Merci à Armand Lanlignel qui nous a signalé le texte ci-dessous de Louis Daufresne, appel à la nostalgie, au rêve… Oui, depuis la lointaine antiquité, des écrivains talentueux nous ont inventé des histoires extraordinaires, des extra-terrestres, des parodies de notre monde, nous ont donné des leçons via le monde extraordinaire qu’ils imaginaient sur la lune…
On se souvient sans doute de ce magnifique passage du Cyrano de Bergerac, dans la pièce éponyme d’Edmond Rostand, inspiré pour ce passage de l’oeuvre de l’authentique et historique Cyrano.
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Quant à moi, en 1969, j’avais 14 ans… les premiers pas sur la lune, ça ne m’avait fait ni chaud ni froid. Que voulez-vous, Tintin et Milou y étaient déjà allés…
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Louis Daufresne fait de son côté un beau rappel de fondamentaux de notre littérature, de notre culture, de nos rêves, de nos envies…
Il y a 50 ans, le 20 juillet 1969, l’Homme posait le pied sur la Lune. Malgré le risque de guerre USA/URSS, cet exploit unifia nos sociétés autour de l’idée que le progrès ne se résumerait pas à la domination militaire et à l’anéantissement nucléaire. Stanley Kubrick avait préparé les esprits avec 2001, l’odyssée de l’espace (1968) et Robert Heinlein, dans son roman Révolte sur la Lune (1967), venait même d’anticiper la colonisation de l’astre mort. La Lune représentait ces nouveaux territoires aiguillant les passions humaines vers l’exploration de l’infiniment grand et de l’infiniment petit.
Mais – et c’est un paradoxe –, ces nouveaux territoires, au lieu de dégager l’horizon, le fermaient. L’imaginaire lunaire avait jalonné les siècles et voilà que l’Homme l’assassinait d’un pied profanateur. On oublie qu’aux yeux d’Herbert George Wells, auteur des Premiers Hommes dans la Lune (1901), l’astre était même habité par les Sélénites et que, dans Le songe (1634) de l’astronome Johannes Kepler, on y trouvait des démons ! Dans son film Le Voyage dans la Lune (1901), Georges Méliès y faisait aussi pousser des champignons géants… Pour y aller, nos ancêtres ne manquaient pas d’idées souvent poétiques : si dans L’histoire véritable de Lucien de Samosate (IIe siècle), une vague tempétueuse nous y portait, on s’y rendait à l’aide de la rosée dans L’Histoire comique des États et Empires de la Lune (1657) de Cyrano de Bergerac. Quant aux Aventures du baron de Münchhausen (1785) de Rudolf Erich Raspe, elles esquissaient un bateau volant, idée reprise par le manga Albator, l’énigmatique corsaire de l’espace. Plus réaliste, on avait dessiné des fusées, engin plus probable, avec Jules Verne (De la Terre à la Lune, 1865), Fritz Lang (Une femme dans la lune, 1929) et naturellement Hergé (Objectif Lune, 1950).
Certes, après 1969, la Lune continua à nous envoyer encore un peu de sa lumière mythique : Cosmos 99 (de 1975 à 1977) était « une vraie série qui a marqué l’imaginaire de la science-fiction », juge Natacha Vas-Deyres, enseignante en lettres à l’Université Bordeaux-Montaigne. Sur scène, Pink Floyd faisait planer les foules avec The Dark Side Of The Moon (1973), l’album le plus vendu du groupe de rock progressif. La Lune, c’était aussi, pour toute une génération, la figure cornue de Goldorak (de 1975 à 1977). Le premier manga animé bousculait les codes visuels, au point que les enfants occidentaux prenaient peur devant les visages d’Hidargos, de Minos et de son double maléfique féminin, la sorcière Minas. Ne complotent-ils pas toujours en vue de nous détruire, là-bas dans le camp de la Lune noire ? En pleine guerre froide, la translation vers les sourcils brejnéviens était subliminale. Comme les États-Unis, seul Goldorak pouvait trucider le mal incarné par les golgoths. Pour la première fois, un robot se faisait sauveur de l’Humanité, même si le taciturne Actarus, son pilote, adoptait parfois des airs christiques.
En 1969, donc, l’imaginaire est rattrapé par le réel, et le rêve d’au-delà devait s’éteindre peu à peu, se reportant tant bien que mal sur la planète Mars. Après les Chroniques martiennes de Ray Bradbury (dès les années 1940), David Bowie chanta le tube Life on Mars ? (1971) et Kim Stanley Robinson écrivit sa Trilogie sur Mars dans les années 1990 avant que Ridley Scott tourna Seul sur Mars (2015). Mais la planète rouge est trop loin. Malgré ce rebond, il se produisit comme une extinction du désir d’espace et un repli sur l’ici-bas. La Lune devint un prétexte pour d’imaginer notre avenir terrestre : l’astre explose après des expérimentations militaires chez Georges-Jean Arnaud dans La compagnie des glaces (de 1980 à 2005), et notre caillou si familier nous invite même à réfléchir sur le clonage et l’intelligence artificielle dans le film Moon (2009) de Duncan Jones (fils de David Bowie !).
En fait, la conquête de la Lune résout notre rapport à la distance. Le monde né de Descartes semble clos. Il n’y a rien là-haut. Le ciel noir et la lumière crue du soleil sont les miroirs glacés de notre solitude ontologique. La poussière lunaire, envahissante et abrasive, nous submerge de sa signification. Déjà, après son premier vol dans l’espace (1961), les Soviétiques avaient fait dire à Youri Gagarine : « J’étais dans le ciel et j’ai bien regardé partout : je n’ai pas vu Dieu. » Ce 20 juillet 1969, même si Buzz Aldrin improvise une cérémonie religieuse avant d’alunir, l’Humanité pensante acquiert la certitude physique et oppressante que le vide infini l’entoure de toute part. Le cosmos – aujourd’hui l’écologie – va remplacer le Très-Haut par le Grand-Tout : l’Homme n’est plus le fils de quelqu’un mais la part de quelque chose, un peu comme le confie Edgar Mitchell, de retour de la mission Apollo 14 (1971) : « J’ai soudain réalisé que les molécules de mon corps, du vaisseau spatial et de mes compagnons provenaient d’anciennes générations d’étoiles. Soudain, j’ai éprouvé cela de façon très personnelle. (…) Mes molécules ont été faites dans ces étoiles, c’était fou ! »
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Et à l’aube du XXIème siècle, qui rêve encore de la lune, de ses habitants ? Qui s’intéresse aux petits hommes verts ?
Nous vivons une crise de société incroyable, une régression de folie, où les Occidentaux, au lieu d’aller de l’avant, font du retro-pédalage, rêvent d’imiter Pol Pot, Staline ou Hitler en tenant la bride hautes aux peuples et, pour cela, leur font perdre toute envie de rêve, d’autre monde…
Ni l’école ni la littérature ni l’art ne servent plus, dorénavant qu’à faire l’éducation/ Rééducation des hommes, qu’à les faire culpabiliser, sur l’histoire de leur pays, sur le réchauffement climatique, sur les migrants, sur la misère…
Quel monde triste et ennuyeux ils sont en train de fabriquer…. Comment voulez-vous que nos enfants aient encore envie de devenir des Einstein, des Curie, des Amstrong, des Mozart… alors qu’on les bassine avec le tri des déchets, le prétendu racisme de leurs ancêtres (et les malheureux envahisseurs armés trop souvent de couteaux pour les égorger, soit dit en passant) ?
Alors, la lune, Mars, Vénus… ont perdu beaucoup de leurs attraits… et nos créateurs, nos artistes ne sont plus que des artistes « engagés », sans talent, sans souffle, sans dépassement. Ils ne font plus que de l’utilitaire. Beurk !
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Merci Armand pour ces précieux renseignements
Excellente la citation d’Edgard Mitchell ! C’est Hubert Reeves, « nous sommes des poussières d’étoiles ». Seule la perception atomiste permet de nous comprendre nous-mêmes.
Le monde triste et ennuyeux le sera encore plus lorsque les Américains auront atteint leur but : un Homo Numericus consommateur et contrôlable 24/24 via son patrimoine connecté.
L’avenir appartient aux citoyens déconnectés, ceux qui auront encore le courage de lancer les pavés.
Cet exploit des Américains a été une vengeance de l’affront subi en 1957, année géophysique internationale. Les Américains avaient annoncé avec tapage qu’ils enverraient un satellite autour de la Terre. C’était vraiment nouveau, ce satellite artificiel et cela nous faisait cogiter !! Mais le jour J de l’envoi, ce premier essai échoua lamentablement … Quelle déception !
Et ensuite, comble de malheur, voilà que les Russes annoncent, en octobre 1957, avoir réussi (en catimini) le placement sur orbite du premier satellite artificiel de la Terre. Et chacun pouvait entendre ses bip bip bip lorsqu’il passait à proximité. Mais lorsqu’il survolait les USA, on entendait : Ah ! Ah ! Ah !
Pas la moindre brise sur la lune mais on peut être bombardé par des poussières météoritiques. La drapeau étant soumis à une pesanteur très faible ne se défripe pas et donne l’impression d’être déformé par du vent.
Exocet, en effet, et si vous comparez la fameuse photo avec le drapeau américain, essayez de déterminer quel est le drapeau sur les véritables photos, on ne voit pas grand’chose. Selon moi ces photos ont été prises en studio en même temps que le fameux film 2001 odyssée etc…Je ne dis pas que l’homme n’est pas allé sur la lune, je dis que c’est une mise en scène, rien d’autre, et en couleurs svp! Au fait, il y a du vent sur la lune ? Qui répond ?
Au moins, sur la Lune il y a 0 mosquée.
Et pas d’oxygène pour qu’un muezzin puisse y psalmodier quoi que ce soit.
ils ne parlent jamais du journaliste et du cameraman arrivé en premier sur les lieux pour filmé neil armstrong descendant du lem pour faire le premier pas de l’humanité.
J’aurais sans doute fait partie des complotistes si j’avais vécu cette époque : a -t-on vraiment marché sur la Lune ? A vrai dire, on s’en tape un peu : qui voudrait vivre là-bas de toute façon ?
En tous cas, ils n’ont pas encore osé inventer l’impôt en vue de prévoir de déménager la population de la planète Terre épuisée par la pollution sur la Lune. Mais ça ne saurait tarder. Une taxe de 10% sur tout ce qui bouge dans la suite logique de la politique environnementale afin de planifier le Grand déménagement sur la Lune. Ce serait à peine étonnant que ce soit dans leurs cartons !
Bel article, et merci à Christine pour les références littéraires (dont bon nombre m’étaient inconnues à l’exception notable de » l’histoire comique des empires de la lune et du soleil »).
Un de mes points de désaccord avec Trump: envoyer un homme sur la Lune on s’en tape et je me fiche de savoir que le prochain pourrait bien être chinois.
A quoi bon jouer les Kennedy, il y a plus grave et plus important pour les Etats-Unis qui restent encore la très grande puissance, c’est de donner le la de la résistance à l’islamisation .
Même Poutine s’en balance de la Lune.
Laissons les chinois qui eux , au moins savent se faire respecter dans leurs frontières se permettre une telle fantaisie d’une nouvelle frontière à 300000 km de Pékin.
Sur Breitbart, un général américain répond à cette question. Il explique que les américains sont distancés dans le domaine spatial par la Chine. Il explique la raison :
l’Amérique s’est désindustrialisée au profit de la Chine. Que le secteur des télécommunications américain, qui était avant tout puissant s’est effondré, toujours au profit de la Chine, et que si l’Amérique veut se remettre en selle, alors cela se jouerait à plusieurs niveaux : retour à la « conquête de l’espace », mais aussi, au niveau de l’Education Nationale, retour aux filières STEM (Sciences, Technoiogies, Engineering, Mathematics).