Le post paru sur F de Souche, de prime abord, interpelle et fait hurler « qu’est-ce qu’ils fabriquent encore ? C’est de l’application pratique au gender ? Les garçons en jupe ? C’est fait pour faire hurler Belghoul ? «
Mais quand on regarde d’un peu plus près les documents disponibles sur le net, on se prend à hésiter. Et si l’initiative des lycéens à l’origine de cette journée était due à la prise de conscience de ce que vivent trop de filles à l’école, traitées de pute quand elles sont en jupe ? Et si cette initiative voulait dire « osez la jupe ! », ne permettez à personne de l’interdire comme cela a été le cas en 2006 à l’initiative de lycéennes ou encore en 2010 à l’initiative de NPNS ?
Examinons les documents dont nous disposons :
Voici d’abord la fiche de l’Académie de Nantes
http://eduscol.education.fr/experitheque/fiches/fiche9913.pdf ; dossier de presse ici
Ensuite voici un compte-rendu du livre (que je n’ai hélas pas lu, venant de découvrir son existence) de l’historienne Christiane Bard auquel les lycéens nantais rendent hommage en donnant le titre de son livre à la journée Ce que soulève la jupe.
Le compte-rendu n’est pas toujours clair, mais il y a des passages intéressants retraçant l’origine du livre et du l’action des lycéens dans un contexte particulier : « Le printemps de la jupe est une initiative en 2006 de l’association rennaise de prévention des conduites à risque qui anime un atelier sur la sexualité en classe de première STAE (sciences et technologie de l’agronomie et de l’environnement) du lycée agricole privé d’Étrelles, commune du canton de Vitré, située à quarante kilomètres de Rennes. Un animateur éducateur et un groupe d’une quinzaine d’élèves réfléchissent sur les relations garçons-filles, les représentations de la sexualité, la limite entre séduction et provocation et remarquent que les filles viennent toutes au lycée agricole en pantalon alors qu’à l’extérieur certaines aiment porter la jupe. Ils imaginent alors une journée dédiée à la jupe : pour promouvoir le respect, il faut « oser » la jupe ! Cette initiative originale est un succès du point de vue des initiateurs et des élèves, l’expérience est relayée, la presse nationale s’en fait l’écho et « Le printemps de la jupe et du respect » s’institutionnalise : il dispose désormais d’un site et mobilise davantage de jeunes dans davantage d’écoles. Un film est même réalisé par Brigitte Chevet et produit par France 3 Ouest. Les projections sont le plus souvent suivies de débats attestant du fait que les apparences vestimentaires constituent un point de départ efficace pour questionner les relations entre les sexes, sur le genre et la sexualité. Parallèlement et sans connaitre au départ l’initiative bretonne, le réalisateur Jean Paul Lilienfeld écrit le scénario de La journée de la jupe et c’est en vérifiant que le titre n’est pas déjà pris qu’il découvre le Printemps de la jupe. Isabelle Adjani campe une professeure de français attachée au port de la jupe, qui, dans un contexte de violences scolaires permanentes, prend en otage ses élèves pour leur faire cours. Par un curieux retournement et alors que les femmes se sont battues pour accéder au port du pantalon, la jupe devient un symbole de lutte pour une plus grande tolérance en milieu scolaire. C’est tout le mérite du travail de Christine Bard de souligner la complexité du port de la jupe au cours de l’histoire et l’ambivalence de sa réappropriation dans un contexte de débat sur la violence scolaire, le voile, la burqa, la sexualité, etc. «
Difficile de comprendre ce qui est reproché à Christiane Bard dans ce passage : « Mais c’est peut-être là aussi une de ses plus grandes faiblesses : faute d’accomplir une histoire sociale, Ce que soulève la jupe situe et documente avec grand succès mais laisse davantage perplexe lorsque que l’auteure analyse, à la lumière des significations de la jupe au cours de l’histoire, la question du voile et de la burqa ou celle de la sexualité. L’attention que l’auteure accorde à la signification sociale du vêtement minore la subjectivation qui s’opère à travers celui-ci, ou, à tout le moins semble n’y être vraiment attentive que lorsqu’elle concerne le vêtement masculin ou masculinisant.Ce travers est patent pour la question du voile et de la burqa. Le parallélisme des formes jupe voile et, désormais, jupe burqa n’est en effet qu’un leurre. Bien sûr, le débat public associe-t-il ces deux questions. Mais les régimes de contraintes qui s’appliquent à la jupe, au voile ou à la burqa ne sont assurément pas les mêmes. Il importe précisément d’expliquer pourquoi et comment cette combinaison forcenée concourt à la production d’une identité française exclusive et, partant, résister à toutes formes d’assignation, à la jupe, au voile ou à la burqa. Bien que Christine Bard mentionne à plusieurs reprises l’instrumentalisation de ces débats par Nicolas Sarkozy (en rappelant la médiatisation des tournantes en 2001-2002 et en historicisant, avec Laurent Muchielli, la pratique très ancienne du viol en réunion2), elle continue à considérer que « les problèmes soulevés sont certainement universels » (92). Il n’est donc pas surprenant qu’elle critique vivement les analyses de l’historienne Joan W. Scott, qui, à ses yeux, défend un point de vue « multiculturaliste américain » empreint de toute la « culpabilité collective » que génère le conflit irakien chez « les intellectuels de gauche » (84-85). Là où Joan Scott parvient, dans une veine foucaldienne, à ne jamais dissocier pratique et discours, Christine Bard craint avant tout que cette perspective n’amoindrisse la critique de domination masculine. Or, Joan Scott ne soutient évidemment pas, au nom d’une critique postcoloniale du républicanisme universaliste, que porter ou ne pas porter de voile sont des pratiques équivalentes. Elle se montre simplement attentive aux stratégies concrètes de résistance des filles voilées, tout en offrant une phénoménologie de la domination, à travers le regard, la croyance et l’arraisonnement économique et social des femmes (Scott, 2007) ».
Difficile, donc, sans avoir lu le livre, de savoir exactement de quoi il retourne mais les autres articles sur le site qui publie l’article permettent de comprendre que, vraisemblablement Christiane Bard, n’est pas dans le politiquement correct si on regarde par exemple cet autre articlehttp://gss.revues.org/2380 avec ce passage révélateur : « Quand arrive l’Enveff, j’ai enfin un outil auquel me référer pour déconstruire les choses, mettre au jour que le viol collectif est un phénomène minoritaire dans le phénomène du viol dans son ensemble, que les viols sont d’abord commis par des adultes, que le viol le plus massif, c’est le viol conjugal, suivi par les viols intra-familiaux de nature incestueuse, et que donc les viols commis par des « jeunes de banlieue », qui sont d’abord et avant tout des jeunes, c’est quelque chose de complètement minoritaire, qui masque la forêt du viol tout court, dont on ne parle pas, notamment du viol intrafamilial, qui concerne bien les familles blanches, de tous les milieux sociaux » Je suis intriguée. Je lis Portrait du colonisateur, portrait du colonisé (1957), ainsi que Franz Fanon, L’An V de la Révolution algérienne (1959). Ces textes sont extraordinaires et me servent à comprendre que le racisme d’aujourd’hui est post-colonial : par certains de ses mécanismes, ce racisme contemporain reconduit le racisme colonial. Ces textes parlent de la situation coloniale mais je perçois les résonnances avec la France d’aujourd’hui, comme le dévoilement des femmes ou la représentation de l’Arabe comme violeur » ;
Je réalise que ces garçons et ces filles vivent une chose que je ne vis pas : le racisme. Dans le même temps, je découvre que je suis blanche – je ne le savais pas avant… Jamais je n’ai eu envie de me blanchir la peau à l’eau de javel à l’âge de huit ans, comme me le raconte une étudiante. Quand je me regarde dans la glace, je vois Christelle Hamel. Ce que me raconte un étudiant, c’est que le matin, dans sa glace, il voit « une gueule d’Arabe », autrement dit un stigmate, et non pas une personne. C’est cette humiliation-là que fabrique le racisme : la honte et la détestation de soi« .. .
Bref, une initiative qui peut tout cacher, qui peut être une initiative intéressante comme le produit d’une manipulation exercée par des adultes.
Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il aurait fallu aux jeunes lycéens à l’initiative de cette journée « Ce que soulève la jupe » être loin du politiquement correct et, si telle étaitleur intention, annoncer clairement la couleur : lutter contre les insultes et agressions subies par les filles portant des jupes de la part de certaines parties de la population.
Je crains fort qu’en l’absence (voulue, forcément, « par qui ? » est la bonne question) de cette explication, chacun de récupère à sa façon l’initiative vécue au mieux comme une nouvelle journée de carnaval et au pire comme un encouragement envoyé aux jeunes garçons à ne plus savoir de quel sexe ils sont et à ne plus l’assumer.
Dommage… Cela s’appelle une journée perdue.
Christine Tasin
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Bonjour,
Le point de départ de cette « journée de la jupe » est le film, du même nom, qui dénonce, courageusement, l’islamisation des moeurs dans nos banlieues. .
Donc au départ :
Journée de la jupe = refus des mœurs islamiques.
Puis viennent nos manipulateurs du PS, dont Nantes est un des fiefs , et ils imposent, par une très habile MANIPULATION , l’équation :
Journée de la jupe = lutte contre le sexisme.
Sexisme dont on ne sait plus d’ailleurs d’où il vient !
Voir par exemple Domenach soutenant à Zemmour, qui ciblait justement les banlieues islamisées, que les filles qui portaient des jupes étaient PARTOUT traitées de « sa**pes » (sic)
Ah, oui, Domenach, des femmes se faisant traiter de « sa**pes » parce qu’elles portent une jupe, c’est un cas plus que fréquent dans le XVI ème ou à Neuilly !
Étape supplémentaire pour le PS, il impose finalement l’équation :
Journée de la jupe = exercice pratique de théorie du genre.
Ainsi le PS fait coup double par un double glissement :
A)Il a liquidé le caractère islamophobe de la journée de la jupe
B)Il a fait avancer d’un pas sa triste lubie actuelle : la théorie du genre.
Vous savez, cette théorie qui n’existe pas …
Je pense qu’il faut se mettre à la place des étudiants, toutes vos remarques sont fort juste pour des hommes allant à l’usine ou au travail, mais là on parle de lycéen qui on trouvé un moyen original pour faire parler du harcèlement et du délit de « sale jupe trop courte ». Je ne crois pas qu’il faut aller chercher plus loin qu’une simple journée de soutien à la liberté de la femme et à son respect, et il ne faut surtout pas tomber dans le piège des politiques et des pseudo-penseurs qui ne veulent pas parler des vrais sujets, sujets dont vous parlez si bien sur résistance républicaine.
Moi j’estime que l’on a pas besoin de cette journée en jupe pour que la tolérance soit plus répandu mais c’est peut être bien pour comprendre ce que vivent les filles au quotidien, et ça c’est pas mal pour les garçons surtout, car les filles elles, elles savent ce que c’est.
J’ignore pourquoi, mais avec mon côté homme de cro-magnon, je me vois très mal en jupe ! ! !
Le galbe de mes jambes, quoique les muscles y soient bien trop développés, ça irait encore… MAIS, je suis tellement poilu que je peux me promener en short en hiver (et j’ai intérêt à faire gaffe aux chasseurs)
Donc, je trouve ça ridicule.
Oui, je serai très heureux d’être (beaucoup) moins amoché que je ne le suis physiquement (je l’avoue) mais pas au point de devenir métro-sexuel et de m’epiler le torse, les bras, le dos (voir d’autres endroits que ma Maman m’a interdit de nommer ici comme dirait le grand Georges Brassens)
Ok, certains écossais portent des kilt !
Oui, ça ce fait dans certaines tribus Africaines.
Du côté de Bhelem (Amazonie) c’est carrément la nudité qui est la norme.
Mais tout ça, ce sont LEURS COUTUMES !
Pourquoi vouloir faire porter des vêtements qui vont tellement bien aux femmes, à des hommes ?
Poussons le raisonnement encore plus loin.
Dans un magasin de fringues…
…les jean’s femme ne sont pas taillés comme les jeans homme, logique, il y a tout de même quelques différences morphologiques.
Bref, suis très content que les femmes puissent porter des pantalons… (surtout que Graziel en jean’s moulant c’est « juste » à hurler comme le loup de Tex Averry !)
Mais un mec en jupe ou en robe…
Ch’sais pas !
Qu’en pensez vous mesdames ?
Avis d’une dame : je ne suis pas attirée par les hommes en jupe, on a beau m’expliquer à coups de gender que ce n’est pas moi qui choisis et qui réagis mais que j’ai été formatée ainsi je n’en ai rien à secouer parce que non seulement ça ne fait de mal à personne et surtout pas à moi (à la différence des préjugés et autres névroses transmises parfois par l’éducation ) mais en plus être dans les bras de l’homme qu’on aime et dégrafer son pantalon…. le pied ! bon j’arrête là, censure…
Ben dis donc Christine, c’est les pauvres Écossais qui vont l’avoir de brisé le cœur que t’aimes pas les zommes en jupes. Surtout qu’en plus, il parait que, selon la légende, zon’t pas intérêt à ce que le capot se prenne un coup de vent, sinon, c’est carrément le moteur exposé et donc possibilité d’œiller la marchandise… Mais ça, compte pas sur moi pour aller vérifier si c’est vrai… 😉
😉
Heu….. à la rigueur revêtir robe de chambre de ma mère en cas d’urgence, d’extrêmement extrême urgence si vraiment rien d’autre sous la main… Mais qui que ce soit voulant me faire porter jupe ou robe…. ? Disons que ça aurait intérêt à vite courir et grimper aux arbres. Et faudrait pas que ça s’y croie à l’abri, car un certain grizzly bien poilu aux arrières pattes bien galbées serait prié d’aller s’occuper de leurs cas.
bonjour, apres la jupette c est la jupe . a quand le string?? mais nous y arrivons.normal puisque notre cher francois n a rien dans son pantalon il ne risque pas de perdre quoi que ce soit….