Ecriture inclusive : pas besoin de débats pour féminiser emmerdeur en emmerdeuse !

L’écriture inclusive condamne tout notre passé littéraire à une forme d’obsolescence.
Elle réduit la langue française à servir uniquement à des courriers assez brefs tant la lecture est fatigante sous cette forme.
Actuellement, elle sert de marqueur idéologique entre sympathisants gauchistes, extrémistes dans leur rejet des traditions françaises, afin de se reconnaître entre eux dans tous les domaines de l’existence, ce qui crée un communautarisme hors sujet, de la même façon que sont communautaristes ceux qui adoptent d’autres marqueurs identitaires « hors sujet » comme le voile au travail, à l’hôpital, à l’université etc.
C’est donc bien la même dérive que l’on constate, un même recul de l’universel, une même tendance à catégoriser avant d’englober dans un tout, un ciment républicain, un même mélange de sphères normalement séparées : privée, publique, politique, professionnelle… Les mêmes pulsions destructrices sont à l’oeuvre dans cette manifestation de l’islamogauchisme.

Maxime 
 

Lorsque je vois ressurgir ces débats et notamment sur la féminisation des noms de professions, je ne puis m’empêcher — mauvais esprit ! — de penser que l’on n’a pas eu besoin de débats entre linguistes pour féminiser emmerdeur en emmerdeuse. Mais une recherche d’occurrences dans les livres numérisés par Google ne donne la première occurrence qu’en 1933 dans des propos argotiques de La cité infernale : roman des mœurs de J.-H. Rosny, p. 78 : « Mais allez donc raisonner une emmerdeuse comme ça, qui crible avant qu’on ait touché au potage… ».

Mais si l’écriture de ce mot grossier n’apparaît que tardivement, et dans un contexte argotique, les féminins en -euse de masculins en -eur remontent au XVIe s. Le plus simple pour moi est de citer le Pr. Gaston Zink qui traite remarquablement ce sujet dans sa Phonétique historique du français, Paris : PUF, 1986, p. 79.
« L’histoire de -r mérite un développement pour les traces que ces courants antagonistes y ont laissées. Aux XVe et XVIe siècles, sauf liaison étroite (comme aujourd’hui dans le premier homme), l’effacement a gagné des séries entières de morphèmes désinentiels ou suffixaux : er, -ier, -eur, -ir, -oir : chanter [-té], premier [myé], menteur [œ], dormir [mí], plaisir [zí], miroir [-rwé], voir [vwé]. Les dérivations qui se forment alors ignorent le -r : on tire miroiter, -tier (XVIe s.) de miroi(r) et l’on dote chanteu(r), menteu(r) de féminins remaniés en -euse : chanteuse, menteuse, sur le modèle heureux -euse, qui supplantent les formes primitives (en)chanteresse, menteresse.
« Les grammairiens du XVIIe siècle réintroduisent -r dans la plupart des terminaisons anciennes, en s’appuyant sur l’analogie des finales paronymiques -ire de dire, lire ; -oire de boire, croire ou sur celle des noms abstraits en -eur (rigueur, valeur), beaucoup mieux conservée > dormir, voir, miroir, chanteur. Mais, en l’absence de modèles en -ere, tant verbaux que nominaux, les infinitifs du groupe I et les noms suffixés par -er, -ier demeurent inchangés : berger, métier vont désormais s’opposer à chanteur, miroir et, au sein même du mode infinitif, aimer à dormir et à voir. »

Mais le français connaît bien d’autres façons de féminiser les mots.
Le plus banal est l’ajout d’un -e muet en finale : baron/baronne, patron/patronne, boucher/bouchère, voire con/conne !

Mais médecin n’a pu donner médecine, qui désignait son art bien avant que des dames ne l’exercent. Et si préfète désigne l’épouse du préfet, les dames qui exercent cette haute fonction sont des préfets : par exemple , la Circulaire du 27 avril 2015 relative à l’investissement public, signée par M. Valls, est adressée à « Mesdames et Messieurs les Préfets de régions… ».

Pour des masculins, principalement en -e muet, -esse a ses lettres de noblesse depuis longtemps : prince/princesse, comte/comtesse, prophète/prophétesse, et aussi duc/duchesse, docteur/doctoresse, enchanteur/enchanteresse…

Pour les noms d’agent en -teur, calques savants de mots latins en -tor, le féminin suit généralement le latin -trix, et donne -trice : directeur/directrice, acteur/actrice, calomniateur/ calomniatrice ; mais le mot populaire rouspéteur fait rouspéteuse… Et c’est par emprunt à l’italien issu du latin ‘cantatrix’ qu’en 1746, cantatrice s’est ajouté à chanteuse pour désigner une chanteuse lyrique.

En tout cas, les modernes professeur/professeure sont aberrantes, car la prononciation type du français amuït le -e final, ce qui fait que l’oral confond les deux formes… sauf à massacrer la langue en disant « la professeureu » !

Une chose est certaine en tout cas, c’est que la non féminisation des professions tient le plus souvent à une difficulté “technique” et non à un “machisme” quelconque.

 

Note de Christine Tasin

Difficulté technique ? Je n’y crois pas, le sens de la langue est qu’une fonction n’a pas de sexe et que le masculin est un “neutre” s’appliquant à tous, homme ou femme.

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9 Commentaires

  1. @Antiislam
    Comment aurait-elle pu lui enseigner que le masculin embrasse le féminin, quand il ne fut pas son conquérant, mais qu’elle fut, elle, celle qui en fit son mineur détourné ?

  2. Ils nous emmerdent en voulant féminiser les professions. Les emplois sont neutres Je n’adhère pas et n’adhérerai jamais à ce genre de pantalonnade !
    Un professeur reste un professeur même en jupe ; un écrivain idem puis en plus c’est moche une écri vaine !!! J’en passe et des meilleures. Gardons notre orthographe et queles incultes la ferme.

    • Bonjour,
      Concours de “celles et ceux” dans l’intervention de Micron ce soir.
      Brigitte, professeur de lettres, ne lui a donc jamais appris que le “masculin embrasse le féminin” ???

  3. L’écriture inclusive (si tant est que l’on peut appeler cette divagation “écriture”) casse la fluidité d’un texte en y introduisant une saccade.
    Seuls des esprits nourris au rap ont pu imaginer que ce genre de destructuration musicale était tout à fait normale, fluide, intelligible.
    Pour combattre le délire abetissant de l’écriture inclusive, commençons par remettre les pendules à l’heure. Le rap n’est ni une musique, ni une sous-musique, c’est une rythmique mais ce n’est pas une mélodie.
    Le rap est une agression culturelle de la mélodie occidentale qui équivaut à l’agression physique du jeune Suisse à Delémont par une CPS (Chance Pour la Suisse).

  4. Et pourtant, notre chanteur préféré, l’excellent Georges BRASSENS,à qualifié les femmes d’emmerdeuses,emmerdantes, et emmerderesses itou, Je pense que c’est une connerie de changer tous les mots pour leur donner un sens sexué ou non.Devra-t-on dire que les geôles de femmes seront des prisonnes ? .

  5. C’est pourquoi faire transformer la langue française!, c’est pour en faire une langue d’esclavagistes comme l’Arabe, pour mieux faire des esclaves français et européens en Europe.
    C’est vrais que la langue française est un peu trop libre, qui parle trop de liberté et développé, bien trop riche aux goûts de nos escrocs imposteurs aux pouvoirs esclavagistes, ils nous imposent déjà leurs politiquement corrects pour esclaves européens, il y a plus qu’à faire entrer l’islam en Europe, qui fera pas beaucoup de différence.
    Quand on vous interdit de dire les choses sur l’esclavage aux pays par des mots, c’est jamais par hasard, des mots interdit de vous empêcher de dénoncer l’esclavage qui se répand en Europe, la soumission aux Cid de Bruxelles( Cid en arabe veut dire maître).
    Les interdits viennent toujours des dictatures qui empêchent la liberté, les gens libres n’obéissent pas aux dictatures, çà dérange les dictatures, c’est logique comme bonjours.
    Finalement tout devient claire comme de l’eau de Roche.
    Nos escrocs imposteurs aux pouvoirs ont la possession de l’Islam entre leurs mains pour faire de bons petits esclaves européens bien obéissants, les musulmans quand à eux, c’est déjà fait, ils sont déjà esclaves.

  6. Donc il va falloir récrire toute la littérature en écriture inclusive ?

    • Pas très écolo, va falloir des millions de tonnes de papier supplémentaires.

  7. L’écriture inclusive, de quoi finir de déboussoler tout le monde! Adieu, la poésie, le lyrisme, la beauté de la langue. Comment écrire un roman de cette façon? Comment lire? Pourquoi l’inventer, d’ailleurs? Les femmes n’en demandent pas tant, nous ne sommes pas toutes des hystériques!
    Quand il n’y aura plus une belle langue, il n’y aura plus de belles pensées. Les idées sans mot sont condamnées à mourir.

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