Moins gavé de subventions publiques, le festival de la BD d’Angoulême disparaît…

 

Le festival de la bande dessinée d’Angoulême, qui existait depuis 1974, disparaît. Il n’y aura pas d’édition 2026.

La baisse des subventions publiques ne permettrait plus au festival d’exister par ses propres moyens.

Alors que partout en France, des salons et expositions privées drainent des milliers de visiteurs (salon de l’habitat, de l’automobile, des seniors…) et sont largement rentables, cet événement ne parviendrait donc pas à voler de ses propres ailes après un demi-siècle d’existence ?

Faut-il s’en désoler ou s’en réjouir ?

S’en désoler parce que la disparition d’un festival culturel marque une avancée dans la morosité ambiante déjà bien installée …

Ou bien s’en réjouir parce que finalement, un festival qui vit sous perfusion de nos impôts depuis si longtemps n’est pas viable et ne trouve pas un succès populaire suffisant ?

Pourquoi nos impôts devraient-ils venir en soutien d’une manifestation qui ne plaît qu’à un trop faible public ?

En matière de culture, j’aurais tendance à rejoindre la philosophie de Sarah Knafo : l’Etat dépense trop, il doit se restreindre à ses missions régaliennes.

La culture doit émaner du peuple. Si un événement culturel meurt sans subventions ou à cause d’une baisse de subventions, c’est qu’il était faussement culturel. Il ne plaisait qu’à une minorité à qui il revient de financer de ses propres deniers ce qui lui plaît. Saine gestion.

Dans le même temps, l’annulation de ce festival signifie la perte de nombreuses retombées économiques pour une ville déjà sur le déclin et sur laquelle le monde de la BD a été greffé artificiellement.

Angoulême a certes de longue date un lien avec le papier, qui, comme l’évoque Balzac dans les Illusions perdues, chef d’oeuvre de littérature française, produisait du papier dans les quartiers les plus bas de la ville, au bord du fleuve Charente qui était le préféré de François premier. Mais il n’y a pas eu d’émergence spontanée de ce mode d’expression dans cette ville. Ce sont les pouvoirs publics qui ont tenté de redynamiser une ville qui sombrait dans la morosité avec ce festival.

Se réjouir ou se désoler encore, quand on sait que c’est la gestion des finances par Macron et son gouvernement qui conduit à mener une politique plus austère en termes de dépenses ?

Entre vivre dans un désert culturel et vivre dans un désert de Bédouins, il n’y a qu’un pas. Cherche-t-il à nous le faire franchir ?

Il est quand même question de 6 millions d’euros pour 4 jours de festival et 200 000 visiteurs soit une subvention de 30 euros par visiteur.

N’est-il pas juste que chaque visiteur en assume le coût et peut-on vraiment penser que ce sont ces 30 euros qui freineraient les amoureux de ce festival à y participer ?

Que représentent 30 euros par an dans un budget tourisme et loisirs ? Même quand on a des moyens pas extraordinaires, on peut quand même réussir à les mettre de côté quand on songe que cela représente 8 centimes d’euros à épargner chaque jour…

Dans sa course aux municipales de Paris, Dati entend éviter un nouveau fiasco qui lui serait imputé après le cambriolage du Louvre. Elle serait prête à rétablir une subvention de 200 000 euros.

Reste à savoir comment des bandes dessinées peuvent engendrer un coût de 1 500 000 euros de budget par jour soit 150 000 euros par heure d’une journée de 10 heures dans une petite ville médiocre de 40 000 habitants isolée dans les terres...

Il a lieu tous les ans en janvier depuis 1974 et associe expositions, débats, rencontres et nombreuses séances de dédicace, les principaux auteurs francophones étant présents. De nombreux prix y sont décernés, dont le grand prix de la ville d’Angoulême, qui récompense un auteur pour l’ensemble de son œuvre, et le Fauve d’or, récompensant un album paru l’année précédente.

150 000 euros de l’heure pour des débats et des dédicaces ? Les auteurs ne seraient-ils pas un peu gourmands ?

Je ne vois pas quant à moi d’un mauvais oeil ce coup de freins dans ce flot de subventions aux événements « culturels » même si cela m’attriste de savoir que c’est dû à la politique de Macron et que de l’argent qui pourrait égayer la vie des Français, fût-ce à des coûts qui étaient déjà largement dispendieux pour nos finances publiques, est utilisé à mauvais escient…

Il est évident que toutes ces subventions pour le monde de la « culture » n’ont pas vocation à demeurer et que cela permettra peut-être à certaines divas de remettre les pieds sur terre en baissant leurs exigences financières et en faisant l’effort de trouver leur public sans l’aide du contribuable.

Il est aussi essentiel que la notion de redevance prenne le relais sur celle de subventions.

Stop à la débauche de subventions ! Quand on veut le maintien d’un événement, on paie de sa propre poche pour y participer… C’est le principe de la redevance où chacun paie les services dont il profite réellement.

 

Elle veut sauver les « petits Mickeys » : après avoir réduit les subventions au Festival de la BD d’Angoulême en 2025, la ministre de la culture Rachida Dati a confié à Ouest France, dimanche 23 novembre 2025, qu’elle était potentiellement disposée à rétablir une subvention… supprimée en 2022.

 

Ce lundi, 9e Art +, la société organisatrice du Festival de la BD, reconnaît que l’édition 2026 « ne pourra matériellement pas avoir lieu dans des conditions appropriées ». Le mail est signé Vincent Brenot et Ghislain Minaire, les avocats de l’entreprise de Franck Bondoux, et il rejette la faute sur les pouvoirs publics.

Lors de leur conférence de presse du 20 novembre, ceux-ci « ont exprimé leur refus de verser les subventions qu’ils savent pourtant indispensables à la tenue de l’édition 2026. Cette prise de parole a, de fait, envoyé un signal fort et clair à toutes les parties prenantes sur l’impossibilité d’organiser le Festival, ce qui a inéluctablement conduit, dans les jours qui ont suivi, à des retraits de la part de nombreux acteurs de l’événement (exposants, entreprises partenaires…) restés jusqu’alors impliqués dans l’espérance de sa tenue. »

Une réécriture de l’histoire : avant la prise de parole des collectivités, les éditeurs avaient eux-mêmes jugé que la 53e édition du festival, programmée du 29 janvier au 1er février 2026, ne pouvait plus se tenir… Quelque 2000 auteurs avaient décidé de boycotter l’événement au motif qu’il était piloté par 9e Art +. (…) »

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