Les chrétiens, des « associateurs » ?
Au cours de notre si sympathique réunion de samedi (NDLR, Assemblée générale de Résistance républicaine), une dame, dont je n’ai pas entendu ni retenu le nom a rappelé que les musulmans appellent les chrétiens « associateurs » parce qu’ils associent d’autres dieux au Dieu unique qu’est Allah. C’est évidemment le résultat de l’interprétation que Mahomet a faite du « mystère de la Sainte Trinité, d’un dieu unique en trois personnes ». La théologie chrétienne n’était pas à sa portée, pas plus que bien des domaines du savoir, ce qui nous vaut le rejet de la rotondité de la Terre par ses fidèles…
Or, dimanche était le jour de la célébration de la Sainte Trinité par l’Église. Le Curé de ma paroisse a écrit à cette occasion un peu moins d’une page de la feuille paroissiale hebdomadaire, en se retranchant derrière deux passages pris dans des ouvrages de réflexion d’il y a plus de 30 ans. Ayant personnellement apprécié cette page, je me suis dit que je pourrais peut-être la partager avec les amis de Résistance républicaine, comme un heureux contraste avec la haine que distillent tant de pages du Coran. Cela pourrait donner aux chrétiens qui sont des nôtres l’envie d’affirmer notre foi sur ce point, en une réaction normale à l’islamisation que trop de nos compatriotes tolèrent, voire encouragent, comme R.R. le dénonce si justement.
Certes, d’aucuns pourront y voir de ma part un dangereux prosélytisme religieux, comme par exemple Pier qui a écrit : « je n ‘ai besoin d ‘aucune religion / s’il n ‘y avait de religion >> QUELLE PAIX SUR TERRE ! » en commentaire de l’article de Julien Martel d’hier, « Tout le monde va en enfer selon l’islam, même… les musulmans »! » ; mais Philippe lui a répondu hier soir « Cela ne changerait rien, l’humain est assez inventif pour générer autre chose. »
Il suffit de penser à la IIdeguerre mondiale, qui opposait notamment le nazisme allemand au communisme soviétique, idéologies qui combattaient les religions ! Je prolongerai même cette sage réponse en citant d’abord Charles Péguy : « Tout commence en mystique et finit en politique. » (Notre jeunesse, 1910). Pour susciter l’adhésion des foules, et notamment leur faire accepter des contraintes, des sacrifices allant jusqu’à celui de la vie, les meneurs des peuples ont toujours eu recours à un être spirituel supérieur comme source de ces obligations et contraintes. Réelle intervention divine ou pure fable, peu importe, ça a toujours marché, et je disais samedi à Christine que Hitler avait raté son coup pour n’avoir pas invoqué quelque révélation d’un dieu Thor ou autre à la base de son Mein Kampf ; notre prétendue “justice” protègerait le nazisme de toute critique comme il le fait aujourd’hui pour l’islam !
Rappelons-nous la déification de la Raison par la Révolution, ou encore la personnification de la Liberté dans le Chant du départ de 1794, largement utilisé en 1914 :
I La victoire en chantant
Nous ouvre la barrière.
La Liberté guide nos pas.
Et du Nord au Midi
La trompette guerrière
A sonné l’heure des combats.
Tremblez ennemis de la France
Rois ivres de sang et d’orgueil.
Le Peuple souverain s’avance,
Tyrans descendez au cercueil.
Refrain La Républiquenous appelle
Sachons vaincre ou sachons périr
Un Français doit vivre pour elle
Pour elle un Français doit mourir.
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Ce qui n’avait pas empêché le Citoyen Saint-Just de déclarer « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté. » Et l’on connaît l’exclamation attribuée à Mme Roland lors de son exécution en 1793, « Ô Liberté, que de crimes on commet en ton nom ! » Très probablement apocryphe, elle n’en est pas moins « vraie », quand on se rappelle l’histoire. Et aujourd’hui, la lutte contre le « fascisme » pourrait bientôt justifier de semblables crimes !
Plus généralement, qu’il s’agisse de pouvoir civil, militaire… ou religieux, la pensée de Montesquieu se vérifie bien trop souvent : « c’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser. » Œuvres de M. de Montesquieu –De l’esprit des loix, t. I, Londres : Nourse, 1769, p. 309.
Et tant qu’à évoquer les Philosophes du XVIIIes., qui n’ont jamais passé pour des « dévots », il me plait de conclure sur le fond en citant Voltaire : dans une lettre au Marquis de Villevieille du 26 aout 1768, il argumentait avec sa verbe habituelle contre ceux pour qui l’harmonie du monde serait le produit du pur hasard, et défendait la thèse selon laquelle l’horloge du monde « prouve un horloger » (Œuvres complètes, t. 60, Recueil des lettres de M. de Voltaire 1767-1768, 1785, p. 520) ; il devait y revenir dans ses Cabales(Nouveaux mélanges philosophiques…, 12èmepartie, 1772, p. 281) ; réfutant diverses critiques qui lui avaient été faites, il en venait à écrire ces deux vers fameux, qui seront ma conclusion :
« L’univers m’embarasse [sic], & je ne puis songer
Que cet horloge existe et n’ait point d’horloger. »
ANNEXE
Dieu n’est pas solitaire !
Le Nom de Dieu n’est pas Dieu. Jésus Christ nous révèle le mystère du Dieu-amour, plénitude de communion, source de toute communication. Aussi l’Eglise ancienne ne parlait-elle guère de « Dieu » en général ; elle parlait du Père comme la source de la divinité, le principe unique du Fils et de l’Esprit. De fait, célébrant la Trinité, l’Eglise ne s’éloigne pas des Ecritures saintes. Elle ne verse pas dans une doctrine abstraite, réservée aux savants. Au contraire, fidèle à la Révélation biblique, sous le mot Trinité, l’Eglise reconnaît que Dieu ne vient pas à nous autrement que comme Don et Amour. Deux textes ci-dessous expriment admirablement la révélation chrétienne d’un Dieu dont le mystère est une éternelle communication, « l’Amour sans limites ».
« La Trinité nous ouvre le Cœur de Dieu : la Trinité nous apprend que Dieu n’est pas solitaire. Il est unique, mais pas solitaire (…), ce n’est pas Quelqu’un qui se regarde, qui s’admire, qui se célèbre, qui s’encense et qui s’aime, parce que en Lui toute la vie jaillit (…) comme une communication qui va du Père au Fils, du Fils au Père, dans l’unité du Saint Esprit, qu’il y a en Dieu l’Autre, qu’en Lui, «Je est un Autre», qu’en Lui la vie, c’est “Tu es Moi”; “Tu es Moi”… le Père le disant au Fils, le Fils au Père et le Fils et le Père au Saint Esprit et le Saint Esprit au Fils et au Père.
« En Dieu, il n’y a pas un Moi unique, un Moi solitaire, un Moi rivé à Lui-même, mais troisfoyers, trois foyers de lumière, trois foyers d’amour et de communication, où toute la Vie Divine constamment se renouvelle dans un Don inépuisable. Le Père ne se regarde pas : Il n’est qu’un regard vers le Fils, qui n’est qu’un regard vers le Père ; et le Père et le Fils ne s’idolâtrent pas : Ils ne sont qu’un élan vers le Saint Esprit qui respire le Père et le Fils ».
(Maurice Zundel, Je parlerai à ton cœur, Editions Médiaspaul, 1990, p. 102).
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Par là même,
« Un Dieu solitaire ne serait pas l’Amour sans limites. (…) L’Unitrinité désigne la plénitude de l’Unité (…) s’accomplissant en communion et devenant la source et le fondement de toute communion. Le Un = Trois suggère le dépassement infini de l’opposition aussi bien que de la solitude au sein d’une Unité infinie. (…) La meilleure image pour évoquer le Père, dit un moine de l’Église d’Orient, est celle du Cœur : Chaque battement de cœur est un élan par lequel le Père se donne. Ces battements envoient vers nous le sang du Fils, vivifié par le Souffle de l’Esprit. C’est à participer au rythme de ce cœur que les hommes sont appelés ».
(Olivier Clément, Sources. Les mystiques chrétiennes des origines, Editions Stock, 1982, p. 69).
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Textes recueillis par le père Christophe Witko, Curé
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Sauf que les chrétiens comptent parmi « Les Gens du Livre » dans le coran, car Dieu, selon l’islam, a révélé l’évangile sur le prophète jésus.
Les « associateurs » font écho aux polythéistes et autres adorateurs de statuts.
Le coran est limpide sur ces questions.
Triste de voir un colonel de l’armée de l’air aussi bête et tartufe.
Bonjour,
En théorie coranique, peut-être, et encore …
Mais en pratique ce n’est pas du tout aussi simple que ça : les musulmans « du quotidien » appliquent le qualificatif d’ « associateurs » aux Chrétiens les rendant coupables du crime de « shirk », crime pire que le meurtre selon eux …
L’article de Wikipedia (!) l’admet d’ailleurs …
https://fr.wikipedia.org/wiki/Shirk
Bonjour,
Si vous ajoutez à l’homothétie les super-pouvoirs à Dieu – tel que vous dites – vous cassez la propriété homothétique car les points ne vont plus deux à deux. Homme sans pouvoir ——-> son image : Surhomme avec super-pouvoirs. – C’était juste pour vous taquiner – 🙂
Par contre votre réflexion « Si on ne trouve pas de réponse, c’est que la question est mal posée, ou le problème mal pensé ». Cette dernière me satisfait amplement.:
On peut faire plus court dans la définition globale : « Toutes les religions ne sont que des inventions humaines dont personne au monde ne peut prouver des origines divines. Elles ont été inventées par de puissants malfaisants pour maintenir les populations dans l’ignorance, la peur afin de les empêcher d’évoluer à tous prix ». L’histoire et l’actualité nous le prouvent chaque jour.
Expliquez moi dans ce cas les miracles de Lourdes?
Moi qui ai été miraculé, je peux vous dire que Dieu existe bien et le Christ ainsi que Marie sont des faits historiques !
Qui a créé l’univers, la vie et donné l’intelligence à l’homme sinon un être supérieur.
Admettons même que nous soyons le fruit de martiens, question, qui a créé les martiens ?
Comme on dit qui de l’œuf ou la poule ?????
Mais qui a créé Dieu, alors? Éternel (hi! hi!) problème de l’œuf et de la poule.
« Si on ne trouve pas de réponse, c’est que la question est mal posée, ou le problème mal pensé ».
Adalbert le Grand (ben oui, c’est de moi)
Peut-être que l’idée de création de l’univers est erronée en elle-même et n’explique pas son existence. Dans ce cas pas besoin de créateur.
Nous pensons création par projection de notre propre mode de fonctionnement, car nous « produisons » des objets ou des actions après les avoir conçus, comme l’a expliqué @Aristote (celui qui a répondu plus haut, pas Le Philosophe). Ainsi nous créons Dieu à notre image, celle d’un Surhomme (un être homothétique à un humain, et doté de super-pouvoirs).
Où est passée cette intelligence qui a permis à l’homme de créer des technologies incroyables, d’aller sur la lune, de soigner des graves maladies ? Comment a-t-on pu passer de grands savants et chercheurs à ces misérables loques humaines qui nous pourrissent la vie ?
@Rodrigue. Vous avez mal lu mon commentaire mais peu importe. Beaucoup, comme vous, dévient en fonction de leurs croyances, si respectables qu’elles soient.
La Trinité est un concept philosophique probablement issu des Grecs anciens sur la nature du Créateur (1 Le Père), de l’action de Créer (2 St Esprit) et du produit de la création (3 Le Fils). Le Créateur (1) n’est Rien sans l’action de Créer (2) et donc sans l’objet de sa Création (3). Voir le prologue de l’évangile de St Jean, c’est un cours de philo grecque sur la création. Pour certains (Frédéric Lenoir) Jésus a été éduqué à Alexandrie. Il a simplement essayé d’éclairer les gens du Peuple. Dans toute phrase qui a un sens , il y a 3 types d’éléments :le Sujet , Verbe, Complément. Dans tout processus physique il y a la cause , l’action de cause à effet et l’effet A(1)=>(2) B(3), c’est une constante Universelle, un créateur (1) unique ne donne Rien! ça n’a pas de sens. Les musulmans n’ont pas compris le message.
Il y a quelques temps j’échangeais avec des musulmans sur le net. J’avais beau leur expliquer que la Sainte Trinité c’est Le Père Le Fils et Le Saint Esprit, car dans leur coran la Ste Trinité se résume à Issa Marie et Gibril. Compréhension erronée de leur messager – comme pour tout ce qui relève du judaïsme ou du christianisme -. L’islam étant une secte qui ne connait que la chair et les plaisirs matériels est à des années lumière de la spiritualité et du raisonnement par l’abstraction. Par contre, la vrai association se trouve tout le long du coran. Jamais allah est cité sans leur messager. C’est toujours (allah « ET » son messager). Bref ! les inventeurs de l’association, de sorte qu’ils en oublient allah jusqu’à diviniser Mahomet ou Ali chez les chiites.
J’avais trouvé un schéma qui résumait bien le concept de Trinité. Sinon, on peut aussi se référer au Trèfle suivant le bon St Patrick : trois feuilles mais c’est la même plante.
Cet article me fait aussi penser à ceux qui défendent l’islam quand on leur dit que c’est une secte misogyne, qui rétorquent que la Bible est aussi anti-femme. Il faudrait leur faire remarquer que, pour les Chrétiens, la Nouvelle Alliance n’est autre que Marie, la mère de Jésus, et qu’elle n’a pas qu’un petit rôle puisque les miracles au nom de « Notre Dame » sont plutôt nombreux et qu’elle est fréquemment priée. Alors le Christianisme misogyne, ils peuvent repasser…
Il faut éviter de faire preuve de parti-pris. Ce sujet est difficile, les passages misogynes sont courants, en particulier avec St Paul. Les textes sont à l’image des conceptions de cette époque, inutile de le cacher. On attend toujours qu’un pape moins arriéré que les autres proclame que l’enseignement de Jésus dans les Evangiles est prioritaire sur tout le reste ( qui devrait être mis dans une annexe historique). Depuis le concile de Nicée (325), ils en ont eu le temps (mais pas l’intelligence).
Ce n’est pas une question de parti pris. Il faut raisonner de cette manière avec les islamo-collabos qui se régalent, chaque fois qu’on souligne le caractère anti-femme de la secte mahométane, de la défendre en accusant le christianisme de faire pareil. Or si les passages misogynes existent, comme vous le dites avec St Paul le tourneur de veste, la différence entre l’islam et le christianisme, c’est qu’il y a de nombreuses saintes et surtout que l’une des figures les plus importantes du christianisme, c’est une femme (Marie en l’occurrence).
Bonjour,
Désolé l’ami, une idée faussement véhiculée qu’est cette prétendue misogynie de Paul. Certes, les explications vulgarisées des Actes et des lettres de Paul nous dirigent vers de mauvaise voies. En général ce sont des « ouï-dire » plutôt qu’une lecture complète et approfondie des écritures. Je vous rassure je ne suis pas ce chrétien sûr de sa foi, mais j’aime à resituer le sens de ce que je lis. Ajouter à cela, traiter Paul de misogyne comme le font beaucoup de musulmans sans avoir compris ou lu, c’est faire abstraction du mode de vie de l’époque et de la diplomatie de l’Église naissante en plein milieu de traditions millénaires.
Cdt
Et on entend la prière du muezzin à Saint-Louis des Invalides, une belle profanation!