Les tourments des Allemands : comment aider les réfugiés sans perdre leur patrie ?

Avant la véritable mise à l’épreuve

Crise des réfugiés : l’Allemagne bascule
Par Tomas Spahn

Samedi, 7 novembre 2015

La République fédérale d’Allemagne est en train de perdre son centre. Beaucoup veulent venir en aide aux réfugiés – mais ils ne veulent pas perdre pour autant leur patrie. Et c’est justement cette peur qui tourmente aussi bien les Allemands de souche que les nouveaux Allemands.

Notre gouvernement fédéral s’est donné énormément de mal, en familière communauté avec nos médias, pour enjoliver l’actuelle migration des peuples submergeant notamment l’Allemagne. Au début, cela semblait d’ailleurs très bien fonctionner. Les rares personnes qui se refusaient à la pensée dominante et exprimaient ce refus lors de manifestations de Pegida et autres, on pouvait rapidement les traiter d’extrémistes de droite et les diffamer comme vulgaire « racaille ». Pensait-on.

Mais le flux migratoire refusait absolument de se tarir – à un moment donné, le chiffre de 800 000 a filtré. Le ministre fédéral de l’Intérieur, qui était justement en train de s’évertuer à amener au niveau zéro le droit à l’éducation déjà proche de la médiocrité, a cité quelque chose comme un million d’immigrants auxquels il fallait s’attendre cette année. Un coup d’œil sur le pas de la porte, que ce soit vers la Slovénie et la Croatie, ou vers la mer Égée ou l’endroit où les Syriens fuyant devant les attaques d’Assad ou de Poutine prennent actuellement leur mal en patience, a obligé ceux qui continuaient à croire en un état d’urgence à durée limité a se rendre à l’évidence.

En chute libre dans les sondages d’opinion

L’approbation du flux de migrants chuta de 61 pour cent en septembre à 47 pour cent en octobre dans un sondage Infratest Dimap, pour se stabiliser à 48 pour cent au mois de novembre. Et pourtant, la question posée était dépourvue de tout potentiel manipulatoire : « Le grand nombre de réfugiés arrivant chez nous me fait peur. » – Non, chers sondeurs d’Infratest, cela ne me fait pas peur par exemple, mais je suis sidéré par la façon dont la politique et les médias réagissent et traitent ce problème. Mais cette question, vous avez préféré éviter de la poser.

Angela Merkel, encore récemment traitée affectueusement de « maman de la Nation » par beaucoup de gens, a accumulé les gaffes de façon inhabituelle. Que ce soit le constat qu’un pays dans lequel les réfugiés ne seraient pas les bienvenus ne serait pas son pays, ou bien le fatalisme émanant de sa déclaration que de toute manière, on ne pouvait rien faire contre les réfugiés – le degré de popularité de la Chancelière chuta en flèche. Seuls 49 pour cent étaient encore satisfaits de son travail début novembre – après un raz-de-marée négatif de cinq points en octobre et même de neuf points en septembre.

En même temps que Merkel, l’Union tombe elle aussi à genoux. Alors que l’Union semblait pendant longtemps bien ancrée au sol d’une majorité absolue en cas de nouvelles élections, l’approbation s’écroula à 37% jusqu’en novembre, alors que l’avance sur un SPD englué à 24% tombait à 13 points. Un air de crépuscule de la déesse chancelière – mais en fait, cela ne joue plus aucun rôle. Car dans l’état actuel des choses en cas d’élections anticipées, soit une Grande Coalition rétrécie comme une peau de chagrin devrait continuer à se débrouiller tant bien que mal – soit une alliance chaotique rouge-rouge-verte de gens de bien et de détracteurs de l’Allemagne s’emparerait du gouvernail. Ni un retour au droit Européen, ni à la réflexion qu’un gouvernement allemand devrait se soucier du bien des Allemands et non de celui de la population mondiale n’est à attendre d’aucune de ces deux alternatives.

Profonde frustration dans le peuple allemand

Mais en fait, c’est une chose qui m’inquiète moins que ce que je suis obligé de constater dans la vie quotidienne. Ce sont de nombreux petits signes, peut-être sans importance, pris isolément, que je perçois.

Ce sont par exemple mes voisins d’un certain âge. Dans le passé, ils ont voté CDU à un certains moments. Mais cela fait déjà un bout de temps. Car, à un moment donné, ils se sont sentis ignorés de la politique et ont refusé d’aller voter. Aujourd’hui, ils regardent la télévision, puis leurs petits-enfants. Et alors, les peurs se font sentir et s’expriment : « Je ne sais pas où cela va encore mener. L’Allemagne n’y arrivera pas. » Ils ne sont pas les seuls à faire la sourde oreille au mantra de Merkel.

C’est par exemple un important responsable politique social-démocrate local qui me révèle qu’il considère la politique actuelle comme catastrophique. Aucun pays ne serait en mesure de le maîtriser et d’y résister – et la grand partie des immigrants atterriraient sans aucune perspective dans un quelconque nouveau ghetto. Voyez Paris. Il sait de quoi il parle, car son SPD régional implanté de longue date est en train d’être repris par des Allemands d’origine turque parfaitement intégrés à présent.

Et puis cet agent administratif auquel j’ai parlé il y a peu. En tant que jeune père de famille, il représente ce qu’on entend communément par milieu du peuple. Lui-même se considère de moins en moins comme tel, se voit relégué dans l’extrême droite face à la campagne contre les « auteurs de critiques anti-réfugiés ». Et ce, bien qu’il ne ferait jamais ne fût-ce que les yeux doux à Pegida et consorts – mais sa crainte que sous peu, cette Allemagne ne sera plus la sienne, où il aimerait voir grandir ses enfants, la politique devrait la prendre au sérieux.

Ou bien cette personne de ma connaissance, qui se plaint qu’hier justement, chez un discounter allemand, un « homme jeune à l’allure méridionale » s’est faufilé devant les dames attendant à la caisse, s’est dressé face à la caissière après qu’on lui eût montré la fin de la file d’attente d’un geste correspondant, et a réussi à pouvoir payer immédiatement avec ces mots « Moi homme – femme – pas rester derrière » accompagné d’un regard méprisant manifeste sur les dames.

Peut-être devrais-je encore évoquer dans cette liste allemande un ancien député au parlement régional, qui est devenu à ce point sans parti entre-temps qu’il ne réfléchit plus qu’à une chose : sera-ce le Canada ou l’Australie, la future patrie de mes enfants ?

… et chez des Allemands d’origine étrangère

Mais ce ne sont pas uniquement les Allemands qui sont mécontents. Récemment à Berlin, le chauffeur de taxi syrien arrivé en Allemagne depuis un certain temps déplorait que le gouvernement fédéral ne sache plus ce qu’il faisait. Comme nouvel Allemand, il tomberait lui aussi dans le bourbier que créerait cet afflux de réfugiés.

Ou bien mon ami iranien, qui a fui il y a longtemps devant le service militaire du régime des Mollahs au prix de nombreux dangers. « Vous les Allemands, vous êtes devenus fous. Et vous êtes beaucoup trop bons. » Il secoue la tête, ne trouve pas d’autres mots.

La critique d’un ami arménien de longue date, qui vit en Allemagne depuis son service militaire dans l’Armée Rouge, va encore plus loin. Pour lui, il est clair : « Merkel est un agent soviétique ! Elle doit détruire l’Allemagne ! » Ma remarque que je trouvais cela très exagéré fut balayée rapidement par sa déclaration qu’il connaissait ce genre de femmes depuis le temps de l’Union soviétique : « Elles font semblant d’être aimables, mais en réalité elles sont froides et calculatrices. » Laissons-lui cette opinion. Et je renonce aussi à approfondir cette remarque d’un ami juif qui pense ne pouvoir continuer à vivre dans une Allemagne bientôt antisémite à cause de l’invasion de musulmans.

Pas des radicaux de droite – mais ils aiment l’Allemagne

Aucun de ceux-là, qu’il soit d’origine allemande ou non, n’est un radical de droite. Aucun d’entre eux n’est xénophobe. Et ils ne sont absolument pas violents.

Mais ce qui les réunit, c’est qu’ils aiment cette Allemagne libre et libérale, qui a pu se développer après 1945. C’est leur Patrie. LEUR patrie. Tous sont prêts à venir en aide aux personnes dans le besoin. Mais ils ne sont pas prêts à perdre pour autant leur patrie. Et c’est justement cette crainte qui les tourmente. Eux tous – les Allemands de souche comme les nouveaux Allemands.

Il est possible que cette crainte ne soit pas justifiée. Mais ce « Refugees welcome », air d’opéra répété comme un moulin à prières par la politique et les médias, les a effrayés. Ils ne sont pas naïfs au point de croire à une intégration pour ainsi dire organique de cette multitude de gens. Leur propre expérience que chacun a pu faire avec des immigrants qui s’organisent en sociétés parallèles parce que trop nombreux et entreprennent de faire de leur quartier en Allemagne quelque chose qui n’est pas l’Allemagne aux yeux des Allemands, cette expérience à elle seule leur prouve déjà le contraire. Mais surtout, ils ne voient pas la fin de cette migration de peuples. Au lieu de cela, ils assistent à cette stupide mise en carène réciproque entre les protagonistes de la coalition.

Au vu de la paralysie de la politique fédérale, Horst Seehofer, qu’ils avaient considéré jusque-là comme un roi fantoche bavarois, se transforma en un éclair en dernier homme politique auquel ils auraient encore confié leur Allemagne. Mais – cette bulle a éclaté le 5 novembre et le nommé Seehofer Horst est redevenu roi fantoche de Bavière.

Mais le vrai problème n’est pas résolu pour autant. La République fédérale d’Allemagne est en train de perdre son centre. Elle le perd parce qu’une minorité de gauche, mais bruyante, pousse de manière ciblée ce centre vers la droite. Et parce qu’il n’y a plus personne au centre dans la politique, qui se lève et crie : « Stop ! » Mais si le centre classique du peuple vire à droite et s’estime marginalisé et diffamé – que se passera-t-il alors ? Alors, nous aurons bientôt soit une dictature de gauche, ressentie par beaucoup comme régnant dès aujourd’hui en tant qu’opinion imposée. Soit on assistera subitement à un retour brutal du balancier après un demi-siècle de domination de la gauche. Je n’ai besoin ni de l’un, ni de l’autre.

La véritable mise à l’épreuve se prépare seulement

C’est pourquoi de nombreux signes indiquent que la véritable mise à l’épreuve s’annonce seulement. L’incapacité de nos responsables politiques à faire face sérieusement, et sans les disqualifier, aux inquiétudes de notre population fait que de plus en plus de citoyens sont désorientés. Mais les gens désorientés cherchent à se raccrocher à quelque chose. Si notre politique ne se remet pas enfin à nouveau à l’écoute du centre de notre société, cette recherche fera exploser notre démocratie. Cela couve déjà sous la braise. Il est temps que les responsables arrivent avec le fourgon d’incendie – et ne jettent pas d’huile supplémentaire sur le feu au moyen de la diabolisation et la marginalisation.

La révolution, je l’ai toujours entendu dire, n’est pas du goût des Allemands. Historiquement, ce n’est certes pas tout à fait exact – mais dans le fond, ce n’est pas faux. Une large majorité des Allemands souhaitent simplement vivre en paix et jouir de leur petit bien-être qui leur suffit. Parfois, c’est malgré tout un simple goutte qui peut faire déborder un tonneau qui se remplit avec persistance. Espérons que notre politique comprenne enfin qu’elle doit arrêter efficacement le flux qui coule dans ce tonneau.

http://www.rolandtichy.de/gastbeitrag/fluechtlingskrise-deutschland-kippt/

Traduction Jean Schoving 

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8 Commentaires

  1. hi

    NOUS SOMMES EN GUERRE

    NOU SOMMES DANS UNE 3E GUERRE MONDIALE
    ISLAMOFASCHISTE

    et l islamofaschime veut l aneantissment de nos pays , civlisation et peuple de souche

    l islame veut faire en eurabia ce qu il on faite au moyen orient
    anciennement judeo-chretien devenu muzz par la force du sabre

    NOUS SOMMES EN GUERRE ET EN GUERRE IL Y A CEUX qUI COMBATENT ET SURVIVENT

    ET CEUX S APPLATISSENT ET MEURT

    C EST EUX OU NOUS

    C EST LEUR VICTOIRE ET NOTRTE DEFAITE ET ANEANTISSMENT
    OU LA LEUR

    ON NOUS A DECLARER LA GUERRE

    NOUS N AVONS PAS D AUTRE CHOIX QUE DE RELEVER LE GAN ET DE LIVRER BATAILLE

    ET SUROUT D EN SORTIR VICTORIEUX

    by

  2. je répondrais par une question .

    pourquoi ces gens là surtout les hommes foutent le bordel à « Calais » et ailleurs , comme en Allemagne par exemple avec des vagues de viols et autres caillassage des forces de l’ordre et émeutes , alors qu’ils devraient normalement je dis « normalement » êtres dans leur pays d’origine à le défendre ?
    et puisque qu’ apparemment ils ont du courage et de l’ardeur pour nous faire ch…r !
    ils devraient normalement utilisées celles-ci afin de défendre leurs familles et leur pays …… ??

    si mon pays est en guerre je n’irais pas me réfugier au canada ou ailleurs !

    donc et si l’on regarde bien les choses en face ; pas d’aides aux réfugiés et nous gardons notre pays et donc pas de tourments … !
    je ne suis pas sans cœur ..! mais bon à un moment il faut arrêter de nous prendre pour des  » lapins de trois semaines  » ou des cons ! et prendre toute la misère du monde sur ces épaules .. ce sont les politiques qui sont coupables de ce bordel ! pas moi ou vous ! et ils ne sont pas tourmentez croyez-moi !

    analyse sommaire j’en convient

    • désoler pour les fautes je tape trop vite …sur le clavier sans relire …!
      cordialement

  3. Bein oui ils sont dépasser. Les migrants deviennent incontrôlable. Je vois très bien nos élus portant la barbe et la chemise de nuit, et leur femmes le niqab avec le cul en garage à vélo en train de prier allah sur le tapis de l’élysée.

  4. « … Alors, nous aurons bientôt soit une dictature de gauche, ressentie par beaucoup comme régnant dès aujourd’hui en tant qu’opinion imposée… »
    Nous l’avons déjà en France !
    « … L’incapacité de nos responsables politiques à faire face sérieusement, et sans les disqualifier, aux inquiétudes de notre population fait que de plus en plus de citoyens sont désorientés… »
    Et ça aussi !

  5.  » « Merkel est un agent soviétique ! Elle doit détruire l’Allemagne ! »

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