Les Gilets Jaunes, revanche des ouvriers sur les fils de bourgeois qui les ont éliminés en 68

Nous avons « fêté » les cinquante ans de 1968.

Le mouvement des GJ est une réponse différée à ces événements.

68 a été une gigantesque SUBSTITUTION des fils de bourgeois aux classes populaires.

Certes il y a eu DEUX 68 : un 68, donc, des fils de bourgeois gauchistes et un 68 de la grève populaire

Mais le second 68 a été  totalement escamoté par le premier.

C’était facile : le 68 populaire était encadré par des dirigeants de la CGT, encartés au PC, et on commençait à prendre massivement conscience de la nature criminelle de l’URSS.

Mais en désignant les « Staliniens » à la vindicte (Ce qui, encore une fois, était facile) c’est le peuple comme incarnation de la Gauche qui a été éliminé de la scène politique par les bourgeois gauchistes.

A leur profit : les fils de bourgeois ont pris la direction du « mouvement ouvrier » et ont systématiquement liquidé les revendications populaires : la « lutte pour le bifteck » pour le dire vite.

Et dans la foulée, les fils de bourgeois ont systématiquement imposé leurs revendications propres : féminisme, écologisme,  palestinisme, droits des homosexuels, régionalisme, libéralisation du cannabis, soutien aux immigrés etc etc

Ils ont « trusté » toutes les places :  les médias,  l’Université,  la Justice, etc , la direction  de certaines entreprises du CAC 40 même !

Nous avons eu une excellente illustration de cette divergence (68 populaire/ 68 gauchiste) , il y quinze jours, avec la coexistence de la manif des GJ d’un côté et la manif des néo-féministes « Nous Toutes » de l’autre.

Je ne dis pas que certains de ces thèmes (dits « sociétaux ») n’avaient pas leur importance, (il est, évidemment, bon que les femmes aient des droits égaux, que les homosexuels ne soient plus persécutés etc) mais ils ont envahi tout l’espace politique et c’est grave.

Un de ces thèmes, surtout, a pris une importance démesuré : le soutien aux immigrés.

Il a muté, par sauts successifs, prenant des allures de plus en plus  monstrueuses : revendication de l’égalité puis  droit à la différence puis  droit au  voile dans les écoles puis promotion  ouverte de l’islam(isme) (Plenel !),  droit à l’immigration maintenant avec « le pacte pour les migrations ».

Ce « soutien aux immigrés » avait une  vertu première :  remplacer comme peuple nouveau, ces classes populaires que les Gauchistes avaient symboliquement  liquidées.

Néanmoins,  il porte une contradiction majeure : les immigrés musulmans, dont le Gauchiste  fait l’apologie, ne sont guère enclins à militer pour le droit des homosexuels (Bouteldja : « Ca n’existe pas chez nous ! ») ou celui des femmes …

Cette contradiction, les Gauchistes la masquent, pour le moment, en niant les viols de Cologne par exemple ou les violences contre les homosexuels dans les banlieues de l’islam.

Avec les GJ, c’est bien la France « moisie » (Sollers) qui resurgit sur  BFM, laissant les (vieux) Gauchistes ébahis.

L’imposture éclate et l’on voit les Gauchistes insulter ouvertement le peuple des GJ  comme le font les Quatremer, les BHL, les Rossignol, les Plenel, les Goupil etc etc

Oui mais , 50 ans après 68, avec les GJ  c’est une nouvelle page qui s’ouvre pour la France …

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13 Commentaires

  1. je souscris totalement à votre analyse c’est vraiment ce que je ressent .La gauche bourgeoise issue de 68 50 ans a tellement mis la pagaille en France que 50 ans après le peuple est obligé de reprendre les choses en main pour éviter une guerre civile!

  2. Bien dit. Vous appuyez sur un point important : le détournement du mouvement de 68. Il faut en tirer une leçon et que ça ne se reproduise pas. Il ne faut pas laisser le mouvement des GJ se faire détourner comme en 68.

    Il faut impérativement que le mouvement des GJ restent un mouvement pour défendre uniquement les français français et combattre la colonisation et la collaboration actuelle.

  3. Des circonstances particulières ont fait que depuis un certain temps, spécialement ces derniers temps au vu des événements GJ, j’ai, naturellement, beaucoup regardé la TV.

    Et je me dis que tant que ces gens qui se considèrent de la haute sans en avoir l’envergure noble, membres du gouvernement, députés, divers intervenants autoproclamés économistes, analystes, y compris prétendus journalistes, traiteront les GJ de populistes qui, dans leur bouche, prend une connotation péjorative, aucun dialogue ne sera possible, leur mépris affiché par l’utilisation de ce terme envers une classe défavorisée et exsangue du matraquage fiscal qui les fait vivre et vivre bien, démontre combien ils sont toujours hors-sol.

  4. Quitte à balancer une douche froide je vais nuancer les ressentis mais c’est subjectif. Il y a des tas de gens à commencer les petits commerçants, qui n’ont pas DU TOUT appréciés les GJ. D’autres également, ouvriers, retraités, plus neutres dans leurs opinions. Et pourtant; CE SONT TOUS DES PLEUREUSES: pleureuses contre le RSI qui les étrangle (pas encore assez apparemment), pleureuses contre les étrangers qui coutent et les menacent (ne connaissent que la 3e mi-temps du bistrot), pleureuses contre les attentats, contre les radars, contre les charges fixes….. ET il n’y en pas un qui bouge! Pourtant “on va vers la guerre civile”. Ben oui pauvres cloches, parce qu’avec des sans c….comme vous on ne peut qu’y aller! Et je dirais m^me “tant mieux” parce que quand la plupart des éléments qui forment un peuple ne pense qu’à leurs petites pommes et oublient leur environnement ça ne donne que des petits commerçants omnibulés par leur CA d’avant Noêl, des ouvriers et retraités repliés et haineux etc….Excusez moi si je me lâche mais je viens de vivre une veulerie à mon encontre sans nom, en rapport avec les GJ. N’écoutez pas les sondages, non seulement les GJ ne seront pas remerciés mais haïs. Pardonnez leur ces hypocrites, ils ne savent pas ce qui va leur tomber sur la tête les prochaines années. Je suis malheureusement de plus en plus pessimiste.

  5. Bernard Pivot et son cynisme envers les Gilets Jaunes.
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    bernard pivot @bernardpivot1
    :::: https://twitter.com/bernardpivot1/status/1070195242660491265

    Beaucoup de gilets jaunes ont découvert sur les ronds-points l’ambiance fraternelle, joyeuse et solidaire des feux de camp. Ils ont acquis sympathie et notoriété. Pourquoi rentrer chez eux mettre des pantoufles et s’ennuyer ?
    4 déc. 2018

  6. “tout changer pour que rien ne change” lisait on dans le “Guépard” . La “révolution ” macroniste était celle de la bourgeoisie de gauche et de la bourgeoisie de droite. En cela ne lui en déplaise macron “était ” plus un Louis Philippe que Napoléon . ( ” était ” car désormais il n’est plus rien ) ( par contre cohn bendhit lui reste un immondice )

  7. Le blocage total du pays bientot ? ; déplacements et nourritures, Les chyendicats cgt et fo appellent a la GREVE illimitée des routiers a partir de Dimanche . Quand a l’daech il nous informe d’une surprise en décembre. – ce matin a pole universitaire Léonard de vinci 1 professeur a été égorgé par 1 ancien éléve et décédé ( 37 ans parkistanais du vivre ensemble) , site Actu 17.

  8. ARTICLE : L’incroyable faillite du maintien de l’ordre macronien
    URL : https://arretsurinfo.ch/lincroyable-faillite-du-maintien-de-lordre-macronien/
    AUTEUR : DOMINIQUE G. BOULLIER
    DATE : 04 décembre 2018

    L’incapacité à contrôler les actions violentes reste très étonnante compte tenu des effectifs mobilisés. On paye, sur le plan technique, un aveuglement par l’état d’urgence et, sur le plan politique, une approche méprisante de tout public qui manifeste. Sans réponse politique, l’apprentissage de l’émeute qui se produit actuellement peut conduire à un «mai rampant» de funeste mémoire en Italie.

    Comment peut-on en arriver à un tel désordre après des années d’état d’urgence et une pratique constante de répression de toutes les manifestations, les plus diverses, alors même qu’on y met les moyens en effectifs ? La faillite touche tous les maillons : les capteurs (le renseignement), les articulations (les transmissions), la décision (le commandement et le politique), la mise en œuvre (le personnel sur place). Après avoir travaillé pendant plusieurs années à observer in situ et à comprendre les méthodes de maintien de l’ordre jusqu’au début 2010, et avoir publié un livre sur le sujet (« Evénements et sécurité. Les professionnels des climats urbains », Presses des Mines, 2013, avec S. Chevrier et S. Juguet), je constate une évolution catastrophique des méthodes et des principes, tout en admettant les limites de mes informations actuelles, basées sur les médias, sur les récits et sur mes observations dans le secteur des Champs Elysées.

    :::. La perte de contact avec le pays réel, la faillite du renseignement .:::

    Le mouvement des gilets jaunes n’est pas structuré, il n’a pas de leader, de service d’ordre, il vient d’émerger, etc. Doit-on en conclure qu’on ne peut rien en connaitre ? Non, certainement pas, et le suivi des réseaux sociaux par les services de renseignement français s’est d’ailleurs déplacé depuis récemment sur les mouvements dits « extrémistes » puisque le terrorisme et la radicalisation islamique semblaient se mettre en veilleuse. On a donc des infos sur ce qui se dit, sur la conversation, sur sa tonalité (beaucoup d’agences font cela pour les marques), voire sur les comptes des personnes qui parlent, qui agissent pour la plupart sans masque. On peut donc savoir le degré d’énervement, les cibles potentielles, les déplacements prévus, tout au moins en partie. Evidemment, ça ne permet pas une analyse fine in situ, au moment des manifestations et sur les barrages, car dans ce cas, il faut du personnel, sur place, infiltré ou non, pour tenter de comprendre ce qui se passe et quels sont les leaders potentiels. Si cette infiltration archi connue de la part des RG à une époque ne se fait plus, serait-ce dû à la fusion des services qui a connu quelques ratés, c’est le moins qu’on puisse dire ? ou serait-ce parce qu’on ne comprend le renseignement direct que comme une arme de répression et non un outil de pilotage ? Car avec un mouvement aussi peu structuré, le travail de renseignement devrait paradoxalement servir à les aider à se structurer (et non à les casser ou à les embarquer indistinctement).

    :::. L’affrontement comme premier réflexe pour rendre impossible une vraie manifestation .:::

    Lorsque des manifestants sont arrivés sans consigne au bas des Champs Elysées lors de l’acte II, il était possible d’aller parlementer, de chercher des leaders, de les fabriquer même, de les encourager à faire un service d’ordre, si toutefois le maintien de l’ordre s’entend aussi comme protection du droit de manifester et des manifestants. Au lieu de cela, ils ont été bombardés de lacrymo immédiatement et sans distinction en absence de toute activité à risque, ce que tous les observateurs ont noté le premier samedi matin. Toutes ces personnes ont vécu un traumatisme qui s’est répercuté toute la journée et qui a détruit la confiance dans la police. Aucune discussion, aucun pilotage en commun de la manifestation n’étaient plus possibles. Mon hypothèse était qu’il fallait surtout faire peur, faire peur à de « pauvres gens » « désorganisés » qui seraient, de cette façon, rentrés chez eux à la première alerte. Et ainsi éviter de donner le spectacle d’une grande manifestation pacifique, nombreuse et réussie sur les Champs Elysées. La décision est, me semble-t-il, politique avant tout, une gestion de crise qui croit disqualifier une dynamique sociale en lui bloquant les accès et le droit de manifester.

    :::. Petit récit du 1er décembre : à la recherche de l’ombre jaune .:::

    Le comble, c’est que la même stratégie, même si appliquée de façon totalement différente, a été mise en œuvre le samedi suivant 1er décembre. La sanctuarisation des champs Elysées a abouti à empêcher un accès de masse, à grand renfort de filtrage établi sur un seul point d’entrée. J’ai pu constater que tout accès vers la partie Nord des Champs était impossible. Les groupes de gilets jaunes erraient à chercher une entrée et se retrouvaient soit repoussés vers la place de l’Etoile, soit occupaient certains carrefours, par exemple avenue de Friedland. Vraiment pas violents mais vexés d’être repoussés en marge une fois de plus alors que certains venaient de loin. Et sans qu’on sache bien d’où venait la décision, quelques-uns, peut-être plus radicaux mais pourtant pas du tout extérieurs, décidaient de créer un début de barricade et tout le monde les regardait voire même les aidait, face à une quinzaine de CRS, pas plus, auxquels se sont joints des membres de la BAC, revêtus pour certains de gilets jaunes et qui commençaient à canarder la barricade avec des lacrymo et se repliaient aussitôt. Mais rien de tout cela n’était construit ou pensé, ni d’un côté ni de l’autre d’ailleurs. A un moment, le feu a pris et la tension est montée, puisqu’un groupe a entrepris d’attaquer l’agence bancaire tout proche en y mettant le feu. Mais les CRS présents ne pouvaient strictement rien y faire, les gilets jaunes présents soutenaient plutôt, car après tout une agence bancaire semblait un objectif plus justifié qu’autre chose. Les pompiers sont arrivés, les gilets jaunes les ont laissé intervenir, car il y avait des risques pour le reste de l’immeuble. Des voitures électriques publiques avaient aussi été incendiées tout près un peu avant. Tout cela seulement au milieu de l’après-midi (16h30), bien avant l’intervention des commandos de casseurs dont on nous a parlés et qui ont occupé le terrain plus tard, à la nuit tombante. Des compagnies avec leurs camions sont arrivées sur toute la largeur de l’avenue de Friedland et ont fait fuir tout le monde qui s’est regroupé dans les rues adjacentes en errant pour trouver un but. C’est seulement plus tard, vers saint Augustin, qu’on a pu trouver un rassemblement significatif qui tenait la place, en effrayant d’ailleurs les chevaux de la police montée, dont on se demande ce qu’ils faisaient là dans un contexte aussi dangereux. Le cortège était beaucoup plus significatif avenue de l’Opéra et on peut dire que ce fut le seul moment où la foule a trouvé son compte, c’est-à-dire celui on l’on se compte, où l’on se regarde manifester et on se dit qu’on a réussi à faire masse.

    :::. Comment favoriser l’apprentissage des émeutiers .:::

    Que cherchaient les forces de l’ordre pendant tout ce temps ? Elles couraient à droite à gauche, intervenaient quand les risques d’incendie ou de pillage (qui n’interviennent vraiment que le soir, avec une autre population) devenaient trop importants mais tout l’environnement pouvait servir aux émeutiers improvisés, puisque les chantiers n’avaient pas été nettoyés de leur matériel et les voitures particulières étaient toujours en place…. et disponibles pour les incendies ! A aucun moment, si ce n’est pour certaines manœuvres place de l’Etoile, en début de soirée, ne furent organisées des opérations de conquête réelle et durable du terrain. Pour une bonne raison, c’est que les effectifs étaient insuffisants pour tenir ce terrain regagné, puisqu’une grande partie avait été consommée pour fermer les champs et pour faire en sorte que les lieux du pouvoir fussent protégés (Beauvau et l’Elysée). Le choix de protection des Champs pouvait se comprendre mais jamais cela ne s’est traduit par une stratégie de canalisation des manifestants pour leur proposer des débouchés. Résultat, leur état groupusculaire fut encore renforcé, ce qui constitua une aubaine de plus pour les groupes radicaux qui intervenaient au fur et à mesure de la journée.

    Or, il était certainement possible de laisser cette manifestation se dérouler sur les Champs, quitte à ce qu’elle montre sa puissance et fasse image spectaculaire (ce qui entraîne un prix politique certain) tout en étant largement sécurisée par les effectifs présents tout autour (à condition de laisser des portes de sortie comme toujours). Mais pour cela il eût fallu aider à sa structuration, de façon à la couper un peu plus des radicaux. Quel choix a été fait au contraire pour empêcher toute visibilité à cette manifestation ? Celui de laisser se propager le chaos comme on l’a vu, sans avoir les moyens de le résorber, si ce n’est par épuisement très tard dans la soirée. L’effet de jonction entre les radicaux et les gilets jaunes a été renforcé, l’expérience d’une forme de guérilla urbaine a été rendue facile et attractive pour des primo-manifestants, déjà très remontés, mais pas au point de passer à l’acte si on les avait encadrés. Mais n’oublions que cet apprentissage se fait aussi dans les régions. Là aussi, comme à Marseille, la réaction brutale des forces de l’ordre, incompréhensible et injuste, encourage la rage, la haine, orientée vers la police, ce qui politiquement ne donne rien mais du point de vue de l’énergie dégagée se propage très vite car le message est très simple. Préfecture brûlée ou péages détruits semblent désormais faire partie du prix à payer pour tous les manifestants et la condamnation des violences ne se traduit plus par une condamnation du mouvement, ce qui est un signe d’échec total d’emprise sur les esprits, qui redouble l’échec dans le contrôle des corps des manifestants.

    :::. Une coupure police/ peuple organisée politiquement .:::

    Depuis les capteurs jusqu’à la mise en œuvre, des maillons importants ont failli, comme par exemple, la coordination étroite avec la Mairie de Paris. La préfecture de Police a tout concentré alors qu’il eût fallu s’assurer de l’appui de toutes les parties prenantes. Mais le maillon le plus faible est à coup sûr celui de la décision, à la fois technique et politique. Les politiques ont renforcé encore le modèle sécuritaire sans se préoccuper de la liaison avec ce mouvement insaisissable. Or, des personnels de police dédiés (et des politiques) auraient pu aussi travailler à établir cette liaison non pas pour disqualifier le mouvement mais pour aider à le structurer. Paradoxalement, la meilleure chose qu’aurait pu faire le pouvoir pour sa propre survie aurait été d’aider à cette structuration, du point de vue politique comme du point de vue sécuritaire, car ce sont désormais les radicaux qui vont faire son éducation, sur la base d’une détestation radicale de la police.

    Ces erreurs se sont déjà produites en banlieue, au point de créer zones de non-droit puisque la police ne peut plus y intervenir. Elles se sont produites aussi vis-à-vis de toutes les manifestations non encadrées officiellement par les partis ou les syndicats (manifs pour les migrants, pour la Palestine, pour les ZAD, etc.). Dans tous ces cas, la réaction policière a été disproportionnée, et cela dès le début de l’état d’urgence avec une manif climat Place de la République immédiatement gazée. Cette habitude de consommation élevée de lacrymo dans des contextes très pacifiques au seul motif que ces manifestations ne sont pas déclarées, crée en fait les conditions de préparation, d’entrainement même, d’éléments de plus en plus nombreux et de plus en plus radicaux qui ne reviendront plus dans le rang ou dans un processus de co-sécurisation des manifestations. Or, c’est la seule solution pour que le droit de manifester se traduise par la sécurité des manifestants eux-mêmes et du coup de tout l’environnement.

    La coupure totale du gouvernement avec la population, sur le mode technocratique qui est le sien, semble se répéter du point de vue sécuritaire puisque rien n’est fait pour créer des liens, structurer les mouvements, tous immédiatement traités comme des ennemis de la république. Cette culture finit par s’étendre dans l’esprit des fonctionnaires de terrain eux-mêmes qui peuvent se sentir tout puissants et cela d’autant plus qu’ils sont en réalité impuissants à endiguer durablement ces mouvements politiquement motivés. Mais cette culture d’ennemis s’étend aussi chez les manifestants de toutes les causes, qui peuvent aisément adopter le discours anti-flic que certains développent.

    :::. Le commando Macron face à la haine qu’il a engendrée .:::

    C’est là le grand danger. Car au bout du compte, tous ces manifestants, gilets jaunes aujourd’hui mais ZAD auparavant, ont des objectifs politiques, et n’obtiennent aucune réponse (sauf dans le cas de la ZAD, au forceps comme on le sait et avec des dérapages dans le maintien de l’ordre là aussi incroyables, visant à disqualifier et à humilier, pour être sûr qu’ils n’enregistrent pas une victoire). Or, ces sentiments d’amertume, puis de rage se transforment petit à petit en haine, ciblée clairement contre Macron lui-même (comme l’a relevé François Ruffin), avec une contagion même dans l’administration qui ne comprend ni l’arrogance ni la rigueur de ce mode de traitement non-politique des problèmes. Car on peut dire tout le mal que l’on veut du vieux monde politique, son obsession pour sa réélection et pour sa réputation était utile pour corriger le tir dès lors que le rapport de force politique était défavorable. Ce déni de politique déteint sur la politique sécuritaire qui ne sait plus créer de lien, ni de réseau, ni offrir d’alternative. C’est déjà la façon dont Valls a procédé avec une brutalité qui est encore renforcée par le modèle technocratique de gestion des confits du commando Macron (puisqu’ils admettent avoir pris le pouvoir en mode commando). Mais le commando risque de trouver à très court terme de vrais commandos en face de lui, dans la rue voire ailleurs, car leur haine pour l’instant désorganisée commence à se cristalliser grâce à l’apprentissage actuel à grande vitesse. Et la faillite du maintien de l’ordre face à des foules désorganisées ne pourra qu’être encore aggravée par les débuts de structuration violente qui pourrait en résulter.

    :::. Le spectre d’un mai rampant et de ses conséquences .:::

    Cette évolution sera présentée comme une radicalisation mais ce genre de grille d’analyse n’est d’aucune utilité pour comprendre cette diffusion d’une forme de « sécession institutionnelle » : aucun relais institutionnel ne peut plus avoir prise sur ces colères et les plus positifs du mouvement finissent par reconnaitre que seule la violence permet de capter l’attention du pouvoir. Cette situation n’est pas inédite, contrairement à ce qu’on dit. C’est celle du « mai rampant » italien en 68. Les partis institutionnels étaient aussi disqualifiés malgré la force du PCI à l’époque ou en tous cas ne savaient pas répondre à la crise profonde des couches ouvrières du Piémont ou de Lombardie en particulier. Contrairement à la France, aucune explosion violente ni de grève générale durable n’avaient permis de faire soupape, d’obliger le gouvernement à de grandes négociations. La frustration qui est en résulté s’est transformée progressivement en terreau idéal pour le terrorisme des Brigades Rouges en particulier (mais Lotta Continua y a aussi participé). Dix ans de troubles et de blocages politiques jusqu’à l’assassinat de Aldo Moro n’ont pas permis d’ailleurs de réinventer des projets politiques attractifs. La décomposition des partis institutionnels français et la difficulté des partis mouvements à encadrer des mouvements populaires ne peuvent que créer les conditions favorables à une telle dérive, alors qu’elle avait été évitée (de peu) en France après 68. Sans doute que la demande de grève générale et le renfort du mouvement ouvrier organisé pourraient atténuer cet effet de dérive lente mais certaine de nombreux éléments des gilets jaunes.

    :::. Le libéralisme autoritaire ou l’isolement définitif d’une oligarchie .:::

    De ce point de vue, la remarque de E. Todd, sur France 2, sur l’attrait du coup d’Etat est très judicieuse et inquiétante. Car toutes ces logiques de révoltes dans un contexte de dépolitisation délibérée par les élites libérales sont privées de toute chance de se construire un avenir, puisque nous vivons dans le monde de TINA. On peut dès lors comprendre ce qui se met en place du point de vue sécuritaire comme une préparation des esprits à la mainmise totale d’une oligarchie, déjà réussie sur le plan économique, réussie aussi sur le plan institutionnel par le commando Macron, et complétée par l’Etat autoritaire que l’expérience sécuritaire actuelle, aussi désastreuse soit-elle, ou parce qu’elle est désastreuse, prépare. La composante sécuritaire du libéralisme extrême est déjà mise en place idéalement en Chine à partir d’un tout autre référentiel et ne cesse de faire des envieux, tous ceux qui veulent se débarrasser une fois pour toutes du politique, c’est-à-dire du débat, et du débat contradictoire, ce contradictoire le droit permet dans nos démocraties et sur lequel elles reposent mais qui semble sans cesse réduit au profit du « solutionnisme technico-libéral » que représente si bien le slogan macronien de la start up nation.

  9. Twitter 55 milions d’abonnés. – Décembre, La température est a son comble !…. réchauffement climatique ? Mardi course a l’échalote au puy en velay visite en France profonde ( prefecture , gendarmerie) de macr accompagner d’encouragement ” tous pourris, macr démission par des GJ (revanche des ouvriers ) et macr étant sur le départ , ouvrant la vitre de sa bagnollle pour les saluer ils ont vite pris la poudre d’escampette ravis de ce momment de vécu

  10. Bonjour
    Super article condensé, clair et concis qui retrace l’évolution de la situation depuis 68.
    Je diffuse.
    Merci Antiislam

  11. Merci Antiislam de cet article. Bien que de la bonne tranche d’âge, je ne suis pas un soixante-huitard… Oui, on le voit, le mouvement des gilets jaunes et réellement un mouvement populaire. C’est un molosse bien moins sophistiqué, c’est pas un chihuahua ! tant qu’il aura pas l’os qu’il attend dans la gueule, il va montrer les crocs. C’est tout !

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