Comment procède un journaleux de l’AFP pour discréditer Tasin-Jamet – Par Paul Le Poulpe

Ri7journaleux AFP 001Chacun sait que les journalistes ne sont pas tous des grands courageux, et qu’ils aiment utiliser les dépêches de l’AFP, et en faire un copier coller pour remplir leurs colonnes. Nul n’ignore d’autre part que cette agence a des choix rédactionnels qui marquent une orientation qui n’a plus grand chose à voir avec la déontologie qu’impose la profession. Jean-Yves Le Gallou, auteur de « La tyrannie médiatique », disait que « l’AFP est l’autorité et la source par laquelle les médias font le plein de bobards ».

http://www.ndf.fr/poing-de-vue/19-03-2013/jean-yves-le-gallou-lafp-est-lautorite-et-la-source-par-laquelle-les-medias-font-le-plein-de-bobards#.VGzOjFJ0x14

Il est donc intéressant de constater que l’agence a couvert la récente condamnation de Christine Tasin et Dominique Jamet devant la 17e chambre, alors qu’elle avait passé sous silence la relaxe de Josiane et Filio et de Richard Roudier, suite à la plainte du préfet Boucault. Au-delà de ces choix rédactionnels, on constatera (en rouge) les mots utilisés, les exemples cités, pour mieux comprendre la volonté de salir et de discréditer les Christine Tasin et Boulevard, et apprécier toute la manipulation journalistique de ces propagandistes. Je ferai des commentaires en rouge, entre les paragraphes. Cette dépêche a été reprise, partiellement ou totalement, par une vingtaine de journaux, papier ou internet.

UNE MILITANTE ISLAMOPHOBE ET BOULEVARD VOLTAIRE CONDAMNES POUR INCITATION A LA HAINE

Le choix de deux mots ISLAMOPHOBE et INCITATION A LA HAINE est bien évidemment loin d’être neutre. Si Christine Tasin n’a jamais caché qu’elle avait peur de l’islam, donc qu’elle se reconnaissait dans l’expression « Islamophobe », ce qui caractérise son action et son association est la défense de la République, de la laïcité et de la France, et naturellement son refus de l’islamisation de notre pays. Islamophobie a une connotation forcément négative, alors que Républicaine, laïque ou patriote aurait suscité de la part des lecteurs une approche plus positive.

De même, dans les attendus du jugement, Christine est condamnée pour incitation à la haine, à la discrimination et à la violence (rien que tout cela !). On choisit de mettre en avant dans le titre « Incitation à la haine », ce qui, accolée à « Islamophobe », donne une vision encore plus négative des inculpés. Là encore, un journaliste neutre aurait pu titrer qu’ils étaient condamnés suite à un texte hostile à l’islam. Bien évidemment, le journaliste se fait un plaisir d’assimiler, dans le titre, Boulevard Voltaire, considéré comme un site réactionnaire, à cette image négative.

La militante islamophobe Christine Tasin et le directeur de la publication du site internet Boulevard Voltaire, Benjamin Jamet, ont été condamnés ce mardi chacun à 1.000 euros d’amende, dont la moitié avec sursis, pour provocation à la haine envers les musulmans.

Dès la première phrase, on en remet une louche sur le mot « islamophobe », et on ne parle à nouveau que du mot « haine ». Donc, Christine et Dominique Jamet (cette fois nommé) voient leur nom accolé à islamophobe et haine, ce qui martèle, après le titre, une image peu favorable aux yeux du lecteur non averti.

Il s’agit de la première condamnation du site fondé par M. Jamet – qui avait commencé sa carrière en écrivant dans la revue Combat, issue de la Résistance -, et Robert Ménard, élu maire de Béziers (Hérault) avec le soutien du Front national.

Pourquoi signaler que Dominique Jamet a commencé sa carrière à Combat, issu de la Résistance ? Cela voudrait-il, par le non-dit, signifier qu’à ce jour, cet homme n’est plus dans le même idéal ? On aurait pu, s’il s’agissait de montrer la longévité de sa carrière, signaler que c’est sa première condamnation en plus de 50 ans de journalisme. De même, pourquoi parler de Robert Ménard, en signalant qu’il a été élu à Béziers avec le soutien du Front national ? Qu’apporte cette information à la dépêche et pourquoi mentionner ce fait ? C’est très simple. Dans l’idéologie de nombre de journalistes et de militants d’extrême gauche, Front national = Pétain = Vichy = collabo. Donc, Dominique Jamet, qui a commencé sa carrière dans un journal de résistants, a lancé un média, Boulevard Voltaire, avec un homme élu grâce aux voix des nostalgiques de Vichy. Donc, il a bien changé…

Le texte litigieux, contre lequel le parquet de Paris avait lancé les poursuites, a été rédigé par Mme Tasin, à la tête du mouvement d’extrême droite «Résistance républicaine», et publié le 1er mai 2013 sur Boulevard Voltaire.

Cela, c’est l’expression la plus crapuleuse de l’article, le qualificatif qui doit tuer celui à qui il est attribué. Le propagandiste qui se dit journaliste ne cherche même pas à expliquer cette classification, à la justifier, à l’expliquer. Il a tiré sur Christine : EXTREME DROITE. Donc, là encore, pour le lecteur non averti (la majorité), au bout du troisième paragraphe, la présidente de RR voit les expressions ISLAMOPHOBE-HAINE-EXTREME DROITE associées à son nom. Personne ne saura qu’elle est à l’opposé de ces valeurs, est qu’elle a écrit de nombreux articles pour expliquer que les enjeux de son combat sont aux antipodes des thèses d’extrême droite.

http://christinetasin.over-blog.fr/article-pourquoi-nous-ne-serons-jamais-d-extreme-droite-52654399.html

Le but n’est pas d’informer, mais de marquer de manière qui se veut infâme une militante patriote, féministe et républicaine, qui verra ainsi, par les recherches Google, ce qualificatif suivre son nom, tel le scotch du capitaine Haddock rester collé à sa veste durant tout une bande dessinée de Tintin.

Mme Tasin imaginait qu’une loi interdisant l’islam était votée et prédisait «émeutes et même menaces terroristes».
Le tribunal a condamné l’un des trois passages poursuivis, le deuxième, qui évoquait cette thèse sur une interdiction de l’islam, dont les fidèles devraient selon elle abdiquer leur religion ou la pratiquer de manière privée sous peine de devoir quitter le territoire national.
Les juges de la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris ont estimé que l’auteur «incite de manière manifeste et intentionnelle, même dans le contexte d’une fiction politique, à la discrimination et à la haine contre l’ensemble des musulmans»
S’agissant du premier passage, qui émet «une opinion sur l’islam extrêmement négative», cette religion y étant décrite comme «dangereuse», le tribunal a estimé qu’il s’agissait d’un jugement de valeur qui ne constitue toutefois pas l’infraction.
Pour le troisième passage, qui imaginait que l’armée serait «dépêchée à chaque menace» et n’hésiterait «pas à tirer dans le tas», le tribunal a estimé que si ce paragraphe peut «apparaître particulièrement choquant», il ne fait référence qu’à «quelques extrémistes» et non aux musulmans en général.

Là encore, la manière lapidaire de présenter le verdict est un message politique hostile et manipulateur. Il occulte totalement le fait que le passage le plus médiatisé, qui a valu une campagne de presse du Nouvel Observateur demandant des poursuites contre Christine et Boulevard Voltaire, avec la mise en avant de l’expression « Tirer dans le tas » n’avait pas été retenue, ce qui, bien sûr, est le fait essentiel de ce verdict. Rappelons que lors du procès (auquel le journaliste de l’AFP assistait) Tubiana, avocat de la LDH, partie civile, avait accusé le Parquet d’avoir mal qualifié le délit, et réclamait qu’il soit nommé « Incitation au meurtre », rien de moins. Le fait qu’on puisse juger une fiction comme une incitation à la haine, les écrits d’une simple fiction ne paraît pas émouvoir le rédacteur de la dépêche.
Christine Tasin a fait appel, selon son avocat Frédéric Pichon. Celui de M. Jamet, Gilles-William Goldnadel, a quant à lui déclaré qu’il conseillerait à son client de ne pas faire appel, compte tenu de la «modicité» de la peine et du fait que la constitution de partie civile de la Ligue des droits de l’Homme a été déclarée irrecevable.
Le tribunal a considéré que l’association ne justifiait pas qu’elle a pour objet de lutter contre le racisme dans ses statuts depuis au moins cinq ans.

L’absence de commentaire est étonnant et significatif. On apprend que la LDH n’est plus qualifiée pour déposer plainte pour racisme, ce qui constitue un camouflet pour une association qui fait son beurre depuis des décennies sur cette possibilité que lui donne la loi.
Lors de l’audience, Christine Tasin, retraitée de l’Education nationale, s’était étonnée d’être poursuivie.
«Censurer ou punir n’est pas répondre, et publier n’est pas cautionner», avait quant à lui déclaré Benjamin Jamet.
Christine Tasin, qui se revendique islamophobe, a été condamnée en août à Belfort à 3.000 euros d’amende, dont la moitié avec sursis, pour des propos devant un abattoir mobile installé pour le sacrifice rituel de l’Aïd el-Kébir en octobre 2013.
«Oui je suis islamophobe et alors? La haine de l’islam j’en suis fière. L’islam est une saloperie (…), c’est un danger pour la France», avait-elle déclaré. Elle a fait appel.

Là encore, ce sont des choix rédactionnels. Un journaliste moins hostile aurait pu, pour rester dans l’actualité de l’article évoqué, citer le dernier paragraphe du texte : « Par ailleurs, éternelle optimiste, je demeure convaincue que la majorité des musulmans, principales victimes de l’islam, choisira de demeurer dans une France qui saura enfin se faire respecter« . Informer les lecteurs de ce fait aurait mis en l’air toute la trame de la méchante islamophobe haineuse d’extrême droite, soutenue par Boulevard Voltaire… Il faut absolument salir et diffamé ceux qui osent résister à l’islamisation de leur pays, et les amalgamer aux « périodes les plus sombres de notre Histoire. Et c’est pour cela que le journaliste de l’AFP est payé.

Rappelons la charte du journalisme, adoptée en 2011 par le SNJ, principal syndicat de cette noble corporation :

http://www.snj.fr/spip.php?article1032

(…)

C’est dans ces conditions qu’un journaliste digne de ce nom :

• Respecte la dignité des personnes et la présomption d’innocence ;

• Tient l’esprit critique, la véracité, l’exactitude, l’intégrité, l’équité, l’impartialité, pour les piliers de l’action journalistique ; tient l’accusation sans preuve, l’intention de nuire, l’altération des documents, la déformation des faits, le détournement d’images, le mensonge, la manipulation, la censure et l’autocensure, la non vérification des faits, pour les plus graves dérives professionnelles ;

• Exerce la plus grande vigilance avant de diffuser des informations d’où qu’elles viennent ;

(…)

• Défend la liberté d’expression, d’opinion, de l’information, du commentaire et de la critique ;

(…)

• N’use pas de la liberté de la presse dans une intention intéressée ;

(…)

• Ne confond pas son rôle avec celui du policier ou du juge.

CONCLUSION : LES RESISTANTS, EN 1940, DISAIENT : RADIO PARIS MENT RADIO PARIS EST ALLEMAND.

EN 2014, ILS DISENT : RADIO PARIS MENT RADIO PARIS EST MUSULMAN.

Et qui informe Radio Paris en lui livrant ses dépêches d’agence ?

Paul Le Poulpe

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7 Commentaires

  1. Les associations « antiracistes » praticiennes expérimentées du transfert de haine ou transfert d’exécration

  2. Texte d’origine publié l’année dernière au moment des grandes « Manif pour Tous »

    (je vais faire une application adaptée aux « ligues antiracistes »)

    b) La Gauche praticienne expérimentée du transfert de haine ou transfert d’exécration

    Pour ce qui est des histoires de « groupes fascistes » et de « fanatiques » utilisés par Harlem Désir pour décrire les manifestants de la manif pour tous devant le Sénat, ou les derniers propos de Valls c’est du même tonneau que les termes  » nazi » « fasciste » « extrême-droite » et maintenant « islamophobe » « homophobe ».

    Ce sont des termes disqualifiants utilisés par la gauche au sens large pour disqualifier et diaboliser toute personne ou idée qui n’a pas l’heure de lui plaire.

    Le processus est d’une grande simplicité.

    On part d’une pétition de principe (un axiome logique), d’un postulat implicite :

    Le parti communiste (l’extrême-gauche) est la « gauche » réalisée (le camp du Bien).

    La distance au parti communiste et à l’extrême-gauche, et donc au Camp du Bien, suffit à mesurer au temps T le degré de « sinistrisme » d’une formation politique.

    Les communistes et l’extrême gauche constituent donc le nec plus ultra de la gauche. La « gauche » est déterminée à partir de là.

    On met a priori dans la « gauche » (le camp du Bien) ce qu’on va y chercher à posteriori.

    Celui qui est le plus loin de la « gauche réalisée » – l’extrême gauche se retrouve ….. à l’extrême-droite, donc dans le camp du MAL.

    Après le système fonctionne par contamination successive :

    – le centre -droit « dérive » vers la « droite » ,
    – la droite « se radicalise »,
    – puis elle s' »extrémise »
    et pour finir tout ce qui n’est pas « à gauche  » ou ne fait pas la révérence à ses « fondamentaux » se trouve pourvu d’une capote noire et d’une casquette à tête de mort qui rappellent « les heures les plus sombres de notre histoire »

    L’effet de ce tour de passe-passe et de cette nomination affective est de transférer par continuité successive la haine que le propagandiste (ici propagateur) conscient ou inconscient répand d’une personne à une autre personne, et de reporter en fin de course de transfert en transfert sur par exemple Sarkozy (ou la Manif pour Tous, le Printemps Français, le Front National, civitas etc) l’aversion initiale qu’un homme de « gauche » vouerait à Hitler, Mussolini, Franco ou Pinochet (liste non limitative).

    L’identité de nomination a pour fin d’étendre le même sentiment hostile à 2 personnes (ou 2 organisations ) artificiellement et abusivement liées.

    En ce sens la magie – car il s’agit d’une opération de type magique – a des effets réels.

    Car si ce « transfert de haine » réussit :

    – faire passer par exemple sur la dernière en date des « droites » , la Manif Pour Tous, les sentiments de haine déjà investis par exemple sur le régime nazi aujourd’hui disparu et historiquement daté, il a des effets réels, il motive des votes, des (contre-)manifestations, des postures, des actes éventuellement violents, des condamnations médiatiques ou …. judiciaires.)

  3. Un exemple de « manipulation lexicale »

    Pour ce qui est des « manipulations lexicales » tous les politiques, sans parler des journalistes, se livrent à des « manipulations lexicales  » de diverse nature.

    Prenons par exemple le mot « putsch » : Saviez-vous qu’il y avait eu un « putsch » à la mairie d’Angers moi pas.

    Ouest France reprend le terme. Or il s’agit d’un truc tout simple, et tout à fait normal.

    http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Angers.-La-polemique-enfle-autour-de-la-succession-du-maire-%5Bvideos%5D_39382-2036060_actu.Htm

    « Passation à la hussarde », « déni de démocratie », «putsch», du côté de la mairie d’Angers, la prise de pouvoir de Frédéric Béatse après la démission de Jean-Claude Antonini a été mouvementée. Retour sur une succession polémique.

    Vendredi, après une journée folle, un vote a eu lieu en soirée et le groupe majoritaire a désigné, par 28 voix sur 45, le socialiste Frédéric Béatse, jeune cadre du PS. Douche froide pour son rival, Jean-Luc Rotureau, 54 ans, ancien responsable de la CFDT, qui pensait avoir la légitimité de succéder au maire.

    Cela n’a rien d' »un putsch » ou d’un déni de démocratie » juste d’un changement de majorité et de direction au sein du PS local. Comme dans une banale réunion de copropriétaires.

    Naturellement personne n’a vu de chars ni de transports de troupes blindées dans les rue d’Angers.

    Personne n’a été arrêté. Ni la Mairie, ni la Préfecture n’ont été occupée. Aucun couvre-feu n’a été décrété. Aucun « opposant » n’a été arrêté.

    Mais « putsch » pour la minorité socialiste battue au sein d’une élection interne d’un conseil municipal socialiste c’est plus accrocheur et plus disqualifiant (pour les socialistes majoritaires) que « on a été mis en minorité lors d’un vote interne pour choisir le nouveau maire. ».

  4. lexicalement (dans le contexte) « retraitée de l’éducation nationale » cela donne une légère connotation « has been » bien que ce soit factuellement vrai.

    genre vieille fille en jupe grise (au dessous du genou) et grosses chaussettes blanches apeurée par tous ces « sentiments de changements » induits par la présence de nos « compatriotes musulmans » dont elle ne perçoit pas les bienfaits.

    la « retraitée de l’éducation nationale » ne sort exceptionnellement sa robe rouge que pour passer en jugement

  5. si Christine me l’autorise je reviendrais avec divers exemples sur 2 armes , 2 outils couramment employés par nos adversaires dans une confrontation (personne ne « débat » avec nous)

    – les manipulations lexicales

    le terme islamophobie relève le plus souvent des manipulations lexicales

    – le transfert d’exécration

    le terme « extrême-droite » relève du transfert d’exécration

    le premier étant d’ailleurs une condition nécessaire du second

    le point fondamental selon moi de la dépêche de l’AFP c’est que personne se référant à cette dépêche ne sait exactement et intégralement ce que Christine a dit.

    autrement dit l’AFP en OCCULTANT ce qu’a écrit Christine ne donne qu’une seule version celle des juges.

    L’AFP ne permet pas à chacun de se faire son opinion sur ce qu’a écrit Christine

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