Dès le mois d’avril 1933, il prend publiquement position contre la persécution des Juifs et s’engage dans la lutte contre le paragraphe aryen puis rejoint la résistance allemande. Il est interdit de parole en 1940 et d’écriture en 1941. En avril 1943, il est arrêté et, deux ans plus tard, sur ordre exprès d’Adolf Hitler, il est exécuté au moment même où s’effondre le régime nazi Wikipedia
J’aime ces pages que ce pasteur allemand avait écrit en captivité en 1943. Sa théorie sur la bêtise des citoyens me semble bien vraie de nos jours.
La bêtise est un ennemi du bien plus dangereux que la méchanceté. On peut protester contre le mal, on peut le mettre à nu, on peut l’empêcher par la force si nécessaire, le mal porte toujours en lui le germe de l’autodestruction, en ce sens qu’il laisse au moins un malaise en l’homme. Nous sommes sans défense contre la bêtise. Ni les protestations ni la violence ne peuvent y remédier ; les raisons ne tiennent pas ; les faits qui contredisent les propres préjugés n’ont tout simplement pas besoin d’être crus – dans de tels cas, l’idiot devient même critique – et s’ils sont inévitables, ils peuvent simplement être mis de côté comme des cas isolés et insignifiants. Contrairement au méchant, l’idiot est parfaitement à l’aise avec lui-même ; il devient même dangereux en passant à l’attaque, légèrement irrité. Il faut donc être plus prudent avec l’idiot qu’avec le méchant. Ne cherchons plus jamais à convaincre l’idiot par des raisons ; c’est inutile et dangereux.
Pour savoir comment combattre la stupidité, nous devons chercher à comprendre sa nature. Ce qui est sûr, c’est qu’elle n’est pas essentiellement un défaut intellectuel, mais un défaut humain. Il y a des gens extraordinairement mobiles intellectuellement qui sont stupides, et des gens très maladroits intellectuellement qui sont tout sauf stupides. C’est une découverte que nous faisons à notre grande surprise à l’occasion de certaines situations. On a moins l’impression que la stupidité est un défaut inné, mais que dans certaines circonstances, les gens sont rendus stupides ou se laissent rendre stupides. Nous observons en outre que les personnes isolées et solitaires présentent moins souvent ce défaut que les personnes et les groupes de personnes enclines à la socialisation ou sanctionnées.Ainsi, la stupidité semble peut-être moins être un problème psychologique que sociologique. Elle est une forme particulière de l’influence des circonstances historiques sur l’homme, un phénomène psychologique concomitant de certaines conditions extérieures. En y regardant de plus près, on s’aperçoit que tout fort déploiement de pouvoir extérieur, qu’il soit de nature politique ou religieuse, frappe de stupidité une grande partie des hommes. On a même l’impression qu’il s’agit d’une loi sociologique et psychologique. Le pouvoir des uns a besoin de la stupidité des autres. Le processus n’est pas que certaines facultés – intellectuelles par exemple – de l’homme s’atrophient ou disparaissent soudainement, mais que sous l’impression écrasante du développement du pouvoir, l’homme est privé de son indépendance intérieure et qu’il renonce – plus ou moins inconsciemment – à trouver son propre comportement face aux situations de la vie qui se présentent. Le fait que l’idiot soit souvent obstiné ne doit pas faire oublier qu’il n’est pas indépendant. On sent bien, en discutant avec lui, que l’on n’a pas affaire à lui, à lui personnellement, mais à des slogans, des mots d’ordre, etc. devenus puissants grâce à lui.
Il est sous l’emprise d’un envoûtement, il est aveuglé, il est abusé, maltraité dans sa propre nature. Devenu ainsi un instrument sans volonté, l’idiot sera aussi capable de tout le mal et en même temps incapable de le reconnaître comme un mal. C’est là que réside le danger d’un abus diabolique. Les hommes pourront ainsi être détruits à jamais.
Mais il est aussi très clair ici que ce n’est pas un acte d’enseignement mais seulement un acte de libération qui pourrait vaincre la stupidité.Il faudra alors se faire à l’idée qu’une véritable libération intérieure ne sera possible, dans la grande majorité des cas, qu’après avoir été précédée d’une libération extérieure ; jusque-là, nous devrons renoncer à toute tentative de convaincre l’imbécile. C’est d’ailleurs dans cette situation que se justifie le fait que, dans de telles circonstances, nous nous efforçons en vain de savoir ce que « le peuple » pense réellement, et pourquoi cette question est en même temps si superflue pour celui qui pense et agit de manière responsable – toujours dans les circonstances données. La parole de la Bible selon laquelle la crainte de Dieu est le commencement de la sagesse dit que la libération intérieure de l’homme pour une vie responsable devant Dieu est la seule véritable victoire sur la stupidité.
D’ailleurs, ces pensées sur la stupidité ont ceci de réconfortant qu’elles ne permettent pas du tout de considérer la majorité des hommes comme stupides en toutes circonstances. Cela dépendra vraiment de la question de savoir si les détenteurs du pouvoir espèrent davantage de stupidité ou d’indépendance intérieure et d’intelligence des hommes.
Pasteur Dietrich Bonhoeffer
Extrait de Widerstand und Ergebung. Briefe und Aufzeichnungen aus der Haft. (Résistance et reddition. Lettres et notes de captivité.)
Casanova dit un peu la même chose mais en comparant serviteurs stupides et serviteurs voleurs, à peu près dans ces termes (de mémoire) : Je préfère un serviteur voleur à un serviteur stupide car je peux me protéger contre le vol mais pas contre les idioties. Et il donne cet exemple : un matin il ne retrouve plus un manuscrit posé le soir sur son bureau. Il interroge son serviteur qui lui confirme qu’il l’a jeté car… toutes les feuilles étant couvertes d’écriture plus aucune ne pouvait servir!
Remarque : Ce Pasteur est luthérien, certes. Les Luthériens partagent avec les Catholiques le dogme le plus important, à savoir, le corps du Christ est présent dans le morceau de pain distribué aux fidèles pendant le culte. Les Protestants en France sont majoritairement des Calvinistes. Chez eux, la confession n’existe pas. Dans la description que vous en donnez : « » » » Dietrich Bonhoeffer (/ˈdiːtrɪç ˈboːnhœfɐ/), né le 4 février 1906 à Breslau (aujourd’hui Wrocław en Pologne), et mort (exécuté) le 9 avril 1945 au camp de concentration de Flossenbürg, en Bavière, près de l’actuelle frontière germano-tchèque, est un pasteur luthérien, théologien, essayiste et résistant au nazisme, membre influent de l’Église confessante. « » » » » vous précisez qu’il est membre de l’Eglise confessante. Il est donc très proche du catholicisme … En résumé, les Luthériens sont semblables aux Catholiques. Quant aux Anglicans que l’on classe parmi les Protestants, ils n’en sont pas …..
L’anthropologue Ralph Linton a traité de l’illusion groupale. Dans un groupe ou association, l’humain perd sa capacité de jugement et son esprit critique. Ainsi les réchauffistes, les humanitaristes, les droitdelhommistes, etc. Par bêtise, j’emploirai plutôt le vocable connerie. La connerie humaine est insondable, infinie.
» cela dependra vraiment de la question de savoir si les détenteurs du pouvoir espèrent davantage de stupidité ou d’indépendance intérieure et d’intelligence des hommes » Oui, mais le pouvoir c’est aussi les religions! Avec la crainte de ses punitions ou le désir de ses récompenses. L’humanité, incapable de se gouverner elle-même a toujours besoin d’un dieu ou d’un « führer » pour pouvoir avancer car l’égoïsme et le vice de se croire supérieur aux autres est plus fort que la raison. La fable d’Esope, revue par La Fontaine « les grenouilles qui demandent un roi » en est une belle illustration.
Ce pasteur a vraiment bien étudié la question de la stupidité.
On peut appliquer cette étude à la situation actuelle, elle convient parfaitement.
Casanova dit un peu la même chose mais en comparant serviteurs stupides et serviteurs voleurs, à peu près dans ces termes (de mémoire) : Je préfère un serviteur voleur à un serviteur stupide car je peux me protéger contre le vol mais pas contre les idioties. Et il donne cet exemple : un matin il ne retrouve plus un manuscrit posé le soir sur son bureau. Il interroge son serviteur qui lui confirme qu’il l’a jeté car… toutes les feuilles étant couvertes d’écriture plus aucune ne pouvait servir!
Remarque :
Ce Pasteur est luthérien, certes. Les Luthériens partagent avec les Catholiques le dogme le plus important, à savoir, le corps du Christ est présent dans le morceau de pain distribué aux fidèles pendant le culte.
Les Protestants en France sont majoritairement des Calvinistes. Chez eux, la confession n’existe pas.
Dans la description que vous en donnez :
« » » »
Dietrich Bonhoeffer (/ˈdiːtrɪç ˈboːnhœfɐ/), né le 4 février 1906 à Breslau (aujourd’hui Wrocław en Pologne), et mort (exécuté) le 9 avril 1945 au camp de concentration de Flossenbürg, en Bavière, près de l’actuelle frontière germano-tchèque, est un pasteur luthérien, théologien, essayiste et résistant au nazisme, membre influent de l’Église confessante.
« » » » »
vous précisez qu’il est membre de l’Eglise confessante. Il est donc très proche du catholicisme …
En résumé, les Luthériens sont semblables aux Catholiques.
Quant aux Anglicans que l’on classe parmi les Protestants, ils n’en sont pas …..
L’anthropologue Ralph Linton a traité de l’illusion groupale. Dans un groupe ou association, l’humain perd sa capacité de jugement et son esprit critique. Ainsi les réchauffistes, les humanitaristes, les droitdelhommistes, etc. Par bêtise, j’emploirai plutôt le vocable connerie. La connerie humaine est insondable, infinie.
» cela dependra vraiment de la question de savoir si les détenteurs du pouvoir espèrent davantage de stupidité ou d’indépendance intérieure et d’intelligence des hommes » Oui, mais le pouvoir c’est aussi les religions! Avec la crainte de ses punitions ou le désir de ses récompenses. L’humanité, incapable de se gouverner elle-même a toujours besoin d’un dieu ou d’un « führer » pour pouvoir avancer car l’égoïsme et le vice de se croire supérieur aux autres est plus fort que la raison. La fable d’Esope, revue par La Fontaine « les grenouilles qui demandent un roi » en est une belle illustration.