Un immense merci à Agathe pour ce fabuleux cadeau, exclusif, fait aux lecteurs de Résistance républicaine qui sont unis autour de l’amour de la France, de la certitude que notre beau pays, ses valeurs et son histoire sont en danger et de la capacité de pouvoir aimer, admirer, rire… devant ce que notre pays incarne, même au bord du précipice. Si j’avoue que la dédicace d’Agathe (en fin d’article) m’a fait monter les larmes aux yeux, en serez-vous surpris, merveilleux et fidèles amis résistants et républicains ? Il est vrai que lutter pour ce qui fait notre supériorité d’être pensants ( et mort aux antispécistes ) c’est l’art, la pensée, la philosophie, la dialectique, la science, la réflexion sur le sens de la vie et la mort… qui font de nous des être supérieurs. C’est bien le propre de la Résistance et notamment celle des anti-islam.
Christine Tasin
La gondole en plastique
Quand on me disait « Venise », je pensais aussitôt à une gondole en plastique posée sur un napperon, d’abord dans la chambre d’un couple, puis sur un buffet du salon, enfin, plus tard, abandonnée dans un vide-grenier. C’était donc ça, « l’Amour » chez les autres, les conformistes, pensais-je avec dédain, une babiole d’un goût suspect qui a besoin d’une Appellation d’Origine Contrôlée « made in Venezia » !
L’« incontournable » me faisait fuir. Mais l’anticonformisme est parfois un peu snob, non ?
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L’émerveillement
Gens blasés, saturés d’images virtuelles, écarquillez les yeux : vous croisez les masqués du Carnaval de Venise. Ils sont un peu « d’ailleurs » mais vous les sentirez vivants, tout près de vous !
Ne leur dites pas qu’il se sont « déguisés », ils se disent « costumés ». Un costume qui leur a pris des mois. Du temps volé, passé hors du temps ordinaire, à le concevoir, ce costume, à le fabriquer dans un hangar, dans une cuisine. Parfois dans un minuscule studio parisien, plein comme un œuf d’un rêve fait pour éclore et mourir aussitôt, la fête vénitienne. Dans le flot amer de l’actualité, ils ont vécu, heureux quand même, aimantés par leur rêve, pour sauver l’essentiel : leur élan vital vers la Beauté.
J’ai cueilli pour vous quelques portraits de ces gens bizarres
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Une Arlequine veille sur la ville :
Arlequine veillant sur la ville
Couple conventionnel marquis/marquise mais si finement réalisé :
Simple mais l’humour british est là : reine d’Angleterre
Frais comme la jeunesse « qui ne se prend pas la tête » mais la décore abondamment :
Somptueuse à souhait, plus que marquise, souveraine, elle qui règne déjà sans partage sur son photographe de mari :
Marquise dorée imposante
Très XVIIIe siècle, le charme des cheveux gris quand « les appâts » sont encore bien en place, on sent que cette femme « a de la conversation », comme on disait malicieusement :
Dame aux cheveux gris
Et voici ma contribution, fabriquée pour fêter Venise : mon théâtre portatif, « il teatro piu piccolo del mondo », « le plus petit théâtre du monde ».
En faisant chanter à tue-tête Arlequin, Colombine et Pantalone, je l’ai promené dans les rues, sur les places, puis jusqu’à la tombée du jour, dans les salons, avec le filet de voix qui me restait. J’ai alors vraiment aimé Venise et elle me l’a rendu.
Autour de la parade costumée, les autres arts
Au théâtre de La Fenice, pendant le Carnaval, on donne… que dis-je, on célèbre chaque année, avec des interprètes et des metteurs en scène différents, « il Barbiere di Siviglia » de Rossini[1]. A côté, dans la rue, un Russe joue des airs classiques sur des verres emplis d’eau ; il dit aux enfants, avec son accent : « C’est l’eau magique… du Grand canal… ». Et les enfants ? Croyez -vous qu’il s’agitent, excités, hors d’eux-mêmes, braillards, insupportables ? Non, les enfants sont graves devant le merveilleux. Ceux-là sont déjà grands et ils savent que la magie n’existent pas mais ils sentent qu’il faut la recevoir de toute son âme… quand elle vous frôle.
Musicien sur verres d’eau
Les vitrines rivalisent, magnifique spectacle, gratuit si on ne craque pas. Flâner aussi devient un art !
Voyez ce chat botté, c’est lui qui vous observe :
Chat botté
Ici, Cendrillon nettoie les souliers de verre… à ma demande, elle accepte, avec un grand sourire, d’être filmée « pour aller en France » :
Vendeuse chaussures de luxe
Sculpture en bois, à s’y méprendre de réalisme…
Sculpture en bois
Même de très, très près :
Architecture tellement italienne, d’un baroque si délicat qu’on retient son souffle de crainte de la briser… et qu’on sent passer le puissant souffle artistique qu’y a impulsé le souffleur de verre :
Sculpture en verre soufflé
Dans la soute
Il y a ceux qui travaillent. Par comparaison avec ce que nous constatons chez nous, on ne voit pas de « diversité » parmi les employés des services de la ville. Les policiers, présents et souriants, y font régner un sentiment de sécurité, tout en étant conscients de la menace. Venise n’est-elle pas la ville dont le maire[2] a déclaré : « Si quelqu’un crie « Allah akbar », nous l’abattrons ! »
Comme dans nos grandes villes, la « diversité » est présente dans les restaurants, dans les boutiques de souvenirs bon marché (souvent fabriqués en Asie ou en Europe de l’Est). Pas de Maghrébins mais des employés venus du Bengladesh, du Pakistan… Ils parlent peu et paraissent calmes. Cependant, nous savons qu’ailleurs en Italie, certains de leurs coreligionnaires commencent à montrer une arrogance toute islamique :
Malgré l’afflux touristique, les employés de la Ville la maintiennent dans une propreté exemplaire, jusqu’au fond des ruelles. Et ils la soignent, leur Venise, l’éternelle agonisante ! Voici les employés de LARES, entreprise nommée d’après les dieux du même nom, ces divinités domestiques qui veillaient sur les habitations des anciens Romains. Ils sont en train de numéroter et de replacer TOUS les pavés de la place Saint-Marc.
Sous les dalles, on découvre la terre de Venise, un sable noir quand il est humide, gris quand il a séché au soleil. Un ouvrier m’a donné un peu de sa terre pour que vous la voyiez, il en est si fier :
Sable de Venise
Songez que c’est sur ce sable que les Vénitiens ont bâti la splendeur de leur ville, faite de palais, d’églises, de statues, de marbre… et de travail incessant. Ils ont enfoncé des piquets de bois dans ce support instable, puis ont monté des murs de briques supportant la partie visible des bâtiments. Il fallait croire en son destin ! Le tout est souple et doit l’être car l’eau remonte à travers le sable, déplace insidieusement les pavés et les recouvre régulièrement. Ce sont les périodes d’Acqua alta car tous les ans, entre le 15 septembre et le 15 avril, Venise est inondée.
Labilité des siècles et des grains de sable, de l’eau insaisissable… mais permanence de l’effort humain. Surtout ne pas bétonner ni se figer, pour vivre encore, déjouant les assauts du temps et des éléments, le plus longtemps possible…
Un peuple qui chante a de l’avenir
A Venise, les éboueurs ont des bateaux qui vont sur l’eau… C’est peut-être pour cela qu’ils sifflent et chantent, comme les gondoliers. Merci l’Italie, j’avais oublié qu’autrefois, en France aussi, on sifflait au travail, et on chantait ! « En France, disait-on,« tout commence et tout finit par des chansons ». Notre Histoire en était pleine, du Savetier de La Fontaine à Maurice Chevalier :
Que nos cœurs se serrent de nostalgie… et se rouvrent aussitôt à l’espérance car ce miracle se produisait aussi chez nous : les épousailles de la Poésie et du Peuple ! C’est que les deux peuples, italien et français, même chez les plus humbles, étaient loin d’être incultes.
Lisser nos ailes
Aujourd’hui, les plus braves d’entre vous, les plus pugnaces des Résistants, ceux qui savent qu’il faudra Reconquérir leur propre pays, vivent, malgré eux, avec un moineau effaré dans le cœur. Le moineau souvent s’agite et se cogne partout. Il nous faut l’apaiser, cet oiseau qui s’affole, le consoler, le nourrir, lui lisser les ailes. Nous devons réapprendre à respirer la joie, à coup de beautés, de savoirs, de passions et de rires. Non, le courage n’est pas l’absence de crainte mais l’ouverture à un sentiment plus puissant qui ressemble à l’Amour véritable. Raymond Aubrac, le résistant, répondait, devant moi, à quelqu’un qui lui demandait comment, avec Lucie, ils avaient pu traverser les affres de la guerre : « C’est simple, nous étions heureux. »
Souvenons-nous qu’il y avait au monde deux villes de l’Amour : Venise… et l’autre était Paris. Souvenons -nous qu’il y avait deux pays de la douceur de vivre : l’Italie et … la France. Ce trésor, nous irons le rechercher avec les dents, s’il le faut. Oui, au nom de la douceur de vivre, de la dolce vita, nous serons terribles avec la barbarie, il le faut.
C’est pourquoi, je vous envoie ces intrépides gondoles qui s’aventurent hors les murs, sur les vagues. Voyez : elles ne sont pas en plastique.
Gondoles au soleil
Spécial dédicace : Le site RR est le seul site de résistance qui fasse une place à l’Art, à la Beauté, à ce qui paraît frivole et qui fait le sel de la vie. C’est donc le seul où l’on a compris que c’est là le coeur battant du combat civilisationnel qui s’est engagé. Qu’une femme en soit la créatrice n’est sans doute pas un hasard[3]. Que cette femme soit pétrie de NOTRE culture, ne l’est certainement pas.
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NOTES
[1] Allô Filoxe ?
[2] Le maire de Venise, d’après Wikipedia :
« Jeunesse et formation
Luigi Brugnaro naît le 13 septembre 1961 à Mirano. Il est le fils de Maria, enseignante en école primaire, et du poète et syndicaliste Ferruccio Brugnaro . Il passe son enfance entre Mirano et Spinea, et fréquente le lycée Ettore Majorana de Mirano. Il est titulaire d’un lauréat en architecture, obtenu à l’université IUAV de Venise.
Entrepreneuriat
En 1986, il fonde la société Everap spécialisée dans la mise en relation commerciale. En 1997, il fonde l’agence de travail Umana. L’explosion du travail temporaire en Italie lui permet de faire fortune. En 2017, son groupe dégage un chiffre d’affaires de 450 millions d’euros.
En 2006, il rachète le club de basket-ball Reyer Venise Mestre. Les succès sportifs du club lui valent une large popularité.
Il dirige la Confindustria Venezia, l’organisation patronale locale, de 2009 à 2013.
Carrière politique
Le 21 mars 2015, moins de deux mois avant les élections municipales, Brugnaro se présente comme candidat à la mairie de Venise, en se déclarant ni de droite ni de gauche. Sa candidature intervient alors qu’une partie des élites politiques locales, dont le président de la région Vénétie et le maire de Venise, sont tombés à la suite d’un scandale de détournement de fonds. Il accède au poste de maire en recueillant 54,13% des voix, avec l’appui de la Ligue du Nord. Élu, réélu, il s’entoure de collaborateurs venus de son entreprise et suscite régulièrement la polémique en raison de sa décision de retirer des bibliothèques publiques des ouvrages pour la jeunesse mettant en scène des parents homosexuels, ou de ses déclarations concernant l’environnement et le risque d’une « invasion nigériane » mais sans que cela n’affecte sa popularité. Proche du secteur touristique, il s’engage en faveur du retour des paquebots dans la lagune.
Ambitions dans le tourisme
En mars 2021, dans un projet commun avec le maire de centre-gauche de Florence, il a présenté un projet de relance du tourisme dans les deux villes, afin de faire émerger « un nouveau modèle de tourisme qui serait lié également à la valorisation, à la promotion et à la protection des villes d’art ». Ce projet de long terme de tourisme durable nécessite selon eux « plus de pouvoir afin de mieux réglementer l’industrie touristique ». Ils ont réclamé du gouvernement italien une augmentation du nombre d’agents de police, des fonds pour les transports publics et une nouvelle réglementation pour les guides touristiques, mais aussi pour les locations de logement à court terme ».
[3] Sans vouloir basculer dans un néo-féminisme imbécile…
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Je vais à l’hôpital ce jour. Je ne suis pas sûr de revenir sur RR tout de suite. Voici un sonnet sur le carnaval de Venise que j’ai écrit en 1998. La vie était différente en ce temps-là. Ma version du carnaval est plus mélancolique. J’espère l’avoir retranscrit correctement, à la tablette, galère !
LE CARNAVAL DE VENISE
Marquises aux beaux atours et perruques poudrées,
Masques énigmatiques, dansez le menuet.
Sur la place Saint-Marc, au lion si renommé,
Silhouettes gracieuses, dansez le menuet.
Au pied des vieux palais, sur le flot glauque et sale,
Voguent les gondoles, passe le carnaval.
Des lanternes sourdes, là-bas sur le canal,
Oscillent, s’agitent, comme un lointain signal.
Vous, visages d’albâtre, amours de porcelaine,
Aux fêtes futiles, sublimes mais si vaines,
Sur la place Saint-Marc, dansez le menuet.
L’écho de la fête se répand sur les flots;
Sur le son des violons, des tambours et grelots
Sur la place Saint-Marc, dansez le menuet.
Sublime Argo prends garde à toi et reviens-nous vite
Cher Argo, soyez, ce jour, aussi fort que vous êtes délicat dans votre poème.
Tu vas nous manquer mon cher ami Argo, reviens nous vite et en pleine forme!
Bonjour,
Merci, merveilleuse Agathe …
Merci Agathe pour ce merveilleux voyage, je me revoie, encore enfants, « faire suer » ma grand’ mère, pour qu’elle me sorte de son buffet cette merveilleuse gondole qui s’allumait de mille feux lorsqu’elle était branchée sur le secteur! Depuis, bien que je n’y suis pas encore allé, Venise est devenue pour moi une capitale de l’art, un peu d’Arcadie dans un monde corrompu.
C’est « presque » comme si j’y étais allé…
https://youtu.be/jQyjEaoUPvg
Excellent rappel, kitsch à souhait mais de saison ! Merci Jules pour cet à-propos !
c’est mieux
Oui. c’est mieux ! Le pire était possible…
Quel joli cadeau que cette promenade dans Venise,ou le carnaval a vaincu le ramdam d’une celebration allogene qui s’impose comme le coucou.Agathe Rabier vous nous avez offert un moment d’embellie avec votre petit theatre de pantomime,votre charmant visage et votre voix claire et douce chantonnant » La Vie En Rose ».Merci.
Tu as ô combien raison ma chère Elisheva de souligner la défaite de l’islam dans cette folie du Carnaval où l’on retrouve toutes les beautés, les démesures, les passions de l’essence de la vie, l’Occident
MERCI !