Tout leur est bon pour faire accroire qu’il n’existe aucune unité génétique, culturelle ou linguistique dans notre pays pour arriver à tout prix à cette conclusion : » Nous sommes le fruit d’un métissage, c’est notre ADN. Nous devons donc continuer, accueillir en grand tous les peuples de la Terre pour poursuivre sur la trajectoire qui a fait notre grandeur« .
Dernier exemple en date, sur le Service public, faut-il le préciser . Le tout avec une caution scientifique « indiscutable ».
Pour Jean-Paul Demoule, l’idée d’une nation française ne remonte qu’à la Révolution française et au romantisme.f
« Avant, on a des rois, donc ils sont de droit divin, mis en place par Dieu soi-même », explique-t-il. L’archéologue souligne que « sous la Révolution, il y a seulement 10% des Français qui parlent le français standard » et que l’hexagone ne prend sa forme définitive que sous Louis XIV, sans la Corse, Nice ou la Savoie. Cette construction nationale s’est accompagnée d’une éradication des langues régionales : « Sur l’ensemble du territoire français, y compris l’ultramarin, on a recensé 75 langues régionales, mais la France n’a toujours pas ratifié [la charte européenne], et l’éradication des langues régionales a été le fait de la Troisième République par la force, la punition. » Face aux discours identitaires contemporains, l’archéologue rappelle que « si on cherche la France de souche, on ne la trouve pas » et que « un tiers des Français ont au moins une grand-mère ou un grand-père né à l’étranger ».
Son ouvrage invite à prendre du recul sur les fantasmes identitaires en s’appuyant sur les données scientifiques de l’archéologie et de l’histoire.
Or, j’ai lu en détail l’article de Demoule. Il est truffé d’inexactitudes volontaires. Monsieur Demoule étant par ailleurs un brillant chercheur, c’est la preuve qu’il agit en militant et non en scientifique.
Il n’en est pas à son coup d’essai car il a voulu « déconstruire » le « mythe des indo-européens », sous prétexte que ceci aurait pu être un argument de l’idéologie nazie. Tout ce que le monde compte de sommités scientifiques, ainsi que les dernières analyses paléogénétiques contredisent complètement ses élucubrations.
Je ne voudrais pas entrer dans ce débat qui dépasse mes compétences.
Cependant, étant un peu connaisseur de l’histoire de la Gaule je tiens à démontrer, preuves à l’appui que ce « chercheur » ment de façon éhontée en prétendant que la Gaule est une invention de Napoléon III servant de carburant aux argumentations des souverainistes d’aujourd’hui.
En effet, la vision d’une Gaule fractionnée est une véritable contre-vérité pour ne pas dire un énorme mensonge car les données archéologiques et historiques révèlent au contraire une aire civilisationnelle cohérente, même si elle est politiquement décentralisée.
L’affirmation qu’il existait une » soixantaine d’ethnies » est une pure affabulation indigne d’un chercheur.
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Nous pouvons démonter sans difficulté une théorie qui ne tient pas la route et s’apparente autant à une pure désinformation qu’à une réelle provocation.
Voici donc tout l’argumentaire parfaitement documenté qui permet de révéler la supercherie :
1 Il existait une unité linguistique gauloise
Une langue commune avec des variations dialectales
La langue gauloise constituait un continuum linguistique celtique remarquablement homogène :
- Pierre-Yves Lambert (La langue gauloise, Errance, 2003) démontre que les inscriptions gauloises (calendrier de Coligny, plomb de Larzac, inscriptions de La Graufesenque) révèlent une langue standardisée sur l’ensemble du territoire
- César lui-même note dans la Guerre des Gaules (I, 1) que les Gaulois parlent une « lingua » commune, distincte de celle des Belges et des Aquitains.
2.L’unité religieuse et cosmogonique
Le druidisme constituait le ciment culturel
Le druidisme constituait le facteur d’unité le plus puissant :
- Jean-Louis Brunaux (Les Druides. Des philosophes chez les Barbares, Seuil, 2006) démontre que les druides formaient une classe sacerdotale transnationale, se réunissant annuellement dans le pays des Carnutes (région de Chartres), considéré comme le centre sacré de la Gaule
- Cette assemblée annuelle (concilium totius Galliae, César, VI, 13) servait de tribunal suprême et de lieu d’enseignement commun
- La formation druidique durait 20 ans et transmettait un corpus théologique, juridique et cosmogonique unifié
3. Le panthéon était commun :
Contrairement à ce que suggère l’article, les Gaulois partageaient un panthéon cohérent :
- Venceslas Kruta (Les Celtes. Histoire et dictionnaire, Laffont, 2000) recense les grandes divinités communes : Lug (dieu souverain), Taranis (dieu du tonnerre), Teutatès (dieu tribal), Epona (déesse équestre), etc.
- Les noms théophores (noms de personnes contenant un nom de dieu) se retrouvent sur tout le territoire : Lugdunum (Lyon), Laon, Loudun etc.
- Miranda Green (Dictionary of Celtic Myth and Legend, Thames & Hudson, 1992) montre que les attributs et fonctions des divinités sont similaires d’une région à l’autre
De plus, les amphictyonies (assemblées religieuses) créaient des liens fédéraux, comme chez les Grecs.
4. Mœurs et coutumes étaient communes :
Système juridique commun
- César (VI, 13-14) décrit un droit coutumier gaulois unifié, administré par les druides
- Les concepts de garants, d’hospitalité sacrée, de clientélisme sont attestés partout
- Fustel de Coulanges (Histoire des institutions politiques de l’ancienne France, 1888-1892) note déjà cette cohérence juridique
L’organisation sociale était commune :
Une structure sociale tripartite commune :
- Les druides (fonction sacerdotale et judiciaire)
- Les equites/chevaliers (fonction guerrière)
- La plèbe (fonction productive)
Cette division, analysée par Georges Dumézil (Mythe et épopée, 1968-1973), correspond au schéma indo-européen mais prend en Gaule une forme spécifique et homogène.
1 L’unité des origines : la celtisation de la Gaule.
La culture de Hallstatt est à l’origine de la Gaule.
Venceslas Kruta (Les Celtes, PUF, 2007) et Olivier Buchsenschutz (L’Europe celtique à l’âge du Fer, PUF, 2015) montrent que :
- La culture de Hallstatt (VIIIᵉ-Vᵉ siècle av. J.-C.) se développe en Europe centrale (Autriche, sud de l’Allemagne) et essaime vers l’ouest
- La culture de La Tène (Vᵉ-Iᵉʳ siècle av. J.-C.) représente l’épanouissement de la civilisation celtique et couvre un territoire immense, de l’Irlande à la Turquie
La vague de peuplement est parfaitement cohérente.
Les données archéologiques et génétiques récentes contredisent totalement l’idée farfelue de « brassages incessants » :
- Barry Cunliffe (The Ancient Celts, Oxford, 1997) démontre une continuité de peuplement depuis l’âge du Bronze final
- Les analyses ADN anciennes (études de David Reich, Harvard) montrent que la population gauloise du second âge du Fer descend majoritairement des populations de l’âge du Bronze, avec un apport celtique par diffusion culturelle plus que par remplacement massif
- Jean Guilaine et Jean Zammit (Le sentier de la guerre, Seuil, 2001) démontrent l’inexactitude de l’idée reçue de l’ampleur des migrations : il s’agit plutôt d’élites guerrières celtiques imposant leur langue et culture à un substrat plus ancien.
2 Il existait une unité économique et technique :
L’artisanat était standardisé.
- La métallurgie gauloise (épées, bijoux, monnaies, fibules) présente des caractéristiques stylistiques communes sur tout le territoire
- Les amphores vinaires circulent selon les mêmes réseaux commerciaux
- L’art laténien (motifs curvilignes, triskèles, torques) est immédiatement reconnaissable et d’une grande homogénéité.
Le système monétaire était interconnecté
- Katherine Gruel (La monnaie chez les Gaulois, Errance, 1989) montre que la numismatique gauloise, bien que diversifiée, s’inspire de prototypes communs (statère de Philippe II) et que les monnaies circulaient largement. (Tout comme l’Euro d’aujourd’hui porte sur son côté face les marques de chaque nation)
- L’existence de monnaies « fédérales » (comme celles des Arvernes) témoigne de projets politiques communs aux tribus.
3 La fragmentation politique n’exclut pas l’unité culturelle.
Le modèle de la cité-État grecque
Il faut distinguer :
- La fragmentation politique (60 civitates environ), qui est effectivement une réalité
- L’unité civilisationnelle qui est tout aussi réelle
La Grèce antique offre un parallèle : des centaines de cités autonomes (πόλεις), souvent en guerre, mais personne ne nie l’existence d’une civilisation grecque cohérente (langue, religion, jeux olympiques, mythes communs).
Il est donc TOTALEMENT FAUX de prétendre qu’il existait soixante « ethnies » différentes en Gaule pour tenter d’accréditer que la Gaule n’était qu’un mythe moderne véhiculé par des patriotes réactionnaires. Faire croire que les tribus gauloises comme les Séquanes, les Mandubiens ou le Éduens étaient des ethnies tout aussi éloignées que le sont aujourd’hui en Afrique les Pygmées, les Zoulous ou les Masaïs procède soit d’une ignorance profonde, soit d’une malhonnêteté portée à son paroxysme. AU vu du parcours du sieur Demoule, je pense que la deuxième hypothèse est la plus probable, faisant de cet intellectuel un militant farouche du wokisme.
En conclusion:
La thèse de Demoule, en insistant sur la fragmentation, ignore volontairement :
- L’unité linguistique : une langue celtique commune avec des variantes
- L’unité religieuse : un panthéon et un clergé transnational (druidisme)
- L’unité juridico-sociale : mêmes structures, même droit coutumier
- L’unité ethnogénétique : une celtisation progressive d’un substrat relativement stable
- L’unité matérielle : artisanat, armement, architecture similaire
La Gaule n’était certes pas un État centralisé, mais constituait bien une aire civilisationnelle cohérente, comparable à la Grèce antique ou à l’Allemagne médiévale : morcelée politiquement, unie culturellement. L’homogénéité du patrimoine génétique est aussi une réalité scientifique.
Bibliographie
Sources antiques
CÉSAR, Commentaires sur la Guerre des Gaules, trad. L.-A. Constans, Les Belles Lettres, 1926.
POLYBE, Histoires, trad. D. Roussel, Gallimard, « Quarto », 2003.
TITE-LIVE, Histoire romaine, trad. A. Flobert, GF-Flammarion, 1995.
Études archéologiques et historiques
BRUNAUX Jean-Louis, Les Gaulois, Les Belles Lettres, 2005.
BRUNAUX Jean-Louis, Les Druides. Des philosophes chez les Barbares, Seuil, 2006.
BUCHSENSCHUTZ Olivier, L’Europe celtique à l’âge du Fer, PUF, « Nouvelle Clio », 2015.
DELAMARRE Xavier, Dictionnaire de la langue gauloise, Errance, 2003.
DUMÉZIL Georges, Mythe et épopée, 3 vol., Gallimard, 1968-1973.
FICHTL Stephan, Les peuples gaulois, Errance, 2012.
FUSTEL DE COULANGES Numa Denis, Histoire des institutions politiques de l’ancienne France, 6 vol., 1888-1892.
GOUDINEAU Christian, Regard sur la Gaule, Errance, 2000.
GOUDINEAU Christian, Par Toutatis ! Que reste-t-il de la Gaule ?, Seuil, 2002.
GREEN Miranda, Dictionary of Celtic Myth and Legend, Thames & Hudson, 1992.
GRUEL Katherine, La monnaie chez les Gaulois, Errance, 1989.
GUILAINE Jean & ZAMMIT Jean, Le sentier de la guerre. Visages de la violence préhistorique, Seuil, 2001.
KRUTA Venceslas, Les Celtes. Histoire et dictionnaire, Laffont, « Bouquins », 2000.
LAMBERT Pierre-Yves, La langue gauloise, Errance, 2003.
POUX Matthieu, Corent. Voyage au cœur d’une ville gauloise, Errance, 2012.
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Bonjour Raoul, excellente idée cet article qui montre bien l’offensive contre nos valeurs mais aussi à présent notre histoire, réécrite par ces prétendus chercheurs et universitaires qui, de concert avec les journaleux comme Plénel et les dhimmis responsables d’association qui essaient de convaincre les Français qu’ils n’auraient aucune légitimité à donner leur avis sur l’immigration
Quand on se nomme Demoule, on a un QI de moule. La conchyliculture universitaire dans toute sa splendeur. Quant à Plenel, l’opium marxiste lui est monté à la tête.