Voilà une femme comme on les admire. Courageuse avec du caractère et de la personnalité. Ni lesbienne ni pleurnicharde ni woke comme nos féministes de carnaval. Mère de trois enfants et catholique assumée, sa vie est menacée en permanence. Cela la rend encore plus offensive.
Elle a contrarié Donald en lui piquant le Nobel sous son nez, mais il n’est plus fâché. Ils sont dans le même camp.
« Les Vénézuéliens pourraient un jour prochain accueillir chaleureusement une intervention de la CIA, les libérant enfin de la dictature bolivarienne ! » a-t-elle claironné, semant la panique à Caracas, tandis que Trump déployait le plus grand porte-avions du monde, l’USS Gerald Ford, à la limite des eaux territoriales du Venezuela. Officiellement pour entraver le trafic de drogue. Un marteau pilon pour aplatir une mouche à merde.
L’objectif est clair. Même si le dictateur Maduro abuse de ses fonctions comme Noriega naguère au Panama pour inonder les USA de cocaïne, l’objectif est d’écraser cette vermine qui a fait d’une démocratie, alors le pays le plus riche d’Amérique latine, une cour des miracles. Un repaire de brigands où tout le monde est corrompu. Politiciens, fonctionnaires, militaires, journalistes, flics, juges, douaniers, banquiers. Pire qu’en France, c’est tout dire !
Maria Corina s’est affirmée comme l’opposante Numéro Uno du chauffeur de bus Maduro, un Delogu local à l’esprit tordu, violent, illettré et d’une incompétence rare.
María Corina Machado 58 ans, ingénieur industriel, titulaire d’une maîtrise en finances, a subi dans son travail les effets désastreux de la politique sociale et népotique de Hugo Chavez. Un autre Mozart de la finance qui croyait les caisses de l’État inépuisables et la manne pétrolière infinie. Distribuant dès 1999 l’argent à tort et à travers à ses suppôts, clientélisme oblige. En remplaçant dans l’industrie des carburants les cadres qualifiés par des militants politiques ou syndicaux enthousiastes mais inefficaces car ignares.
Le futur prix Nobel a entamé ensuite une carrière politique en tant que fondateur de l’organisation de surveillance des votes Súmate. Un pari risqué dans un pays où les néo-castristes sont devenus des virtuoses de la fraude électorale, de l’intimidation et des assassinats politiques. Au début, elle était bien seule. Encouragée par des compatriotes expatriés aux USA qui fricotaient ouvertement avec la CIA et la NSA.
Militante anti-Chavez de la première heure, elle a été membre du Parlement vénézuélien de 2011 à 2014 avant d’être privée de son mandat électoral lors d’un procès cousu de fil blanc. Elle avait osé traiter publiquement Chavez de voleur quand il nationalisait toutes sortes de commerces et d’industries « dans l’intérêt du peuple » pour les refiler en douce à ses partisans ou à des membres de sa famille.
Lorsqu’elle a voulu candidater à la présidentielle en 2023, alors qu’elle avait remporté la primaire de l’opposition pour l’élection de 2024, des juges qui n’avaient rien à refuser au pouvoir l’ont déclarée inéligible. Avec Marine, Alice Weidel et la Birmane Aung San Suu Kyi, elles peuvent former un club de ces femmes dont les hommes ont tellement peur qu’ils veulent les renvoyer aux enfants et à la cuisine.
Au Venezuela, comme en France et dans toutes les dictatures bananières, ce sont des juges politisés qui décident quels opposants sont autorisés à se présenter aux élections.
Ainsi, après qu’une nouvelle primaire a élu Corina Yoris en tant que candidate de remplacement, Maduro la fit disqualifier à son tour par ses juges au profit d’Edmundo González qu’il avait sous-estimé. L’opposition a présenté un décompte des votes, affirmant que González avait remporté les élections avec une écrasante majorité, tandis que les juges du Conseil national électoral ont proclamé la victoire de Maduro sans présenter le moindre bordereau de participation ou de relevé de voix. Pourquoi justifier leur décision puisqu’ils sont les plus forts ?
Peu de temps après, Maria Corina Machado a annoncé qu’elle se cachait pour échapper aux sbires envoyés pour la faire disparaître, prenant la sage décision de prendre du champ en invoquant les craintes pour sa vie et sa liberté, et les menaces pesant sur ses enfants. Les progressistes lui reprochent ses alliances avec les Gringos. Sans doute auraient-ils préféré qu’elle soit assassinée comme des centaines d’opposants à Madurescu.
Puisqu’elle est menacée à l’intérieur, elle utilise toutes les tribunes internationales pour dénoncer le dictateur communiste mafieux et ses sbires.
Avant le Nobel de la paix qui la protège plus ou moins, elle a été accueillie par George W. Bush au Bureau ovale le 31 mai 2005, puis citée par la BBC comme l’une des 100 personnes les plus influentes au monde. En 2024, elle a reçu le Prix Václav Havel des droits de l’homme et le Prix Sakharov pour avoir représenté les Vénézuéliens luttant pour le rétablissement de la démocratie.
Le 21 mars 2014, Maria Corina Machado était apparue, à la demande du Panama, comme déléguée suppléante au conseil de l’Organisation des États américains (OEA) pour évoquer la situation au Venezuela où une répression sanglante s’abattait sur des manifestants pacifiques. Après son discours à l’OEA, les parlementaires pro-Maduro qui dominent l’Assemblée nationale (forcément puisqu’ils se cooptent entre eux) ont affirmé que sa comparution à l’OEA était interdite par la Constitution et l’ont déchue de sa nationalité.
Dans ces conditions, difficile de lui reprocher ses liens avec l’université de Yale, vivier de correspondants et d’analystes pour la CIA, et d’avoir été inscrite sur la liste des Global Young Leaders en 2005. Ces distinctions lui permettent de bénéficier d’une protection policière contre les sicaires de Madurescu. Ses déplacements, très surveillés, sont tenus secrets.
Maria Corina s’en est expliquée sans fioritures : « Je ne pouvais pas rester chez moi et regarder mon pays se disloquer et s’effondrer… Nous voulions maintenir le processus électoral en changeant de cap, pour donner aux Vénézuéliens la chance de compter sur eux-mêmes et pour dissiper les tensions avant qu’elles ne s’accumulent. C’était un choix entre des bulletins de vote plutôt que des balles. »
Machado a promis qu’elle enterrerait le socialisme dans son pays. L’aide de Donald ne sera pas de trop.
Le harcèlement et les persécutions dont elle a été victime ont transformé une opposante légaliste, croyant au changement par les urnes, en une activiste radicale qui a soutenu les sanctions internationales contre son pays et a plaidé en faveur d’une intervention étrangère pour chasser Maduro, estimant qu’avec ses milices, ce caudillo ne pourrait pas être destitué démocratiquement.
Elle se démarque ainsi du social-démocrate Juan Guaidó, ancien président du Parlement et chef d’État virtuel, banni par Maduro en 2019, reconnu comme président légitime puis abandonné par l’UE en 2021 et par les USA en 2023, sans doute parce qu’on le trouvait trop mou.
Par ses actions de terrain, Maria Corina présente et bien protégée a acquis dans les quartiers pauvres une réputation de combattante intraitable accusant les chavistes de s’être enrichis aux dépens du peuple. Mieux encore, dans un pays dont les classes populaires sont restées profondément catholiques malgré trente années de communisme, elle apparaît comme une icône spirituelle.
La gauche est atteinte partout de manie quérulente, comptant sur la complaisance de certains juges pour obtenir ce que les urnes lui refusent et disqualifier ses adversaires. Il est donc normal, lorsque la droite revient au pouvoir, qu’elle allume ces nuisibles de la même manière. Comme Trump et Pam Bondi ont fait changer la peur de camp.
Maria Corina a dit du narco-dictateur Maduro « qu’elle espérait qu’il serait encore en vie lorsqu’elle serait élue à sa place pour pouvoir l’envoyer en prison jusqu’à la fin de ses jours ». Demandant à Washington un petit coup de pouce. Il semblerait qu’elle ait été entendue.
Christian Navis
https://climatorealist.blogspot.com/
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