A propos du classement des sourates » de Médine ou de la Mecque », Jarczyk, dans un commentaire de l‘article de Lucinda Ivarsen évoque la sourate « l’Eléphant » »considérée comme paisible, le mot « tuer » (qatala) ne s’y trouvant sous aucune forme. On l’a donc classée « mecquoise ». Notons cependant qu’elle fait probablement allusion à une guerre légendaire… »
Un verset est-il violent ou pacifique selon que le verbe « qatala » (tuer) y figure ou non ?
On devrait peut-être prendre garde à ne pas faire de très longs copié-collés, à la louche, sans précision, de textes écrits ailleurs, vieillis avant l’âge, imprudents dans leurs affirmations, et qui nécessiteraient des critiques et clarifications encore plus longues.
Ah la la, les islamologues, m’en parlez pas !
Pour en savoir un peu plus sur cette histoire (légendaire, disent-ils dans cet article ?) de l’éléphant, voir ci-dessous l’exégèse d’Ibn Khatir. Et quand on connaît le fond de l’histoire, on n’est vraiment pas dans le domaine du « paisible », et ce n’est donc pas pour cela que cette histoire est classée « mecquoise» (plus précisément, la 19ème chronologiquement, sur les 114 sourates du coran).
Maintenant, allons à la chasse à l’éléphant.
Tafsir de la sourate 105 :
« Le Messager de Allâh, Salla l-Lâhou `alayhi wa sallam est né le lundi 12 du mois de rabî`ou l-‘awwal de l’année de l’éléphant.
L’année de l’éléphant est l’année où ‘Abrahah d’Abyssinie (Al-Habachah) voulut détruire la Ka`bah, mais Allâh l’a anéanti ainsi que son armée avant qu’ils n’entrent à La Mecque.
‘Abrahah avait construit une église au Yémen qu’il avait appelé al-qoullays. Mais lorsqu’il se rendit compte que les cœurs des arabes étaient toujours attachés à la Ka`bah, il leva son armée pour aller la détruire. Il avait avec lui un éléphant énorme. Lorsqu’il approcha de La Mecque, il ordonna à ses soldats de donner l’assaut sur le bétail. Ils capturèrent alors des chameaux appartenant à `Abdou l-Mouttalib. Il envoya un de ses soldats à La Mecque. Celui-ci rencontra `Abdou l-Mouttalib Ibnou HAchim et dit : « Le roi m’a envoyé à toi pour t’informer qu’il n’est pas venu pour combattre sauf si vous le combattez, mais il est venu pour détruire cette Maison puis il repartira ». `Abdou l-Mouttalib dit alors : « Il n’y aura pas de combat avec nous et nous n’avons aucune force contre lui, nous le laisserons faire ce qu’il est venu faire ».
Le messager de ‘Abrahah revint auprès de ‘Abrahah avec `Abdou l-Mouttalib. Lorsqu’il entra chez lui, ‘Abrahah l’accueillit en lui rendant les honneurs puis il dit à son interprète : « Demande-lui ce qu’il veut du roi ». L’interprète lui posa la question et `Abdou l-Mouttalib répondit : « Je veux qu’il rende les deux cents bestiaux qu’il a capturés. »
‘Abrahah dit à son interprète : « Dis-lui qu’il m’a plu lorsque je l’ai vu mais qu’il a baissé maintenant dans mon estime ; je suis venu détruire un édifice qui fait partie de sa religion, il ne m’en parle même pas et me parle de chameaux que j’ai capturés ! »
Alors `Abdou l-Mouttalib répliqua : « Je suis le propriétaire de ces chameaux et en ce qui concerne cet édifice, il a un Seigneur Qui le défendra ». Alors ‘Abrahah ordonna de lui rendre les chameaux. Ils lui furent rendus. Puis il sortit, informa le peuple de Qouraych et leur ordonna de se disperser dans les gorges et aux sommets des montagnes, par crainte du mal que pourrait faire l’armée au cas où elle leur donnerait l’assaut. Alors ils exécutèrent l’ordre.
Après avoir parlé à `Abdou l-Mouttalib, ‘Abrahah se prépara à entrer dans La Mecque, mais l’éléphant s’agenouilla. Ils le remuèrent pour le forcer à se relever, il refusa ; ils le frappèrent, il refusa; ils l’orientèrent vers le Yémen dans le chemin opposé, il se leva et avança rapidement, puis ils l’orientèrent vers Ach-Châm (région englobant l’actuelle Syrie, Liban, Palestine, et Jordanie.), il fit de même, puis vers l’est, il fit encore de même, enfin vers le Harâm – l’enceinte sacrée de La Mecque -, il refusa d’avancer. Allâh envoya des oiseaux venus de la mer, par groupes successifs.
Chaque oiseau transportait trois cailloux : deux dans ses pattes et un dans son bec. Chaque caillou avait une taille comprise entre celle d’une lentille et celle d’un pois chiche et sur chacun était inscrit le nom d’un soldat de ‘Abrahah. Il tombait ainsi sur sa tête pour sortir de son postérieur. Ils furent exterminés et ne pénétrèrent pas dans le Haram.
‘Abrahah tomba malade, son corps se détachait par morceaux et il ne mourut que lorsque son cœur fut séparé de sa poitrine.
Autre commentaire :
Révélée tout entière à La Mecque, à la suite de la sourate des Infidèles (N’as-tu pas vu) une interrogation pour provoquer l’étonnement (comment ton Seigneur a agi envers les gens de l’Eléphant) dont le nom était Mahm?d, et les hommes le roi de Yémen appelé Abraha et ses hommes. Ce roi avait bâti une église à Çan’a pour que les hommes la visitent au lieu de se rendre à La Mecque pour leur pèlerinage. Un homme de Bani Kinana fit une déjection à l’intérieur de l’église et souilla sa nef avec le sang d’une vierge déflorée par mépris pour elle. Abraha jura alors de détruire la Ka’ba. A ces fins, il se dirigea vers La Mecque avec une troupe de soldats et à la tête il y avait des éléphants dont le plus grand s’appela Mahmoud. Dieu raconte leur histoire et leur sort dans cette sourate.
Etc…
Philippe Jallade
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Il est en est de même pour la lapidation de Satan par les pélerins. Ils prennent soin de choisir des petits graviers et non des pierres qui peuvent blesser qu’ils réservent pour la lapidation.
Mais Satan doit aimer ça puisqu’il revient toujours se faire lapider avec des graviers
En attendant de pouvoir y revenir prochainement, si possible, on notera, et c’est un minimum, vers la fin de ce texte du perfide Moussaoui, que sa dernière citation du coran est falsifiée.
En effet, dans « S’ils demandent la paix, après t’avoir agressé, accepte la paix en te confiant à Dieu, (…) » etc, « après t’avoir agressé » ne figure absolument pas dans le verset d’origine (arabe).
Complément du commentaire précédent.
Dans ce même verset, ainsi que dans les suivants et les versets précédents, il est au contraire écrit noir sur blanc que les agresseurs sont les croyants (= les musulmans) ou Allah, et non pas les mécréants.
C’est donc l’inverse de ce que veut faire croire ce menteur de Moussaoui. La routine, quoi.
tiens, tiens….oui je veux bien que tu y reviennes prochainement !
Merci infiniment , Philippe , de nous faire connaître ces textes avec une science qui est indispensable pour bien comprendre.
En effet , les Musulmans ont l’art d’extraire un verset pacifique du flot de monstruosités qu’est le Coran pour tromper le mécréant …
Un exemple récent , qui m’a beaucoup frappé , ici :
http://oumma.com/214338/choisir-entre-culpabilisation-silence
En recherchant , dans une intégrale du Coran , le contexte des versets « pacifiques » cités , j’ai compris la duplicité fondamentale du Musulman militant …