Les médias de propagande du Nouvel Ordre Mondial ont abondamment glosé sur les soldats privés du groupe Wagner au début du conflit. Plus discrets depuis qu’ils ont été intégrés dans des structures militaires russes après le tragique « accident d’avion» de leur patron.
Par contre pas un mot sur les mercenaires colombiens qui se battent au profit des oligarques corrompus de Kiev. Environ 7 000 Colombiens seraient présents en Ukraine, un nombre stable, les nouveaux arrivants compensant d’importantes pertes au combat. Comme les Russes n’épargnent pas les tueurs professionnels apatrides, ceux-ci se battent jusqu’à la mort plutôt que de se rendre.
Assassin, c’est un métier. Qui sont ces reîtres ?
On trouve parmi eux des militaires à la retraite ou démissionnaires, motivés par des soldes sans commune mesure avec celles de leur pays. Mais aussi des guérilleros castristes et des sicaires des cartels de narcotrafiquants, certains portant parfois les deux casquettes. Des canailles qui ont préféré fuir à l’étranger quand la tenaille des services spéciaux appuyés par les Américains s’est refermée sur eux. Les uns et les autres ont l’expérience du combat en terrain difficile et un savoir-faire d’assassin fortement apprécié par les autorités de Kiev.
Les soudards colombiens sont très recherchés pour leur expérience dans des conflits asymétriques, leur disponibilité au profit de celui qui les paye, sans états d’âme ni idéologie, et leur capacité à opérer dans des terrains variés, jungle, désert, montagne, mer, rivières, ce qui en fait des combattants très polyvalents.
Leur formation au matériel dont disposent les Ukrainiens, en particulier les missiles portatifs et les drones de combat, est assurée par la brigade Khartia, une émanation de la Garde nationale qui a sévi dans le Donbass entre 2014 et 2022 contre des civils mais a promptement détalé devant l’armée russe.
Cette milice qui réunissait des demi-sels et des hooligans a pour enseigne un logo emprunté aux Waffen SS. Un autre de ses insignes que l’on montre moins associe la croix de fer germanique au sabre courbe des Turcs et au croissant des mahométans. Mais selon nos médias labellisés, ce serait une pure coïncidence.
En Ukraine, les Colombiens intégrés dans l’armée après un temps d’adaptation font officiellement partie des « volontaires étrangers ». En réalité, ils sont recrutés par la société militaire privée colombienne « Academy for Security Instruction » (A4SI) et mis à la disposition du gouvernement de Kiev. Pour la galerie, ce sont des agents de sécurité et des gardes du corps de personnalités. Dans les faits, ils sont grassement payés pour se battre contre les Russes et compenser en partie les pertes de plus en plus importantes de l’armée ukrainienne.
Diplômés de l’académie du crime en Amérique latine
Depuis les années 1960, la création de guérillas castristes puis la formation de groupes paramilitaires pour les combattre a permis de constituer un vivier quasi inépuisable de tueurs professionnels. S’y sont ajoutés des escadrons de la mort. Au départ des policiers qui décidaient de rendre la justice à la place des tribunaux tenus pour laxistes ou complices. Mais ces « Zorro » ont très vite dérapé dans le grand banditisme, monnayant leur savoir-faire aux plus offrants.
Entre les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et des cartels paramilitaires (BACRIM) anti-communistes passés tous les deux au service des narco-trafiquants, la Colombie a connu des guerres internes particulièrement violentes. Les sbires qui ont survécu sont devenus des combattants très entraînés pouvant rivaliser avec les forces spéciales gouvernementales. Les uns et les autres ont une grande expertise de terrain, aisément monnayable auprès des autorités de Kiev qui ne regardent pas à la dépense puisque ce sont leurs sponsors de l’UE qui raquent.
Des sociétés comme Blackwater où Macron aurait des contacts ont été particulièrement actives dans le recrutement de militaires colombiens pour des opérations à l’étranger, soi-disant pour sécuriser des complexes industriels. Multi-cartes, opérant aussi bien en Serbie qu’en Irak, en Ukraine comme au Yémen, acceptant des contrats pour le compte de la CIA, on peut porter à leur crédit la participation à l’éradication de groupes djihadistes. Depuis 2010, cette SMP toujours active a plusieurs fois changé de nom et de responsables pour brouiller les pistes.
Pour Pierre Gerstlé, directeur des relations internationales de l’Universidad Externado de Colombia, certains militaires de l’armée régulière la quittent, attirés par les avantages pécuniaires. « Il y a une vraie fuite des talents militaires que l’armée colombienne gère très mal, assure-t-il. Sans perspective de prendre du galon, beaucoup d’officiers sont tentés par les sociétés militaires privées ».
Des reconversions inespérées et juteuses mais pas sans risques
Beaucoup de ces mercenaires ont entre 35 et 45 ans. Le moment du choix entre végéter ou partir avec une maigre pension de retraite. Issus de milieux populaires, sans formation, engagés de bonne heure dès 16 ou 17 ans, ils ne parviennent pas à trouver un emploi dans le civil parce qu’ils ne savent rien faire d’autre que combattre. Les sociétés militaires privées les démarchent et leur proposent des salaires très supérieurs à ce qu’ils peuvent espérer en restant dans l’armée. Tout en surfacturant leurs prestations aux États utilisateurs.
Dans l’armée colombienne, les rémunérations tournent autour de 500 euros/mois pour un sous-officier, 800 à 1000 pour un officier selon son grade. Les sociétés privées offrent 3 000 aux uns, 5 000 à 6 000 aux autres. Avec une couverture sociale, une assurance invalidité pour eux et des prestations décès pour leur famille au cas où… Pas du luxe pour les sacrifiés à Marioupol, Bakhmout ou Pokrovsk. Ils peuvent aussi se partager des primes de plusieurs milliers de dollars selon la dangerosité des opérations auxquelles ils participent ou pour l’importance des personnes qu’ils éliminent.
Ils sont déployés sur des fronts difficiles, souvent en première ligne, au prix de nombreuses pertes en vies humaines, comme le raconte un des leurs sur RFI en espagnol : « J’ai été blessé au combat et j’ai laissé une jambe dans le Donbass. C’était une situation près de la mort, et j’ai perdu des camarades, mais je suis un soldat et j’ai l’habitude de tout ça. » Plusieurs milliers de ces briscards seraient portés disparus en Ukraine depuis 2022, mais il est difficile d’établir des statistiques puisque Kiev ne reconnaît pas leur existence.
Bien entendu dans ces activités illégales règne la plus grande opacité. L’Eurocrature octroie des fonds illimités au Zygomyr sans poser de questions sur leur usage. Du moment, que c’est pour casser du Popov… Mais les Russes réagissent et ils ont le bras long. Ainsi deux Colombiens, Alexandro Ante et José Medina, revenant d’Ukraine, ont été arrêtés lors d’une escale à Caracas au Venezuela, en 2024. Débiteur envers le Kremlin, Maduro les a expédiés à Moscou où un sort peu enviable les attendait.
Ces hommes de mains sont aussi utilisés par les réseaux criminels
Les compétences des anciens militaires ou guérilleros colombiens ne se limitent pas aux zones de guerre. En Amérique latine, les puissants cartels de la drogue embauchent ces vétérans aguerris pour renforcer leurs propres forces. Ils sont recrutés pour entraîner les sicarios (tueurs à gages), constituer des commandos de choc, préparer des attaques surprise et renforcer la sécurité des chefs de cartel. Certains ont été impliqués dans les guerres de gangs ou contre la police, et aussi dans des opérations d’enlèvement, des hold ups et des assassinats.
Les autorités colombiennes essaient d’arrêter l’hémorragie. « Jeunes anciens soldats et anciens officiers, ne vous vendez pas. Combattez pour votre patrie, ne mourez pas dans des guerres étrangères » a prêché sans grand succès le Président colombien Gustavo Petro, le 17 août 2025. Mais il a beau promettre d’améliorer les soldes et les retraites des soldats, ses offres financières ne sont pas motivantes comparées à celles du mercenariat.
Christian Navis
https://climatorealist.blogspot.com
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