Polygamie, polyamour : le Vatican publie une note sur la monogamie

En cette journée internationale contre la violence envers les femmes et  dans le contexte de la confrontation massive avec une population dont  la base civilisationnelle initiée par un prophète (sic) polygame, il est pertinent  de rappeler que nos codes civils et religieux sont basés sur un concept de la  famille formée initialement sur un couple monogame. Ce concept est reconnu  par le code civil napoléonien, même si la loi a évolué par la reconnaissance  du mariage entre couples de même sexe, la base reste le couple formé entre 
deux personnes pour former « une famille ». (Parent 1 et parent 2…!)
Tiens, question d’égalité, « la polyandrie » n’est revendiquée, que je sache,  par quiconque… mais l’avenir est par nature imprévisible !
Comptons peut-être sur notre amie Ersilia ou notre copine Mathilde, à moins  que la Roussette ne postule après la déconstruction massive…
Juvénal
La note Una Caro du Vatican défend une vision structurée de la monogamie, la relation conjugale impliquant une appartenance réciproque « totalisante ».  
Bondar Viktor / bondvit/stock.adobe.com Mikael Corre, envoyé spécial permanent à Rome
Publiée le 25 novembre, en l’honneur de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, la note Una Caro défend la « monogamie comme principe universel du mariage ». Inspirée par des demandes africaines liées à la polygamie, elle élargit son propos aux formes contemporaines de non-monogamie pour réaffirmer l’exclusivité du lien conjugal.
La note Una Caro (Une seule chair), publiée le 25 novembre par le dicastère pour la doctrine de la foi, se présente comme un document destiné « à l’Église universelle » réaffirmant l’exclusivité du lien conjugal. Elle a été rendue publique à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, un choix assumé par son préfet, le cardinal Victor Manuel Fernandez, qui a rappelé en conférence de presse que « l’appartenance mutuelle propre à l’amour réciproque » au sein du mariage n’a rien à voir avec « les mauvaises formes de désir malsain qui débouchent sur des manifestations de violence explicite, d’oppression, de pression psychologique, de contrôle, d’étouffement, auxquelles s’ajoute souvent l’infidélité ».
Ce texte, présenté comme un « éloge de la monogamie » – c’est son sous-titre –, est né dans un contexte précis. Depuis des années, des évêques d’Afrique subsaharienne alertent Rome sur les situations pastorales complexes engendrées par la polygamie, notamment quand un catéchumène polygame demande le baptême.

Ce fut notamment le cas au Synode sur l’avenir de l’Eglise, en 2024 et 2025. Comment lui présenter positivement la monogamie ? En réponse à cette demande, le dicastère a fait le choix d’élargir le propos, associant dans cette note « polygamie, adultère ou polyamour », présentés comme reposant sur une même « illusion que l’intensité de la relation peut se trouver dans la succession des visages ».

Le couple, une image de la communion trinitaire

Ce décalage est voulu. Selon deux sources romaines concordantes, le dicastère a ainsi voulu éviter une note « géographiquement ciblée » qui pourrait être perçue comme une stigmatisation d’un continent ou de pays à majorité musulmane. D’où le repositionnement doctrinal : la question de la note n’est plus la polygamie en tant que telle, mais la monogamie comme structure chrétienne du mariage.

Le cœur du texte consiste ainsi en une défense structurée de la monogamie. L’unité conjugale – vivre une union « unique et exclusive » – est définie comme la propriété essentielle du mariage, dont découle l’indissolubilité. La relation conjugale implique une appartenance réciproque si « totale » ou « totalisante » qu’elle ne peut être partagée avec un tiers, explique le dicastère. « L’expression “totalisante” ne se réfère pas seulement au fait qu’elle va jusqu’à l’union sexuelle (…) Une union totalisante implique de se donner réciproquement le temps, la maison, le projet personnel que chacun a pour sa propre histoire et même son propre corps », a expliqué le cardinal Fernandez, lors de la conférence de presse, insistant sur le fait que, « étant ainsi totalisante, cette union n’est possible qu’entre deux ».

Pour étayer cette position, la note relit longuement l’Écriture : les paroles de Jésus renvoyant à la Genèse (Mt 19,4), saint Paul reliant l’union des époux au mystère du Christ, les Pères de l’Église… La tradition orientale, citée notamment à travers le théologien contemporain Paul Evdokimov, est mobilisée pour décrire dans le couple une image de la communion trinitaire.

« Manifestation existentielle »

S’appuyant largement sur saint Thomas d’Aquin, la note rappelle encore que la monogamie correspond à « l’inclination naturelle » de la personne humaine et favorise une amitié plus profonde. Elle protège la justice et le bien des enfants, prévient les jalousies et les rivalités, dit encore le dicastère. Ainsi, l’union monogame n’est pas seulement présentée comme une norme morale : elle devient une « manifestation existentielle » de la communion divine. Tout mariage authentique suppose par conséquent « une amitié spirituelle et corporelle » qui ne peut être élargie à d’autres sans se dénaturer.

Reste que le document ne dit pas comment agir dans les situations concrètes liées à la polygamie : aux conférences épiscopales africaines donc d’en tirer elles-mêmes des orientations pastorales. Et, du point de vue de Rome, la même responsabilité vaut pour tous les autres évêques confrontés aujourd’hui à des formes d’unions non monogames. source  

   Juvénal de Lyon

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