Abolition des 35h, retraite à 65 ans… afin de contenir le peuple dans la peur et la soumission ?

Merci à Gérard Pince pour cet article, qui me faisait penser à un texte de Hannah Arendt :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Condition_de_l’homme_moderne

De mon point de vue, je trouve que l’époque actuelle est très triste par rapport aux temps antiques par exemple, peut-être fantasmés par nous il est vrai.

La robotisation devrait être la clé d’une émancipation, nous donner les moyens de nous cultiver, d’avoir une action politique ou à défaut être un citoyen attentif, d’avoir aussi du temps pour le bien être de l’animal évolué que nous sommes (loisirs, sports, éducation des enfants, etc).
Au lieu de cela, il y a toujours des gens qui veulent nous voir travailler encore plus et plus longtemps.

Je n’en maîtrise pas l’approche économique, mais je ne me laisse pas non plus impressionner par la première théorie soi-disant scientifique qui se présente. Il me semble de bon sens qu’on ne devrait pas se lamenter de ces évolutions.

Je pense qu’il y a deux types de personnes et la philosophie politique a peut-être eu tort de ce désintéresser de ce constat. Les humains sont faillibles, certains plus influençables que d’autres, des hypocondriaques en tous genres sont toujours prêts à broyer plus de noir.
Mais finalement, d’un côté certains voient les bienfaits d’une vie meilleure et de l’autre, il s’en trouve toujours pour avoir un penchant pour une vie déréglée, stressée, pour accepter le joug mis en place par les puissances économiques et politiques.

Le simple bon sens me conduit à dire que le but de tout cela, c’est de neutraliser l’action politique, de mieux contenir le peuple dans la peur et la soumission.

Pourquoi par exemple le temps libre que la modernisation nous permettrait d’avoir davantage ne pourrait-il pas être consacré à mieux entretenir notre culture, découvrir notre passé, développer la connaissance de nos fondements civilisationnels et nous battre pour qu’ils perdurent ?
Il est vrai que concrètement, beaucoup de gens se contrefichent de cela, n’en voient pas l’intérêt.

Abrutir par le travail, c’est aussi un moyen de déraciner.

Il n’y a sans doute aucun fondement économique ou philosophique à ces quelques propos (voire divagations ?), simplement la réflexion de quelqu’un qui a cherché à se frayer un chemin là où il y avait le plus de liberté, qui essaye de cultiver le doute cartésien et d’envoyer valser les idées martelées et les conventions sociales. J’ai eu des périodes de travail intense puis j’ai pu lever un peu le pied et c’est à ce moment là que ma conscience politique, endormie, s’est réveillée.

Nous ne sommes sans doute pas assez de Diogène de Sinope, parce que le déconditionnement est un parcours long et aventureux. On n’est jamais sûr de ne pas se perdre à refuser les paroles assénées par les politiques, les patrons, les médias, mais aussi tous ceux qui, parents ou amis, se laissent convaincre, manipuler et éblouir…

Bref, pourquoi revenir sur des acquis sociaux à l’heure de la robotisation, si ce n’est pour mieux asservir, neutraliser la contestation politique et faire perdre à un peuple la conscience de son identité ?

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5 Commentaires

  1. Les robots abaissent le coût de la main d’œuvre, ne sont jamais malades, jamais en grève, jamais fatigués mais ils n’achètent jamais rien, même bon marché… Et oui, il faut toujours des vilains smicards faignants qui consomment pour que les fortunes prospèrent.
    Depuis des lustres, les Économistes (avec une mââââjuscule) nous expliquent comment il faut s’y prendre pour bla bla bla et bla bla bla et aujourd’hui nous sommes endettés à hauteur de 2200 milliards €. On devrait les écouter encore un peu, ils sont capables de faire pire.

  2. “Pourquoi revenir sur des acquis sociaux à l’heure de la robotisation” En effet c’est la question ! “si ce n’est pour mieux asservir…”. Votre démonstration est parfaite.
    Comme vous ” je ne me laisse pas…impressionner par la première théorie soi-disant scientifique” . L’économie n’est pas une science exacte ni même une science puisqu’il lui manque notamment la répétibilité . Il s’agit d’ une branche de l’histoire comme la sociologie d’ailleurs. De mon temps, nos professeurs nous enseignaient “l’économie politique” pour bien marquer qu’il s’agissait d’abord de POLITIQUE. Mais à l’époque on savait le poids des mots et on appelait un chat un chat. Les enseignants étaient de vrais enseignants et non des manipulateurs. Parfois sévères et ” faillibles ” mais honnêtes. Ils nous apprenaient à nous “désintoxiquer” en essayant de nous apprendre à penser par nous même. Trêve de nostalgie … un clin d’œil : Diogène était fils… de banquier !? Un dégouté du libéralisme sans doute…

    • Bonjour,
      Je suis pleinement d’accord avec vous.
      Des Prix Nobel d’économie (Et encore même cela est une imposture : le Nobel d’économie n’existe formellement pas.Il est le résultat d’un coup de force de banquiers suédois) sont opposés sur des mécanismes économiques élémentaires.
      Un peu comme si des Médaillés Fields divergeaient sur l’algorithme de résolution de l’équation du deuxième degré.
      L’économie n’est pas du tout une science, j’ai encore lu certains délires prêtés à Tirole sur un sujet qui nous occupe: la djizya et son rôle dans la “conversion” des Coptes à l’islam.
      Je regrette énormément le poids délirant qu’elle a pris, au lycée par exemple, dans les quinze dernières années.

      • Merci Villeneuve et Antiislam… vous me rassurez ! Je n’ai jamais rien compris à l’économie. Il faut dire que j’en ai très peu fait. En revanche, j’ai pratiqué l’analyse économique du droit, paradoxalement, ce qui m’a donné l’occasion de voir dans ce domaine que la réflexion économique était pauvre et superficielle.
        Le droit et la littérature (la vraie : “les humanités”, pas celle que m’ont enseigné des profs de fac et qui ont réussi à me dégoûter pour plusieurs années en m’obligeant à lire des auteurs comme Olivier Cadiot) me semblent amplement suffisants pour comprendre les phénomènes sociaux.
        Le reste, c’est de la poudre aux yeux de mon point de vue 🙂

        • + l’histoire géo quand même… et les sciences dures pour ne pas vexer Antiislam 😉

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