France n’est point Pologne : retour sur les élections parlementaires du 13 octobre 2019

Jaroslaw Kaczynski, président du PiS, 13 octobre 2019 21:10

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Une victoire en demi-teinte, un bouquet en bi-teinte blanc et rouge

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Succès mitigé des « populistes de droite » du PiS qui conserve la majorité à la Diète mais perd des plumes au Sénat. Pour les patriotes français eurosceptiques, c’est sans doute une bonne nouvelle mais méfions-nous des étiquettes : un train peut en cacher un autre et un train de réformes électoralistes une arrivée en gare désaffectée.   

 

1/8 Vue hélicoptère du paysage post-électoral

 

Taux de participation élevé : 61,74%

 

PiS • Droit & Justice • 43,6%

National-conservatisme à forte propension catholique, c’est un euphémisme

 

Koalicja Obywatelska KO • Coalition Civique • 27,4%

La droite centriste, un peu comparable aux Républicains, majoritaire dans les grandes villes

 

Lewica SLD • La Gauche • 12,4%

Après une pause de quatre ans, elle remonte sur le ring parlementaire. Robert Biedron, un des leaders de la gauche, est le premier homme politique d’importance à afficher publiquement son homosexualité

 

PSL • Parti paysan polonais • 9,1%

Conservatisme social, mouvement agrarien, chrétienté modérée

 

Konfederacja • La Confédération • 6,4%

Parti eurosceptique, (ultra)nationaliste, libre-échangisme économique. Qualifié « d’extrême-droite antisystème » par les journalistes occidentaux

 

2/8 Les eurosceptiques n’ont pas tort lorsqu’ils insistent sur la spécificité des nations

 

Par rapport à la France, les différences sont parfois assez sensibles…

 

La gauche polonaise, c’est un huitième des électeurs, les sept autres votant adroitement à droite, allons-y crescendo du centre-droit vers les quasi-suprématistes : KO, PSL, PiS, Konfederacja.

 

Au risque d’écorcher les jolies tresses de Greta, les Verts sont totalement absents du synopsis : les initiatives écolo-environnementales sont intégrées aux programmes des partis sans que cela ne nécessite de vedettariat à la Jadot.

 

La scène politique polonaise n’est pas fracturée par le dossier Islam et cela rend les débats en quelque sorte plus sereins car non faussés par une religion importée sans droits d’importation mais avec droits d’ostentation.

 

Le bras de levier de l’épiscopat polonais reste virulent et fait passer la Loi de 1905 pour un état d’esprit auquel on ne peut que rêver, magnifiques socialistes et radicaux socialistes grâce auxquels la France fit un bond de géant ! Hélas aujourd’hui l’islam profite de cette avancée au carré pour s’engouffrer à l’hexagone.

 

Si Marine avait la faculté de voter en Pologne, elle aurait probablement opté pour le PSL ou même la Coalition Civique, tant le PiS instrumentalise le clergé – lui-même bénéficiaire des largesses du parti – et entre en confrontation avec l’esprit laïc du RN. Bardella et la star montante Odoul ont raison : les religions n’ont rien à faire ni sur la place publique ni à l’Assemblée, tenant compte que seul l’islam casse les bonbons 7/7 et 24/24.

 

3/8 PiS : je fais la Diète et je perds du poids au Sénat

 

Le décor post-électoral en mandats. Tout se passe comme si les Polonais avaient donné le feu vert à un parlement lucide et le feu rouge à un Sénat liberticide.

 

Diète : 460 sièges. PiS 239, KO 131, Lewica 46, PSL 30, Konfederacja 13, autres 1 (minorité allemande de Pologne)

 

Jolie performance du PiS qui conserve une majorité absolue à la chambre basse du parlement.

 

Sénat : 100 sièges. PiS 48, KO 43, PSL 3, SLD 2, autres 4

 

Le PiS a perdu la majorité au Sénat, ce qui est une excellente nouvelle pour l’équilibre du pouvoir législatif parce qu’il y a du changement de Constitution dans l’air visant à renforcer l’appareil politique du PiS ainsi que la prétendue catholicité de la nation. C’est une perte de confort pour un gouvernement qui mérite sans conteste qu’on lui fasse barrage. Quand le parti accapare peu à peu l’ensemble des institutions et file vers le dirigisme économique en préférant la fidélité politique à la compétence professionnelle, on se rapproche dangereusement d’un ours dont on prétend être le dompteur éthique.

 

4/8 Comment gagne-t-on les élections parlementaires ? Feuille de (dé)route du PiS

 

Un dopage du programme de transferts sociaux via le « Plan 500+ » (500 PLN soit 120 €) octroyé mensuellement à chaque enfant et qui passerait à 600+. Ces gigantesques transferts sont critiqués par les économistes et par une opposition qui insiste sur l’urgence de financer prioritairement l’infrastructure pédagogique scolaire et le secteur hospitalier. Il vaut mieux tomber malade en France qu’en Pologne.

 

Une attaque des minorités sexuelles « qui dévoient nos enfants » et des élites « qui dévient nos richesses », un grand classique PiS. Quand l’État polonais s’immisce entre les cuisses des préférences sexuelles, il se comporte comme son pire ennemi l’État islamique.

 

Une survalorisation d’une Église catholique censée représenter la seule garantie de pérennité d’une Pologne polono-polonaise mais dont on se demande toujours quel peut être son réel apport institutionnel, Église qui ne peut même pas être mobilisée comme bouclier envers un islam aussi fréquent sur la Vistule qu’un imam sur l’Acropole.

 

En gros, le marketing électoral du PiS est basé sur une stratégie de frappe individuelle plutôt que citoyenne : on privilégiera les notions morales de famille et d’église au milieu du village plutôt que celles de citoyenneté publique, on est là bien loin de la maturité sociale et de l’intelligence collective propres aux scandinaves. Le PiS, un plaidoyer dédié mère au foyer.

 

5/8 L’Europe à la PiS

 

Ici le PiS est le dos au mur : comment concilier trois facteurs à savoir condamnation des valeurs prétendument décadentes de l’Occident (LGBT, déclin de la chrétienté, mœurs libérales), forte popularité auprès des Polonais de la communauté intracommunautaire – la libre circulation, un bien fou – et subsides colossaux octroyés par Bruxelles ? Le slogan «  La Pologne au cœur de l’Europe » a fait mouche en mai 2019. Mais il s’agit du cœur géographique de l’Europe et de « la préservation de sa chrétienté », rien de plus.

 

De belles paroles tout cela, mais se rappelle-t-on que la christianisation de la Pologne s’est faite au prix d’un torrent d’hectolitres de sang de réfractaires polythéistes et de sujets corvéables à merci et focalisés uniquement sur l’instinct de survie ? Que représente Jésus-Christ pour le serf du moyen-âge ? Rien, absolument rien et il en fut de même au sein des campagnes françaises.

 

À juste titre, la Commission européenne pointe du doigt les réformes controversées du PiS, notamment celles du système judiciaire devenant un simple outil du parti ainsi que le switch des médias publics en instruments de propagande gouvernementale menaçant l’indépendance de la justice et l’État de droit. Je le constate chaque jour : la chaîne publique TVP est totalement inféodée au PiS de Jaroslaw Kaczynski, on n’avait pas connu de tel tube propagandiste depuis les Soviétiques. Quand je repasse sur LCI, je me dis que la France conserve de beaux restes en matière de franc-parler.

 

Mi-temps : petite halte par LCI…

 

Ça fait toujours plaisir de voir Yves Thréard démolir cette pauvre Françoise Degois, entièrement méritée la dégelée mais un peu de galanterie svp. La pire de toutes est sans conteste la porte-parole EELV Sandra Regol, absolument lamentable suite au rideau de voile tombé sur la Bourgogne-Franche-Comté. Mais que font ces loques noires en cette région ??? Si EELV cherche un poste de secrétaire sachant se taire, Sans Drap devrait accepter le poste.

 

6/8 La vilaine histoire du PiS

 

L’historiographie revue par le PiS, c’est la survalorisation de l’âme polonaise et sa victimisation face à l’aigle prussien et l’ours soviétique, à tel point que Berlin est toujours perçu comme un voisin conflictuel et Poutine présenté comme un danger permanent alors que la Russie devrait être appréhendée comme partenaire culturel et commercial.

 

Le Polonais à la PiS, c’est le héros qui chargeait à coups de sabre sur les Panzers (une légende mythologique, aucun idiot n’aurait joué à ça sauf à être surdosé de vodka). Aucun mot sur les complicités civiles polaques visant à la Shoah et dieu sait si elles furent nombreuses. Sous l’Occupation, les collabos furent ce qu’ils firent mais les historiens français ont ensuite révélé que l’homme se révèle à lui-même en temps de guerre. Ici les Français n’ont pas à rougir outre mesure : la Pologne occupée a également ses collabos aiguillant consciemment les convois vers Auschwitz.

 

À noter également les propos plus que douteux tenus par le PiS et relayés par certains ecclésiastiques au sujet du « peuple déicide ». Conséquence ? Tel-Aviv entretient aujourd’hui de bien meilleurs rapports diplomatiques avec Berlin qu’avec Varsovie, ce qui est plus qu’étonnant à l’étude des cruautés de la Seconde Guerre mondiale.

 

« Zydokomuch » : le judéo-communiste, un qualificatif encore très populaire en Pologne en 2019, on est là dans le délire du vaste complot juif menaçant la nation. En France c’est une insulte, en Pologne du langage courant, un quolibet récurrent même en cour de récréation : tu es autre, tu es donc juif.

 

7/8 L’église au milieu du village ou du mirage ?

 

Sur papier, la Pologne c’est 90% de catholiques. La réalité est bien plus triviale : les églises se dépeuplent et bon nombre de Polonais sont scandalisés par la pédophilie paroissiale et surtout l’arrogance matérielle flamboyante d’un épiscopat revendiquant un rôle politique majeur. Les jeunes Polonais sont comme les jeunes Français, ils aspirent à vivre et prospérer sans le marteau du curé et l’enclume du vicaire. J’évalue le pourcentage de cathos dignes et dingues de ce nom à 30-40%, pas plus.

 

Le mirage catholique se dévoile à plein nez lors des crises migratoires et si le monstre Erdogan nous lâche « ses 3,5 millions de réfugiés » à titre de chantage supplémentaire, Varsovie n’accueillera pas une seule âme syrienne – quand bien même serait-elle catholique – et une fois de plus ces couillons d’Occidentaux en prendront plein les gencives. Charité bien ordonnée commence par soi-même. Si Jésus-Christ ressuscitait, il en mourrait à nouveau face au non-respect de l’altruisme de la chrétienté primitive.

 

« Katofaszyzm » ou catofascisme : ce terme est entré dans le jargon politique polonais et désigne ceux qui veulent enclaver la nation dans une prison monothéiste. En France c’est bien pire parce qu’une prison catholique, c’est sea, sex and sun par rapport à un goulag islamique.

 

8/8 Le mot de la fin

 

Comme au foot U28, l’Europe est une équipe disposant de son capitaine. Actuellement, c’est l’Allemagne et les sbires du PiS sont bien imprudents de faire le gros dos diplomatique à leur voisin occidental. Hier, la France fut ce capitaine de classe Platini et le sera à nouveau demain, tant son capital intellectuel est élevé. Mais pour ce faire, il lui faudra exorciser le monstre islamique que je qualifie d’islam puisque chaque pathologie politique doit être soignée à la source.

 

Richard Mil

 

Addendum : à chaque nation ses minorités…

Jeune Polonaise de la minorité allemande, juin 2019

T’as raison ma fille, ne renie jamais tes origines 

Logo de la minorité allemande de Pologne (Basse-Silésie

 

 

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3 Commentaires

  1. Monsieur Richard Mil, on ne peut pas soutenir un tel message (La Pologne ?, oui, mais…). El faut choisir: ou le système polonais ou la République maçonne.

  2. Bonjour
    Entièrement d accord avec vous je vis en Pologne et je doit dire que vois un ou deux maghrébins mais ici c est pas la Franceafrique ici y a de l ordre chacun doit respecter le système c est ce que l on appelle INTÉGRATION
    Je n irais plus jamais en France vous croyez ou pas mais j ai trouvé un pays avec des lois qu ils faut respecter et si vous le faites vous dans un genre de paradis

  3. vive la pologne
    j’aime et je connais bien ce pays
    On y est en securite, jusqu’a present

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