A Maaloula, les « amis » musulmans des chrétiens sont sortis acclamer Daesch qui les égorgeait

Illustration : Maaloula

Nous avions publié en 2013 un article sur la destruction de ce centre chrétien de Syrie et sur le sort de sa population, essentiellement chrétienne.

http://resistancerepublicaine.com/2013/11/12/ce-quils-ont-fait-de-maaloula-village-chretien-en-syrie/

En complément, pour ceux qui croiraient encore au père Noël, ce récit de voyage du Docteur Willem. Qui n’étonnera ni les Pieds-Noirs ni les Libanais qui ont connu exactement ce genre de situation, trahis, voire même égorgés par leurs voisins avec qui ils partageaient régulièrement des repas…

 

Autrefois, ce village comptait 3 000 âmes (jusqu’à 5 000 durant la saison estivale) ; aujourd’hui il ne compte plus qu’un millier de Maaloulites. Il était il n’y a pas si longtemps un lieu de villégiature, de pèlerinage et de rencontre très prisé et fait partie des 20 sites syriens classés au patrimoine mondial de l’Unesco.

Maaloula est aussi l’un des quatre derniers sites au monde où l’on parle l’araméen (le syriaque) qui est la langue du Christ. Le site fut peuplé dès la préhistoire, et on y trouve encore sur les hauteurs un nombre important de grottes et d’abris creusés dans la roche, refuges troglodytes habités durant les premiers siècles du christianisme.

Autre richesse de la ville, l’église conventuelle du couvent Saint Serge de Maaloula, la plus ancienne église du monde, dit-on. Les archéologues estiment qu’elle a été construite avant le concile de Nicée qui s’est tenu en 325. Le couvent abritait des icônes arabes inestimables du XVIIe siècle, qui avaient été exposées à Paris en 2003. Elles ont été volées lors de l’occupation de la ville par les terroristes d’al Nosra.

Car Maaloula doit surtout sa triste célébrité parce que près d’une centaine de djihadistes y sont venus le mercredi 4 septembre 2013 à 6 heures du matin, venant du Liban tout proche, pour détruire l’histoire et violer la foi des villageois (chrétiens à 65% et musulmans à 35%) vivant jusque-là en parfaite harmonie.

Aux cris de « Allah ou Akbar », un kamikaze jordanien s’est d’abord fait exploser avec sa voiture bourrée d’explosifs sous l’arche d’entrée de l’agglomération, tuant plusieurs soldats de l’Armée syrienne régulière en poste sur ce check-point

 Après quelques heures de combats et l’abandon du bas de la ville, les éléments présents de l’armée régulière se sont regroupés dans le centre et les maisons nichées à mi pente. Les rebelles ont alors utilisé une technique un peu inhabituelle en basculant, depuis les montagnes, en direction du village situé en contre-bas, des pneus bourrés d’explosifs. Ce fut alors la capitulation et la parade des terroristes de Daesh, al-Nosra et Geych el Islam aux cris de « Nous voulons égorger les chrétiens, les adorateurs de la croix ».

Le choc ! Là où les chrétiens avaient la sensation d’appartenir encore à la société de leurs voisins, des gens avec qui ils avaient fait leurs études, les habitants du quartier qu’ils connaissaient, ces gens qui partageaient jusqu’aux fêtes du village, ont tendu ce jour la main à Daesh. « Des femmes sont sorties sur leurs balcons pour lancer des cris de joie et des enfants ont fait de même. J’ai découvert que notre amitié n’était que superficielle », raconte Adnane Nasrallah, un chrétien.

Menacés, ces musulmans avaient-ils une autre solution ? penseront certains…

C’est sans doute ce qui fut le plus terrible dans la prise de Maaloula pour ces chrétiens : ils ont non seulement été chassés en quelques heures de chez eux, et réfugiés dans le village voisin à majorité musulmane avant de fuir à Damas ou Beyrouth, mais encore les gens dont ils se sentaient proches les ont trahis et ont contribué à piller et détruire leur maison.

Le père Toufik, francophone, curé de cette paroisse grecque catholique melkite à Maaloula, prieur du monastère Saint Serge et Bacchus dominant la ville, se rappelle d’un temps où « 206 000 visiteurs dont 34 000 Français se pressaient ici. On y vivait ensemble, en paix, avec les musulmans, Daesch chasse les chrétiens mais persécute et exécute les musulmans et les yézidis qui ne se soumettent pas », rappelle-t-il.

Destructions, otages et martyrs. Conséquence de cette occupation : les églises de Maaloula sont détruites et ravagées. Le couvent de Sainte Thècle de rite grec orthodoxe, tenu par des religieuses, a été vandalisé jusqu’à la profanation de la tombe de la Sainte, les pilleurs espérant y trouver des bijoux, l’église Saint Georges défigurée (mais aujourd’hui « restaurée » par l’association SOS Chrétiens d’Orient). Les statues décapitées, les icônes défigurées, les évangiles brûlées ne se comptent plus ; de même la croix et la coupole du monastère de Saint Serge et Saint Bacchus ont été vandalisées.

Et comme si tout cela n’était pas déjà suffisamment tragique, les Sœurs du couvent de Saint Thècle seront enlevées… avant d’être libérées contre une rançon le 14 avril 2014.

Mais surtout, à retenir pour la mémoire et pour l’histoire, la mort de 3 chrétiens devenus les martyrs de Maaloula.

Le Père Toufik relate ainsi le drame : « Leur maison a été la première à tomber entre les mains des djihadistes quand ils sont rentrés en ville. Leurs habitants étaient trois à se cacher à l’intérieur : Sarkis, qui était en deuxième année d’université, Antoine, qui était le facteur de Maaloula et Michail, père de trois fils. Les trois hommes avaient le choix entre la conversion à l’islam ou la mort. N’hésitant pas sur leur choix, ils ont été abattus de sang-froid… »

Pendant 8 mois, Maaloula entre en hibernation et se meurt. Jusqu’au 14 avril 2014, où le soleil reparaît derrière les nuages gris assombrissant cette portion de terre chrétienne : le village est libéré par les forces de Damas aidées par le Hezbollah libanais.

Peu à peu, les Maaloulites reviennent, reconstruisent, avancent malgré la tristesse et souvent le désespoir lorsqu’ils retrouvent leurs habitations pil­lées, brûlées et détruites.

Aujourd’hui, seules quatre familles de musulmans résident à Maaloula et l’appel à la prière du muezzin n’a pas résonné au lever du jour…

Tout est ruine. Ce qu’il reste aujourd’hui des exactions des terroristes, c’est l’arc (l’arche) défiguré marquant l’entrée de Maaloula. Il sert toujours de point de contrôle des militaires à l’entrée de la ville. En allant vers le centre de la ville martyre, adossées sur le flanc de la montagne, on découvre des maisons balafrées, saccagées ou détruites. Cette partie du village autrefois habitée, poussée anarchiquement et nichée contre la montagne, ne ressemble plus à rien, sinon à des ruines…

Cet enchevêtrement de débris, avec parfois les restes d’une machine à laver en équilibre, fait penser à un tableau surréaliste sorti dont on ne sait de quel enfer. L’enfer de Daesch ! Les gravats de toutes espèces donnent un air particulièrement lugubre et chaotique à ce décor d’apocalypse qui sert aujourd’hui de témoin à la folie des terroristes.

Mais la vie reprend. Bientôt les habitants disposeront d’un dispensaire et d’une antenne chirurgicale. Des médecins de Damas viendront régulièrement assurer des consultations.

Les habitants attendent des milliers de pèlerins, dès que la paix sera revenue.

Notre périple se prolonge vers le nord. Une autoroute relie Homs à Alep. Malheureusement elle est aux mains des rebelles. Nous ferons 100 km supplémentaires sur des routes défoncées pour éviter d’être égorgés.

De retour à Damas, grosse émotion ! Une roquette (remplie de clous) partie de la ville de Gouta dans la banlieue est tombé à 100 mètres de notre hôtel. Deux enfants qui jouaient sur la petite place ont été disloqués.

Toutefois les rues de la ville et les souks grouillent de monde, comme un défi à la sauvagerie de Daesh. Il reste à sécuriser l’autoroute, reprendre l’aéroport militaire d’Idleb près d’Alep et neutraliser la banlieue Est.

Peut-être encore quelques mois avant le retour à la paix à laquelle aspire la Syrie depuis 6 ans ?

J’espère que ces quelques lignes vous aideront à mieux comprendre ce qui se passe, car comme pour les questions de santé, nous sommes souvent très mal informés.

Je vous souhaite une belle semaine.

Dr Jean-Pierre Willem 

Source : la lettre du Docteur Willem

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19 Commentaires

  1. « Al Nosra fait du bon boulot » comme disait l’autre( Fabius).
    On ne veut toujours pas comprendre ce que peut représenter « l’amitié » de leurs voisins musulmans, sunnites comme chiites pour les chrétiens d’Orient comme pour ceux des Balkans.
    J’ai visité maintes fois Maaloula et aussi Saydnaya lors de mes voyages en Syrie , et aussi la montagne des alaouites, cette secte chiite dont le sort est lié souvent à celui de la minorité chrétienne(et pour cause puisque les Assad sont des alaouites).
    La taqiya est toujours là, les minorités sont toujours sur le qui-vive et des sourires de pacotille n’y changeront jamais rien, on oublie un temps( parce qu’un régime fort fait respecter une sorte de statu quo) et puis ça recommence!

  2. « Le couvent abritait des icônes arabes inestimables du XVIIe siècle, qui avaient été exposées à Paris en 2003. Elles ont été volées lors de l’occupation de la ville par les terroristes d’al Nosra. »
    On comprend mieux pourquoi ce grand amateur d’art qu’est fabius, disait qu’ils faisaient du bon boulot.

  3. Rappel , si je me souviens bien au début des invasions de terroristes muzz en Syrie & Irak l ‘on refusait d ‘accueillir les chrétiens de ces pays
    maintenant on reçoit porte grande ouverte tous les muzz de partout

    • En effet, les chrétiens syriens étaient refusés par la France, non, plutôt par ce gouvernement de merde du toumou, le vendu à l’islam,

      mais pour les muzz, aucun refus
      le gouvernement attendait ou aspirait à la mort de ces derniers chrétiens d’Orient, IGNOMINIE de la gauche caviar islamo-collabo,

      Surement des accords secrets avec les pays arabes qui veulent faire place nette, je vous dis : une IGNOMINIE du lécheur du cul de théo

  4. ouais ! une bombinette sur la tronche d’erdogan ….
    mais , il parait qu’ils se recentrent autour de l’oléoduc à l’est, les russes et les américains risquent de se taper sur la gueule pour la possession de cette précieuse canalisation de pétrole

  5. Je ne sais pas de quand date cette lettre, mais la paix n’est pas près de revenir en Syrie,

    Le grand fou erdogan, a lancé son offensive sur Afrine, afin d’éliminer le plus de kurdes possibles, les russes et les américains s’agitent à l’est, et Bachar tente de récupérer des morceaux de Syrie en rébellion,

    Un si beau pays ! une ancienne civilisation, une vie autrefois agréable,
    Si cela pouvait de servir de leçon aux connards d’immigrationnistes !

    • Bonjour,

      On se demande quand les Américains vont commencer, enfin, à taper sur la tronche d’Erdogan, à Afrine.

      Il les insulte et ils ne font rien : que Trump s’excite un peu !!

      • Tout seul il ne peut rien faire, la Turquie étant membre de l’OTAN, il fui faudrait l’approbation de tous les autres membres. Vous avez là une excellente vision de ce qui se passerait si la Turquie entrait dans l’UE.

  6. barbarie musulmane envers leur propre peuple arabe comme eux mais d une religion plus tolérante que la leur …

  7. Bonjour,

    Non, c’était un crime « isolé », pendant la guerre.

    Il faudrait que je demande à mon frère, mais je crois que c’est à Saïda, ville totalement « chiitisée » désormais …

    Ma belle soeur enrage, d’autre part, que l’on nous serine Sabra et Chatila, mais que les médias français ne parlent JAMAIS du massacre contre les chrétiens, commis par les musulmans palestiniens à Damour qui l’a précédé chronologiquement.

    • franchement? t’ as déjà vu reprocher quoi que ce soit aux pôvres « palestiniens » ??
      eux, alors potes avec les Syriens ??

      faudrait demander au Père Labaky, 40 ans plus tard ,s’ il est toujours vivant le Mansour, comment les palossards ont décapité les chrétiens et mélangé les têtes

      et on demande a Israel de faire les mamours avec les palestiniens et se faire des bizous sur la bouche…
      je serais a leur place, je crois bien que je me situerais a l’ ultra droite de Naphtali Bennet

    • En effet, que n’a-t-on pas entendu pour Sabra et Chatila.Certes, nul ne se réjouit de ces massacres ! Mais combien de chrétiens égorgés auparavant, combien de filles chrétienne violées. Ils enfonçaient des croix dans leur gosier pour nous faire passer des messages. Mais où sont les gauchos qui se sont rebellés contre ces exactions ? On s’est battu comme des lions, lâchés par la communauté internationale… J’aime à souligner que les chrétiens ont reçu généreusement les palestiniens en 48 et 70. Bizarre, les palestiniens chrétiens se sont intégré en totalité mais le reste nous a planté le couteau dans le dos.
      Après, il est très aisé de juger assis dans son fauteuil.

  8. Bonjour,

    Je cite l’article :

    « Qui n’étonnera ni les Pieds-Noirs ni les Libanais qui ont connu exactement ce genre de situation, trahis, voire même égorgés par leurs voisins avec qui ils partageaient régulièrement des repas… »

    C’est exactement le sort des parents de ma belle-soeur, libanais chrétiens (maronites) : égorgés, tous les deux, par des voisins musulmans qu’ils avaient invité à goûter ….

  9. l’ ironie veut que « Maâloula » en Arabe, se dit « Mahala » en Araméen (langue du Christ et tous les Juifs de son temps)
    et ce terme, vient du verbe araméen « Hal » signifiant , entrée, ouverture..

    entrée de quoi, franchement je n’ en sais rien, peut etre d’ une route ou d’ un acçès vers un lieu quelconque

    en tous cas, les Musulmans du coin ont bien fêté ‘l’entrée » de leurs coreligionnaires

    pauvres Chrétiens, qui ont oublié le vieiladage musulman qui avertit que « …aprés le Samedi, vient le tour du Dimanche »…

    je connais des Syriens chrétiens qui ont pris les devants il y a déjà 25 ans en venant s’ installer en France….et, incompréhensible, toujours trés animés de Syrianophilie …. incorrigibles et indécrottables

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