Alors, bon, comment dire… On ne va pas se mentir, soyons clairs : il y a un vrai sujet, et pas des moindres. On assiste, que dis-je, on subit, une érosion, un nivellement par le bas, une catastrophe annoncée, une véritable dégringolade de notre langue, orchestrée sous nos yeux par ces prétendus gardiens du temple que sont les dictionnaires. Ce sont eux, les coupables. Ce sont eux, ces traîtres à la beauté du verbe, qui laissent tout passer, qui ouvrent grandes les vannes de la médiocrité, qui se vautrent dans la démission lexicale au lieu de défendre la langue avec un minimum de panache.
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Soyons lucides. A un moment donné, il faut appeler un chat un chat. Aujourd’hui, les dictionnaires ne sont plus que des passoires idéologiques où tout ce qui traîne finit par entrer. Des mots nouveaux ? Allez hop, on les balance dedans sans le moindre scrupule, sans le moindre filtre, sous prétexte qu’ils sont « d’usage courant ». D’usage courant ? Mais depuis quand l’usage prime-t-il sur l’élégance, la rigueur et la distinction ? On marche sur la tête.
Et parlons-en, de ces mots. Des anglicismes à la pelle, des barbarismes promus au rang de néologismes, des expressions creuses et des phrases toutes faites qui s’infiltrent insidieusement dans le langage, vidant chaque phrase de sa substance, rabotant la nuance, effaçant le style. Aujourd’hui, tout le monde « challenge » tout le monde, on « checke » des informations, on « booste » ses performances. Demain, faudra-t-il dire qu’on « brainstorme » au bureau avant de « pitcher » son idée pour rester dans la norme ? C’est quoi la next step ? Une dictée en emojis ?
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Et puis, il y a le nivellement orthographique. Ah, alors là, c’est le pompon. Sous couvert de modernité, on va simplifier l’orthographe, parce que, paraît-il, elle est « trop compliquée ». Ah bon ? Donc il faut rendre les choses plus faciles, tout aseptiser, tout écrabouiller pour ne pas heurter la susceptibilité des fainéants ? Plus personne ne sait écrire correctement, et au lieu de réhausser le niveau, on baisse la barre, on gomme les subtilités, on massacre les règles qui faisaient de notre langue un joyau. Bientôt, plus de circonflexes, plus d’accents, plus de distinction entre « voir » et « voire », plus de différences entre « la » et « là », tant qu’on y est.
Et que dire des définitions, devenues d’une tiédeur confondante ? On ne tranche plus, on n’affirme plus, on se contente de tout enregistrer avec cette pseudo-objectivité molle, cet œcuménisme fade qui ne veut froisser personne. Tout se vaut, tout est bon à prendre. L’excellence ? Disparue. La subtilité ? Enterrée. À ce rythme-là, bientôt, on vous expliquera que « stylé » est un synonyme acceptable d’« élégant », que « chelou » remplace « suspect », et que « relou » est tout aussi valable que « pesant ».
Bref, on est sur une pente glissante, et les dictionnaires, au lieu d’être les derniers remparts, sont devenus les courroies de transmission de la dégradation. On pourrait en rire, si ce n’était pas aussi tragique. Alors, au final, je pose la question : jusqu’où va-t-on descendre avant de dire stop ?
Pierre Lesage
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Que dire de : voire même
: un espèce
: au jour d’aujourd’hui
: conséquent au lieu de important ( pas classe ? )
: lequel, à la place de tous les autres relatifs etc etc
Ajoutons les tics verbaux : il se la pète – je vais SUR Paris – je viens POUR dix heures – sans déconner – en fait – on se rappelle – t’inquiète ! – en mode – c’est chaud – faire le buzz – que du bonheur – c’est mort – il faut changer de logiciel – en même temps – trop beau, trop belle – et nanani et nanana – c’est JUSTE pas possible – entre guillemets – genre – voilà quoi – on ne vas pas se mentir – ça passe crème – je vais être très clair – c’est CLAIR – pour le coup – du coup – y a pas de souci – c’est quoi ça – c’est JUSTE que – je m’en tape – une histoire de fous – quoi à la fin des phrases – péter un câble – ça déchire – une tuerie – ça vous parle ? -ça me prend la tête – mettre la pression – à plus – grave (à la fin d’une phrase) – c’est la totale – au final – on va dire – je m’en tape –– une histoire de fous –ya pas photo – pour le coup – du coup– c’est du lourd – mais pas que
Et « effectivement » dans à peu près chaque phrase !
Le truc qui m’horripile particulièrement et qui revient régulièrement dans les commentaires et partout, c’est la non distinction entre tache et tâche.
Pour ce qui est des caractères spéciaux a moins de connaitre par cœur leur codes ASCII ou UNICODE nous avons tendance a les négliger . A l’oral ce n’est pas gênant en revanche avec l’écriture numérique ca peut poser des problèmes comme changer le sens d’une phrase ou la rendre incompréhensible .Une solution simple pour ne plus se tromper , une imprimante et une feuille au format A4 , imprimer cette liste que je met en lien et devant votre ordi vous ne ferez plus d’erreurs . Imaginez que vous vouliez taper la lettre Ç cédille en majuscule il vous suffit d’appuyer sur la touche ALT de votre clavier et tout en maintenant cette touche sur votre clavier numérique à droite entrer le nombre lui correspondant ex : alt + 0199 = Ç autre exemple alt + 0252 = ü etc. , etc. , etc .. http://puygounet.wifeo.com/images/l/lis/Liste-des-caracteres-speciaux-Ascii-Html.jpg . Vous ne passerez plus pour une tache avec ces taches et le résultat de votre tâche sera parfait mdr .ENJOY .
Bonjour
la question à se poser : la langue française n’est-elle pas morte ?
Lorsque l’on voit que le Macron ne la parle quasiment jamais , en particulier à l’étranger , s’exprimant dans un sabir à connotation anglaise .La Van der Leyen cause toujours en anglais , alors que le français était l’une des langues officielles de l’E.U ( European Union , il y a bien longtemps Union Européenne ) .
Lorsque je lis les commetaires de blogs , en particulier sur resistancerepublicaine , c’est une catastrophe : un commentateur sur 20 ou trente, en moyenne peut écrire correctement.
Hier , j’envoyais une réponse à un auteur qui parlait d’un bois de chaines ( sans l’accent ) pour un bois de chênes .
Il n’y a jamais de réponse , d’excuses .
Il y a quand-même quelques mots qui sauvent l’honneur : crétin, connard, fumier, ordure, salopard et bien d’autres, à employer au singulier ou au pluriel.