Si j’étais musulman, je serais salafiste !

Le Premier Ministre vient de faire sensation en annonçant tout de go que la loi interdirait d’interdire le salafisme :

http://resistancerepublicaine.com/2018/03/28/philippe-avoue-on-ne-peut-pas-interdire-le-salafisme-et-il-recoit-une-ovation-des-deputes/

Ce à quoi notre vénéré Maxime, le puits de science es droit de Résistance républicaine, a répondu :

http://resistancerepublicaine.com/2018/03/29/edouard-philippe-ment-la-loi-permet-dinterdire-le-salafisme/

Jean Lafitte a sauté sur l’occasion pour nous envoyer un petit texte écrit par ses soins en 2016. Une belle mise au point, un bon rappel des fondamentaux.  Merci à lui.

Christine Tasin

 

On parle beaucoup de mosquées et d’imans salafistes comme étant ceux qui poussent les fidèles aux actions violentes et aux attentats. D’où, par exemple, la proposition de Mme Nathalie Kosciusko-Morizet « de rendre le salafisme “hors-la-loi” » et de le considérer comme « une dérive sectaire de l’islam » (RTL, 23 juillet). Mais est-ce possible ?

Je suis tombé récemment sur le « site officiel de Mohamed Ali Ferkous » et spécialement sur son « Article mensuel n° 22 » du 28 mai 2007, (http://ferkous.com/home/?q=fr/art-mois-fr-22) « La voie salafie est celle de l’islam et n’appelle point à la partialité, à la division ou à la dépravation ». Ce « cheikh » (titre équivalent de « maître ») et un Algérien né en 1954, vivant à Alger et auteur de nombreux ouvrages théologiques.

Son article de 8 pages en consacre une à l’exposé de deux critiques que des musulmans ont faite de son salafisme et sept à sa réponse. Il est tout à fait remarquable que cette réponse est en très bon français facile à lire  et qu’elle est fortement étayée par de nombreuses citations d’auteurs probablement reconnus de tous les musulman versés sur ces sujets, avec références précises et traduction française. J’en tire quelques passages significatifs :

« En général, l’appellation « Salafi » a deux sens :

« Le premier est qu’elle signifie la période historique correspondant aux trois Meilleures Générations de l’islam [des origines] […]

« Le deuxième est qu’elle présente la voie que suivaient les Compagnons du Prophète […] ainsi que les deux générations qui leur ont succédé et les ont suivis d’une bonne façon ; […] La communauté est unanime pour leur attribuer le rang d’imams (guides illustres) […]

Les Salafi sont, donc, ceux qui suivent la voie et les pas de ceux que nous avons désignés. […] L’essentiel est que ces personnes, ainsi qualifiées, s’accrochent à la juste conviction des Salaf vers laquelle guident le Coran, la Sounna et le consensus de la communauté, et qu’ils s’accrochent aussi à tout ce qui en découle comme actes ou paroles,[…]

« Cette voie divine et complète ne pourrait intégrer le concept étroit du « sectarisme », qui a divisé la communauté et en a dissipé son harmonie et son unité. Elle est l’islam pur et la voie droite, la plus courte qui mène à Allâh. […]

« L’islam n’est qu’un parti unique et victorieux et cela est approuvé, textuellement, par le Coran. […]

« C’est à l’islam qu’appartient la voie salafie ; elle adopte sa croyance et sa Charia qui est à la base de sa prédication. »

Et citant un auteur qui traite de plusieurs auteurs de référence :

« Hormis le Prophète […] ils n’ont pas d’autre maître auquel ils s’attachent. […] Ce sont eux qui distinguent le mieux entre les hadiths authentiques et inauthentiques. […] Ils ne sauraient considérer une parole quelconque comme institutrice d’un dogme ou d’une conviction de l’islam si elle n’émane pas du Prophète […] »

Puis évoquant des « hérésies » survenues dans l’islam :

« Cela incita les savants et les sommités des imams à se vouer complètement à mettre en place les principes essentiels [de la religion], les grandes lignes de la voie salafie et la croyance selon le Coran. Ils l’attribuèrent aux Salaf pour mettre fin aux innovations religieuses et repousser tout innovateur. […]

« Ainsi, la voie salafie combat l’hérésie, le fanatisme doctrinal et la divergence, […] La voie salafie admet que l’islam est un ensemble de vérités dont le sérieux et la clarté sont frappants, et ne comporte ni fausseté ni mensonge, ni plaisanterie. L’islam est un tout essentiel et non pas des apparences futiles. Il est un tout qui se compose de la prescription, des bonnes mœurs et des bienséances, et celles-ci représentent le fond ou la forme, à l’instar de l’habit raccourci au-dessus de la cheville, du port de la barbe, du Siwâk et du voile, etc. Tout cela fait partie de la religion islamique. […]

« La voie salafie n’est en aucune façon une voie de divergences. Elle est une vocation qui vise l’union des musulmans sous l’ombre de la pure unicité d’Allâh […]. »

Et de même que les Chrétiens sont invités à être « missionnaires »…

« Alors, le fait de demeurer dans les mosquées et les maisons sans enseigner ni appeler autrui à cette religion est sûrement une négligence de la mission dont nous sommes chargés, consistant à transmettre le message d’Allâh […]. »

« Enfin, les Salaf sont l’élite et les meilleures gens de cette communauté, […] »

«  Nous prions Allâh […] d’honorer Ses bien-aimés, d’humilier Ses ennemis, […] ».

Ma conclusion : si j’étais un musulman pieux et déjà assez instruit de ma foi, cette lecture m’aurait convaincu d’entrer dans la « voie salafie ». Et donc, comme chrétien inquiet de voir les progrès de l’islam en France, je ne puis croire qu’on puisse interdire le salafisme sans interdire tout le Coran et tous les écrits qui le complètent, donc l’islam tout entier

 

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7 Commentaires

  1. Notre démocratie acculée pour avoir cede notre Laïcité a on ne sait quelles tolérance et bienveillance d’une pseudo religion. Tous ces choix négatifs de reculades en reculades vont coûter cher à nos valleurs républicaine et patriotique.

  2. La plus grande erreur des politiques, est de mettre sur le même plants le catholique et l’islam ,pour beaucoup ce ne son que des religions, mais l’islam sous toutes ces formes est une politique qui régit toutes vos actions du levant au couchants, pas de libre arbitre!

    • Je ne pense pas que ce soit une erreur de la part des politiques, mais une échappatoire qui leur évite d’avoir à agir, car une action efficace, pour légale qu’elle soit, entrainerait de tels désordres, pour ne pas dire des faits de guerre civile, qu’aucun n’a le courage de s’y lancer.
      Alors que le statut des cheminots peut être supprimé, il y aura du désordre, mais pas de guerre civile.

  3. Il y a environ une centaine de mosquées salafistes en France, alors les autres que sont-elles ?

    Si le salafisme est la voie principale de l’islam, Philippe ne veut donc pas l’interdire pour cette raison, il est donc pro-salafiste,

    le coran , pour lui, se réduit à une IDÉE, et tous les des-putes sont d’accord dans leur majorité

    c’est de plus en plus dangereux, le gouvernement et l’assemblée montre ouvertement leur collaboration avec l’ennemi

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