Israël – Iran : la déclaration de Ferhat Mehenni
Pourquoi les médias ne rapportent-ils que des points de vue de musulmans et d’islamistes radicaux ? Nous donnons ici la parole au président du Gouvernement kabyle en exil, Ferhat Mehenni, qui a récemment pris position sur la confrontation idéologique et stratégique entre Israël et l’Iran des mollahs. Pour lui, Israël, confronté à l’hostilité constante du régime de Téhéran, n’a d’autre choix que d’agir pour sa survie : « la neutralisation du danger est une nécessité de sécurité nationale », a-t-il souligné, justifiant ainsi une posture défensive préventive face aux menaces iraniennes.
En Algérie, ce climat alarmant, selon lui, révèle un pouvoir « tremblant » pour sa propre survie : la dictature, craignant la moindre contestation, étouffe les voix dissidentes et s’en prend notamment aux intellectuels kabyles et algériens, tel Boualem Sansal, dont la trajectoire symbolise la répression continue des voix libres.
France–Algérie : miroir d’un bras de fer
Ferhat Mehenni esquisse un parallèle saisissant entre la relation Allemagne–France du siècle passé et la dynamique actuelle entre France et Algérie. L’Algérie, selon lui, n’agirait pas en alliée : elle revêt au contraire des airs de défiante, brandissant une rhétorique teintée d’hostilité et d’anti-france, voire d’antisémite. Cette posture contraste avec la retenue diplomatique européenne et rappelle à la France la nécessité de ne pas s’illusionner sur les intentions algériennes.
Il avertit dans une déclaration complémentaire que la protection de la foule, l’instrumentalisation des civils, ou la fabrication d’un consensus populaire de façade ne suffiront plus à protéger ceux qui oppriment. « Les boucliers humains et les peuples otages ne sont plus une protection pour les dictateurs. Les frappes chirurgicales sont d’une telle précision que les criminels au pouvoir seront neutralisés un par un sans avoir à recourir au massacre de masse. »
La France peine encore à voir clair dans le jeu trouble de l’Algérie. Pendant que Paris s’obstine à ménager un pouvoir autoritaire, ce dernier, lui, se prépare à l’affrontement. Selon plusieurs signaux convergents — discours militarisés, mobilisation parlementaire, rhétorique belliqueuse — Alger se positionne comme un régime en guerre larvée contre la France, accusée de tous les maux coloniaux, et contre le Maroc, son rival historique. Derrière les discours sur la souveraineté et la mémoire, c’est une stratégie de confrontation qui se met en place, héritée des doctrines révolutionnaires et panarabistes. Le régime algérien rêve d’un Maghreb sous sa coupe, épuré des influences démocratiques ou monarchiques, prêt à en découdre avec les anciens colonisateurs et les partenaires des États-Unis ou d’Israël.
Ce miroir inquiétant doit alerter Paris : l’Algérie ne cherche pas l’équilibre régional, mais la domination par l’intimidation. Ignorer cette réalité, c’est courir le risque de se retrouver un jour confrontée non à une crise diplomatique, mais à un choc frontal.
La récente tentative d’un « convoi Maghrébin pour Gaza » lancé de Tunisie et d’Algérie, stoppée net par l’Égypte, en dit long sur les fractures régionales. Ce refus égyptien ne procède pas seulement d’une alliance tactique : il s’inscrit dans une mémoire profonde. Les Égyptiens, comme les anciens peuples de la vallée du Nil — descendants des Opètes, fils de Pthah — incarnent une tradition de refuge et de résistance à l’islamisme conquérant. L’Afrique du Nord, dans son essence millénaire, fut un havre pour les peuples exilés, Juifs, Chrétiens, Phéniciens, et pourrait redevenir un pilier d’équilibre, alliée des peuples libres, contre les idéologies totalitaires. Ce refus égyptien de l’escalade islamiste rappelle que le véritable héritage de la région n’est pas celui du djihad, mais celui de la civilisation, de l’accueil et de la coexistence.
Le blocage de cette marche islamiste n’est pas un simple incident logistique : c’est une gifle symbolique aux apprentis-dictateurs, aux régimes qui manipulent l’émotion populaire pour justifier la guerre, et à ceux qui cherchent à imposer une vision falsifiée de l’histoire. Il rappelle aussi, de manière cinglante, l’imposture d’un « peuple palestinien » forgé par la propagande panarabe, sans continuité historique ni souveraineté authentique, opposé aux nations millénaires comme Israël, l’Égypte ou même la Kabylie — toutes enracinées dans un héritage civilisationnel que le totalitarisme islamiste tente d’effacer.
L’Égypte fut jadis un refuge pour les Kabyles et autres Amazighs persécutés par les conquêtes arabes successives. Lorsque les armées omeyyades ravageaient l »Afrique du Nord, réduisant à néant des siècles de culture berbère autonome, nombre de résistants trouvèrent abri dans la vallée du Nil. L’Égypte chrétienne, puis musulmane mais plurielle, a su, à plusieurs époques, accueillir des populations kabyles fuyant l’arabisation et l’islam politique. Ce rôle de sanctuaire, inscrit dans la tradition des anciens peuples d’Égypte réapparaît dans l’attitude actuelle du Caire.
Kabyles : diaspora, liberté, identité
Dans ce contexte international agité, Ferhat Mehenni place la diaspora kabyle en bastion de la modernité et de la liberté. Majoritairement favorable à Israël, galvanisée par les idéaux démocratiques et le droit à l’autodétermination, elle incarne la rupture avec les régimes autoritaires.
En contrepoint, le président de l’Anavad adresse une mise en garde : certaines factions kabyles – islamisées et sous influence arabiste – risqueraient de tomber dans un schisme idéologique, adoptant le conflit israélo-palestinien comme cheval de bataille, au mépris d’un chemin identitaire propre et millénaire ancré dans l’histoire kabyle.
Avec force, Mehenni appelle toutes les forces démocratiques — Kabylie, diaspora, France, Israël, monde libre — à s’unir contre ce qu’il nomme « l’expansionnisme islamo-révolutionnaire ». À ses yeux, la défense d’Israël dans son combat pour la survie est indissociable de la lutte contre les dictatures régionales. La Kabylie, dit-il, ne peut s’en tenir à la neutralité : elle doit affirmer sa légitimité et s’inscrire résolument dans le camp de la liberté, la laïcité, la justice et la souveraineté des peuples.
Le sort des Kabyles non islamisés et non alignés sur une vision maghrébine arabo-islamique est aujourd’hui d’une extrême vulnérabilité en France. Ces hommes et femmes, souvent attachés à la laïcité, à la démocratie, à leur identité amazighe distincte, se retrouvent dans une situation similaire à celle des Juifs de France d’autrefois : étrangers dans leur propre société, suspectés par leur origine, exclus par leur non-conformité. À une différence fondamentale près : les Juifs disposent de l’alyah, refuge ultime en Israël. Les Kabyles, eux, n’ont nulle terre promise, ni asile naturel. En cas de guerre civile, fracture sociale ou montée de l’islamisme radical, ils deviendraient des cibles, sans port d’attache. Cette précarité identitaire devrait alerter la France.
Dans cette configuration, un impératif moral et spirituel se dessine : ne pas figurer parmi les « soixante-dix nations » prophétiques qui s’érigeront un jour contre Israël. Refuser l’alignement avec les régimes ou peuples amalékites – les destructeurs de liberté, les négateurs de l’histoire hébraïque – devient une exigence d’éthique politique. Pour les Kabyles, cela signifie aussi refuser le prisme palestinien imposé par l’arabo-islamisme comme référentiel unique.
Plus largement, il faut rêver – et œuvrer – à un retour à une Perse amie : celle qui jadis libéra les Juifs du joug babylonien sous Cyrus, et non celle qui les menace sous les Ayatollahs. Ce rêve s’étend à toute l’Afrique du Nord : libérée de l’arabo-islamisme d’État, réconciliée avec son fond amazigh, juif, chrétien et libre, cette région pourrait enfin devenir une partenaire stratégique, culturelle et éthique d’une nouvelle Israël démocratique et régionale, tournée vers le progrès et la paix.
La voix kabyle en première ligne
Dans ces temps troublés, Ferhat Mehenni fait entendre une voix kabyle affirmée et lucide : celle d’un peuple aspirant à la liberté, fraternelle des démocraties, et opposé à l’autoritarisme et au totalitarisme religieux. Son message est clair : face à l’autoritarisme algérien, la riposte n’est pas seulement diplomatique mais civile, civique et identitaire. Le temps est venu, selon lui, pour la Kabylie de prendre sa place parmi les nations libres.
La déclaration de Ferhat Mehenni
Israël a longtemps été confronté à la menace stratégique de l’Iran. Face à une hostilité idéologique et militaire persistante, la neutralisation du danger est apparue comme une nécessité de sécurité nationale.
La France, quant à elle, semble adopter une posture inverse face à l’Algérie : un régime autoritaire qui ne se contente plus de menacer ses voisins, mais développe une rhétorique de plus en plus provocatrice à l’égard de Paris.
L’Algérie ne s’arrête pas là. Elle est aujourd’hui le seul régime d’Afrique du Nord à avoir mis en garde Israël contre toute action préventive envers la République islamique d’Iran, affichant ainsi un alignement antisemite criard. Son pouvoir est le cousin de celui des Mollahs auquel il emprunte la terreur contre la société et la volonté de se doter de l’arme nucléaire face à ses voisins.
Pendant ce temps, Alger continue de réprimer les voix dissidentes, étouffer les libertés fondamentales. Le sort qu’il a réservé à Boualem Sansal et aux militants politiques kabyles en est un édifiant exemple.
Face à cette réalité, la Kabylie réaffirme sa solidarité avec tous ceux qui, dans le monde, défendent la liberté, la démocratie, la dignité humaine et la paix. Notre engagement est sans équivoque aux côtés de ceux qui refusent la terreur d’État et l’autoritarisme, à commencer par les nations libres comme Israël, les États-Unis, la France et l’ensemble du monde démocratique.
Nous, Kabyles, croyons en un avenir fondé sur la liberté, la justice et la souveraineté des peuples dont celle du nôtre. Nous sommes prêts à prendre toute notre place aux côtés de ceux qui œuvrent pour un monde plus libre et plus humain.
Source : Kabyle.com https://kabyle.com/israel-vs-iran-la-declaration-de-ferhat-mehenni
Illustration: Ferhat Mehenni, https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Ferhat_Mehenni (16 décembre 2024) Source : https://dhimmi.watch/2025/06/21/israel-iran-la-declaration-de-ferhat-mehenni/
Juvénal de Lyon :
LIBEREZ BOUALEM SANSAL
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lire : instrumentaliSAIENT…
Et si nos gouvernants instrumentalisait eux aussi la cause kabyle en retour contre la satrapie de Tebboune l’autocrate algérien propageant et dégoulinant de haine contre la France ? Qu’attendent-ils, que Boualem crève en prison ou que la révolte advienne spontanément ? Ont-ils peur ? De quoi ? L’issue en est inéluctable ici, sinon là-bas ! Question de temps…Hélas, ce sera pire !
C’est une très bonne question ! Pourquoi la France ménage l’Algérie à ce point ? C’est incompréhensible ! Si la France ne peut même pas faire en sorte que Boualem Sansal soit remis en liberté, franchement je ne sais pas quoi dire …. En tous cas si avant la fin de l’année Mr Sansal n’ est pas de retour chez lui alors je ne vois pas pourquoi se bercer d’illusions quant au prestige de la France . Liberez Boualem Sansal svp !
Oui, il faut connaitre l’histoire pour répondre a cette question. La France n’est pas, et n’a jamais été alliée des peuples authentiques nord africains. La France les voit en possibles concurrents dans la course au développement.
Ferhat ne connait rien a l’histoire. Sinon, il n’attendrait rien de la part des dirigeants français. Il saurait que la France est la responsable de la création d’un monde arabe. C’est cette France qui a ôté aux kabyles leur souveraineté depuis son alliance avec les ottomans. He oui. La France et les turques étaient, et le sont encore, des alliés.
Ce n’est pas par naïveté que la France se démène pour sauver les ayatollah iraniens. C’est son rôle de prometteuse de l’islam qui lui dicte ce soutien à l’islamisme.
Ferhat a probablement lu cet article sur l’origine du panarabisme mais il a oublié son contenu. Article ecrit par un Libanais.https://phoenicia.org/panarab.html
Nul ne sait ce qu’ils en pensent ? Ohé Retailleau, Ohé Macron, Barrot lui ne pense pas….