J’ai écrit, pour Malika Sorel, pour des raisons que j’explique à la fin de mon récit, une histoire vraie, que je tiens de ma grand-mère, et qui s’est passée dans un pays du Moyen-Orient, dans les années 20 du siècle dernier, quand elle était une enfant.
« C’était jour de fête au village. Nous devions célébrer le mariage de Gérios (Georges) et Mariam (Marie). Nous étions réunis dans l’église, vêtus de ce que nous avions de mieux pour marquer ce jour pas comme les autres. C’était le Père Tanios (Antoine) qui dirigeait la liturgie. Il était aimé pour son caractère entier et sa franchise bourrue.
La fiancée n’avait que dix-huit ans. Elle semblait incommodée. Peut-être était-elle intimidée par la solennité de l’atmosphère. Au moment d’échanger les consentements, elle demeura muette. Le prêtre mit cela sur le compte de l’émotion, il avait l’habitude. Il répéta sa question, mais le « oui » ne venait pas. Mariam le fixait d’un tel air de détresse, sans mot dire. Se penchant vers elle, il lui demanda si elle était souffrante, elle fit « non » de la tête. Perplexe, il lui demanda si elle était là de son plein gré, ou bien contre sa volonté. Elle baissa la tête en marmonnant quelque chose d’inaudible.
Le Père Tanios s’impatienta:
– Je ne comprends pas, ma fille. Parle comme Dieu le commande.
Skanndar, un paroissien, se leva et dit:
– Elle en aime un autre, mon Père.
– Je t’ai demandé quelque chose, Skanndar ?
Skanndar (Alexandre) était un villageois qui n’avait pas de vie à lui, mais qui en savait beaucoup sur celle des autres.
Le prêtre s’approcha de Mariam, et lui dit à mi-voix:
– Est-ce vrai, petite ? Tu me fais ça à moi ?
Désignant le grand crucifix qui surplombait l’autel, il lui dit:
– Tu vas épouser sous le regard du Crucifié un fiancé que tu n’aimes pas ?
Se tournant vers les parents de Mariam, il tonna:
– Seriez-vous en train de me faire célébrer un mariage forcé, misérables ?
Puis, se penchant vers la fiancée, il lui dit d’un ton bienveillant:
– Ton coeur appartient-il à un autre ? Parle-moi, Mariam. Ne crains pas les foudres de tes parents. Ici tu es dans la maison de Dieu. Ici tu es libre, personne n’a le droit de te forcer.
Brusquement, comme libérée, Mariam désigna d’un geste sans appel un jeune homme qui était assis à l’écart, au fond de l’église. Il était grand, bien vêtu, et semblait accablé.
Le Père Tanios:
– Matta ? C’est Matta (Matthieu) que tu aimes ?
– Matta, c’est lui. Que j’aime.
– Pourquoi t’es-tu fiancée avec Gérios, dans ce cas ?
– Mes parents, mes tantes, mes oncles, toute ma famille m’ont incitée à accepter cette union. J’ai fini par donner mon accord pour épouser Gérios, car Matta n’a jamais demandé ma main. Mais en entrant dans l’église, en voyant ma famille, mes voisins, tous ceux qui m’ont vue grandir, apprêtés comme jamais, témoins de l’engagement que j’allais prendre…Ce n’est qu’une fois devant l’autel que j’ai eu le sentiment de commettre une faute irréparable envers Dieu, et envers Gérios.
– Et envers toi-même, Mariam, ajouta le Père Tanios.
Se tournant vers ses parents, Mariam leur dit calmement:
– Je ne serai pas un souci pour vous. J’entrerai au couvent, comme ma tante, qui y vit heureuse sans mariage.
Un murmure parcourut l’assistance.
Le prêtre invita Matta à s’avancer, et lui demanda:
– Et toi dans cette histoire ? Aimes-tu Mariam ?
– Oui, Père Tanios.
– Et que ne l’as-tu demandée en mariage, grand idiot ?
Skanndar:
– Il ne pouvait pas. Il attendait de finir sa formation de menuisier.
– Skanndar, silence ! Continue, Matta.
– Mon Père, je ne pouvais pas demander Mariam en mariage car je devais d’abord avoir un métier. Deux mois avant la fin de mon apprentissage, je vis Mariam à travers sa fenêtre, peignant sa chevelure dans l’après-midi, chose qu’elle ne fait de coutume que le matin au lever, et le soir au coucher.
Intrigué, je regardai vers la fenêtre du salon: une délégation composée des trois tantes de Gérios était assise face aux parents de Mariam. Ces dames portaient, un vendredi, des ajustements que les chrétiennes réservent au jour du Seigneur. Mariam s’avança dans le salon, tenant un plateau chargé de douceurs. Un vendredi, jour où l’on fait maigre. Je compris ce qui se tramait sous mes yeux. Les parentes de Gérios tâtaient le terrain pour une future demande en mariage. L’envie me prit de hurler.
Je courus demander à ma mère de préparer mon plus bel habit, et de m’accompagner comme le veut l’usage pour demander la main de Mariam.
Ma mère m’expliqua que Gérios était déjà bien ancré dans la vie professionnelle, que sa famille avait du bien, des terres plantées d’oliviers, de citronniers, de figuiers, et même de vigne…et que ce mariage serait une aubaine pour Mariam.
Je voulus quand même tenter ma chance. Il me fallait d’abord parler franchement de mes sentiments à Mariam, et m’assurer de son inclination pour moi.
Mais comment s’y prendre avec une personne qu’on côtoie depuis l’enfance ? Je m’y suis préparé pendant une semaine, car mon avenir dépendait de la réponse de Mariam.
Le jour où je me sentis prêt, je vis l’attelage des parents de Gérios devant la maison de Mariam. Je compris que j’étais perdu.
Le Père Tanios se tourna vers Gérios:
– Savais-tu que Mariam aimait Matta ?
– Non mon Père. Je voyais bien qu’ils étaient souvent ensemble, car ils sont voisins depuis toujours, leurs mères sont amies comme soeurs. A mes yeux, Mariam et Matta sont comme des cousins.
– Savais-tu que l’accord de Mariam avait été obtenu sous la pression familiale ?
– Non. Mariam me semblait pensive, parfois mélancolique, et quelque peu distante. Mais j’ai souvent entendu dire que l’amour peut survenir après le mariage, quand les époux apprennent à se connaître.
– Et si l’amour ne survenait pas ?
– Même sans amour, Mariam ne ménagera pas sa peine pour m’entourer, et élever nos enfants le mieux possible, car elle est une femme de devoir.
– Mon fils, Jésus n’est pas mort sur la Croix juste pour renforcer notre sens du devoir. Notre premier devoir est d’aimer. Si Mariam ne t’aime pas comme une femme aime son époux, tu seras le premier à en souffrir. Tu passeras la journée à ses côtés sans vraiment la connaître, et même quand vous serez dans la même pièce, elle sera loin de toi.
Tu partageras sa couche sans devenir son intime, elle ne sera jamais réellement à toi. Elle s’attablera tous les jours en face de toi, tout en guettant involontairement par la fenêtre la silhouette d’un autre. Ses pensées seront ailleurs, et tu goûteras à l’amertume de la solitude dans le mariage. La pire des solitudes.
A force de vivre à côté d’une absente, la jalousie t’étreindra de son étau empoisonné, et cela même si l’attitude de ta femme est irréprochable. D’ordinaire si rayonnante, Mariam s’étiolera, s’affadira, et tu en pâtiras.
Tes enfants seront élevés par une mère qui aurait souhaité enfanter d’un autre que toi.
Son coeur n’est pas libre, Gérios. Tu n’y trouveras pas la place que tu espères. Quelle opinion as-tu de toi-même ?
Si tu penses que tu mérites d’être aimé, tu devrais libérer Mariam de sa promesse de t’épouser.
Gérios regarda sa fiancée un moment, puis baissa la tête, résigné.
Se tournant vers Mariam, le Père Tanios dit:
– Qu’as-tu reçu pour tes fiançailles ?
– On m’a offert cet anneau, et ces trois anciens bracelets que je porte au poignet. Ils viennent de la famille de Gérios.
– Retire-les. T’a-t-on donné autre chose ?
– Ce matin, alors que mes cousines m’apprêtaient, la mère de Gérios est venue mettre ces boucles à mes oreilles.
– Enlève-les s’il te plaît, et donne-les moi.
Le prêtre prit les bijoux dans le creux de ses mains et les tendit à Gérios:
– Les femmes qui ont porté ces bijoux t’ont aimé. Ne les offre qu’à une femme qui t’aime, quand tu l’auras trouvée.
Les fiançailles étaient rompues, avec l’accord des fiancés.
Gérios alla s’asseoir, escorté d’une rumeur admirative qui parcourut toute la nef.
Mariam se dirigea d’une démarche voûtée vers ses parents, qui faisaient une tête de carême. Pendant qu’elle s’éloignait péniblement de l’autel, le Père Tanios l’enveloppait d’un regard d’une infinie tendresse.
Puis à la surprise générale, il se ravisa:
– Mariam ! Tu es libre à présent. Veux-tu épouser Matta ?
– Mais…il n’a pas demandé ma main.
– S’il la demandait, épouserais-tu ce grand idiot ?
– Oui j’épouserais ce grand id…enfin, Matta. Et je m’engage devant la Sainte Croix à ne jamais convoiter ce qu’il ne peut m’offrir. Je travaillerai si nécessaire. Je sais coudre et broder, c’est la mère de Matta qui m’a appris.
Le Père Tanios se tourna vers Matta:
– Veux-tu épouser Mariam ?
– Là dans l’heure ?
– Tu as failli la perdre, et tu hésites à présent ?
– Je n’hésite pas, Père Tanios, je voudrais juste rentrer mettre des habits de mariage avant de me présenter à l’autel à côté de Mariam. Ne voyez-vous pas qu’elle est ravissante ?
La mère de Matta l’apostropha depuis son banc:
– Tu portes ton gilet brodé, j’ai amidonné ta plus belle chemise pour l’occasion, et le foulard qui entoure ta taille est en soie. Qu’espères-tu trouver de mieux à la maison ?
– Je n’ai pas d’alliances. Et comment faire pour les papiers ?
Le prêtre répondit:
– Qu’on leur prête des alliances. Ensuite tu auras toute la vie pour mettre la bague que tu voudras au doigt de ta bien-aimée. Pour les papiers, j’ai ton certificat de baptême à l’archevêché, tu m’apporteras le reste demain.
Le prêtre, s’adressant à l’assistance:
– Mariam et Matta s’aiment. Ils sont voisins, pas cousins. Puisqu’il n’y a pas de lien de parenté entre eux, et qu’ils sont tous deux en âge de donner un consentement éclairé, je vais les unir séance tenante.
Les parents de Mariam émirent de faibles protestations, que le Père Tanios coupa brutalement:
– Vous avez présenté devant l’autel une fiancée contrainte ! Si vous ouvrez la bouche, je vais en référer au Patriarche, et vous ne mettrez plus le pied dans cette église. Une femme n’est pas juste une intendante qui enfante. Elle a une âme ! Avant d’accorder sa main, vous auriez dû sonder son coeur. Il existe des époux séparés, et d’autres qui vivent ensemble dans la rancoeur ou la résignation. Tel est le sort que vous souhaitez pour votre fille ?
Le Père Tanios recommença la messe depuis son début. Accablés tantôt, Mariam et Matta irradiaient à présent.
Les enfants du village, qui d’ordinaire s’impatientaient pendant la messe, ne soufflaient mot, pétrifiés de stupeur devant la tournure des évènements.
Lorsque les mariés sortirent de l’église, on lança sur eux autant de riz que sur Gérios, qui était auréolé de prestige pour avoir libéré sa promise.
Deux files se formèrent, une pour féliciter les mariés, une autre pour féliciter Gérios, que les mères pressèrent leurs filles d’aller embrasser. Il fut rapidement assiégé par de jeunes créatures féminines qui attendaient leur tour pour l’approcher. Ce « siège » inhabituel fit monter le rose à ses joues.
La fête suivant la cérémonie devait avoir lieu dans le jardin attenant à l’église. Le jardinier, un homme âgé, n’avait pas pu assister au mariage, car il était chargé de disposer les fleurs, le vin et les victuailles sur de longues tables. Lorsqu’il vit Mariam sortir de l’église au bras de Matta alors qu’elle y était entrée pour épouser Gérios, le pauvre homme dut s’adosser à un arbre, les yeux légèrement exorbités. Skanndar courut lui chercher une chaise et un verre d’eau, le suppliant d’éviter de mourir par un jour comme celui-ci, le village ayant déjà encaissé assez d’émotion.
Je demandai à ma grand-mère comment pouvait-on se régaler d’un buffet initialement prévu pour un autre mariage. Elle me répondit que la tradition voulait que ce soient les parents de la mariée qui offrent le buffet. Les parents de Mariam n’allaient pas priver leur fille ainsi que le village d’une fête, à laquelle Gérios et sa famille ont d’ailleurs participé.
– Mais Grand-mère, n’y avait-il pas d’embarras ?
– Si, au début. Mais dès que le vin fut versé, Gérios leva timidement son verre à la santé des mariés, après s’être assuré que les jeunes filles du village avaient le regard rivé sur lui. La noblesse de son geste fut applaudie, ce qui détendit l’atmosphère. Mais les musiciens n’osaient pas jouer, car qui danserait devant un homme qui venait de renoncer à son mariage ?
– L’on dansait quoi, à cette époque ?
– La danse traditionnelle du pays: les hommes dansent alignés d’un côté, et face à eux, les femmes. Ensuite les femmes se mêlent aux hommes, formant une chaîne humaine où chacun tend ses bras en croix à l’horizontale, pour les enlacer avec les bras tendus de ses voisins. Danseurs et danseuses, bras entrelacés, esquissent des pas simples, répétitifs, mais synchronisés.
– Et que se passa-t-il ensuite ?
– Ensuite des jeunes gens agiles coururent ventre à terre au village voisin pour annoncer la nouvelle. Ils arrivaient haletants, et relataient aux villageois médusés comment le Père Tanios avait libéré la jeune Mariam des « chaînes d’un mariage sans amour ». Dans chaque village fraîchement informé, les personnes âgées essuyaient furtivement leurs yeux avec un mouchoir. Les enfants restaient pantois. Les adultes se hâtaient vers l’église pour en faire sonner les cloches, en guise d’hommage au Père Tanios.
Les jeunes gens accourus pour annoncer la nouvelle se voyaient offrir un siège à l’ombre et une boisson fraîche.
Le village qui venait d’être informé envoyait ses propres jeunes gens relayer la nouvelle auprès du village voisin. Au fur et à mesure que la nouvelle se diffusait, les clochers des villages alentour retentissaient, les uns après les autres, puis les uns avec les autres, formant un écho impressionnant dans la montagne.
Les chrétiens du pays célébraient le prêtre d’un petit village, qui avait agi « comme Dieu le commande », disaient-ils.
Un sourire ému aux lèvres, le Père Tanios écoutait le concert des cloches en contemplant le paysage majestueux: des cultures en terrasses, qui sculptaient les flancs de la montagne en une sorte d’escalier verdoyant qui montait vers le ciel, et au pied duquel se drapait à perte de vue le bleu intense de la mer.
Quand les cloches se turent, les musiciens s’enhardirent à jouer de leurs instruments, mais personne n’osait danser. Gérios semblait réaliser que le souvenir que le village garderait de ce mariage dépendait de lui. Il se leva le premier, son sourire bravant sa tristesse. Le port altier, il tapa du pied le sol pour initier les premiers pas de danse. Les mères exhortèrent leurs fils à vite se joindre à Gérios, afin qu’il ne danse pas seul ».
F I N
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Madame Sorel,
Ce mariage a donc été célébré dans un village chrétien d’un pays arabe, vers le début du siècle dernier.
Dans ce même pays, encore aujourd’hui, on marie de force des musulmanes, parfois très jeunes. Ces épouses musulmanes peuvent être répudiées séance tenante, soit oralement devant témoins, soit par écrit et sans témoins.
Elles ne peuvent pas demander le divorce, sauf dans de très rares cas.
Elles peuvent être obligées de vivre avec une, deux, ou même trois co-épouses. Leurs compatriotes chrétiennes ne sont pas exposées à cette souffrance. Pourtant, ces musulmanes et ces chrétiennes sont du même pays, parlent la même langue, ont la même culture. Seule leur religion diffère.
Voici une autre histoire d’amour, vraie également, datant de 1977, et connue dans le monde arabe. Je la relate en me basant sur le récit qu’en a fait le journaliste français Claude Feuillet (1).
Mishaal, vingt-trois ans, était l’une des 2.000 princesses qui appartenaient à la maison royale des Saoud. Ces jeunes filles sont destinées à épouser l’un de leurs cousins, de manière à ce que les intérêts du clan restent toujours entre les mêmes mains. Elles ne choisissent pas leur futur conjoint, leurs noces étant « arrangées » généralement par les chefs de familles.
Le chef de la famille de Mishaal était son grand-père, Mohammad ibn Abdel Aziz, qui avait décidé que sa petite-fille devait épouser l’un de ses neveux.
Mishaal n’était pas au courant de ce projet. En effet, étudiante à l’université à Beyrouth, elle avait été séduite par un jeune cousin de l’ambassadeur d’Arabie Saoudite au Liban. Mais dans l’univers de complot, de délation et d’espionnage qu’est la cour saoudienne, où chacun surveille quelqu’un et rapporte tout, cette idylle ne pouvait rester longtemps ignorée à Riad.
Mishaal fut rappelée au pays par un télégramme laconique, et présentée le jour-même de son retour en Arabie au « fiancé » qui lui était destiné, qui était le cousin de son père, et qui était d’ailleurs de l’âge de son père.
Le jeune saoudien qui fréquentait Mishaal à Beyrouth était lui aussi rentré en Arabie. Quelques semaines avant le jour fixé pour ses noces avec le cousin de son père, Mishaal s’enfuit de chez elle et rejoignit son amoureux. Ils se rendirent ensemble à Jeddah, où ils réussirent à convaincre un cheikh de les marier. Après quoi ils passèrent quelques jours dans un hôtel du bord de la mer rouge, au nord de Jeddah, où ils décidèrent s’enfuir pour faire leur vie à l’étranger.
Mais dès que la fuite de Mishaal fut constatée par sa famille, le palais de Riad émit un décret interdisant aux femmes de voyager seules.
Les saoudiens pensèrent qu’il s’agissait d’une mesure prise par le roi sous l’influence de quelque prédicateur trop zélé. Mais en fait le décret était à usage « familial », et ne visait qu’à contrarier la fuite de Mishaal, dont on savait qu’elle n’avait pas quitté le pays.
Pour faciliter sa fuite, Mishaal commença par simuler la mort accidentelle, en abandonnant ses vêtements et ses papiers sur la plage. Après quoi elle se coupa les cheveux, s’habilla en garçon, et se rendit à l’aéroport avec des amis pour prendre l’avion. Son jeune mari avait retenu une place sur le même vol.
Le stratagème fut malheureusement éventé par les services de sécurité de l’aéroport, et les deux jeunes gens furent arrêtés sur mandat royal, au moment d’embarquer. Traînée devant son grand-père, Mishaal essaya en vain de plaider sa cause. Il décida de lui infliger un châtiment exemplaire. Il porta l’affaire devant la cour suprême religieuse d’Arabie, demandant que les deux jeunes gens fussent lapidés pour crime de débauche.
L’accusation de débauche ne fut pas retenue, car le couple avait été marié par une autorité religieuse. Sollicité, le roi d’Arabie Saoudite s’abstint de signer un ordre d’exécution en bonne et due forme. Mais il ferma les yeux quand Mouhammad, le grand-père de Mishaal, ordonna à ses gardes personnels de mener les deux coupables au souk de Jeddah, où se déroulent les exécutions publiques chaque vendredi midi après la prière. Devant un parterre de princesses musulmanes, rassemblées là pour s’imprégner de l’exemple, le grand-père fit tirer une balle dans la tête de sa petite-fille, et fit décapiter son époux. Selon les témoins, l’exécution du jeune homme fut particulièrement pénible, parce-que pratiquée par l’un des gardes du corps du grand-père de Mishaal, et non par un bourreau professionnel.
F I N
(1) Claude Feuillet, dans « Le système Saoud », éditions Favre.
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Madame Sorel, si j’ai jugé utile de raconter ces deux destins, c’est parce-que dans vos écrits, vous imputez l’échec de l’intégration des Français d’origine maghrébine à la culture arabe.
Or ce n’est pas la culture arabe qui est en cause, mais la religion musulmane. Mariam, la jeune chrétienne, était issue d’un milieu modeste, n’avait que 18 ans, était peu instruite et native d’un petit village de montagne.
Mishâal, la jeune musulmane, était une princesse de 23 ans, membre de la famille du roi en exercice, bilingue et étudiante dans une université à l’étranger.
Bien que nées toutes deux dans un pays arabe, Mishâal la musulmane a subi en 1977 un destin qui aurait été inimaginable au début du 20ème siècle pour Mariam, la chrétienne.
Malek Chebel et consorts pourront toujours prétendre que cette tragédie n’a rien à voir avec l’islam. Si cela était vrai, pourquoi la mort de ce jeune couple n’a pas suscité le moindre émoi ou protestation dans le monde musulman, ni d’ailleurs chez les musulmans instruits, vivant dans des pays occidentaux où ils peuvent exprimer librement leurs opinions ?
L’on pourrait me rétorquer que ce drame s’est produit en Arabie, dans une famille puissante, qui a un droit de vie ou de mort sur ses filles…
Ce à quoi je réponds que ce type de sentence s’abat régulièrement sur de jeunes musulmanes, arabes ou non-arabes, riches ou pauvres, dont le seul tort est d’avoir transgressé l’implacable discipline familiale qu’impose l’islam.
Ce genre de crime est commis dans des pays comme la Turquie, le Pakistan, l’Iran, qui ne sont pas des pays arabes.
Ce crime se produit à présent dans des familles musulmanes vivant dans des pays occidentaux.
Les chrétiens Arabes, Turcs, ou Pakistanais ne font pas subir cette barbarie à leurs filles. Donc c’est l’islam qui est en cause, pas la culture arabe.
Quand on aime la France, on ose nommer son ennemi, au lieu de brouiller les pistes en imputant à une culture le tort causé par une religion.
Or, je lis souvent que des personnes comme Malika Sorel, Lydia Guirous, ou Fawzia Zouari sont des patriotes, au même titre que Pascal Hilout.
Or Madame Sorel et Cie n’ont jamais critiqué l’islam, ni mentionné les nombreux versets violents du coran. Contrairement à Pascal Hilout, Malika Sorel n’a jamais déclaré avoir quitté l’islam, et n’a jamais mentionné les crimes de Mahomet.
Résultat: Pascal Hilout a été condamné par la justice, et Madame Sorel a reçu la légion d’honneur.
Fatiguée d’entendre Madame Sorel imputer à la « culture arabe » ce qui est imputable à l’islam, je lui ai relaté une histoire vraie, que je tiens de ma grand-mère, et qui illustre parfaitement pourquoi le problème qui se pose en France n’est pas culturel comme le prétend Madame Sorel, mais religieux.
Je ne lui ai finalement pas envoyé cet écrit, car elle n’avait pas répondu à mes courriels précédents, ni à ceux que mes amis lui ont envoyés sur le même sujet.
Eva
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oui mais aujourd’hui en France la soit disant lutte contre le mariage forcé met en scene à la tv ,des acteurs bien blancs , bien d’ici ce qui a avoir comme consequence , non pas ce qui est recherché mais l’inverse- a savoir « puisqu’ici aussi on fait comme ça pas de raison de s’en priver! »
une fois encore nos politicars sont vendus !
je suis comme vous Eva je suis triste et désespérée quand je vois nos églises tomber en ruines et les mosquées prospérer
mon baume au coeur? venir lire RR chaque matin et chaque soir!une bouffée d(air frais et d’amitié qui me fait dire que tout n’est pas perdu!
Bonjour Coco,
J’étais au courant de cette possibilité de rachat de l’Eglise Sainte Rita, mais rien n’a encore été signé. Si cette église est rachetée pour que des chrétiens d’Orient y célèbrent la messe, je suis sûre qu’elle sera pleine à nouveau, car les chrétiens d’Orient sont plutôt assidus et vont souvent à l’église. Et Sainte Rita est une de leur saintes préférées, car elle est celle vers qui on se tourne pour les causes désespérées, et la cause des chrétiens d’Orient semble sans espoir.
En tous cas merci Coco d’avoir relayé cette information.
Peut-être que la vocation des chrétiens d’orient est d’arroser du sang de leur matyr l’âme des chrétiens d’occident qui ayant renier leur baptême ne sont plus capables de faire pénitence pour leurs péchés? Peut-être que la vocation des chrétiens d’orient est-elle de sauver le monde en suivant et imitant son Seigneur sur la croix?
Qu’en pensez-vous chère Eva?
Chère Coco,
Je crois que vous idéalisez les chrétiens d’Orient à cause de ce qu’ils subissent depuis des siècles de la part des musulmans.
Comme je fais partie de ces chrétiens, je peux vous assurer que nous commettons autant de péchés que les chrétiens d’Occident.
Ce qui nous distingue par rapport aux chrétiens d’Occident est juste notre entêtement à rester chrétiens alors que l’islam nous persécute et nous massacre depuis 14 siècles.
La différence est que notre dhimmitude est subie, et non pas choisie comme celle de beaucoup de nos responsables politiques, qu’ils soient chrétiens ou pas.
Oui, mon espoir est que l’extinction des chrétiens d’Orient soit une manière de tirer la sonnette d’alarme, et réveiller à temps les Occidentaux, chrétiens ou pas, afin qu’ils luttent âprement contre l’islamisation rampante mais efficace de la société française, islamisation d’autant plus efficace qu’elle est rampante.
Quand je pense qu’un diocèse français a offert 5.000 euros pour restaurer une mosquée, alors qu’il y a des églises qui tombent en ruines faute de moyens pour les restaurer, j’ai envie de pleurer.
La seule chose qui me permet de tenir est le fait de savoir mon désespoir partagé par des personnes comme vous Coco, et par d’autres lecteurs de Résistance Républicaine.
Bonsoir Eva,
Les chrétiens d’Orient ont plus de dignité et de courage que nous….
Votre foi est aussi plus grande et plus solide que la nôtre, car elle a été éprouvée dans le creuset des persécutions.
Vous avez reçu la grâce du martyr que le Seigneur accorde à ceux à qui il veut donner le Ciel tout de suite, et c’est un signe de grande sainteté.
Je partage votre désespoir, et tout comme vous, je trouve cela extrêmement réconfortant de trouver son écho auprès des lecteurs de Résistance Républicaine. Nous sommes beaucoup à voir et ressentir les choses de la même manière et cela aide beaucoup….
http://www.paristribune.info/Eglise-rue-Francois-Bonvin-une-eglise-des-Chretiens-d-Orient-interessee_a8661.html
D’excellentes nouvelles de l’église Ste Rita!
Nouvelle victoire pour Résistance Républicaine qui s’était bien battue pour elle.
Je poste ici, car je sais que cette nouvelle fera plaisir à notre amie Eva.
Eva,
Merci pour ce partage.
Long texte, mais si intense, plein de Vie et de vérité qu’on y plonge et en ressort pour le premier, rassasié, et pour le second, terrassé.
Il fera le tour des mes contacts,
J’avais imprimé celui dans lequel il était question de la comparaison entre immigrés chrétiens et immigrés musulmans…
Oui, persévérez. Il se passe toujours quelque chose quand je vous lis.
Merci Lifeflower de diffuser mon texte auprès de vos amis.
Les mots que vous choisissez, « rassasié », et « terrassé », sont exactement ce que j’ai ressenti quand j’ai appris le déroulement de ce mariage chrétien, et de ce mariage musulman.
On ne me fera pas croire que le vivre-ensemble avec l’islam est possible.
Je ne veux pas, je ne peux pas, vivre avec des personnes aux moeurs barbares.
Chère Eva, je lis tous vos textes. Le précédent, votre réponse au père Zanetti ? était extraordinaire. Je l’ai gardé…comme celui ci.
J’ai beaucoup apprécié la comparaison entre les deux histoire d’un des mêmes pays Arabes avec la chrétienté et avec l’Islam barbare, et démontre bien que la religion chrétienne quand elle n’est pas altéré par certain, laisse parler le coeur des gens, ce qui humanise et qui ne peut apporter que le bonheur, que le bonheur ne s’impose pas, que le bonheur est possible en chrétienté, avec l’Islam il ne produit que des schémas du malheur pour les gens, avec un tel régime, le bonheur et une vie accompli doivent être très rare et exceptionnel et n’est que possible en échappant aux règles terribles de l’Islam, que l’islam n’apporte que le conflit, le malheur et la haine des autres, même entre musulmans.
Votre témoignage Eva d’Arabe chrétienne, démontre bien que nos gouvernements nous font pas de cadeaux en nous imposant l’Islam chez nous, et qu’ils sacrifient toute une civilisation juste pour des idéaux totalitaires imbéciles sous la contrainte et ne choisissent certainement pas pour notre bonheur européen, car on ne vie pas avec des chiens enragés qui veulent notre mort à tous et inscrit dans ses textes fondateurs de l’Islam.
J’espère que les antifas lirons vos histoires et pourquoi des personnes comme vous n’ont pas choisi les antifas ou le gouvernement Hollande et l’union européenne.
En regardant vos talents de narratrice, nous pouvons comprendre les richesses d’Orient du passé et ceux qui subsiste encore aujourd’hui contre les ravages de l’Islam et combien de richesses perdus, mais aussi le gâchis énorme que l’Islam produit et des génies éteints des musulmans que l’Islam détruit aussi, quand il ne s’attaque pas encore à celle des autres.
C’est aussi pourquoi vous mieux que quiconque, vous voyez dans l’Islam une grande menace pour l’Occident pour l’avoir déjà vécu dans les pays d’Orient.
Pour nous Occidentaux, comme témoignage vous nous êtes très précieux, surtout pour vos arguments et témoignages qui ne manquent pas et un fameux contre poids contre nos escrocs manipulateurs aux pouvoirs et le mal immense qu’ils nous font avec l’Islam en Europe.
Faire entrer un Islam totalitaire dans des pays démocratique et au nom de la démocratie, il faut le faire, et d’un non sens total, mais surtout il faut être terriblement malhonnête et mal attentionné envers nos peuples, expert en haute escroquerie et manipulation en tous genres pour réussir ce coup.
Comme vous l’avez très bien dit » quand on aime la France, on ose dénoncer son ennemi « . pour moi nos ennemis avant l’Islam représente l’Union européenne et Washington et pour être plus précis, les 13 familles qui gouvernent le monde et le nouvel ordre mondial malsain.
Ps : envoyez votre histoire aussi aux antifas et à certain cornichons, cela leur feront autre chose que leurs histoires stupides et à dormir debout, ils seront un peu plus instruit et moins stupide que dans leurs habitudes.
Les antifas parlent des fascistes, accusent les autres de fascisme, mais en se comportant comme des vrais Fascistes et même soutient le fascisme, surtout celui de l’Islam.
Bonjour Xtemps,
Ce que vous dites est vrai: Le comportement des « antifas » est parfaitement fasciste, et s’accorde parfaitement avec la violence de l’islam. Il n’y a pas de possibilité de dialogue avec les antifas, malheureusement.
C’est moi qui vous remercie, Hathoriti, d’avoir lu jusqu’au bout un aussi long texte ! J’en suis flattée.
Texte superbe ! Eva, vous êtes une arabe comme on les aime! Une magicienne de la parole, une fidèle du Verbe !Je vous remercie, infiniment !
Bonjour,
Et merci, Eva, pour ce très beau texte.
La lecture en parallèle est en effet édifiante !
Mais je resterai moins critique que vous sur Malika Sorel.
Amitiés;
Je sais, Antiislam, que Malika Sorel ne sera jamais vue pour ce qu’elle est: une carriériste, qui est encensée pour avoir dit ce que tout le monde sait, à savoir que l’intégration des Maghrébins en France n’est pas réussie.
Mais Madame Sorel elle ménage l’islam, toujours, et avec une adresse qui semble n’éveiller que mes soupçons à moi.
Pourtant je ne pense pas être plus futée que n’importe qui d’autre.
Le nom de Malika Sorel est toujours accolé à celui de Pascal Hilout, qui est un EX-MUSULMAN, qui dit la vérité sur l’islam, alors qu’elle est toujours musulmane et n’a jamais remis en question cette idéologie criminelle maquillée en religion.
J’ai écrit ce texte que vous avez lu plus haut il y a trois ans. Un ami de Résistance Républicaine qui l’avait lu et l’avait apprécié m’a conseillé de ne pas le proposer à la publication, car Malika Sorel est trop encensée pour être critiquable, et que si je la critiquais, plus personne ne voudrait publier ce que j’écris.
Je suis contente que Madame Tasin ait publié ce texte. Je voulais rendre hommage à un prêtre courageux, et aussi à ma grand-mère, qui me racontait avant de dormir des histoires du village chrétien d’où la famille de mon père est originaire, village aujourd’hui peuplé de musulmans.
Ne permettez pas que cela arrive aux villages de France, ne ménagez pas ceux qui ménagent l’islam.
Merci Eva pour ce récit, édifiant pour l’une et l’autre religion…
Je souhaiterais que tous vos écrits, témoignages, soient reliés, autant pour les patriotes que pour leur donner un destin universel. Ils le méritent et ont vocation à instruire ceux qui doutent encore…
Merci Olivia. Je garde (sur vos conseils) ces textes dans mon ordinateur.
Peut-être qu’un jour ils pourront être publiés, qui sait ?
En tous cas je pensais à vous en proposant ce texte à Madame Tasin.
Je me suis dit: « Olivia va probablement me parler de publication ».
Ca me touche que mes textes vous touchent. Je me sens moins seule dans ma lutte pour démasquer l’islam.
Bravo !
Quand j’ai vu la longueur du texte, j’ai dit à mon épouse ( à qui je fais la lecture d’internet ) : « trop long, je te lis seulement le début ! »….Alors félicitations pour vos dons de narratrice car je suis allé jusqu’à la fin de tout ! Il faut avoir son mouchoir à proximité pour peu qu’on ait un peu de sensibilité !
La religion et son lot de malheurs, certes, mais aussi quand même un problème au niveau du cerveau du grand-père meurtrier. La religion catholique n’a pas été toujours tendre, mais nos ancêtres ont su raisonner et corriger ce qui n’allait pas…
Pour avoir discuté avec des cathos sur leur pape ( pas apprécié par tous ! ), j’ai senti une réaction et une volonté de revenir à « l’Église » de base, celle des fondements de la chrétienté, plus proche de Dieu que ne le sont les prélats…
Encore merci pour ce beau texte !
Bonjour Pouf,
Je suis ravie que vous ayez été happé par ce texte et que sa longueur ne vous ait pas découragé d’aller jusqu’au bout.
Je me permets juste une petite rectification: ce n’est pas la religion chrétienne qui n’était pas tendre. C’est nous, les humains, qui n’avons pas toujours suivi le message de Jésus, qui est plein de tendresse et basé sur l’amour et l’abnégation.
Si les chrétiens avaient toujours suivi les enseignements de Jésus, que d’erreurs et de crimes auraient pu être évités !