Une guerre, monsieur Nicolas Gardères, c’est boire sa propre pisse et ça n’a rien de romantique ! Par Philippe le Routier

djihadistes-lumiere-2012-08-18-FR » ils partent faire la guerre, j’entends que pour une jeune homme de 20 ans ça puisse être attrayant  » dit Nicolas Gardères. 

Là dessus je ne peux rien dire, ayant devancé l’appel à 17 ans !

Mais… pour le reste.
Du romantisme dans un égorgement ?

Mon poignard de combat, 40 cm de long dont 30 juste pour la lame, il n’a rien de romantique !

D’ailleurs, comme beaucoup de mes camarades je lui ai donné un nom, et il se nomme « dernier instant »…
Parce que, quand tu en es à sortir le poignard, et bien, c’est que t’as plus rien d’autre sous la main, mais qu’il va bien falloir en finir.

Sauf que, quand tu en es là, à te demander si dans 5 minutes tu seras mort ou si tu auras fait un mort (ou plus) de plus, du romantisme il n’y en a nulle part !

Il y a seulement de la rage que tu dois contenir pour en faire de la concentration pour guetter l’instant où tu as tes chances.

Vais devoir entrer dans les détails, navré, mais, me suis déjà retrouvé face à cinq ou 6 islamistes, et plus personne n’avait de balles…
Le moment où les lames se mettent à vibrer, comme si elles avaient leur vie propre, et qu’elles sentaient le moment venu…

Ça ne dure jamais longtemps, la vie, la guerre, c’est pas du cinéma et faut aller vite car dans ces instants tu es déjà épuisé et que tu sais que le premier qui cédera à la fatigue ou au désespoir sera mort…

Et ça commence…
Le premier coup porté… rapide, net, précis…
Récupérer l’arme de ton adversaire pour en avoir une dans chaque main et t’occuper des autres…
La lame que tu évites et le coup que tu donnes, tranchant ou enfoncant à travers des muscles… des artères… Le crissement écoeurant quand ta lame frôle un os… Tes mains qui deviennent glissantes car elles sont déjà pleines de sang…l’odeur…la chaleur de TON sang, poisseux, que tu sens contre ton ventre ou ta cuisse et qui semble te hurler que les secondes passent !

La douleur n’existe même plus ! L’instinct de survie t’empêche de rien ressentir, mais la sueur te brûle les yeux.

Toujours, à chaque fois, c’est étrange, c’est le calme du combat en pleine sauvagerie… Frapper, entailler aussi profondément que possible… Briser une mâchoire d’un coup de botte parce que l’occasion et le réflexe se présente…

Et quand tu sens que c’est bon, quand le silence revient… Que tu as gagné une fois encore…

Faire quelques pas, t’éloigner, au cas où, et tomber à genoux dans la poussière et hurler comme un animal, comme un damné !
Rouge du sang de ces hommes, avec qui, en d’autres circonstances, tu aurais peut-être pu être ami !
Et te dire, que, à cause de toi, voilà des veuves et des orphelins en plus !

Tu examines tes blessures, tu met le feu à quelques chiffons, tu chauffes ta lame… Et tu cautérises ce qui doit l’être, tu recouds ce qui peut l’être, et tu détermines ta position pour retrouver ton camp.

N’en déplaise aux pédants de salon, buvant leur 12 ans d’âge dans des verres en cristal…
Il n’y a PAS de romantisme dans une guerre… Juste des pseudo romantiques qui viendront tenter de te raconter ce que c’est… Sans en avoir jamais fait aucune !

Des années après, il te reste ton lit militaire, que t’auras installé là où ta femme et tes mômes ne viennent jamais car tu sais, car tu sens, que les fantômes vont venir, et qu’il vaut mieux « dormir » Seul parce que tu va te réveiller trempé de sueur après avoir vu défiler les visages de tous ceux qui t’attendent en enfer car finalement, tu ne vaut pas mieux qu’eux.

C’est CA une guerre monsieur Nicolas Gardères, c’est boire sa propre pisse car on sait qu’elle peut vous aider durant cinq jours avant de devenir trop toxique.
C’est la balle qu’on envoie dans le coeur d’un AMI car on est coupé de tout, qu’on sait qu’il n’en peut plus, et que, dans le cas inverse, vous lui seriez reconnaissant d’en faire autant pour vous.

Vous, BHL, Attali et consorts… Guerres et morts atroces semblent vous fasciner…

Mais c’est « curieux » je n’ai jamais vu aucun de vous sur le terrain !

Vous avez déjà mangé un chat cru ? J’en doute, mais le feu pour le cuire ça vous rend bien trop visible (idem pour les rats)

Non, le caviar à la louche voilà qui correspond mieux à votre délicat palais, et avec du Bourgogne c’est sûrement encore mieux.

Ma femme, mes filles, ont endormi le fauve que l’armée avait fait de moi.

Mais le jour (si proche, tellement proche, de plus en plus proche) où vos « djeunes défavorisés « romantiques » n’auront plus besoin des idiots utiles que vous êtes à leurs yeux…
… J’espère que le froid de la lame ne vous gênera pas trop, parce que moi, je défendrai ma famille, La Vraie France et Ses Valeurs…

Le fauve sera de retour.
Mais il défendra les siens !

Philippe le Routier

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14 Comments

  1. Bravo Philippe et merci de ton témoignage,

    Je n’ai pas vécu cela, juste l’ai-je imaginé au SM en enfilant la baönnette au canon, voire ressenti par la proximité des tranchées du coin, les livres et vidéos de ceux de 14.

    N’y a-t-il pas suffisamment de documentation papier ou vidéo sur les deux guerres mondiales pour que des gens trouvent encore du romantisme dans l’horreur.
    Quand je regarde sur mon bureau un éclat de 110-pesant 5kgs (l’éclat)-, je pense qu’il a peut-être emporté une jambe ou une tête, inutilement au final.
    Ca n’a rien de romantique.
    N Gardères a du faire référence au romantisme Britannique tel Lord Byron qui exaltait le goût pour le morbide, le terrifiant etc (source Wikipédia) qui diffère du romantisme Français orienté vers la sensibilité, l’admiration de la beauté etc.
    Ici en France, la notion de romantisme désigne la prépondérance du sentiment sur la raison. Le propos de N Gardères est inapproprié vis à vis des djihadistes et encore moins en cette période de commémoration du vécu de nos anciens.

  2. Excellent article de Philippe le Routier, ceci dit ! Nicolas Gardères n’a pas vécu toutes ces horreurs, il ne sait pas ce que c’est que la guerre, et ceux qui se trouvent en Syrie et en Irak ne sont certainement pas des enfants de chœurs a qui il faudrait pardonner c’est un peu facile non ? il faut que jeunesse ce passe, où est le romantisme la dedans ?

  3. Et c’est parce que notre cher ami Philippe a mis des mots sur ce qu’il a vécu et que nous pouvons pressentir quelque part dans le tréfond de nos âmes et de notre coeur, que je prie ardemment et que je tente d’alerter pour que nos enfants n’aient pas à vivre cela.

    Oui, la guerre c’est dégueulasse, n’en déplaise à nos pédants petits marquis de salon; mais s’il le faut je prendrai le premier truc tombé sous la main pour protéger mes enfants. Et je cauchemarderai chaque nuit…

    Bon courage grosses bises à toute la petite famille.

  4. Bien dit Philippe le routier ! Tout est bien vrai dans ton récit ! Je me rappelle d’un copain que j’ai vu boire sa pisse ! C’était au Tchad, dans les années 70, la guerre n’était pas médiatisée comme aujourd’hui, c’était presque le bon temps ! Et j’ai toujours mon Camillus prêt à servir,il vaut mieux faire le boucher que le veau !!!!!!!!!!!
    More Majorum …………

  5. Merci Philippe, quel émouvant et réaliste témoignage. Si seulement ton texte pouvait être lu dans les écoles de France, nos jeunes seraient peut être plus sensibles aux réalités de la vie.
    Mais en fait, Gardères a partiellement raison. Notre jeunesse, qui n’a pas connu la guerre et ses horreurs, s’imagine que c’est une grande aventure. En outre, ils font la « guerre propre » journellement devant leur écran vidéo. Ils tuent les ennemis à la pelle et eux mêmes ne sont jamais tués ou même blessés dans leur chair. Alors, ça peut paraître romantique, ludique. La guerre, c’est l’anti métro, l’anti chômage ou l’anti boulot-dodo, alors, on joue à la guerre, on parodie la guerre, on fantasme la guerre.

    Les anciens disaient : « Ah, il faudrait une bonne guerre ». Eux qui avaient connu la guerre ne la souhaitaient pas, comme on pourrait le croire, mais ils voulaient dire par là que la guerre avait pour avantage (et ça doit bien être le seul) de remettre les idées en place en montrant la dure et monstrueuse réalité des choses.

  6. Vraiment poignant ce texte. Je vais le mettre de côté car il sera bon de s’en rappeler le moment venu.
    Moment qui, d’après les estimations de Christine, pourrait bien avoir lieu dans 5 ans au mieux. Pas glop!

  7. Tout mon respect, Philippe Le routier ! quel texte, ça c’est la vérité vraie et l’humanité vraie ! Un ami légionnaire m’a raconté aussi ce genre « d’aventures » qu’il a vécues.. Mais je ne suis qu’un ancien para de 68 à Dakar avec le général Bigeard, comme simple appelé , et n’ai pas fait la guerre.
    Votre famille, oui, a bien de la chance d’avoir « votre épaule solide ».
    Bien cordialement

  8. C’est presque toujours ceux qui n’ont pas connu l’enfer de la guerre qui y voient du romantisme.

    Si ce type-là avait vécu un seule des horreurs qu’on vu ceux qui ont eu la chance de rentrer chez eux, soit il tairait ou bien il changerait vite de discours.

    Ceux qui savent ce que c’est la guerre, ils ne s’en vantent pas. La plupart du temps ils souffrent en silence, hantés par leur fantômes et revivent en cauchemar les atrocités qui ont à jamais marqué leur esprit. Ils se taisent, mais quand ils veulent bien raconter il faut ouvrir grand les oreilles.

  9. @François le routier. bravo. vous ne serez pas seul ! et je suis d’accord il va falloir se faire violence !

  10. Cher Philippe,

    A la lecture de votre témoignage, je reste sans voix…

    Oui, un jour tous les idiots utiles, n’est-ce-pas…

    Bien à vous, cher Philippe, votre famille a bien de la chance de vous avoir comme mari et père.

    Amitiés patriotiques.

    Caroline

  11. La lucidité, et les interrogations qui en découlent, sont tout à l’honneur de Philippe le routier.
    Il fait preuve d’humanité vraie face aux grimaces d’un petit « marquis » pédant installé à la terrasse d’un bistrot branché de St-Germain.

    • « grimaces d’un petit « marquis » pédant installé à la terrasse d’un bistrot branché .. »
      Ce Gardères semble affectionner le mot « libertaire ».
      Des bistrots branchés, à une époque, il y en avait aussi à Lille…
      Anarchiste (et pas anarchiste-de-salon) quand j’étais lycéen, à Lille donc, -plus précisément anarcho-situationiste- ces soit-disant « anars » ou « libertaires » à deux balles comme ce mec-là, Gardères, me faisaient marrer. Aujourd’hui, ils me font dégueuler.

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