait désormais qu’il n’est pas un délire complotiste mais un plan morbide de l’ONU, organisme néfaste.
    Ces gens mériteront un de ces prochains jours de passer devant des tribunaux d’exception pour haute trahison et d’être condamnés à juste proportions de ce qu’ils ont fait subir à la population française (je dis bien « à la population française » pas à la population qui occupe le territoire français).

  5. Un petit rappel pour nous rafraîchir la mémoire.
    le député belge Laurent louis dénonce les interventions militaires au Mali .

    Le député indépendant belge Laurent LOUIS s’oppose, seul contre tous les autres parlementaires, à la participation de la Belgique à la guerre au Mali. Il dénonce la manipulation internationale, le mensonge de la lutte anti-terrorisme, le soutien des Occidentaux aux djihadistes en Libye, Tunisie et Syrie et dévoile les véritables raisons de cette opération militaire néo-colonialiste.18 janv. 2013

    https://youtu.be/28_oRULGjxw

  6. Après bien des années à réfléchir la question de la nature de l’extrême-droite, j’en suis arrivé dernièrement à la conclusion que c’est aujourd’hui un de ces concepts « auberges espagnoles » typiques de la gauche extrémiste, un fourre-tout où l’on met tout et n’importe quoi en fonction des besoins du moment, l’idée étant d’en faire un qualificatif infamant dans le seul but d’en affubler l’adversaire pour le disqualifier.

    Comme le dit le blogueur allemand Harmut Danisch, l’expérience montre que l’approche gauchiste est toujours la même, à savoir afficher des concepts généraux mal définis d’abord, en poussant au consensus sur du vide, puis en définissant ensuite le concept en fonction des besoins.

    En rhétorique fallacieuse, cela s’appelle le sophisme de l’homme de paille (ou épouvantail, en anglais straw-man).

    A peine étais-je arrivé à cette conclusion que je l’entendais quelques jours après exprimée presque à l’identique par Eric Zemmour , dans l’émission de Paris Première. Si d’autres arrivent à la même conclusion, je me dis que c’est que cela doit faire sens.

    Preuve du trouble, ce matin encore Pascal Praud exprimait lui aussi son incapacité à comprendre ce qu’on met dedans, tant le concept est devenu flou et employé tous azimuts (donc dans aucun sens précis) par des gauchistes hystériques eux-mêmes complètements azimutés.

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    Cela n’a pas toujours été vrai : l’extrême-droite était parfaitement identifiable avant 1939. Il s’agissait alors d’une mouvance qu’on pouvait définir comme conservatrice, voire réactionnaire, et surtout anti-parlementaire, anti-démocratie et anti-républicaine* (la Gueuse). Je dis mouvance car justement elle refusait le concept même de parti politique participant à la démocratie et aux élections, préférant appeler leurs mouvements « ligues ». Lesquelles ligues ne présentaient jamais de candidats. Ce fut longtemps une tradition de l’extrême-droite jusqu’à la création du FN.

    *[remarque: on trouve les mêmes options anti-démocratie à l’extrême-gauche révolutionnaire ou anarchiste, la seule différence résidant dans la nature du régime post-démocratie (qu’ils qualifient de « bourgeoise ») qu’ils souhaitent instaurer – souvent encore plus dictatorial]

    Cette extrême-droite n’avait alors pas spécialement plus à voir avec le racisme, la xénophobie ou le refus de l’immigration que les autres courants politiques, ces opinions étant alors parfaitement transversales à tout l’échiquier, assez largement partagées et banales (et idem pour les opinions inverses, minoritaires mais tout aussi transversales). Pas davantage avec le nationalisme, certains mouvements étant même anti-nationalisme, celui-ci étant au départ une invention des Révolutionnaires, et donc une valeur républicaine (le nationalisme est pour eux en contradiction avec le royalisme).

    Cette assignation du racisme, du rejet de l’immigration et du nationalisme à l’extrême-droite (ou inversement), sans parler de l’identification au fascisme et au nazisme est une complète et progressive fabrication de la gauche d’après-guerre, soucieuse à la fois de diaboliser l’extrême-droite et surtout de faire oublier son intense participation à la Collaboration, et à l’immense responsabilité des communistes dans l’expansion de l’Allemagne hitlérienne (cf soutien actif de l’URSS à l’effort de guerre nazi). Bref il s’agissait d’innocenter la gauche par un tour de passe-passe et d’associer l’extrême-droite à la Collaboration, et plus tard à la persécution des juifs, alors que les sympathisants de l’extrême-droite ont été le plus souvent dans la Résistance, fort peu dans la Collaboration – contrairement à la gauche. En outre nombreux étaient ceux plutôt judéophiles, ayant apprécié l’engagement patriotique massif des juifs pendant la 1ère Guerre Mondiale.

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    Mais aujourd’hui, après quarante années de dérive intellectuelle dans la mouvance sectaire suscitée par Sartre* et ses épigones, les délires d’une gauche devenue « d’extrême-droite » selon ses propres critères, en tout cas fascisante, qui ne cesse de marteler SA définition élastique de l’extrême-droite ont vidé le concept de toute cohérence et surtout vérité historique. La seule constante identifiable c’est que l’extrême-droite c’est ceux qui contestent leurs dogmes et leurs mots d’ordre (en l’occurrence immigrationnistes, remplacistes et islamophiles, la préférence musulmane immigrée contre la préférence nationale), ce qui revient à traiter de salaud bon pour la potence tout ce qui s’oppose à leur volonté hégémonique et à leur intolérance fondamentale.

    En gros, si on comparait l’extrême-gauche fascisante à l’islam (comparaison tout à fait pertinente, les similitudes sont évidentes), l’extrême-droite dans leur bouche c’est l’équivalent des kouffars, des mécréants (mal-croyants). Et la boucle est bouclée, on retrouve le sens de l’article du Nouvel Inquisiteur : très logiquement, les kouffars c’est donc l’extrême-droite! (le gauchiste par nature binaire manichéen et infantile ne fait ja implication et équivalence)

    *Sartre avait d’ailleurs le même problème que la gauche avec la Collaboration : le moins qu’on puisse dire est qu’il a fait preuve de fort peu d’engagement dans la Résistance, sans compter qu’il était germanophile et admirateur d’Heidegger, qu’il a allègrement pillé et plagié sans le dire, et accessoirement compagnon de route du nazisme.

  7. Bock Côté parle de la « virulence » des ex-musulmans. Je trouve l’adjectif péjoratif et inexact. Définition de virulence: « plein d’âpreté, de violence ».
    Les ex-musulmans dénoncent fermement la violence de l’islam. Je ne crois pas opportun de leur présenter un miroir « celui qui le dit c’est lui qui l’est », outil opportuniste réducteur de débats souvent utilisé par les politiquement corrects pour éviter d’argumenter sérieusement et de façon étoffée.
    Je crois que les ex-musulmans ne sont pas plus « virulents » que ne l’est Alexandre Del Valle, expert en géo-politique islamique. Ils énoncent et dénoncent avec arguments et assurance. La virulence est chez les antifas, les islamo-gauchistes, les nazislamistes qui marchent à l’intimidation, à la violence.

    • Tout à fait. A noter que Del Valle, face à Bercoff sur Sud Radio, a traité Zineb El Rhazoui de, je le cite, et accrochez-vous, de MUSULMANE (sic!) ISLAMOPHOBE (re-sic!) !!! En outre, il a aussi fait, à plusieurs reprises, la distinction en islam et islamisme ! Del Valle a perdu instantanément tout crédibilité et légitimité pour moi.

      • Oui, je me suis fait la même réflexion. Il a néanmoins dévoilé les plans de l’ISESCO, preuves à l’appui, qui sont les fondements de cette islamisation que l’on nous impose depuis cinquante ans. Un chantage au pétrole, à l’origine. Et aujourd’hui, on a l’essence chère, les mahométans, la vermine qui nous vient du monde entier, et les éoliennes ! C’est pas beau, ça ? Les politicards sont à pendre haut et court.

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