Toute ressemblance avec des situations réelles ou avec des personnes existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite….à moins que…
Pourquoi mon cœur est gilet jaune…
Il y a dix ans, dans l’usine de Louisette tournaient 55 machines. L’année dernière, il n’y en avait plus que 8 alors que la direction a implanté des usines au Portugal et en Grèce.
Louisette a été « licenciée » quelques semaines avant Noël. Enfin pas vraiment licenciée. Simplement, on ne l’a plus appelée. Pendant 10 ans elle a cumulé les CDD. Elle a bien contacté un voisin, syndicaliste à la retraite, pour savoir si c’était normal. Mais celui-ci a découvert que la DRH avait astucieusement combiné des contrats conclus en vue du remplacement d’un salarié absent, des contrats CDD conclus dans le cadre de la politique de l’emploi et quelques carences pour que l’employée puisse prendre des vacances (sans êtes payée évidemment).
Heureusement, après 3 mois de galère, Louisette avait pu trouver du travail dans une maison de retraite. C’était à 53km de chez elle, et il a fallu acheter une voiture d’occasion. Le vendeur lui avait conseillé un moteur diesel :plus solide et donc plus écologique puisque la voiture durera plus longtemps.
Elle y consacra ses dernières économies.
C’était vraiment dur à la maison de retraite, mais c’était du travail.
L’équipe était constamment en sous-effectif et Louisette en souffrait au quotidien: dès qu’une collègue était absente, elle était obligée de supprimer la seule douche de la semaine, voire ne pas lever certaines personnes.
La traçabilité des soins est une formalité qui lui prend beaucoup de temps ; du temps en moins qu’elle ne passe plus au côté des personnes âgées. Elle a le sentiment de devoir toujours aller vite pour remplir des objectifs intenables.
Selon la prescription, elle doit faire prendre le petit déjeuner à une personne âgée en 5 minutes, lui faire la toilette en 10 minutes. Elle passe son temps à culpabiliser.
Les assiettes sont toujours plus maigres. Elle a vu sa collègue Inaya voler des petits pots ; c’est pour sa cousine lui a-t-elle dit : Elle a 9 enfants ! …Elle ne peut rien dire. Trop peur de perdre son travail.
Une fois, elle a croisé le directeur, et elle lui a dit que ce serait bien si on avait un peu plus de temps pour faire à manger et que le goût serait meilleur, et donc moins de nourriture gaspillée. Il lui a répondu que de toute façon il allait diminuer le « grammage » parce qu’il en avait marre de nourrir les poubelles.
Lorsque les « résidents » arrivent à l’Ehpad, ils ont souvent perdu leur conjoint, ils ont quitté leur maison et ils savent qu’ils ne rentreront plus chez eux. Ils sombrent très vite dans la dépression.
Louisette a sympathisé avec Henri ; un vieux monsieur toujours très souriant. Il a toujours un petit mot gentil.
Elle aimerait bien pouvoir discuter quelques minutes avec lui de temps en temps, mais ce n’est pas possible.
Quand le prix du gasoil a augmenté elle a fait ses calculs : ça lui coûtera 40€ de plus par mois. 480€ sur l’année.
Plus d’une semaine de travail !
Louisette n’a jamais manifesté, mais sans vraiment réfléchir, comme une évidence, elle a pris le train pour aller à Paris avec les gilets jaunes.
Elle est partie au petit matin, sans rien dire à ses enfants, avec l’idée de revenir pour midi.
Elle a accompagné un groupe qui se dirigeait vers l’arc de triomphe.
L’ambiance était bon enfant, on chantait la Marseillaise !
Que c’était bon de se sentir libre et fière !
Mais les gens courent dans tous les sens. Louisette ne comprend pas : Où vont-ils ? Une sorte de brume arrive vers elle, et d’un seul coup sa gorge la brule atrocement, ses yeux piquent et pleurent. Elle court mais plus elle va vite et plus elle respire cet infâme lacrymogène qui la brûle encore davantage.
Les gaz l’ont poussée vers l’Arc de triomphe. Elle s’y rend, instinctivement, pensant y trouver refuge.
Tout va très vite. Elle protège la flamme du soldat inconnu, que des casseurs masqués voulaient dégrader, en faisant une chaîne humaine.
Quand les CRS ont chargé, étouffant sous les lacrymogènes, elle est allée se réfugiée dans les escaliers de l’arc de triomphe. C’est à cet endroit que les CRS l’a ont raflée, recroquevillée et tremblant de peur.
Elle s’est retrouvée avec une vingtaine de personnes dans une cellule qui était faite pour en accueillir moitié moins.
Ça sentait la sueur et la pisse. Les gens étaient calmes, résignés. Parmi eux il y avait un jeune, le visage en sang.
Elle crie « Pouvez-vous prévenir mes enfants ? S’il vous plait !» .
Elle crie plus fort en direction d’un policier « Monsieur ! S’il vous plaît !». Un gradé lui dit à travers les barreaux « Ne vous inquiétez pas Madame, c’est déjà fait ».
Elle est rassurée.
48 heures plus tard elle rentrera chez elle. Ses enfants étaient morts d’inquiétude et étaient allés signaler sa disparition au commissariat : Personne ne les avait prévenus.
Jugée pour « destruction de biens matériels », Louisette a été placée sous contrôle judiciaire pendant un an. Deux fois par semaine, elle devra signer à la gendarmerie de son lieu de résidence. Ses samedis sont bloqués de 11 heures à minuit.
2 semaines ont passé. Louisette a compris la leçon. Elle n’ira plus manifester. Quelquefois elle repense à ce moment d’ivresse et ou elle s’est sentie fière et libre. Ce sentiment de dignité, qu’elle a trouvé ce jour là, ne la quittera plus jamais.
Le 25 Décembre, Louisette va à Paris avec ses 2 ados. Ils vont visiter la grande arche. Ils ont pris la voiture que Louisette rembourse à crédit. 15€ par personne, c’est cher ; mais comme ils ne partent pas en vacances ils peuvent faire des petites folies.
Le panorama est magnifique. Dans la salle d’exposition il y a d’immenses photographies en noir et blanc. Elles ne sont pas laides, mais Louisette et ses enfants n’y trouvent rien de spécial. Ils se disent qu’ils n’ont peut-être pas les « codes ».
Au détour d’une pièce ils découvrent que l’auteur est Nikos Aliagas, l’animateur télé.
Après avoir déjeuné rapidement au Burger King Louisette fait conduire son grand garçon sur le rond-point de l’arc de triomphe. Son rêve depuis qu’il a eu son permis de conduire il y a quelques mois. Puis ils vont au grand Palais. Il paraît qu’il s’y trouve une immense patinoire.
Ils ont du mal à trouver une place pour se garer. C’est la première fois qu’ils viennent à Paris en voiture.
Finalement ils trouvent une petite place, le long s’une palissade de chantier. C’est interdit, mais il y a une vingtaine de voitures garées tout du long, et puis un 25 décembre il n’y a pas de travaux ! Et puis, un 25 décembre, le stationnement est gratuit et on ne met pas de PV !
L’entrée est plutôt chère : 25 euros par personne. En plus, ils sont obligés de laisser à l’entrée les restes de leur sandwich et la bouteille d’eau que Louisette avait gardée. C’est obligatoire leur dit-on. Puis, pour patiner, il leur faut acheter de méchants gants en laine bas de gamme à 5€ pièce : c’est obligatoire aussi.
Les lumières sont magiques, et les 2 grands qui n’avaient jamais patiné s’amusent comme des fous. Louisette tombe plusieurs fois mais elle ne se plaint pas ; elle en rit ! Elle aura de gros bleus aux genoux, ça fera un souvenir !
Ils ressortent vers 18h et sont saisis par la nuit et le froid.
Vite ; à la voiture ! Mais arrivés le long de la palissade de chantier, impossible de trouver le véhicule. Il y a bien encore une vingtaine de voitures garées ici, mais pas la voiture de Louisette.
Le choc est immense. Sans sa voiture Louisette ne peut pas aller travailler. Ils marchent à la recherche d’un commissariat. Ils en trouvent un, à 10 mn. « Vous avez de la chance, elle n’est pas loin, elle est à la fourrière de Clichy ». Ni elle ni ses enfants n’ont jamais pris le métro. Ils ne comprennent pas. Une heure plus tard, après avoir pris le métro et erré dans le froid et la nuit ils trouvent la fourrière, défendue comme un fort de western et décorée de barbelés. Permis de conduire, carte grise et assurance s’il vous plait ! Louisette est paniquée ; « l’assurance est dans la voiture Monsieur, je peux aller la chercher ? ». Elle ne comprend pas pourquoi il faut l’assurance ; c’est sa voiture ! Elle a le droit de la récupérer ! Elle court vers le parking de la fourrière…
Où se trouve –t-elle ? Il y des centaines de voitures.
Et si elle n’était pas ici ? Enfin, elle la trouve. Mais où est donc ce fichu papier vert…
Enfin elle le trouve et revient à l’accueil.
L’endroit est propre. Repeint à neuf. Les bureaux qu’on aperçoit à travers les vitres blindées sont modernes et élégants. Son aîné lâche « Si les hôpitaux avaient autant de moyens ! ».
Combien ça fait ? 179 euros madame.
Louisette ne dit rien. Elle a honte. Elle paie.
En allant récupérer sa voiture dans le parking de la fourrière, un petit con barbu, kebab à la main, accoudé à sa « dépanneuse » lui lance, goguenard : « Joyeux Noël !».
Louisette est choquée : en plus des frais de fourrière, elle va recevoir un PV.
Elle réfléchit ; comment trouver l’argent ? Elle va demander à travailler la nuit. Elle aura un petit bonus.
Ça ne sera plus possible de contrôler les devoirs du deuxième, mais elle demandera à l’aîné de s’en occuper.
Elle réfléchit à la façon dont elle devra s’organiser.
Toue à ses pensées, au volant de sa voiture, elle roule à 90km/h, machinalement, sans se rendre compte que la vitesse est maintenant descendue à 80km/h. Le radar la flashe, silencieusement, froidement, mécaniquement. Symbole d’un système absurde et omnipotent.
Louisette ne le sait pas encore, mais il va falloir qu’elle travaille encore plus souvent la nuit pour espérer s’en sortir.
Elle se souvient ; il y a un rond point, pas loin de la maison de retraite, où elle voit des gilets jaunes tous les samedis.
Après sa nuit, au petit matin, elle ira leur amener un thermos de café, discuter, refaire le monde et essayer de sourire un peu.
Pour sourire, quand même, aussi, à écouter :
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eh oui !c’est ça la logique du capitalisme !
C’est pourquoi ceux qui défendent ce système sont des criminels. C’est pourquoi il faut en sortir et rompre totalement avec cette idéologie cynique et mortifère.. L’évolution de cette maison de retraite est emblèmatique, et une vraie démonstration par l’exemple.
eh oui !c’est ça la logique du capitalisme !
C’est pourquoi ceux qui défendent ce système sont des criminels. C’est pourquoi il faut en sortir et rompre totalement avec cette idéologie cynique et mortifère.. L’évolution de cette maison de retraite est emblèmatique, et une vraie démonstration par l’exemple.
Ils nous en…ent de partout ! et ces fumiers de mafieux politicards qui vivent comme des nababs et donc la moitié devrait être en taule nous parlent ensuite d’ordre républicain et de démocratie dès qu’ils se voient montrés du doigt ……..pas touche ! et c’est nous qui devons payer leurs frasques ! pour moi 90 euros de moins ce mois ci sur mes revenus et radar a 135 euros !
bienvenue dans la plus grande déchetterie d’Europe. ici nous traitons correctement les déchets d’Afrique et du Maghreb, et recyclons a la perfection l’argent de votre bifteck en moquette neuve pour le palais du seigneur Jupicron
merci pour votre participation a la grande cause ecologique.
Pour avoir une idée bien précise de l’état de pourriture avancée de la France, se souvenir d’un seul exemple : lorsque Dame Lagarde alors Ministre des Finances fut reconnue coupable de négligences (oui, de négligences) dans l’affaire Tapie pour 400 millions d’euros sur le dos des contribuables et même pas condamnée !! Il faut le faire ! C’est en France et c’est nulle part ailleurs. Voir en comparaison le Japon avec le PDG de Nissan…. et vous aurez tout compris !
Combien de Français vivent ce genre de choses….. On ne peut plus vivre normalement dans ce pays. Une personne âgée de ma famille le disait aussi il y a quelques jours.
Même la conscience tranquille on risque d’être sanctionné quand d’autres font, impunément ou quasi, des choses très graves sans être inquiétés outre mesure….
Malheureusement l’aventure de Louisette est celle aussi de nombreux autres modestes citoyens de ce pourri pays . Où on est continuellement poursuivit par les milices , verbalisés , taxés . Il est temps de combattre ces dégénérés dirigeants au solde du dictateur macron. pour Acte de samedi prochain vous verrez dans quel état sera mis Paris et ses milices. De nombreux GJ européens viendront marcher sur Elysée . Désormais ce sont des élites de la guérilla urbaine qui combattront , ça sera à arme égale . Les personnes âgées et enfants devraient éviter d’y aller.
» un 25 décembre il n’y a pas de travaux ! Et puis, un 25 décembre, le stationnement est gratuit et on ne met pas de PV !
zut! ça c’était la veille!
mais depuis, le père noel etait déja passé ……
SALAUDS !!
« Combien ça fait ? 179 euros madame. ». bizarre, les envies de jeter les clébards de service dans l’ eau froide de la Seine, qui passe pas loin …
La fourrière parisienne est une mafia bien connue. J’ai noté dans le texte qu’on avait embarqué que la sienne et pas les autres voitures. Elle ne doit pas avoir le logo de la ville de Paris sur ses plaques, donc : pigeon à plumer.
Combien de Louisette dans. Les gilets jaunes, notre combat de gilets jaunes est dans l’histoire de cette dame ,et j’attire les hommes et femmes politiques de France à écouter la souffrance du peuple silencieux, qui finira par sortir dans la rue avec autre chose que des gilets pour se faire entendre.
Macron est le président totalement pourri jusqu’à la moelle qui dirige un état avide de fric qui dirige d’une main de fer une machine à broyer les honnêtes gens qui veulent s’en sortir, et cette dame Louisette vient d’en faire les frais.
Ah il peut se c….d bouffer au Fouquet’s, c’est avec notre pognon.
Ils sont moins virulent les flics avec les racailles.
très touchant cette histoire , j espère qu’elle s’en sortira
Des Louisettes il y en a – malheureusement – des centaines de milliers en France dans la galère alors que nos responsables politiques se gavent sans vergogne sur le dos du peuple et vivent comme des seigneurs. Il faut un vrai changement. Un élu doit être au service de la nation et non pas se voter des privilèges d’un autre âge. Aucun responsable politique ne prendra jamais une décision qu’il sait indispensable au bien de tous si cette décision ruine sa carrière. En finir avec les politicards professionnels de tous bords !
@Bernard vous écrivez: et vivent comme des seigneurs
je dirais plutôt des saigneurs
Elle a découvert le thème du conte de Noël de Macron cette année et ses bons vœux au peuple: « Ali Baba et les quarante voleurs ».