« Plus de 50 % des détenus terroristes déja condamnés sont censés sortir de prison d’ici à 2020 »

INTERVIEW  Figarovox (extrait)- Menacé de mort, épuisé psychologiquement, David Thomson, lauréat du prix Albert-Londres, pensait avoir tourné la page de la question djihadiste. Il révèle les raisons de son silence et de son exil aux États-Unis et alerte une nouvelle fois sur le danger que représente le retour des combattants français de Daech.

« Aujourd’hui, tout le monde a malheureusement compris le danger. Cette fois, le problème est différent. La démocratie ne lutte pas à armes égales avec le djihadisme. Les djihadistes ont la mémoire longue et opèrent patiemment sur le temps long, surtout quand ils sont en prison. C’est moins le cas de la justice française. On estime que plus de 50 % des détenus terroristes déja condamnés sont censés sortir de prison d’ici à 2020. Sur le court terme, l’intensité de la menace terroriste est donc moins forte en France ; je crains que cela ne soit pas le cas sur le long terme.(…) N’oublions pas les précédents, comme celui du Belge Oussama Atar, parti rejoindre le premier djihad irakien, condamné en 2005 à dix ans de prison en Irak. Se présentant comme repenti et malade, il avait bénéficié en Europe d’une vaste campagne de soutien conduisant à sa libération anticipée. Il a ensuite regagné le djihad en Syrie pour devenir un des coordinateurs des attentats du 13 novembre. Je pourrais citer des dizaines d’autres exemples comme celui-ci. 

Lire l’entretien complet sur Le Figaro ( début ci-dessous )

Se procurer l’excellent livre-enquête Les Revenants sur Amazon

Sur le même sujet lire  70 condamnés pour terrorisme sortiront de prison dans les deux ans (JDD)

 

 

LE FIGARO. – En juillet 2017, vous êtes lauréat du prix Albert-Londres 2017 du livre pour Les Revenants, enquête majeure sur les djihadistes français qui reviennent de Syrie. Puis vous disparaissez de la circulation… Que s’est-il passé? Avez-vous été menacé?

David THOMSON. – J’ai en effet quitté la France à cause des menaces. Je ne sais pas si l’on peut s’habituer aux menaces de mort. Elles ont commencé début 2013, quand j’étais correspondant en Tunisie pour RFI, à cause du début de l’opération «Serval» au Mali. Ensuite, chaque année, ma situation sécuritaire s’est dégradée. À partir de l’été 2016, les menaces de mort se sont intensifiées, de plus en plus personnalisées et circonstanciées. Un jour, j’étais à la terrasse d’un café, je reçois un appel d’un commandant de police: «Bonjour, vous venez d’être placé sous protection policière. Vous êtes où? O.K., on arrive.» Un an et demi après, je suis toujours placé sous protection policière par le service protection de la police nationale, le SDLP. Nous sommes une quinzaine de civils dans ce cas en France. J’ai fait la connaissance d’officiers de sécurité extraordinaires. L’un d’entre eux m’a dit tout au début: «Nous sommes là pour prendre une balle pour vous.» Cet officier de sécurité était un ami deFranck Brinsolaro, le policier tué pendant le massacre de Charlie. Je leur suis très reconnaissant.

Durant mon travail en France, j’ai rencontré des djihadistes qui sont chauffeurs de taxi, agents de sécurité et même auxiliaires de police au guichet d’un commissariat. Il m’est arrivé d’en recroiser certains par hasard. La pression en France était devenue trop forte. J’ai donc dû quitter mon pays, pour commencer un nouveau cycle journalistique aux États-Unis.

Vous avez expliqué que le sujet était parfois difficile à porter psychologiquement. Au-delà des menaces, vouliez-vous tourner la page?

J’ai pratiqué pendant six ans un journalisme d’anxiété sur un sujet radioactif. Un travail au contact direct des djihadistes, qui ne pronostique et n’annonce que de tristes nouvelles, qui sidèrent tellement qu’on ne peut se les représenter avant de les vivre, et où la détresse sociale et la mort sont omniprésentes. On ne peut pas passer sa vie à sonder le pire de l’âme humaine. Quand on est immergé dans le terrorisme, il est difficile de vivre normalement.

En 2015, je connaissais une partie des assaillants, je connaissais aussi plusieurs personnes dans le …

 

Cet article est réservé aux abonnés.

http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2018/01/25/31003-20180125ARTFIG00264-il-est-impossible-de-s-assurer-de-la-sincerite-du-repentir-d-un-djihadiste.php

 308 total views,  1 views today

image_pdf

13 Commentaires

  1. Mon commentaire s’adresse à @SEGARD, bien sûr, il a été décalé plus bas

  2. Exactement, ! j’approuve !
    la situation va encore se dégrader sous l’œil indifférent de nos politiques de tous bords, et des morts sont à prévoir…
    Allo ! Mme Soleil, quelles sont les prédictions pour les prochaines années ?

  3. Nicole Belloubet veut intervenir pour “sauver” les prisonniers jihadistes qui seront condamnés à mort en Irak.
    Je pense que cette bonne idée devrait réjouir les gardiens de prison.

  4. Non, nous ne devons plus dépenser un centime pour construire des prisons. Le problème, ce n’est pas le nombre de places ! le problème, c’est le nombre croissant de délinquants. Quand on a identifié l’origine de ceux-ci, la solution, à la fois économique et sécuritaire est de les renvoyer dans leur pays dont ils sont citoyens, soit par leur naissance ,soit par leurs parents !

  5. Dans deux ans,tous aux abris.De toute manière ,ça va péter. La gouvernance de
    Macron,c’est de la poudre de perlinpinpin ,quand on pense qu’il a utilisé cette expression indigne pour démolir la candidate en face de lui ,alors que c’est la seule méthode qu’il emploie sans vergogne aujourd’hui.
    Dans deux ans les chiens enragés seront lâchés.
    Incognito,comme des stars. Quelle honte,ce pays qui s’obstine à ne pas regarder la vérité en face.Lâcheté et incompétence sont les mamelles de la France (ou du destin comme chantait Boby Lapointe)

  6. Un jour, dans un pays d’AFRIQUE que je fréquente souvent, et où régnaient des voyous de très très haute qualité, j’ai appris que la France était d’une aide considérable envers son gouvernement dans la gestion de cette haute criminalité.. Ces voyous semaient LA TERREUR dans la population. Il fallait que ça s’arrête, car le pays commençait à sombrer économiquement. Cela créait une paralysie économique.

    Et qu’ai-je constaté quelque temps plus tard? Que ces criminels de haut vol étaient exterminés les un après les autres.Donc les “bons conseils ” de la France et son soutien logistique avaient servi. Soudain la paix est revenue

    On sait “CONSEILLER” les autres pays. Mais on protège “délicatement” les grands criminels ou djihadistes qui reviennent et qui mettront le pays en péril.

    Alors les thèses de LUCIEN CERISE dans “L’ingénierie sociale décortiquée” me paraissent tout à fait plausibles. (dans son entretien avec ARFANG)

  7. Il serait hautement souhaitable que la justice ou l’administration pénitentiaire communique la liste des noms et futures adresses des détenus djihadistes libérés et les dates de sortie…Histoire d’équilibrer les règles du jeu “le chat et la souris” …
    Ou que des Résistants, en interne, fassent “fuiter” ces infos …

  8. Comment se fait-il que ces terroristes vont sortir si tôt de prison ?
    Pourquoi n’ont ils pas été incarcérés à vie ?

  9. vauité, frilosité sont les maitre-mots du suicide Français

    proçès, prisons, élargissement, déradicalisation, punitions bien légères, discussions sur le confort en prisons, voilà bien de la tablature!!

    face a des barbares pour qui supprimer des vies est aussi simple qu ‘ éternuer

    rien, absolument rien ne changera tant que la seule solution: une balle ,dans le crane ou un couperet sur la nuque ne seront pas rigoureusement appliqués

    tout l’ enfumage autour: pipi de chat

    • “Face à des barbares pour qui supprimer des vies est aussi simple qu’éternuer”

      Mais non, voyons ! Wauquiez n’a-t-il pas sorti une nouvelle sourate où il est dit « Qui sauve une seule vie, sauve le monde entier » ? 😉

      • et il a même conclu en chantant

        Adone Olam
        Ashir malakh !!!

        ce qui a déclenché un prodigieux enthousiasme du coté de Genevilliers et la Courneuve !! 😆

Les commentaires sont fermés.