Du Figaro :
ENQUÊTE – Si pour certains, l’influence des mouvements islamistes algériens dans les manifestations contre Bouteflika est toute relative, d’autres admettent la difficulté de ne pas les inclure dans les discussions préparant la transition.
Par Adam Arroudj
Alger
Ils ne sont pas nombreux, mais il est difficile de ne pas les entendre.
Sur l’avenue Didouche-Mourad, au cœur d’Alger, des hommes en qamis et bonnet de prière défilent d’un pas rapide en criant: «Djazaïr houra islamiya!» Le slogan, qui signifie «Algérie libre et islamique», est détourné du célèbre «Algérie libre et démocratique», scandé par les manifestants depuis le 22 février, mais apparu dans les marches des partis laïques et démocrates des années 1990.
Parmi eux se trouve Abdelfattah Hamadache.
Ce prédicateur salafiste à la barbe blanche, très populaire en Algérie, est notamment célèbre pour avoir demandé aux autorités de condamner à mort l’écrivain Kamel Daoud.
Ses propos lui ont valu en mars 2016 trois mois de prison ferme et trois autres avec sursis. Sur un de ses posts Facebook, suivis par des milliers de personnes, il a récemment dénoncé, tout en se déclarant solidaire de la mobilisation populaire:
«La France joue contre nous, utilise ses agents rats contre le peuple algérien pour voler ses ressources.»
Une vidéo l’a également montré, vendredi 1er mars, en marge des manifestations, assis sur l’herbe dans un jardin public, entouré de jeunes, en train d’animer une halaqate (cours religieux).
«Ce n’est pas parce que les photos partagées sur les réseaux sociaux montrent beaucoup de jeunes filles non voilées et peu de barbus que les islamistes ne sont pas là. Il ne faut pas se tromper de société… prévient une source sécuritaire qui se glisse chaque vendredi dans les marches. Ils sont bien là et depuis les premiers rassemblements. On les surveille dans les mosquées de la périphérie d’Alger. Ils viennent à la prière de 13 heures avec un sac dans lequel ils rangent leur qamis dès qu’ils partent rejoindre les manifestations.»
Selon lui, le vendredi, les jeunes des stades et ceux des mosquées les plus importantes d’Alger – al-Rahma, Ben Badis et la colonne Voirol – forment le gros des troupes dans les marches.
«C’est la raison pour laquelle on a l’impression que la manifestation tourne à la marée humaine à partir de 14 h 30, poursuit-il. Mais ils font très attention, ils savent que tout signe ostentatoire peut être interprété comme une tentative de récupération qui peut se retourner contre eux.»
Prendre la vague au bon moment
Des notes rédigées par les services de renseignement algériens soulignent même que les islamistes appellent à descendre dans la rue pour s’opposer à un cinquième mandat depuis fin 2018. Abbassi Madani, par exemple, figure du Front islamiste du salut (le FIS, parti dissous par la justice algérienne en 1992) exilée au Qatar, dont le fils Oussama Madani gère la chaîne al-Magharibia, a commencé sa campagne dès le mois de décembre.
L’autre figure du FIS, Ali Belhadj, utilise YouTube pour délivrer ses messages.
Sa dernière vidéo indique 128.000 vues.
Dans des mises en scène spartiates – sur un matelas devant un mur blanc – l’homme, qui a vieilli mais n’a rien perdu de son éloquence, dispense des conseils aux jeunes aux yeux desquels il reste une référence.
«Ne soyez pas les stagiaires de la protestation, leur dit-il, ça ne fait que commencer.»
«Belhadj, qui s’est vu privé d’une victoire électorale en 1991, sait mieux que personne que le système est capable de les faire dévier de leur trajectoire», souligne un relais du DRS (services secrets dissous dont les réseaux sont toujours actifs) qui affirme que les étudiants de sciences politiques des quartiers de Kouba et de Bachdjarra vont régulièrement rencontrer le militant islamiste.
Le mouvement Rachad (réseau des ex-FIS à l’étranger), qui avait tenté de récupérer celui des chômeurs dans le Sud algérien en 2013, a félicité le peuple algérien pour «le sursaut national du 22 février» dans un communiqué très politique réclamant «une phase de transition démocratique vers un État de droit».
Mais son coordinateur, Mourad Dhina, n’a jamais caché ses intentions de «remettre le FIS sur la scène politique».
«Les islamistes attendent de savoir où va aller le mouvement pour prendre la vague au bon moment. Mais ils ne font que ça, inciter à la révolte»
, insiste notre source, qui note aussi que dans certaines régions du pays, des appels sont passés pour organiser des prières collectives dans la rue et que des échanges plus intenses ont été enregistrés entre des réseaux dormants entre la France et l’Algérie.
Le seul à ne pas appeler à manifester est Mohamed Ali Ferkous, prédicateur très influent de l’aile radicale du salafisme scientifique.
À l’opposé de la personnalité très politique et médiatique qu’est Belhadj, Ferkous, qui n’apparaît jamais, est un idéologue.
Il considère par exemple les manifestations et les grèves comme des attributs de la démocratie occidentale, qui commencent toujours pacifiquement mais mènent au chaos.
Hamadache, qui appartient aussi à la famille des salafistes scientifiques, s’est distancié de l’autorité de Ferkous en s’alliant à des gens qu’il déteste pourtant, les Frères musulmans – les services de renseignement surveillent d’ailleurs de près ses connexions avec le Qatar.
À côté de ses ennemis favoris, les représentants du gouvernement, Mohammed Ben Zayed, le prince héritier des Émirats arabes unis (et donc ennemi du Qatar) arrive en bonne place.
Sur son mur Facebook, il le qualifie de «parrain des contre- révolutions» sur un photo montage apocalyptique où apparaît une tête de diable en feu.
Influence relative
Mais cette propagande abondante et très fleurie fait-elle des islamistes des acteurs influents?
Pour le journaliste Nordine Azzouz, qui les suit depuis une trentaine d’années, leur influence est toute relative «parce qu’ils sont divisés».
«Les islamistes ne sont pas un corps homogène. Beaucoup ne partagent plus cette idée que battre le pavé peut renverser le régime en place. Ensuite, ils ont beau être féroces, pour avoir connu la torture, ils portent le traumatisme des années 1990 dans leur chair. Ils ont peut-être aussi une conscience politique qui se construit et qui leur dicte de ne pas foncer tête baissée comme ils l’ont fait avant. N’oublions pas qu’ils comptent dans leurs rangs deux générations de parlementaires et des ministres qui se sont enrichis, qui ont goûté au pouvoir.»e
Du côté des «services», cette explication ne convainc pas.
«S’ils n’avaient pas de poids, Kamel Guemazi n’aurait pas été invité par l’opposition», argumente notre source. Kamel Guemazi, ancien dirigeant du FIS, a participé cette semaine à une réunion de l’opposition pour discuter de la situation politique. «S’ils n’avaient pas de poids, pourquoi l’opposition se rapprocherait-elle de Djaballah (leader du parti el-Adala, islamiste, NDLR)? C’est parce qu’ils savent qu’il est du Nord constantinois, que c’est de là qu’est partie la mobilisation.»
Dans les rangs de l’opposition, certains admettent, non sans difficulté, qu’il est difficile de préparer une «conférence inclusive», une des mesures annoncées par la présidence pour préparer la transition, sans islamiste.
Une rumeur murmure même que Madani Mezrag, qui dirigeait l’Armée islamique du salut (AIS), bras armé du FIS, dans les années 1990, responsable de nombreux massacres, pourrait faire partie du casting.
«Pendant ce temps, on ne regarde pas ce qui se passe dans les mosquées, mais il y a six mois, les Affaires religieuses ont pris une mesure aux conséquences catastrophiques, poursuit l’agent des renseignements. Mohammed Aïssa (le ministre) a décidé d’interdire les imams bénévoles pour mettre fin à la propagande salafiste. Parmi ces imams, certes salafistes, il y en avait qui tenaient un discours modéré. Qu’ils disparaissent n’est pas une bonne chose.»
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Les islamistes ne sont peut-être pas nombreux, mais souvenons-nous de la Russie en 1917, les communistes n’étaient pas majoritaires, mais à force de magouilles, ils ont pris le pouvoir !
Ils sont nombreux mais bien cachés. Sous leurs airs de la modernité, ils sont bien là, prêts à en découdre et imposer leur système islamique qui ramènera leur Algérie au 7ème siècle.
90% des algériens sont pratiquants et quand on est pratiquant la religion passe avant le code civil, la loi du coran avant tout….Alors barbe ou pas, robe de tapette ou pas, tong ou pas il faut être certain que tous ces algériens n’ont qu’une envie faire de leur pays une terre d’islam encore plus forte et agrandir la diaspora (merci le regroupement familial et le tapis rouge que l’on déroule à ces musulmans sangsues qui viennent ici pour nous pomper tout en nous imposant leur mode de vie) et demander à ceux d’ici de prolonger ce combat d’islamisation du monde. Moralité il faut arrêter le regroupement familial, contrôler les mariages mixtes entres beurs et voilées de là bas, et couper nos liens avec ce pays qui ne nous apportent rien à part leur merdasse.
Le résultat, avant la fin de l’année est que le sang va couler a nouveau ,le fis ayant subit la défaite passé n’abandonne jamais la partie. Non t’ils pas affirmés que le monde entier sera islamique. Ils appliquent la terreur partout depuis des lustres dans se but moyenageux. Les confrontations avenir par légitime défense seronts sanglantes de partout Ce matin dans 1 brocante nous n’étions que quelques uns parmi des centaines de fichus et robes de chambres, 1 record par rapport a 2018.
Bien sûr , on connait le scénario par cœur .
Un peuple plus ou moins manipulé .
Les quamis en embuscade qui ont tous le rêve dément de mettre toutes les bonnes femmes en burqua ,niqab,hidjab ,bref leur faire fermer leur gueule et ouvrir les cuisses et(et le reste ) .
Plusieurs femmes pour chaque homme si possible,plus de divorce,plus d’emploi,plus rien pour les femmes ,par un coup de baguette magique de la charia .
On connait ça par cœur,ça devient lassant ,c’est la litanie du petit père des peuples mahométans , celui qui veut le bonheur des hommes mais qui ignore que la moitié de l’humanité est faite de femmes .
Alors ,ça va être de nouveau les années 90 ,les belles années de l’algérie sanglante et forcément il va y avoir des réfugiés,beaucoup de réfugiés vers leur algérie bis,cad la France .