J’ai remarqué que les nouvelles intrusions de la langue anglaise visent souvent à rendre sérieux ce qui ne l’est pas forcément, ou encore à participer à une nouvelle organisation du travail qui s’achemine vers la féodalité doucement mais sûrement. Ce n’est jamais neutre en tous cas. Il s’agit parfois aussi de discréditer la réinfosphère.
– « Fake news » est ainsi utilisé pour décrédibiliser la réinfosphère quand une fausse information se glisse dans le lot des informations sérieuses. Chacun menant son travail selon ses méthodes, apportant parfois un témoignage unique, difficilement vérifiable, les « fake news » sont un risque qui constitue la contrepartie inévitable des méthodes de la réinfosphère. Pour une « fake new », combien de mensonges d’Etat par ailleurs, éventuellement répercutés par voie de presse subventionnée ?
– Le « name and shame » (nommer et couvrir de honte) fait double emploi avec la publication des décisions de justice dans certains cas. Dans d’autres, il s’agit de stigmatiser celui qui a mal agi au risque de la diffamation quand rien n’est avéré. Or, cette stigmatisation n’est pas neutre car elle peut être orientée par un but précis (nommer Untel mais passer sous silence les agissements de Untel). « Name and shame » n’est rien d’autre que la dénonciation du coupable ou de l’inculpé. On a déjà un mot adéquat dans notre vocabulaire. En revanche, pour les délinquants, on constate une tendance à ne plus révéler l’identité de l’agresseur. Dans l’affaire du cambrioleur tué dans les Deux-Sèvres cette semaine, le nom du cambriolé, René Moineaud, a été révélé, celui du cambrioleur ne l’est pas. « Name and shame » du deux poids, deux mesures : « faut pas stigmatiser… ».
– J’ai repéré aux cours de mes pérégrinations sur le web d’autres exemples. Le « coaching », devenu la grande mode pour vendre du vent dans beaucoup de domaines. La voyante Madame Irma n’est plus tendance, on ira voir un « coach personnel » quand on est paumé pour se faire plumer. La loi du plus fort mentalement. Le coach est, dans le meilleur des cas, un psychologue ou le cédant d’un savoir-faire sur le plan juridique, dans le bon vieux vocabulaire du commerçant façon Balzac. Dans le pire des cas, un pur charlatan.
– La théorie très connue de Marcel Mauss du don et du contre-don n’est plus tendance non plus. Désormais, on a recours à la « give box » et on prétend que c’est nouveau. https://www.consoglobe.com/givebox-boite-don-cg
https://lectures.revues.org/520
Rien d’extraordinaire pourtant là-dedans, mais parler de « give box », c’est macronesque, c’est-à-dire obamesque – Macron ayant emprunté à Obama ses méthodes de communication (par exemple Snapchat). http://www.bfmtv.com/politique/portrait-officiel-mises-en-scene-millimetrees-quand-emmanuel-macron-fait-du-barack-obama-1200356.html
La charité chrétienne est finalement évincée pour se réintroduire sous une forme plus multiculturelle.
– Se retrouver dans une permanence de travail, c’est trop français aussi.
On recourt désormais au « coworking ».
http://courriercadres.com/entreprise/vie-au-travail/coworking-lile-de-france-compte-10-fois-plus-de-centres-quen-2011-13112017
Ce glissement du lexique du travail vers la langue anglaise n’est pas neutre.
– En effet, le travail indépendant, vieux comme le monde, est devenu « freelance »…
Ridicule quand on sait que le travail indépendant a précédé le salariat dans l’histoire du travail.
Toutefois, comme le but des mondialistes libéraux semble être de détruire le salariat pour qu’il n’y ait plus qu’une armée d’autoentrepreneurs vivant chichement, face aux grands groupes féodaux transfrontières, ils ont fait en sorte que « freelance » devienne « tendance ».
Ces autoentrepreneurs ne bénéficieront plus du statut du droit social inspiré de l’idéal de solidarité et contrepartie de leur dépendance à l’égard d’un agent économique plus puissant qu’eux. Ils seront dans une situation plus précaire : demain, peut-être, le droit du licenciement économique n’existera-t-il plus, sans que les corporations de l’Ancien régime prennent le relais. Ce sera le retour d’une forme de féodalité, avec toute la violence sociale que cela implique…
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Pendant la guerre 40/45 nous avons vu des gens plus boche que les boches , ensuite nous avons vu des gens plus américains que les américains , ensuite nous avons vu les communistes plus russes que les russes ,maintenant c’est l’ anglais qui revient au secours de nos idiots . Entre temps nous devenons arabes sans nous en rendre compte, la langue sert a communiquer et a s’identifier quoi d’autre le ferait . Je crois qu’il est plus que temps que nous redevenions plus français que les français il en va de notre survie et surtout celle de nos enfants pensons a tous ceux qui ont laissé leur vie pour qu’il en soit ainsi . Pensons aussi a cette citation que j’ai lu dans ma jeunesse : seul l’esclave parle la langue du maitre ! pour un français avec la richesse incomparable de sa langue avouons que cela serait un comble , fin du message .
Ne pas oublier les noms des magasins qui deviennent : Carrefour Market, etc…..et les salopries de chips Lays qui occupent la partie médiane des rayons, tandis que les Flodor et Vico sont relégués tout en bas du rayonnage.
Article très intéressant.
Dans un domaine moins sérieux, n’oublions pas le rap et ses « subtilités », les geeks et nous, les has-been ….
Et notre Président qui s’adresse aux Allemands en anglais !
Hé oui combien d’idiots s’abordent volontairement leur culture en mettant des mots « english » dans leurs phrases ?
Faut être tendance le « sot » British ,évidemment en ayant une chose insignifiante comme « président » insérant des mots english dans ses discours , montrant ainsi une volonté de détruire notre langue ,de notre culture etc.
Comme je le dis ,traître un jour , traître pour toujours.
Bravo pour cet article et les commentaires qui suivent . Effectivement, l’administration après être resté relativement à l’écart de ce phénomène d’anglicisation régnant dans les entreprises privées et la grande distribution depuis déjà une vingtaine d’années met les bouchées doubles sous l’impulsion de Macron et sa conception de la France assimilée à une « start up nation » .. Ainsi un ministre parlant de son cabinet ministériel dit qu’il est « sous staffé » emprunt à l’anglais staff au lieu de dire que son cabinet est en sous effectif.
Marlène Schiappa qu’on ne présentera plus évoque un « gender budgeting » au lieu de faire référence à la part du budget de son ministère consacré à la promotion de l’égalité des sexes. Quand à la communication publicitaire cela devient rare de voir une publicité intégralement en français y compris pour les entreprises publiques ou partiellement sous le contrôle de l’état.
Oui une prise de conscience collective est nécessaire et face au scepticisme de beaucoup de personnes dès lors qu’on appelle leur attention sur ce phénomène, il ne faut pas se décourager.
Je travaille dans le bâtiment et c’est une horreur. Je ne sais plus combien de fois j’ai entendu mon chef dire « ah oui, les délais sont short », ou nommer de vieux dossiers « Old ». Evidemment, je me fais traiter de réac ou de vieille quand je râle et dis que nous sommes en France et qu’il faut parler français. Les remarques du style : « Ah mais ne dis plus week-end, barbecue, parking, alors », ça y va. Des fois, ça me rend même agressive, puisque je leur dis qu’ils ont honte d’être Français puisqu’ils ne parlent pas leur langue.
Il faut les comprendre, ça fait mieux de parler anglais, voilà. C’est plus « intellect ». Complètement ridicule, oui.
Ah, et ne parlons pas des jeux vidéos, où les joueurs se réunissent en Team, et se déplacent sur la Map pour aller au Checkpoint faire une Save avant que le jeu ne Freeze.
J’aime beaucoup la langue anglaise et lis Shakespeare dans la langue d’origine (l’anglais du XVIème siècle !) ; j’utilise aussi souvent des anglicismes car comme tout le monde, j’ai été « contaminé »…
Je n’aime généralement pas la chanson française et préfère la musique anglaise ou américaine.
Il y a une époque apparemment où, en France, des gens un peu réactionnaires dénonçaient le jazz comme n’étant pas de la musique, un peu comme aujourd’hui beaucoup critiquent le rap… par exemple François Mauriac quand il tenait des chroniques dans « le Figaro » dans les années 1960.
Cependant, les cas que j’ai relevés dans l’article me choquent car derrière l’anglais censé représenter quelque chose d’innovant (puisque inconnu dans la langue française à première vue), se cachent des réalités moins joyeuses : des concepts creux ou des régressions sociales joliment enrobées.
« Cependant, les cas que j’ai relevés dans l’article me choquent car derrière l’anglais censé représenter quelque chose d’innovant (puisque inconnu dans la langue française à première vue), se cachent des réalités moins joyeuses : des concepts creux ou des régressions sociales joliment enrobées »
N’ayez crainte, vous êtes parfaitement compris !
C’est justement parce que nous (vous et moi et d’autres) connaissons bien ET aimons la langue anglaise/américaine que nous remarquons les concepts creux et les régressions sociales….
J’appelle ça le « franglish vernaculaire ».
Et on remarquera la tendance générale de tous les commerces à utiliser l’anglais, ou plutôt un infâme globish, pour leurs publicités. J’ai demandé à Boulanger, suite à leur pub Happy Noël, et après leur avoir signifié mon ras-le-bol, s’ils avaient l’intention de se nommer Baker…
très juste en effet bises à toi
m’ en fous
j’ en suis resté au « my tailor is rich » de mon « carpentier fialip » édition bleue de1939 qui allait britisher au moins dex générations de lycéens
heureuse époque ou le même bouquin servait pendant plus de vingt ans et qui permettait ces bourses aux livres scolaires d’ occaze
car, en ce temps les livres de classe on les achetait…
ils n’ étaient pas distribués comme des rouleaux de PQ
et on en prenait rudement soin, car il fallait pouvoir les revendre et ainsi acheter ceux de l’ année scolaire suivante
oui! oui! my Bad… je suis un has been …..