Quand Simone Weil remettait en cause les préjugés, source d’erreur dans la science

En complément de l’article d’Ulysse qui évoquait Simone Weil, http://resistancerepublicaine.com/2017/08/12/pour-ne-pas-etre-un-abruti-des-racines-un-enseignement-digne-de-ce-nom-et-lexemple-de-simone-weil/

« Sur la science« , Écrits de Simone Weil

(1932-1942) © Éditions Gallimard

Dans ses écrits intitulés « Sur la science« , publiés par les Éditions Gallimard en 1966, et surtout dans Science et perception dans Descartes (1929-1930), la philosophe Simone Weil (1909-1943) pose la question de la « recherche de la vérité dans les sciences », à propos de la philosophie de Descartes. Et de constater que le problème, c’est que « l’homme commence, non pas par l’ignorance, mais par l’erreur« .

C’est la mise en cause, par Simone Weil, de l’erreur qui résulte des préjugés.

Ce sont les préjugés qui sont les principaux obstacles à la connaissance.

On sait que le bon sens, soi-disant bien partagé, n’est que le reflet de l’idéologie dominante.

C’est l’idéologie dominante qui réglemente l’attribution des budgets, autant que les appuis politiques, dans l’organisation étatique de la « recherche officielle », notamment en France.

C’est l’idéologie dominante qui cause bien des ravages et des retards dans les sciences.

Simone Weil critique le fait que, lorsque la pensée soi-disant scientifique, « livrée aux impressions des sens et des passions, n’était pas la pensée véritable, ils (les savants prétendus) ont cru trouver la « pensée supérieure«  en quelques hommes… (les soi-disant spécialistes experts) dont ils firent leurs prêtres« .

Vouloir consacrer ainsi la plupart des « faux savants », par l’idéologie dominante qui assure le maintien des préjugés pseudo-scientifiques officiels, c’est vouloir transformer la « science officielle » en fausse science, c’est vouloir bouleverser la « recherche officielle », en forme d’obscurantisme scientiste.

C’est pourquoi « n’ayant aucune idée de ce que pouvait être cette manière de penser…, ils divinisèrent en leurs prêtres… les plus fantastiques croyances…  (des soi-disant spécialistes experts) !

« Ainsi (le) pressentiment d’une connaissance plus sûre et plus élevée que celle qui dépend des sens fit qu’ils… se soumirent à l’autorité (des soi-disant spécialistes experts), ceux qui n’avaient d’autre avantage sur eux que de « remplacer une pensée incertaine par une pensée folle« « .

Simone Weil pose alors la question de l’idéologie dominante dans les sciences :

La science (de ces soi-disant spécialistes experts) (comme sont les militants alarmistes forcenés et les activistes du Giec, ces « nouveaux gourous du changement climatique » selon la méthode scientiste), la science « a-t-elle remplacé les prêtres tyranniques, qui régnaient au moyen des prestiges de la religion, par (ces nouveaux prêtres de la fausse science) exerçant une autorité (prétendument) légitime, parce qu’ils ont véritablement (leur) entrée dans le monde intelligible (de la science) ?

« Comme le raisonnement ne se produit chez (la plupart des gens) qu’étroitement « lié à l’intuition« , un abîme sépare le savant (comme ces soi-disant spécialistes experts) de l’ignorant.

« Les savants ont donc succédé aux « prêtres des anciennes théocraties« , avec cette différence qu’une domination usurpée est remplacée par une autorité (prétendument) légitime« .

La philosophe Simone Weil se fait alors critique :

« Sans (vouloir) se révolter contre cette autorité (prétendument légitime), on peut (on doit) l’examiner » scientifiquement.

On doit alors se demander, surtout aujourd’hui, face à la tyrannie idéologique des neurosciences :

« Quelles sont les conséquences de cet empire absolu exercé par… la science ?« 

C’est pourquoi, toute la question est de savoir, à propos de la politique de la « recherche officielle », si, comme nous le faisons trop souvent vis-à-vis de ceux qui veulent nous gouverner par leur incompétence et leur amateurisme, nous devons « nous soumettre aveuglément à ces savants, comme nous nous soumettions aveuglément (par le passé, dans le domaine du sacré) à des « prêtres eux-mêmes aveugles » ? »

Et Simone Weil de conclure :

« Pas plus que Spinoza (Descartes) ne croit qu’on puisse être sage sans philosopher.

« C’est proprement « avoir les yeux fermés« , écrit-il dans la préface des « Principes« , sans tâcher jamais de les ouvrir, que de « vivre sans philosopher« 

« Et enfin, cette « étude«  est plus nécessaire, pour « régler nos mœurs«  et nous « conduire«  en cette vie, que n’est « l’usage de nos yeux«  pour conduire nos pas« .

 

 

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4 Commentaires

  1. De mes souvenirs et mes discussions à Strasbourg, il me semble que Simone Weil n’était pas appréciée de la communauté israélite pratiquante…

    • Science et religion ne font pas toujours bon ménage et le consensus d’une communauté n’a pas valeur de science. Souvenez-vous des avanies subies par Baruch de Spinoza…

  2. Vous avez entièrement raison, cela veut bien dire que les peuples doivent toujours se protégés des dictatures, même des bonnes sciences avec un gouvernement d’escrocs Fascistes, ne servent que lui sans protéger le peuple et le arme encore plus d’avantage, d’où l’avantage de bien connaître nos élus avant que nous plaçons au gouvernement.
    C’est ce qui c’était passé avec les Nazis et les Fascistes que Simone Weil avait bien connu pourtant, n’avait elle pas vu ce pouvoir fasciste dans lequel nous sommes aujourd’hui?.
    Je me pose la question, était elle aveuglé aussi par le système?, j’aurai bien voulu lui poser la question moi même, mais elle n’est plus là bien sûr.
    Il aurait fallu tout d’abord avant toutes choses de renforcer la démocratie et surtout à apprendre au peuple de s’en servir pour se protéger contre les dictatures en tous genres.
    Vous imaginez avec un gouvernement de Nazis et des Fascistes aux pouvoirs et les techniques d’avortement entre leurs mains!, ils avaient déjà inventé ces saloperies de chambre à gaz pour éliminer les juifs, comme d’ailleurs l’eugénisme et d’autres saloperies.
    Là était la science pour les Nazis et pour les Fascistes, savoir encore mieux dominer le peuple et surtout les peuples du monde.
    Sans une vraie démocratie, notre rempart contre les dictatures, aucun peuples au monde ne peut être protéger des dictatures qu’elles qui soient.
    Pour moi l’erreur de Simone Weil est là, et avec son passé elle aurait dû penser d’abord de protéger les peuples européens et les juifs aussi, avant d’entamer l’avortement, comme bien d’autres choses par sécurité.
    Pour ne pas oublier que des décisions politiques sans protections du peuple, peuvent avoir de très lourdes conséquences dans la vie public de tous les jours, que nous peuples autochtones européens subissent actuellement.
    Sans çà, le Nazisme et Le Fascisme peuvent recommencer sous d’ autres noms à tout moment, ils peuvent frapper à nouveau.
    Le seul qui doit être dominant en démocratie, c’est le peuple lui même, comme le seul qui a le droit d’être nationaliste pour son pays, pas les élus qui ne feront que confisquer la nation au peuple.
    Un peuple souverain a toujours le dernier mot, et jamais les élus en démocratie, les élus ne doivent rien posséder de ce qui appartient au peuple, et remettre la science qu’ aux seuls autorités, entre les mains de quelques un, sans protéger le peuple, est toujours dangereux.
    Quand les intentions sont nobles, il y à pas de problème, et donc nous devons nous porter sur les intentions nobles et le sagesse de nos élus qui nous dirigent en protégeant nos arrières, nous pouvons faire des erreurs en science, mais pas avec nos dirigeants, c’est aussi nos ennemis de la libertés n’attendent que çà de nous, que nous fassions des erreurs pour s’infiltrer.
    Faire des armes nucléaires demande du savoir faire, mais pas de la sagesse.
    La spiritualité ne tien qu’aux intentions nobles et la sagesse que nous avons d’aimer avec amour les nôtres, comme le libre arbitre consenti à toute à chacun de nous, avec le respect mutuel sincère, atteindre de tels attitudes ne tue jamais et fondent l’ascension des plus hautes civilisations, c’est la haine qui accompli les actes destructeurs, jamais avec l’amour des siens.

  3. « Ce sont les préjugés qui sont les principaux obstacles à la connaissance »

    Pourquoi tous les « préjugés » devraient-ils mécaniquement se révéler faux? Cela est même statistiquement peu probable. N’est-ce pas là aussi un préjugé?
    Par contre, quid du « postjugé » dont le contenu souvent en contradiction avec la doxa est pourtant corroboré hélas largement par l’expérience et est donc conforme à la réalité, à la « vérité »?

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