Le Bangladesh (170 millions d’habitants, dont 90 % de musulmans) pourrait devenir un pays laïque, et ne plus considérer l’islam comme religion officielle.
Depuis le 29 février 2016, la Cour suprême du Bangladesh, la plus haute instance judiciaire du pays, examine la constitutionnalité du statut de « religion officielle » dont jouit l’islam dans ce pays du sous-continent indien. C’est incontestablement un pari un peu fou lancé par Sheik Hasina, 68 ans, Premier ministre de ce pays surpeuplé (170 millions d’habitants sur un territoire quatre fois plus petit que laFrance).
Il s’agit aussi de tenter de mettre un frein à la violence islamiste qui endeuille depuis quelques mois l’ancien Bengale. Des organisations terroristes, dont certaines se revendiquent de Daech, s’en prennent aux minorités religieuses, hindouistes, chrétiens, mais aussi à d’autres représentants de l’islam, notamment les soufis, les chiites, et à la minorité Ahmadiyya. Les intellectuels, les athées, et les étrangers ne sont pas épargnés non plus. Depuis l’assassinat d’un ressortissant japonais, et l’attaque par balle d’un prêtre italien, il est impérativement conseillé aux étrangers de ne plus sortir le soir. Des policiers armés surveillent les halls des hôtels fréquentés par les touristes.
Trois millions de morts lors de l’indépendance
Pour mémoire, le Bangladesh, né de la partition des Indes en 1947, s’est d’abord appelé Pakistan oriental. Mais le pouvoir est détenu par le Pakistan occidental, distant de 1 600 kilomètres. En 1970, non seulement Islamabad ne veut pas reconnaître la victoire aux élections de la ligue indépendantiste Awami, dirigée par le Sheikh Mujibur Rahman, mais les secours ne se précipitent pas lorsqu’un cyclone d’une rare violence provoque la mort de 500 000 Bangladais ! Le père de l’actuelle Premier ministre décrète l’indépendance du Bangladesh le 26 mars 1971. Une guerre civile de six mois fera trois millions de morts.
À sa naissance, le Bangladesh est un pays laïque, l’un de ses piliers étant le sécularisme, la neutralité à l’égard de toutes les religions, même si la majorité de la population est musulmane.
Mais le père de la nation est assassiné par des militaires le 15 août 1975. En 1988, l’islam obtient le statut de « religion officielle du pays ». « Lors de la guerre d’indépendance, les islamistes se sont rangés du côté du Pakistan. Il faut garder en mémoire que le lien entre les deux parties du Pakistan était fondé sur une religion commune, l’islam. Résultat, ces miliciens pro-Pakistan ont été considérés comme des collaborateurs, des traîtres. D’autant qu’ils sont accusés d’avoir commis les exactions les plus graves à l’encontre des populations civiles », rappelle Jérémie Codron, auteur des Milices islamistes du Bangladesh, symptômes d’un État faible ?.
« Si un musulman veut me frapper… »
Quand l’armée a rendu le pouvoir aux civils, les islamistes, en particulier la Jamaat-e-Islami Bangladesh, ont pu accéder au gouvernement, allié au Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), de droite, l’autre grande formation politique du pays, adversaire de la ligue Awami. Le BNP a dirigé le pays de 1991 à 1996, puis de 2001 à 2008. Depuis son retour au gouvernement, Sheikh Hasina a engagé une offensive résolue contre les islamistes. De nombreux dirigeants de la Jamaat-e-Islami ont ainsi été condamnés à mort pour les crimes commis durant la guerre d’Indépendance de 1971…
Malgré les embouteillages épouvantables qui paralysent quotidiennement Dhaka, la capitale bangladaise (15 millions d’habitants), notre chauffeur de taxi, appartenant à la minorité hindouiste, n’a pas hésité à faire un grand détour pour nous indiquer la prison où sont pendus les dirigeants islamistes, notamment Ali Ahsan Mohammed Mujahid, l’ancien numéro deux de la Jamaat-e-islami. « Actuellement, si vous êtes un paysan hindou et qu’un musulman veut vous prendre votre terre, il peut le faire sans problème. De la même façon, si un musulman arrive et me frappe, je ne dois surtout pas me défendre », assure-t-il. Une situation qui pourrait bien ne pas perdurer.
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C’est bien qu’elle veuille faire abandonner l’islam comme religion d’État , mais si j’étais à sa place je me méfierai quand même des salopards d’imans qui feront tout pour que cela n’arrive pas , cette femme bien que courageuse vient de mettre sa vie en danger , prions pour quelle réussisse dans son projet .
Bonne nouvelle pour les laïcs de ce pays et les minorités qui l’habitent.
J’avais fait il y a quelques mois des recherches sur la Malaisie, qui pourrait prendre le même chemin, mais pour l’instant les mécanismes constitutionnels ne sont pas garantis, ce qui empêche des progrès en ce sens. Du coup, pour l’instant la loi islamique s’applique sans restriction à tous. J’avais fait un article à ce sujet, qui est stocké dans la partie privée du site… pour un peu, cette partie du monde va se désislamiser pendant que nous changerons de bord. On n’aura plus qu’à déménager en des lieux un peu plus tropicaux…
Bigre Maxime aurai-je oublié un de vos articles ou commentaires dans le fatras de l’interface ? Je suis perplexe et vais devoir aller explorer…
Bonjour Christine,
non, vous n’avez rien oublié, je vous avais demandé de le retirer pour des raisons juridiques, mais il fait partie du patrimoine de Résistance républicaine 😉
Vous avez les informations que j’avais obtenues en privé !
D’ailleurs, à cette liste de pays tropicaux qui pourraient devenir intéressants, il faut ajouter la Birmanie ! Je préfèrerais d’ailleurs comme présidente de la République Aung San Suu Kyi que Marine le Pen !
Merci Maxime de me rassurer j’avais oublié !
http://jssnews.com/2016/03/14/le-crif-est-au-bord-de-limplosion/