Que de pistes de réflexion, de discussions, dans le bel exercice auquel s’est livré Brighelli !
A lire, relire, déguster, absolument. Et à avoir à l’esprit pour toute réforme ( ou prétendue réforme annoncée ), parce que, comme il le démontre avec maestria, « Le retour en grâce de la dissertation ne peut donc s’imposer qu’en changeant en profondeur tous les programmes. En imposant une méthode d’apprentissage de la lecture. En obligeant les enfants à écrire précocement. En recourant au par cœur — parce que contrairement à ce que croient les ânes, c’est du par cœur que naît une pensée autonome (là encore : quatre heures pour… disserter !). En croisant les sources et les opinions, en retissant une culture, et en redonnant le goût et l’orgueil de l’effort. Souâd Ayada a du pain sur la planche. »
Christine Tasin
Eloge de la dissertation
« Je suis très attachée à la dissertation », déclare Souâd Ayada, philosophe tout récemment nommée à la tête du Conseil Supérieur des Programmes, en remplacement du très peu regretté Michel Lussault, l’homme de Najat Vallaud-Belkacem et du prédicat réunis. Et elle persiste et signe (c’est dans le Figaro du 1er février) : « Contrairement à ce qu’en disent certains, ce n’est pas un exercice formel ou de pure rhétorique. Il sollicite toutes les compétences et permet de mettre en avant l’autonomie, la réflexion personnelle. »
Certes — mais une dissertation ne se limite pas à la « réflexion personnelle » — ou plutôt (et ce n’est pas un paradoxe), la réflexion personnelle n’existe pas sans une connaissance approfondie des réflexions des autres. Sans une maîtrise des savoirs, des références, de ce qui a été pensé avant soi de beau et d’intelligent. Ou de franchement stupide, car la bêtise, qu’Aristote a oublié d’intégrer dans les « universaux », est un marqueur de civilisation bien plus sûr que le génie, si rare. Souâd Ayada a curieusement omis cette dimension essentielle de la dissertation : elle est un exercice d’application des savoirs, un champ de démonstration de la culture. Elle est de ce point de vue-là bien plus qu’un exercice scolaire : ne serait-elle pas plutôt un marqueur de civilisation ? Et sa disparition, et la mise en place de nouveaux programmes et de nouvelles pratiques — en particulier ce « texte d’invention » destiné à remplacer, justement, une pratique dissertative jugée trop élitiste — ne serait-elle pas le marqueur d’un effondrement culturel et d’une dissolution nationale ?
Discussion ce matin, avec une collègue qui vient de faire, en classe de Première, un Bac blanc de français. Sur 35 élèves de section littéraire, deux seulement ont choisi la dissertation. Le gros de la troupe s’est réfugié sur les territoires apparemment plus sûrs du commentaire de texte — c’est-à-dire, en pratique, de la paraphrase ânonnante. Et quelques-uns ont choisi le « texte d’invention » — invariablement une tribune pseudo-journalistique destinée à éveiller la conscience d’un public fictif qui ne demandait rien.
La Commission qui imposa au bac de Français ces monstruosités pédagogiques était présidée par Alain Viala, qui comme le dit fort bien l’organisation Sauver les Lettres, « s’étant en toutes circonstances déclaré l’adversaire résolu de l’élitisme, a quitté au plus vite l’enseignement secondaire pour exercer dans les universités et notamment celle d’Oxford qui est sans conteste l’endroit au monde où se rencontre le plus fort taux d’exclus de la connivence culturelle. » Quand nous aurons tout perdu, il nous restera l’ironie, cette « politesse du désespoir », selon le mot de Vian. C’était en 1999, sous Lionel Jospin et Claude Allègre réunis. Mais la Droite revenue au pouvoir en 2002 entérina la mort programmée de la dissertation : elle a eu à cœur, en matière d’éducation, de se montrer constamment aussi bête que la Gauche.
En Philo — la spécialité de Souâd Ayada —, le commentaire de texte (en fait, la laborieuse dissection paraphrastique de huit lignes, prétexte à embrouillamini filandreux) a largement pris le pas sur la dissertation. Et dans les autres matières qui jadis supposaient la maîtrise de ce genre oublié, l’Histoire par exemple, le commentaire de document a remplacé l’art délicat de la pensée organisée et critique. Comme le souligne fort bien l’actuelle président du CSP, « un combat idéologique a été mené contre cet exercice jugé élitiste. Certains y restent très hostiles, jugeant qu’un commentaire de documents serait plus égalitaire. Comme si expliquer un texte ne nécessitait ni réflexion, ni des qualités d’expression et d’argumentation. » Et d’ajouter : « Pour moi, la dissertation est précisément l’exercice le plus égalitaire. » Oui — à condition que l’on ait tout fait, depuis le Primaire, pour promouvoir la langue, la pensée et la culture — les trois conditions d’une dissertation intelligente.
Souâd Ayada en convient : « Pour faire une dissertation, encore faut-il maîtriser les fondamentaux de l’écriture, de l’expression, de la syntaxe ». Aussi étrange que paraisse l’affirmation, c’est au CP que l’on apprend à disserter. Avec une vraie méthode d’apprentissage de la lecture, couplée à une méthode sensée d’apprentissage de l’écriture. Dès le Primaire, avec des textes et des faits inlassablement ressassés, appris par cœur, avec une initiation précoce aux faits scientifiques, qui éloigne les enfants puis les adolescents de la dictature de l’« opinion » — en l’occurrence la leur, qui ne vaut jamais tripette. La loi Jospin, en instaurant la dictature de l’« expression » de soi, a renoncé à former ce Moi qui ne parvient jamais à l’autonomie qu’en passant par les autres. « Rien de plus soi que de se nourrir d’autrui, dit Valéry. Le lion est fait de mouton assimilé » (analysez cette affirmation du poète sétois, je ramasse les copies dans quatre heures).
Apprentissage de la langue, apprentissage de la culture — parce que « nani gigantum humeris insidentes », comme ont dit vulgairement, « nous sommes des nains juchés sur les épaules des géants » qui nous ont précédés (idem : quatre heures pour commenter cette formule attribuée à Bernard de Chartres, le bon maître du XIIème siècle). La dissertation répugne au Je, parce qu’à l’âge des élèves, le Je n’est que le masque de la nullité conceptuelle — tout comme le selfie est l’art de l’impuissant. Le narcissisme n’est pas une culture — il en est même la réfutation. Mais la loi Jospin (jamais remise en cause par les successeurs de ce malfaiteur) préconisait au contraire l’expression précoce du Je : tous ego !
La dissertation, tant décriée, est une école de bon français, de culture maîtrisée et d’humilité — trois qualités peu recommandables, en ces temps de gloubi-boulga, d’inculture étalée et de prétention précoce. Parce qu’elle suppose la maîtrise d’un raisonnement dialectique, qui fait la part toujours de la pensée hétérodoxe (non conforme à la « doxa », aux idées reçues étaux lieux communs), elle est l’un des remèdes à la tyrannie de l’opinion, de la certitude non démontrée et du fanatisme aveugle. Est-ce là de l’élitisme ? Non — mais la disparition programmée de la dissertation marque la fin des Lumières.
Le retour en grâce de la dissertation ne peut donc s’imposer qu’en changeant en profondeur tous les programmes. En imposant une méthode d’apprentissage de la lecture. En obligeant les enfants à écrire précocement. En recourant au par cœur — parce que contrairement à ce que croient les ânes, c’est du par cœur que naît une pensée autonome (là encore : quatre heures pour… disserter !). En croisant les sources et les opinions, en retissant une culture, et en redonnant le goût et l’orgueil de l’effort. Souâd Ayada a du pain sur la planche.
PS. Si l’article ci-dessus vous fait effectivement penser à une dissertation, c’est que je m’impose, chaque fois que j’en donne une à mes élèves, de leur fournir un corrigé complètement rédigé : le Maître cesse d’en être un dès qu’il renonce à être modèle — là aussi, vous avez quatre heures…
Jean-Paul Brighelli
https://www.valeursactuelles.com/societe/eloge-de-la-dissertation-92963
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On me permettra juste d’exprimer un désaccord sur un point de la démonstration de Brighelli : le commentaire de texte n’est pas de la « paraphrase ânonnante », comme il le dit. C’est bien au contraire un exercice difficile, car il faut éviter deux écueil principaux : paraphraser le texte, mais aussi trop s’en éloigner en dérivant vers la dissertation. Il faut donc coller au texte mais en lui apportant une valeur ajoutée, en faisant état de connaissances extérieures au texte à commenter, mais ayant quand même un rapport avec lui (sinon, on risque le hors-sujet). C’est donc un exercice redoutable et qui n’a que l’apparence de la facilité. Trop d’élèves se laissent berner par cette soi-disant facilité, car pour eux, le texte est un support qui les rassure. C’est d’ailleurs ce qui explique pourquoi ils ne réussissent pas cette épreuve. La présence du texte leur donne un faux sentiment de confort et ils ne font que répéter (en moins bien évidemment) ce qu’il dit, ce qui n’a aucun intérêt. J’en sais quelque chose car lorsque j’étais lycéen, j’étais bien meilleur en dissertation qu’en commentaire !
Bonjour,
Oui, vous avez raison : il faut une technique subtile pour faire un bon commentaire composé.
Cela dit je suis d’accord avec Brighelli, on se met quand même moins « en risque » qu’avec la dissertation …
Qui, à part dans les meilleurs khâgnes, serait capable aujourd’hui de disserter sur les sujets du Castex et Surer, pourtant manuel du secondaire des années 60 ?
Nous en sommes à des années lumières.
Et ces années lumières on les prend dans la figure quand on compare les oeuvres au programme des années 60 avec les contes africains à la noix que l’on sert aujourd’hui aux collégiens (Lire le livre de Christine).
Du Cid à Aya de Yopougon …
Re-bonjour,
Mon sentiment personnel est que le commentaire est plus casse-gueule que la dissertation et donc plus risqué. Beaucoup d’élèves ont à tort le sentiment que le commentaire est moins risqué, mais cela les induit en erreur et cet exercice leur est généralement fatal, d’autant plus qu’ils n’en maîtrisent qu’insuffisamment la « subtile technique » pour reprendre vos termes très justes.
DE MIEUX EN MIEUX. DE DECOUVERTE EN DECOUVERTE SUR CE SYTEME qui explore toutes les pédagogies destinées surtout à nuire à nos enfants :
UN livre, celui de Mme Claude Meunier-Berthelot » ECOLE, LA HAUTE TRAHISON »,, nous fait aussi prendre conscience que se « concoctent deux systèmes, depuis quelques années et qui ne manqueront pas de produire leurs effets pervers dans le futur.
EN EFFET le système aurait pour but ces dernières années de favoriser les minorités au détriment des citoyens français.
Par exemple, elle déplore que l’enseignement d’un méli-mélo de méthode dite Syllabique-globale (qui en fait est LA méthode globale) se perpétue dans les écoles où il y a peu d’immigration.
et que la vraie méthode SYLLABIQUE est pratiquée dans les écoles à forte composante extra-européenne. Ce qui fait que des enfants de « clandestins »
africains, aujourd’hui savent lire plus vite et mieux que des petits français.
On connait les effets desastreux de la méthode globale puisque plusieurs générations de petits français en ont été victimes. ET ELLE CONTINUE.
Pourquoi des petits africains, de parents clandestins et d’autres immigrés extra européens, ont droit à la méthode SYLLABIQUE qui bien sûr est plus adaptée à l’enfance?
Ainsi que le dit Yvan BLOT, l’école qui fut si efficace sous la troisième république EST DEMANTELEE par une oligarchie autocratique qui poursuit ses buts idéologiques propres qui semblent confirmer ce que l’on ose A PEINE CROIRE :
– discrimination positive à l’égard des minorités immigrées , ET DERACINEMENT des jeunes Français en ne leur enseignant PLUS le « roman national, baisse du niveau pour s’adapter aux éléments les plus « étrangers ».
Et en plus de cela, les écoles catholiques ou protestantes sous contrat qui souhaitent rester fidèle à ce qu’elle sont, sont dans le collimateur de ces messieurs qui veulent y opérer un nivellement par le bas.
Oserait-on si l’on immigrait au MAROC, demander que l’histoire s’adapte à nous, que les méthodes pédagogiques s’adaptent à nous, au détriment des petits marocains? Nous aurions raison de penser que nous sommes dans un pays qui a ses racines, son histoire, ses méthodes pédagogiques
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NOS ELITES SONT TOUT SIMPLEMENT DEVENUES IMBUVABLES ET DESTRUCTRICES..
« les chiens aboient , la caravane passe » proverbe arabe plus que jamais moderne actuel et vérifié. Les chiens dissertent sur le sexe des anges , les droits , les devoirs / l’amour, la haine / le climat etc.. et la caravane débarque, arrive, passe par là et repassera par là mais ne passera pas en Angleterre, elle s’installe et fait son miel de nos dissertations qui mettent en lumière nos dissensions. Oui mais encore faudrait il que l’ on dissertâmes. Que l’on sache encore disserter vraiment et que l’on nous y encourage et surtout que l’ on nous y autorise . Seul le président d’aujourd’hui aurait il la capacité ou l’autorisation de disserter ? Thèse / antithèse/ synthèse/ emploi d’un vocabulaire choisi derrière des fagots par un fayot pédant de service, et je t’embrouille. Disserter est ce soliloquer en prononçant la formule magique « et en même temps » ? doit on laisser le bon peuple réfléchir, assembler les données, les idées, et en tirer les conclusions qui s’imposent? ou bien doit on le distraire avec le prix de la boite de Nutella et les caprices du climat? doit on demander aux députés « en marche » d’être moins lamentablement nuls et les former en séminaire présidentiel à la dissertation ? Cela ne fera t il pas de l’ombre au chef ? est ce que la dissertation est un exercice stérile d’intellectuels ? Est elle réservée à une élite dominante pour enfumer le peuple? Est elle une piste , de savoir, de compréhension, de réflexion et d’action pour un peuple ? Peut elle être autorisée pour un peuple sachant que le risque pour les gouvernants illégitimes est important? mais à trop disserter ne risque t on pas d’oublier que la caravane passe et s’installe et qu’il faudra pouvoir se mettre au niveau culturel et coutumier des caravaniers pour pouvoir les comprendre et les accueillir comme il se doit ? égalitairement, fraternellement en laissant derrière nous, culture, coutumes, lois et toute velléité de disserter (ne serait ce que pour le plaisir de disserter). Ainsi va le gout de disserter et ce beau petit pays si joli et si accueillant ?
Les mouflets incultes et culottés qui commencent leur phrase par « je pense que…. »,je les mouche tout de suite .Tu penseras plus tard,quand tu auras appris,pour l’instant,que veux-tu dire? ».
La dictature de l’opinion. Celle du premier analphabète venu,ado,connard de base.
De plus ils ne souffrent pas la moindre argumentation.
L’arrogance et l’ignorance sont les mamelles de la France.
Ces andouilles ne savent même plus que l’activité intellectuelle demande une grande force physique.Se trimballer le Gafiot et le Bailly à bout de bras pendant 5 ans dans le métro,cela demande du muscle.Ma soeur et moi,je nous appelais les forçats du Latin – Grec.
Jospin fut interpellé par une journaliste sur un pas de porte, au sujet de son nouveau programme scolaire. A la question de la dame lui demandant de justifier les amputations diverses, il répondit « parce que ILS (devinez qui) n’ont pas la même culture que nous.
A cette époque, déjà, Jospin pratiqua le nivellement par le bas;
– Une pensée de Churchill applicable tant au domaine financier qu’intellectuel.
« Le vice inhérent au capitalisme consiste en une répartition inégale des richesses.
La vertu inhérente au socialisme consiste en une égale répartition de la misère. »
Merci Monsieur.
Sera-t-il possible un jour de clôner Jean-Paul Brighelli pour qu’un maximum délèves puissent profiter d’un tel professeur ? J’adore cet homme là !
Excellent, Brighelli!
La France est un pays libre et libéré qui n’écoute pas les maîtres du pouvoir qui veulent dominer les peuples du monde, c’est l’esprit libre des libres penseurs qu’ est devenu et qui habite la France pour les français d’aujourd’hui.
La France a permit à l’Europe à s’ouvrir à la civilisation Occidental, mais aussi au monde entier.
Continuez à être libre et exercez vous français à penser libre, les dictatures n’aiment les pensés libres qui les désobéissent.
Dans notre monde tout est sous la domination d’un système dictatorial tel comme l’islam, les musulmans n’ont plus l’habitude de penser librement, l’islam à domination absolu les en empêche, c’est une prison mental à l’esclavage, qui ne laisse aucune liberté à la créativité.
C’est pas pour rien que nos dirigeants protègent l’islam, il permet de dominer l’espèce humaine.
C’est pas pour rien que les dirigeants s’attaquent à la France libre, la France est la locomotive de la civilisation de l’Occident, encore aujourd’hui.
Si la France tombe, tous les pays européens tombent avec.
Plusieurs modèles de dictatures avaient été conçu pour dominer l’espèce humaine, elle ont toutes échoués, l’islam est le dernier modèle qui a survécu depuis 1400 ans.
L’islam ne permet aucune créativité à l’espèce humaine, il faut être libre pour créer, pas soumis et figé dans des croyances de la servitude qui enferment et enchaînent.
La voiture, comme toute la technologie et les sciences viennent des pays libres, rien ne vient des pays musulmans pratiquement.
Les musulmans ont l’esprit fermé avec l’islam, l’Islam est une arnaque faite par les esclavagistes pour la domination, et les esclaves n’ont pas à penser, juste à obéir.
L’esclavage est un parasitage pour l’ascension de l’espèce humaine vers la connaissance et la connaissance élève l’espèce humaine au dessus des esclavagistes qui n’ont plus lieu d’être.
Nos dirigeants sont des esclavagistes aux apparences trompeuses de liberté et çà se voit avec le référendum qu’ils ne laissent pas aux peuples européens.
Sans le référendum qui garantie la liberté au peuple, le peuple est soumis à l’esclavage, à la volonté des tyrans aux pouvoirs.
Avec l’islam, la liberté, égalité et la fraternité n’ont plus aucun sens dans la soumission, c’est la France qui disparaît.
Je n’ai pas compris si cet article était de Jean-Paul Saint-Marc, de Christine Tasin ou de Jean-Paul Brighelli (super s’il vient sur RR !) mais en tout cas j’adore !
L’école :
» la fabrique du crétin » est le titre d’un livre de Brighelli paru en 2005.
Ce parvenu de Jospin qui place sa petite famille.à la villa MEDICIS par exemple, qui faisait publier sur le journal officiel des quantités de changement de nom arabe en Français, qui est parent avec la famille PAPON, j’en passe et des meilleures etc est une belle merde socialiste qui est allé se planquer sur l’île de la Raie-publique