Depuis quarante ans, la France s’est engagée dans une métamorphose silencieuse, dont on mesure aujourd’hui la portée. Sous couvert de progrès, de tolérance et d’ouverture, le pays a peu à peu substitué à l’idéal républicain de la communauté nationale un modèle fondé sur la diversité et la segmentation. Ce basculement, que l’on pourrait nommer préférence diversitaire, a bouleversé non seulement le paysage politique, mais la représentation même que la France se fait d’elle-même.
Les années Mitterrand : naissance d’une mythologie
Rien de tout cela n’est apparu par hasard. La préférence diversitaire plonge ses racines dans les années 1980, celles du mitterrandisme triomphant, quand la gauche, ayant conquis le pouvoir, cherchait un supplément d’âme pour compenser la désillusion sociale. Ce fut le temps de SOS Racisme, de la main jaune et du slogan « Touche pas à mon pote ». L’immigré, jusque-là perçu comme un travailleur parmi d’autres, devint l’incarnation du Bien, la victime sacrée d’une France supposée injuste et discriminante.
La gauche avait trouvé son nouveau prolétaire : non plus l’ouvrier en bleu de chauffe, mais le fils d’immigré maghrébin. Et tandis que l’antiracisme devenait religion d’État, le discours politique se chargeait d’une dimension morale : défendre l’immigré, c’était expier les fautes de la colonisation, se placer du côté des innocents, se laver du soupçon d’appartenir à une majorité coupable.
Ce renversement moral eut un prix. À mesure qu’on célébrait les vertus de la diversité, la classe ouvrière française cessait d’être le sujet central de la gauche. On ne parlait plus de son emploi, de ses salaires ou de ses logements, mais de son “repli”, de sa “peur de l’autre”. Les ouvriers, les employés, les habitants des cités minières ou des campagnes industrielles devinrent les grands oubliés du récit progressiste, tandis que les nouveaux héros de l’égalité étaient célébrés sur les plateaux de télévision.
Pendant ce temps, sur le terrain, la réalité se dégradait. Les anciens quartiers ouvriers s’enfonçaient dans la désindustrialisation, l’insécurité s’installait dans la rue, l’islam prenait une place de plus en plus visible dans l’espace public. L’économie locale, fondée sur de petites entreprises, des cafés, des commerces de proximité, se vidait au profit de structures communautaires. Les habitants, eux, observaient ce basculement avec inquiétude. Ils voyaient leur environnement changer, leurs repères s’effacer, leur mode de vie se déliter.
Mais dire ces choses-là, c’était déjà trop. Quiconque osait évoquer la peur, la perte ou la colère se voyait renvoyé au Front national. Le discours dominant imposait un interdit : le réel devait se taire. Ce refus de voir et de nommer a creusé, peu à peu, une distance irrémédiable entre la gauche et le peuple. Et quand les classes populaires ont cessé de voter pour elle, la gauche n’a pas cherché à les reconquérir : elle a choisi de s’en passer.
Terra Nova : la stratégie théorisée
C’est cette rupture que la note Terra Nova, publiée en 2011, a actée noir sur blanc.
Ce document, signé par le principal think tank socialiste, proposait rien de moins qu’un changement de peuple.
Constatant que la classe ouvrière s’était éloignée, les auteurs recommandaient de bâtir une “nouvelle coalition” électorale, fondée sur les femmes, les jeunes, les diplômés, les habitants des grandes villes et les minorités issues de l’immigration.
Le vieux peuple des usines et des campagnes était jugé perdu ; il fallait miser sur la France urbaine, mobile et métissée.
Ce texte n’était pas seulement cynique : il était révélateur d’un glissement déjà accompli. Il ne faisait que mettre en mots ce que la gauche pratiquait depuis trente ans : substituer au peuple social un peuple diversitaire. Ce choix, d’abord tactique, allait devenir une doctrine. La gauche n’était plus le parti de la nation solidaire, mais celui des identités multiples. Ce que l’on appelait autrefois le “commun” devenait suspect ; la diversité, au contraire, était proclamée richesse.
La diversité comme dogme
À partir des années 2010, la diversité cessa d’être un constat démographique pour devenir une norme morale.
Le vocabulaire lui-même trahit cette mutation : on ne parle plus de classe ouvrière, mais de “quartiers populaires”, plus de nation, mais de “vivre-ensemble”. L’individu n’est plus défini par son appartenance à une communauté nationale, mais par ses particularités : origine, croyance, orientation.
Dans cette nouvelle hiérarchie morale, la majorité devient coupable par essence. Le Français “de souche”, souvent catholique, enraciné, attaché à une mémoire, incarne le passé à dépasser. L’immigré, lui, devient symbole de progrès, d’ouverture, de modernité. Le rapport de force s’inverse : ce n’est plus la minorité qu’il faut protéger du pouvoir, mais la majorité qu’il faut accuser de s’y accrocher.
Ce renversement a produit une société culpabilisée, où le discours public célèbre la diversité comme une religion de substitution.
Le patriotisme est suspect, la laïcité devient un champ de contorsions, et la République s’efface derrière la reconnaissance infinie des différences.
Le calcul électoral
Mais la préférence diversitaire n’est pas qu’un idéal moral, c’est aussi une stratégie électorale.
Dans certaines villes, l’électorat issu de l’immigration peut faire basculer un scrutin. Les élus locaux le savent : maintenir de bons rapports avec les associations cultuelles ou culturelles, fermer les yeux sur certaines pratiques, subventionner des projets communautaires, c’est s’assurer une fidélité politique.
De là est née la formule cynique qu’on entend parfois dans les coulisses : « une mosquée construite, trois mandats assurés. »
À l’échelle nationale, le phénomène se confirme. Les études de l’IFOP montrent qu’aux dernières élections présidentielles, près de sept électeurs musulmans sur dix ont voté pour Jean-Luc Mélenchon. Cet électorat, encore minoritaire mais concentré dans certaines zones urbaines, constitue un appui décisif dans un système où deux ou trois points peuvent faire la différence.
La gauche n’a donc aucun intérêt à remettre en cause la dynamique migratoire : elle y voit, consciemment ou non, un réservoir de voix et la promesse d’un pays façonné à son image idéologique.
L’épuisement du lien national
Pourtant, cette stratégie a un coût immense. Elle détruit, lentement mais sûrement, le capital social qui fait tenir une nation.
Le sociologue américain Robert Putnam l’a démontré : plus une société devient hétérogène, plus la confiance entre ses membres s’effrite.
Lorsque les appartenances se multiplient, la réciprocité s’éteint. Chacun se replie sur son groupe, la solidarité collective s’érode, et l’État-providence lui-même finit par vaciller.
La France illustre tragiquement ce processus : hausse de la méfiance, effondrement de la participation électorale, montée des revendications communautaires, désaffection vis-à-vis des institutions.
Le pays ne partage plus un imaginaire commun, mais juxtapose des mondes qui ne se parlent plus. Le “vivre-ensemble” qu’on nous promettait se transforme en cohabitation méfiante.
Le prix du reniement
Sous couvert d’ouverture, la préférence diversitaire a donc opéré un renversement historique :
elle a remplacé le social par le culturel, la solidarité nationale par la mosaïque identitaire, la citoyenneté par la segmentation.
Ce n’est pas seulement une erreur politique, c’est une faute anthropologique.
Une nation n’est pas un collage de communautés, mais une continuité vivante, un récit commun.
En dissolvant ce récit, la gauche a voulu se fabriquer un peuple de substitution.
Elle y a peut-être trouvé des électeurs ; elle y a surtout perdu la France.
Et désormais, dans un pays où l’unité s’effrite, où la confiance recule, où les mots mêmes d’assimilation ou d’identité sont devenus suspects, c’est l’idée de civilisation qui vacille.
La République ne pourra pas éternellement tenir debout sur la seule invocation de la diversité.
Elle ne retrouvera sa force que le jour où elle osera de nouveau dire : nous formons un peuple, et non une addition de différences.
David Duquesne
20/10/2025
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Ce constat EXCELLENT, devrait figurer dans tous les wikipédias de la planète, devrait être lu et appris par coeur à sciences po (po ?), à l’ena, à inscire en grosses lettres dans la Constitution, pour rappeler aux générations futures toute la nocivité de l’idéologie gauchiassique, pour tout simplement proscrire à jamais ce cancer mondial au même titre que son « frère adoptif » l’islam…
Très bon constat! Miterrand est vraiment le point départ de cette invasion barbaresque et la baisse de niveau des Français qui sont devenus au fil du temps aussi ignares et incultes que les mahométans. Le nivellement par le bas, la perte de liberté aussi, car sans la connaissance, c’est la dépendance !
Il n’y a rien à espérer à rester en France, mais tout à craindre. Barrez-vous les jeunes pour échapper au pire !
Sos racisme crée par 3 juifs de gauche : bhl Guedj dray..
Maintenant viennent pleurer sur l’antisémitisme de la part de leurs petits protégés