Paradis : le mot français provient du grec « paradeisos » qui signifiait d’abord « jardin clos ». L’islam suit la Bible et le Nouveau Testament, en désignant ce jardin comme le premier séjour d’Adam et le lieu réservé aux croyants après leur mort. Le mot vient de loin : « paridazai » en iranien, il paraît en hébreu sous la forme « pardès » dans l’Ancien Testament. L’islam en a fait «firdaws » qui désigne la région la plus haute du séjour des élus. (8, 107 ; 23, 11). Le Coran emploie plus souvent « jannah » (« jardin »), souvent au pluriel. Autre formulation coranique du Paradis, les « jardins d’Eden », mentionnés 11 fois, sont aussi traduits aussi par « jardins des délices », car le mot arabe pour Eden («‘adn») hérite sans nul doute de l’hébreu «‘eden», ( à la fois « plaine » et « jouissance ») (5, 65 ; 37, 43).[1] La Tradition (hadiths, commentaires, recueils, prêches) a surenchéri sans retenue sur la description coranique du Paradis, dans le but évident d’en rendre l’attrait irrésistible pour le public musulman. Dans un amas textuel considérable, un livre ancien a surtout circulé : Les délices du Paradis d’Ibn Kathib (1301- 1373)[2].
Le Paradis originel
Ce lieu n’est pas un paradis « terrestre » mais un endroit situé en hauteur. Il n’est pas décrit pour lui-même dans le Coran ; Allah y mentionne le confort (relatif) que son paradis assurait au premier homme et à sa compagne avant leur chute. Il le définit comme un havre qui leur épargnait les souffrances physiques : « Car tu n’y auras pas faim ni n’auras besoin de vêtements, tu n’y auras pas soif ni ne seras frappé par l’ardeur du soleil« . (20, 118-119).
Gustave Courbet, La source, 1862, Metropolitan Museum of Art (New York).
Le paradis pour les croyants
Un jardin clos
C’est un lieu élevé, un « jardin très haut ». (69 21 ; 88, 8), « large comme les cieux et la terre » (3, 133). Il est, avant tout, pourvu d’eau : ruisseaux, sources, rivières coulent partout ( 2, 26 / 4, 57 et 122 / 5, 12 / 2, 25 / 15, 45 / 39, 20 / 9, 72 / 55, 46 et 50 / 9, 72 et 89 et 100…)… Allah précise – merveille !- que cette eau n’est « jamais malodorante » (47, 15) car l’eau y est incorruptible. On y vit sous les « ombrages épais » de la végétation (4, 57 / 13, 35 / 36, 56 / 76, 14 / 77, 41).
Ce lieu n’a rien d’une jungle sauvage, il est entouré de murs, on y parcourt de « luxuriants vergers »: « palmier (dattiers), grenadiers » (55, 68), « jujubiers sans épines » (56, 28), [3] « vignes » (78, 32)… Certains y ont inventé aussi des parterres de « fleurs » , alors que le mot «fleur» n’est nulle part dans le Coran[4]. La seule fleur évoquée dans le Coran est le « Lotus de la limite » aperçu par Mahomet lors de son ascension (53, 16). Il ne s’agissait pas, dans le message d’Allah, de dépeindre au Paradis une nature décorative mais essentiellement nourricière : le miel, le lait coulent à profusion en ruisseaux, en rivières, en mers (47, 15)[5]. Plus la Tradition s’en est mêlée, plus le Paradis s’est trouvé démesuré : des grappes de raisin dont chaque grain est gros comme une outre, un arbre si grand qu’on ne saurait en franchir l’ombre en chevauchant plusieurs jours, des jujubes de la taille des testicules d’un bouc (hadith réputé authentique de Al-Hâkim)… des jujubiers et des acacias dont chaque épine sera remplacée par un fruit, « ces deux arbres donneront des fruits à profusion et d’une beauté sans pareille au point où un seul fruit se fendra pour en donner soixante-dix aux saveurs et couleurs différentes, qui se ressemblent.»[6]
Une résidence de luxe
Allah aurait lui-même bâti de ses mains ( ? ) une demeure en dur, à base de « perles blanches ; de briques de rubis rouge et de briques d’émeraude verte». A l’extérieur, il y aurait aussi des huttes en roseaux mais des roseaux «sertis de pierres précieuses de perles et de rubis». Les rives des fleuves sont en or, il n’y a pas un seul arbre dont le tronc n’est pas du même métal précieux… Il y aura « des divans surélevés », des lits de repos (15 , 47 /37, 44 /, 56, 15-16), des sièges d’apparat, comme des trônes (18, 31 .76, 13 / 83 ; 23 et 35)… et partout des coussins et des tapis (55, 76 ; 88, 15). La Tradition ne saurait s’arrêter là : même les chevaux sont en pierre précieuse : « Hassan El Basri, de Djabir ibn Abdallah, rapporte que le Messager de Dieu a dit: «Lorsque les élus entreront au Paradis, les chevaux d’émeraudes rouges avec des ailes arriveront pour les accueillir, ils n’urineront pas et ne feront pas leurs besoins. Ils monteront sur ces chevaux et s’envoleront avec dans le Paradis, regardant la lueur de Sa Magnificence. »[7]
Des parures clinquantes au-delà du ridicule
Les « houris » du Paradis, portent chacune 70 vêtements superposés, les tissus, les coussins, sont de soie et de brocard (44, 54)… Les gens du Paradis seront couverts de joyaux, sous lesquels il y aurait de quoi ployer. « Ils entreront parés de bracelets en or ainsi que de perles, et là, leurs vêtements sont de soie » (35, 33). Un seul des bracelets qu’ils portent « ferait disparaître la lumière du soleil comme le fait ce dernier avec la lumière des étoiles.»
Lorsque les fidèles feront leurs ablutions au Paradis (ne sont-ils pas déjà « purs » ?), toutes les parties de leur corps qu’atteint l’eau seront couvertes de bijoux. Ils porteront aussi des couronnes de perles, surmontées par d’autres couronnes de perles et de rubis enchaînés ».
Un festin perpétuel
« Nous leur fournirons des fruits et de la viande comme ils le désirent » (52, 22). Seront proposées « des coupes, des aiguières avec des boissons pures qui ne provoquent ni maux de tête ni ivresse, et des fruits de leur choix et toute chair d’oiseau qu’ils désireront. (15, 18—21). La vaisselle est choisie : « Et l’on fera circuler parmi eux des plateaux en or (43, 71), « des récipients d‘argent et des coupes cristallines, en cristal d’argent ( !), dont le contenu a été savamment dosé » ( 76, 15-16). Et le vin, ici servi, n’est pas n’importe lequel mais « un nectar pur cacheté au goût de musc » (83, 25-26). Il y aura aussi des boissons rares mélangées de camphre (76, 5) et de gingembre (76, 17). Lorsque un hôte du Paradis voit un oiseau et qu’il désire en manger, le volatile tombe grillé entre ses mains !
Il y a donc des bienheureux, amplement rassasiés, qui, à la vue d’un oiseau, fût-il de Paradis, n’ont qu’une idée en tête : l‘avaler tout rôti !
Nulle crainte des suites digestives de ces agapes. Selon le prophète Mahomet, « leur nourriture se transforme en sueur qui a l’odeur du musc c’est ainsi que se vide leur estomac ». Leurs rots ont aussi «un parfum de musc». (Ahmad, n° 18783).
Le musc, parfum du Paradis
Tout sent le musc, les corps, le vin, la terre qui est «comme de la farine blanche dont l’odeur est celle du musc pur. » (Muslim, n° 2928, vol. 4, p. 370). Allah ne sait-il pas d’où il vient ?… Des parties impures d’une sorte de cerf himalayen ?[8]
Du personnel stylé pour le service
« Et parmi eux circuleront des garçons («gilmanoun») à leur service, pareils à des perles bien conservées » (52, 24). Pas plus que les arbres des vergers, ils ne sont purement décoratifs car le terme « gilmanoun» signifie aussi.. « lubriques », le sens verbal de la racine de ce terme est… « être en chaleur ». Un autre verset va plus loin, car il nomme ces échansons «wildanoun», c’est-à-dire «garçons tout jeunes, bambins, bébés», traduit pudiquement par «garçons immortels», «garçons éternellement jeunes» (56, 17).
Des prostituées vierges pour s’occuper
Aux bienheureux sont promises des concubines à la fois disponibles et «pures», (2, 25 ; 3, 15 ; 4, 57), « leurs regards sont chastes ». Leurs attraits sont leurs «grands yeux» (44, 54). Leur nom, « houris », évoque l’idée de blancheur , celle de leur teint ou celle de blancheur de l’œil en contraste avec le noir de la prunelle. Elles sont toutes « d’une jeunesse égale » mais leurs seins sont « bien formés »(78, 33). Le plus important est « qu’aucun homme ni djinn ne les a touchées avant eux.» Comme pour les jeunes garçons esclaves dévolus au service de la table, leur beauté est comparée à celle de « perles préservées »(56, 23). Ces « perles cachées », vivent « retirées sous leurs tentes » (55, 72), sauf, une fois appelées, quand «elles se tiendront (debout ?) auprès» des bienheureux attablés (38, 51-52). La présence des « houris » n’est jamais incommodante : « Les « houris » ne connaissent jamais les menstrues, la grossesse, l’urine, les besoins, ni les pets, ni le crachat. Toutes les maladies existantes chez les femmes terrestres n’existent pas chez les « houris », selon Ibn Qayyim al-Jawziyya, « savant » et poète sunnite du XIVe siècle.
Les houris et les raisins
En 2001, Christoph Luxenberg, publiant sous pseudonyme pour des raisons de sécurité, a affirmé que la langue, parfois bien obscure, du Coran devait se comprendre à partir de ses nombreux emprunts au syriaque[9] . Sa traduction du verset 54 de la sourate 44, propose, en guise de récompense aux heureux élus, non pas les fameuses «houris» mais de beaux grains de raisin blanc ![10]
Comment aménager pour les femmes un paradis conçu pour les hommes
L’évocation des «houris», chastes objets sexuels, n’a pas dérangé grand monde pendant 14 siècles. Cependant, l’exégèse s’est employée à contourner un certain nombre de difficultés crées par la promesse de ces esclaves sexuelles de luxe. Il faut en maintenir l’attrait pour les hommes musulmans… mais il faudrait donner aux femmes musulmanes un peu plus de place au Paradis. Or Allah ne parle pas aux femmes , il ne s’adresse directement qu’aux hommes, employant pour eux la deuxième personne du pluriel (par exemple, 4, 34 : « vos épouses »). Allah ne parle des femmes qu’à la 3e personne. Il promet, il est vrai, le Paradis aux deux sexes : « Aux croyants et aux croyantes, Dieu a promis des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, pour qu’ils y demeurent éternellement, et des demeures excellentes, aux jardins d’Eden… (9, 72). Mais pas de gigolos dans les buissons de l’Eden !
Alors, on a inventé sans vergogne… On a asséné que les femmes n’auraient pas de tels désirs, et qu’en parler seulement offenserait leur pudeur, c’est pourquoi Allah se tait[11]…On a affirmé que les épouses décédées, rajeunies et embellies, deviendraient elles-mêmes des houris ! [12] Déjà Ibn Qayyim al-Jawziyya leur annonçait un total «relooking» : « Dieu dit au sujet des femmes terrestres au Paradis qu’Il les recréera une nouvelle fois avec des formes uniques, au Paradis. Il leur offrira une toute nouvelle régénération, dans une beauté accomplie, contraire à celle de la vie terrestre. La femme âgée redeviendra jeune et celle qui n’était pas agréable au regard deviendra très séduisante. »[13]. Et pour éteindre la jalousie des femmes, certains leur jurent même qu’elle seront plus belles que les « houris » ( comme si cela suffisait ! ) Quoi qu’il en soit, au Paradis, les femmes seront -enfin !-purifiées, par la Grâce d’Allah ; si bien que les hommes, pourront s’accoupler avec des partenaires, femmes ou « houris », qui ne les incommoderont pas (cela paraît une obsession). Selon Abu Saïd El Khoudri (compagnon du Prophète), «ils auront des épouses candides, purifiées des menstrues, qui ne feront pas de besoins et ne cracheront pas». Mais encore faut-il à ces vertueuses musulmanes qu’elles aient obtenu auparavant le satisfecit de leur époux terrestre pour leur conduite envers lui.(Bukhâri, t.1, ch. 20).
Conditions d’admission
Entreront au Paradis « ceux qui croient et font de bonnes œuvres », la formule est véritablement martelée à longueur de sourates (4, 57 et 124 et 122et 173 / 29, 7/18, 110 / 103, 1-2,-3/ 7, 42…). Encore faut-il comprendre ce que cette double condition signifie car un malentendu peut laisser croire que n’importe quelle foi en Dieu et/ou n’importe quelles bonnes actions suffiraient…
« Croire » sans complément d’objet signifie dans le Coran croire qu’ « Allah est le seul dieu et que Mahomet est son prophète ». EXCLUSIVEMENT. Ce qui interdit le paradis aux Chrétiens et aux juifs et à tous les non-musulmans.
« Les bonnes oeuvres« sont la prière, la zakat (aumône obligatoire), le jeûne, le pèlerinage, la recommandation du « convenable», l’interdiction du « blâmable » (3, 110/ 23, 104 /7, 165/ 31, 17 / 22, 40-41…), le combat dans le chemin d’Allah (« djihad ») (2, 190) .
La conjonction « et »
Les deux conditions (croire, accomplir de bonnes œuvres) doivent se présenter conjointement. Cela signifie que quelqu’un qui accomplirait les meilleurs actions possibles mais ne croirait pas qu’ « Allah est le seul dieu et que Mahomet est son prophète », n’entrerait pas au Paradis.
Cependant celui qui «croit» » (= qui est sincèrement musulman), mais qui a commis les pires actions, peut trouver grâce devant Allah : pour lui seul, «Allah est pardonneur». Certains même iront au Paradis sans passer par le Jugement : ceux qui « sont patients », ceux qui viennent de se purifier par le pèlerinage et ceux qui sont morts en martyrs en combattant pour Allah (3, 141 ; 3, 169). Il semble que les auteurs de « hadiths » les imaginent réincarnés sous forme de… perruches vertes[14].
Video du Cheikh Omar Abelkafi « Rentrer (sic) au Paradis sans jugement »
La conduite de l’individu est moins importante que sa soumission à Allah.
Une vision binaire
Paradis/Enfer : un contraste nécessaire
L’évocation du Paradis ne va pas sans celle de l’Enfer qui lui sert de repoussoir. Dans la plupart des sourates, on glisse de l’un à l’autre : «Les bons seront, certes, dans un [jardin] de délice », (82, 13) « et les débauchés seront, certes, dans une fournaise » (82, 14). Même symétrie dans les sourates 15, 16, 51, 59, 74, 78… Dans l’au-delà, deux sortes d’humains seront éloignés les uns des autres pour toujours: « Le jour où l’Heure arrivera, ce jour-là ils se sépareront [les uns des autres]. « Ceux qui auront cru et accompli de bonnes oeuvres se réjouiront dans un jardin; et quant à ceux qui n’auront pas cru et auront traité de mensonges Nos signes ainsi que la rencontre de l’au-delà, ceux-là seront emmenés au châtiment. » (30 : 14, 15, 16). La séparation sera matérialisée « Et entre les deux, il y aura un « mur« («hijab») » (7, 46).
Les liens de solidarité sont rompus
La scène est décrite : «Aucun ami ne se souciera de son ami proche bien qu’ils se voient l’un l’autre. Le criminel aimerait pouvoir se racheter du châtiment de ce jour, en livrant ses enfants, sa compagne, son frère, même son clan qui lui donnait asile, et tout ce qui est sur la terre, tout, qui pourrait le sauver. Mais rien [ne le sauvera]. Il est enflammé (= «il brûle comme une torche vivante ») » (70, 10 à 15).
Aucune intercession n’est possible pour autrui
« Et redoutez le jour où nulle âme ne suffira en quoi que ce soit à une autre; où l’on n’acceptera d’elle aucune intercession; et où on ne recevra d’elle aucune compensation. Et ils ne seront point secourus. » (2, 48). Ce renvoi vers l’Enfer s’applique même à ceux qui ignorent l’existence du Coran, à ceux qui sont nés et morts avant la Révélation du Prophète. Mahomet s’en est inquiété, à juste titre, pour sa propre mère, morte mécréante. « Le Prophète a visité la tombe de sa mère. Il a pleuré et a fait pleurer ceux qui étaient autour de lui puis a dit : « J’ai demandé à mon Seigneur la permission de demander pardon pour elle mais Il ne me l’a pas accordée et je Lui ai demandé la permission de visiter sa tombe et Il me l’a accordée.Visitez les tombes car certes elles rappellent la mort ».( Muslim n°976). Le verset suivant est alors révélé: « Il n’appartient pas au Prophète et aux croyants d’implorer le pardon en faveur des associateurs (= ceux qui ont cru en d’autres dieux qu’Allah), fussent-il des parents alors qu’il leur est apparu clairement que ce sont les gens de l’Enfer.»( 9, v.113.)[15]
Aucune compassion n’est de mise
Cette injustice criante, cette cruauté sans nom, n’entamera pas la béatitude des élus. Au contraire, on les verra se réjouir et se railler de ceux qui s’étaient moqués de leur croyance de leur vivant, savourant leur revanche en les voyant brûler. Par exemple, un passage comme celui-ci résume toute une mentalité :
« Les bons seront dans [un jardin] de délice, sur les divans, ils regardent. Tu reconnaîtras sur leurs visages, l’éclat de la félicité. On leur sert à boire un nectar pur, cacheté, laissant un arrière-goût de musc. Que ceux qui la convoitent entrent en compétition [pour l’acquérir]. Il est mélangé à la boisson de Tasnim, source dont les rapprochés boivent. Les criminels riaient de ceux qui croyaient, et , passant près d’eux, ils se faisaient des clins d’œil complices. Lorsqu’ils se réunissaient avec les leurs, ils plaisantaient et les voyant, ils disaient: « Ce sont vraiment ceux-là les égarés ». Nul gardien n’a été envoyé sur eux. Aujourd’hui, donc, ce sont ceux qui ont cru qui rient des infidèles, sur les divans, ils regardent. Est-ce que les infidèles ont eu la récompense de ce qu’ils faisaient ? ». (83, 22 à 36).
La revanche des croyants sur les mécréants qui se sont moqués d’eux, trahit aussi l’envie envers ceux des mécréants qui leur semblaient mieux lotis qu’eux sur terre : «Et les gens d’al-Araf (= hauteurs du Paradis), appelant certains hommes qu’ils reconnaîtront par leurs traits caractéristiques, diront: « Vous n’avez tiré aucun profit de tout ce que vous aviez amassé et de l’orgueil dont vous étiez enflés !» (7, 48). Allah poursuit : « Les compagnons du feu interpelleront les compagnons du jardin:«Versez sur nous de l’eau, ou [donnez-nous] de ce que Dieu vous a attribué[comme nourriture]». Ils diront: «Dieu les a interdits aux mécréants, ceux qui ont pris leur religion comme distraction et jeu, et que la vie ici-bas a trompés». Ce jour Nous les oublions comme ils ont oublié la rencontre de leur jour-ci, et [parce] qu’ils reniaient Nos signes. » (7, 50 et 51). Allah est rancunier.
L’invention pure et simple d’un « Purgatoire »
Non seulement le mot n ‘existe pas dans le Coran, mais l’idée d’un lieu intermédiaire entre l’Enfer et le Paradis, où les damnés pourraient purger leur peine dans l’espoir d’une délivrance, ne peut y affleurer : Allah ne transige pas, comme on l’a vu. « Pour ceux qui traitent de mensonges Nos enseignements et qui s’en écartent par orgueil, les portes du ciel ne leur seront pas ouvertes, et ils n’entreront au Paradis que quand le chameau pénètre dans le chas de l’aiguille. Ainsi rétribuons-Nous les criminels. » (7, 40).
Cela n’a pas empêché certains commentateurs, désireux de laisser croire aux musulmans qu’ils iraient tous au Paradis, d’inventer de toutes pièces un Purgatoire musulman. On est allé plaquer, dans les traductions en français, le mot « Purgatoire » sur le titre de la sourate 7 « al-Araf » qui signifie «les Hauteurs» (du Paradis).
Or la lecture de l’ensemble de ses versets ne permet nullement d’y entrevoir le Purgatoire annoncé[16].
La recette simple du Paradis d’Allah
Suivre 3 règles pour fabriquer un tel « Paradis », il suffit de :
- déclarer accessible pratiquement tout ce qui était interdit par l’islam dans la vie terrestre, soit par le dogme, soit par les lois physiques : le vin, le sexe sans complication, l’intempérance en matière de nourriture, la musique, le port de la soie et des parures ostentatoires…
- d’ôter tous les inconvénients de ces plaisirs terrestres : l’enivrement par le vin, les épines des fruits, les menstrues des femmes, leurs grossesses, les excréments des humains, des chevaux…
- puis de multiplier toutes les sources de jouissance en quantité dans l’espace et dans la durée : boissons coulant en fleuves, puissance sexuelle intarissable et nombre de partenaires sans limites, accumulation inouïe de biens précieux…
Flatter certains vices
– La lubricité, celle des hommes, incités à la prédation sexuelle sans retenue. « Les compagnons ont demandé au Prophète : « Est-ce que l’on couchera avec nos femmes ? » Il leur répondit: «Au Paradis, l’homme peut coucher avec cent femmes par jour», selon Abou Houreira. «Elles redeviendront vierges après chaque coït», selon Abou Saïd El-Khoudri.
– La paresse : tout effort doit disparaître. Les fruits sont « à portée de main »(76, 14), le gibier tombe cuit sans les fatigues de la chasse, les serviteurs par milliers procurent la satisfaction du moindre désir ; on vit allongés sur des divans, « l’homme au Paradis peut s’appuyer sur un coussin sans se retourner pendant… 70 ans ! »[17].
– L’égoïsme : déjà évident dans l’obsession de déflorer des femmes en série, l’égoïsme foncier des élus se manifeste aussi par leur indifférence au sort d’autrui.
– La cupidité, attisée à un degré ridicule car ce qui fait la valeur en économie est la rareté. L’abondance d’objets précieux annule donc leur prix… Un fantasme à destination de misérables pillards ignorants.
– La vanité, une véritable frénésie du paraître en étalant un luxe outrancier.
– Le goût du pouvoir : le moindre élu commanderait les milliers de serviteurs qu’il possèdera (un minimum de 80 000)[18].
– Le ressentiment, bien qu’Allah prétende tout le contraire. «Et Nous enlèverons toute la rancune (« gilin ») de leurs poitrines … » (7, 43 ; 15, 47) Le mot désigne la rancune et la jalousie lorsqu’on se sent lésé dans la répartition du butin, par exemple. Or les élus, tout comme leur dieu Allah, sont pleins de ressentiment à l’égard des damnés qui les ont jadis tournés en ridicule.
– La rivalité : toute rivalité n’est pas absente entre les bienheureux puisqu’il y aurait des degrés et une hiérarchie entre eux (6, 132) avec des privilèges y afférant. Tout en haut de ce classement des élus, le martyr pourra intercéder pour 70 membres de sa famille.[19]
– Le sadisme : on a bien vu que cette perversion joue son rôle chez les élus comme chez leur dieu Allah. Ils contemplent avec plaisir les damnés en train de brûler. Allah ne cache pas qu’il prend plaisir à châtier les uns, tout en exaltant les autres.
Savoir mentir
Ajouter le mensonge au mensonge, par touches successives, en faisant fi de la logique, sans craindre les contradictions, comme on l’a vu sur la place des femmes au Paradis ou sur l’invention du Purgatoire. En cas de difficultés, dire que tout est métaphorique. En cas d’aporie, dire que le Paradis apportera à chacun « tout ce qu’il désire » (50, 35) mais que nul ne peut le décrire (32, 17]) car il y aura « ce que jamais oeil n’a vu, jamais oreille n’a entendu et jamais coeur humain n’a imaginé». (Al-Bukhâri 2796 et Muslim 1881).
En conclusion : « Dis-moi de quel paradis tu rêves, je te dirai qui tu es ! »
[1] Yves PORTIER,«Paradis», in Dictionnaire du Coran, ss. la direction de Mohammad Ali AMIR-MOEZZI, Robert Laffont, Paris, 2007, p. 638.
[2] Majid OUKACHA s’en inspire et nous donné des éléments dans une video malicieuse : « A quoi ressemble le paradis d’Allah ? Qu’y trouve-t-on ?», publié le 26/02/2022. https://youtu.be/KrZoXhuNaCc
[3] Sami ALDEEB, dans sa traduction, y voit, comme d’autres, des « bananiers aux régimes superposés » ! in Le Coran, texte arabe et traduction français dans l’ordre chronologique selon l’Azhar, Centre de droit arabe et musulman, p. 126.
[4] Comme Yves PORTIER, op. cit. p. 640 !
[5] Ce verset reprendrait L’Apocalypse de Paul, texte chrétien du IV e siècle, ainsi que L’ascension de Moïse, texte juif du 1er siècle.
[6] «Tafsirs» =ici commentaires au Coran de In Abbâs et de Mujâhid.
[7] « La beauté des femmes et des houris au paradis », in Baladislam, publié le 14/04/2012. https://baladislam.over-blog.com/article-la-beaute-des-femmes-et-des-houris-au-paradis-98669958.html
[8] Originaire, notamment, de l’Himalaya, le moschus leucogaster, est en risque d’extinction ; il « fut recherché pour la substance cireuse appelée musc que sécrètent les mâles provenant d’une glande située dans l’abdomen (…) pour marquer les territoires», in Manimalworld, https://www.manimalworld.net/pages/moschidae/porte-musc-de-l-himalaya.html
[9] Christoph LUXENBERG, entretien traduit en français, en 2021, https://youtu.be/4UYzfQnRRHo
[10] Selon Luxemberg, la description coranique du Paradis n’est qu’un décalque des Hymnes du paradis, poème du chrétien syriaque Ephren, souvent récité dans les offices religieux et très répandu en Orient dès le IVe siècle. Cf. ALDEEB, op. cit., p. 126.
[11] Sulayman al-KHARASHI répond en disant qu’« il est connu que la pudeur fait partie de la nature féminine, c’est pour cela qu’Allah ne suscite pas le désir des femmes pour le Paradis par des choses pour lesquelles elles éprouveraient de la gêne. »cf. Les femmes au paradis, https://albayyinah.fr/livres-sur-le-paradis/183-les-femmes-au-paradis-sulayman-al-kharrashi-al-hadith-9782875452412.html
[12] Al ALAJAMI, « Les houris selon le Coran et en islam », in Que dit vraiment le Coran ? , https://www.alajami.fr/2019/06/21/les-houris-selon-le-coran-et-en-islam/
[13] On trouve abondamment de tels correctifs au Coran sur les sites de prosélytisme musulman : https://www.dakarmidi.net/religions/les-femmes-au-paradis/ ou encore https://foietreligion.forumactif.com/t87-qui-sont-les-houris
[14] « Ne crois surtout pas que ceux qui sont tombés en défendant la cause d’Allah soient morts. Ils sont bel et bien vivants, comblés auprès de leur Seigneur. » (3/169). Les hadiths renchérissent : « Nous demandâmes (à Mahomet) de nous interpréter ce verset : « Ne crois surtout pas que ceux qui sont tombés en défendant la cause d’Allah soient morts. Ils sont bel et bien vivants, comblés auprès de leur Seigneur. » (3/169) Il répondit : « Leurs âmes sont dans les gésiers d’oiseaux verts qui ont des abris comme des lanternes suspendues au Trône. Ils parcourent le Paradis à leur gré puis reviennent le soir pour s’abriter dans ces lanternes. Allah les observe et leur demande : « Désirez-vous quelque chose ? » Ils lui répondent : « O Seigneur, quelle chose désirons-nous encore alors que nous parcourons tous les coins du Paradis ? Mais, voyant que Allah ne les laisse pas sans Lui demander quelque chose, ils Lui disent : « O Seigneur, nous désirons être ramenés à la vie et retournés au bas monde afin d’être tué de nouveau dans Ta voie ». Lorsque Allah constate qu’ils n’ont besoin de rien. II les laisse tranquilles. »
Dans le recueil de Tirmidhi qui juge le hadith Hasan Sahih, qui est aussi jugé authentique par Al-Albânî, selon Ka’b ibn Malik, le Prophète a dit : « Les âmes des martyrs sont dans des oiseaux verts. Elles mangent des fruits du Paradis, ou des arbres du Paradis.»
[15] Agathe RABIER, « Enfer et contre tous ! », in Résistance répblicaine, publié le 11/10 2023, https://resistancerepublicaine.com/2023/10/11/islam-enfer-et-contre-tous/
[16] Al-ALAJAMI, « Le Purgatoire selon le Coran et en islam », in Que dit vraiment le Coran, https://www.alajami.fr/2019/12/16/le-purgatoire-selon-le-coran-et-en-islam/
[17] Majid OUKACHA, op. cit.
[18] Ibid, op. cit.
[19] Majid OUKACHA, op. cit., remarque, à juste titre que cela peut inciter des jeunes gens à perpétrer des attentats pour mourir en «martyrs» en assurant le Paradis aux siens. Ajoutons que cela peut aussi faire approuver ce martyre, comme une aubaine, par les membres de sa famille.
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« ex falso (Allah créateur du Coran incréé) quodlibet (ce paradis là d’Allah) » …. ;
En clair, pour ce milliard et demi d’islamopithèques atrophiés du bulbe, le Paradis idéal ressemble à une gigantesque et éternelle partouze!… Et on ose nous dire que la « Métaphysique » de cette religion est « très lumineuse et raffinée »?!… De qui se moque-t-on?!
J’attire votre attention sur une erreur généralisée concernant les houris, erreur de traduction commune entre l’obscur arabe du Coran et les arabes modernes (pluriel puisqu’ils sont essentiellement dialectaux) et donc – a fortiori – dans les langues européennes :
– il n’a jamais été promis 70 vierges au croyant élu…
– mais UNE vierge de 70 ANS !
… car Allah est bon aussi pour les vierges vertueuses, vieilles bréhaignes.
On remarquera que le paradis en Islam (Contrairement a celui de la civilisation judeo chretienne qui ne le decrit pas outre mesure) est quand meme bien terrestre : bien bouffer, bien baiser avec des divertissements en veux tu en voilà.
En bref, ca ressemble plutot à Las Vegas, leur truc.
Tous les hommes, de tous temps, se sont interrogés sur la mort et l’après-mort, chacun selon sa civilisation. Dans les Flandres le paradis était souvent représenté par un grand banquet: les élus assis autour d’un magnifique table où on mange du riz au lait avec un cuillère en argent pendant que les anges chantent et jouent de la musique. Est-ce moins ridicule que le jardin d’Allah? Lisez “enquête sur les anges gardiens” de Pierre Jovanovic: tous ceux qui ont vécu une expérience de mort imminente racontent la même expérience.
Merci Anne. Je ne confronte pas ici les différentes religions, ni ne mets en concurrence leurs ridicules. Ce relativisme est une des formes de la taquyia pour mieux nous enfumer (Je ne dis pas cela de vous dont je connais les articles). Je m’attache à une seule. La seule qui nous menace.
Qui peut se satisfaire du « paradis » d’Allah ?
Peut être les « élites » de Davos.
https://www.dailymail.co.uk/news/article-14314271/Secret-depravity-Davos-global-elite-sex-parties-NDAs-prostitutes-transsexual-women-commonly-requested-sex-act-revealed.html
https://www.fdesouche.com/2025/01/26/star-academy-sos-racisme-depose-plainte-apres-des-commentaires-racistes-visant-la-candidate-ebony-maj-marine-remporte-la-finale-elle-est-aussi-victime-de-messages-anti-blancs/
RR, RR, RR un article , je ne suis pas cette merde produite par tf1 mais je n’ai pu cacher ma joie DU BON DENOUEMENT !!!( c’est dire à quel point nous sommes en guerre ). Soyons fiers de ce que nous sommes . L’Occident n’adopte ni les cultures ni les modes de vie encore moins les croyances des autres , se sont EUX , (plus particulièrement voire essentiellement un certain continent , prétendument berceau de l’humanité ) qui le fond, tout en nous crachant dessus .Je ne comprends pas Ils nous reprochent d’être patriarcal , ils fond tout pour nous ressembler et ne rêvent que de venir vivre chez nous . Vous n’êtes pas nous , restez à la fois vous même et chez vous .Vous ne pouvez que nous singer ( par humanité je vous le dit ) puisque vous n’êtes pas nous. RR un article ,RR …
Comment ils font pour croire à tout ça ? Mahomet devait avoir fumé de la bonne le jour où il a balancé sa fable. Étonnant que des naïfs s’y fassent prendre. L’homme se croit intelligent et est capable d’ingérer de telles inepties ? 3 religions monothéistes 3 fables. Et ça fait des siècles que ça dure.
Et comment on fait pour croire à tout ça ? Je sais pas ce qu’il avait fumé le Mahomet mais ce devait être de la bonne et bien pure. Et dire que l’homme se croit intelligent alors que quelques hurluberlus leur comte des fables et des naïfs croient en tout ça ? 3 religions monothéistes et 3 fables qui durent des siècles. Les publicitaires devraient en prendre de la graine.
ils en ont pris, Jean et pas que de la graine, de la coke aussi
N`oublier pas que ces débiles profond,(Dont la gauche adorent!?,il faute êtres mongoles rare!!!), se font explosés pour cette stupidité!!
Sauf que la civilisation judeo chretienne, concernant le Paradis, n ‘a jamais pondu ce genre d’inepties ou alors montrez moi où.
Vous avez mal traduit, ce n’est pas 70 vierges, mais 70 verges. 🤭.
Je ne sais pas ce que ces gogols fumaient mais cela devait être de la bonne ! Quant on pense qu’il y a des bousculés du ciboulot qui croient à tout ça, cela fait peur.
Une sourate du coran dit : « Quand le shah n’est pas là, les houris dansent »
👍😁 Bravo 👍
En effet excellent , tant sur le fond que la forme .
Je dirais meme plus : quand le tchador, les houris dansent.
Déjà, ainsi, par la lecture, vous rencontrer, sur cette terre virtuelle, est un enchantement pour mon entendement. Vous accompagner dans le déchiffrage et la compréhension est la meilleure manière de vous suivre. Merci Précieuse Agathe.
Bonjour,
Agathe-Qualität …
Wie immer :=)
Je n’ai aucune chance d’y accéder. Dieu merci!
Bonjour,
Pas à celui-là, mais au vrai, si !!
Il y a des places à tarif réduit de prévu pour les fils de Corréziennes , j’en suis sûr …
19 en force !
Bonjour Antiislam. Que du vrai. 19 en force!
Merci Agathe pour cet article qui fait le point sur les félicités qui attendent les sectateurs d’halla. Heureusement qu’ils ont l’éternité devant eux car, ôter les 70 vêtements des « houris » avant de les « consommer » prend du temps! De quoi avoir perdu sont appétit au milieu de l’opération de déshabillage, autant se faire une poule, elle au moins ,nous tombe toute rôtie dans les mains! En enfer, il y a aussi de très belles bougresses et bien moins habillées, le tout est d’être du bon côté de la broche du barbecue !
Ça commençait un peu comme la vie au Club Med’….
Et ça finit en lupanar et en orgies avec aussi des GO (Gros obsédés ). Bonjour Mantalo.
Merci beaucoup pour nous avoir emmenés au 7ème ciel… coraniqué (et frelaté) de ce prétendu Allah, impuissant, qui ne peut pas procréer nous rapporte le coran ☹️
Fallait qu’il se démarque de l’histoire du Père , du Fils et du Saint-Esprit. Surtout pas de « fils de Dieu ».Pas de fils de Mahomet, non plus