Affaire Legrand-Cohen : l’Incorrect publie le constat d’huissier confirmant la conformité des rushs

Depuis le 5 septembre, les deux journalistes Patrick Cohen et Thomas Legrand sont plongés dans la tourmente suite aux révélations du journal l’Incorrect. Le média de droite avait publié une vidéo montrant les deux journalistes du service public attablés dans un restaurant parisien, en compagnie de deux cadres importants du PS, pour évoquer la stratégie du PS en vue de l’élection présidentielle, et du scrutin municipal de Paris l’année prochaine. 

Au cours de l’échange, Thomas Legrand assure que « Nous, on fait ce qu’il faut pour Dati, Patrick (Cohen) et moi », tout en évoquant la création d’un « arc de Ruffin à Canfin » pour la gauche en 2027 afin de mettre au centre « un Gluksmann à 32-33 ». Des propos qui ont inévitablement déclenché la polémique, et nourri des accusations de connivence avec le PS. Thomas Legrand (Libération et France Inter), et Patrick Cohen (France 5 et France Inter), avaient immédiatement dénoncé une opération de manipulation et des montages grossiers. 

Dans ce feuilleton, il s’agit d’un nouveau revers pour les journalistes du service public. Pour couper court aux critiques, L’Incorrect a accepté de saisir un commissaire de justice. « Nous avons fait constater que les rushes étaient conformes à ce qu’on a publié, qu’il n’y a pas de propos inversés, qu’il n’y a pas de propos qu’on leur fait dire qu’ils ne disent pas », a déclaré mercredi Arthur de Watrigant, directeur de la rédaction du média. Dans le même temps, la directrice de la communication du journal, Juliette Briens, a publié sur X les conclusions de l’huissier. Le commissaire de justice y « atteste de la conformité des propos rapportés » par le média de droite.

Si L’Incorrect assume des coupes marginales, le journal explique que ceux-ci concernaient uniquement « des latences » ou « des mots inaudibles », mais confirme qu’aucun propos n’a été manipulé. Par ailleurs, la vidéo originale sans coupe ni montage a été diffusée sur X par la directrice de la communication Juliette Briens, appuyant sans conteste la version de l’Incorrect et le constat d’huissier.

Dans la foulée de ces révélations, Thomas Legrand avait été suspendu provisoirement de l’animation de son émission hebdomadaire, et les patronnes des deux chaînes du service public, Delphine Ernotte Cunci et Sibyle Veil, convoquées par l’ARCOM. À ce stade, aucune sanction n’est évoquée à l’égard des deux journalistes au cœur du scandale, le gendarme de l’audiovisuel ayant seulement annoncé « poursuivre et approfondir ses travaux visant à conforter l’impartialité de l’audiovisuel public et à en mesurer la perception par le public ».

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