IN-CROY-ABLE cette décision de la RTBF, la Radio-Télévision Belge de la communauté Française, de prévoir la censure du discours du Président des États-Unis…
Je maintiens le mot « censure » alors que la direction de la RTBF soutient que ce « n’était pas une censure » ! Cela alors qu’elle a pris la décision de diffuser un discours avec « un léger différé », là, de deux minutes ! Car quelle était la raison d’un tel différé si ce n’était pour pouvoir rendre « muets » certains propos qu’auraient pu prononcer Donald Trump !
Sourions un peu… Car il n’a pas été gentil, ce fougueux Président : il aurait pu distribuer son discours à tout va et à toutes les chaînes du monde entier, bien avant de le prononcer afin d’éviter à ces censeurs -belges ou autres- d’être paniqués, seconde après seconde, durant tout le discours… Je les plains, ces censeurs, combien ils devaient être anxieux, les malheureux…
Ce genre de censure que permet le « léger différé », ce fut d’ailleurs le cas en de nombreux pays à régimes « forts », surtout musulmans mais aussi très chrétiens -compte tenu de certaines scènes !-, lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris : ces pays ont ainsi pu censurer, c’est-à-dire empêcher la vue par leurs téléspectateurs de certaines images, là jugées, par eux, licencieuses.
Mardi, e
n Belgique, les quelques « privilégiés » chargés de scruter -eux, en direct- ce discours, avaient bien pour mission de faire couper sinon l’image du moins le son lors d’éventuels passages -évidemment « des propos d’extrême-droitisme » !- du discours de Trump. Ils ne l’ont pas fait mais c’était le but de leur opération, sinon pourquoi retarder la diffusion de 2 minutes ! Donc, il y avait bien intention de la part de la RTBF de, « si besoin », CENSURER Donald Trump !
Mais les journalistes de la RTBF se défendent d’avoir voulu « censurer » le PrésidentTrump : leur Société Des Journalistes s’appuie sur un règlement pris en 2018 par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) belge précisant l’application de ce qu’ils cqualifient tout banalement de « cordon sanitaire »…
Cela rappelle, chez nous, le « cordon sanitaire » que seule la gauche…
allant des centre-gauche de Macron aux LFI en passant par le PS, le PC a installé en barrage contre le Rassemblement National, comme en juin 2023 !
Un « cordon sanitaire » qui se concrétise « par la non-diffusion en direct de personnalités prônant ou ayant prôné des doctrines ou messages de discrimination, entre autres. »
Mais un cordon que la RTBF oublie souvent de déployer surtout quand il s’agit de certains individus venus d’ailleurs…
Du côté des Belges n’ayant pas apprécié ce « léger différé », il y a, notamment, Georges-Louis Bouchez qui est le Président du Mouvement Réformateur (MR)…Il s’agit d’un parti politique de centre-droit, conservateur et libéral, présent dans 5 (dont le parlement fédéral) des 6 parlements de Belgique ! Et ce parti a participé à tous les gouvernements fédéraux depuis 1999 !
Invité jeudi de Pascal Praud, sur CNews et Europe1, il s’est insurgé contre cette décision de ne pas diffuser en direct le discours du président américain rappelant que seuls des magistrats peuvent décider de la teneur d’un discours aussi important que celui-ci:
« Je pense qu’il n’y a que les magistrats qui peuvent décider quand vous ne respectez pas les principes démocratiques et donc quand vous êtes exclu du champ du débat démocratique. La RTBF a dit avoir créé un décalage pour permettre aux gens de mettre en perspective les propos de Donald Trump, donc, sous-entendu que les téléspectateurs sont trop bêtes pour avoir un libre jugement. »
Ce responsable politique est intervenu auprès de la RTBF afin que « ce genre de chose ne puisse pas se reproduire. »
Simple souvenir tout personnel sur ma carrière en tant que journaliste radio…
Jamais, en 34 ans de ma vie à RTL-Paris, jamais je n’ai reçu, dans le cadre de mes activités de journaliste, l’ordre ou ne serait-ce que le conseil, de NE PAS PARLER DE TEL OU TEL SUJET ! Que ne serait-ce que d’un seul des responsables de la Direction de RTL ni de Paris, ni -et encore moins- de la direction du Grand-Duché du Luxembourg ! Et surtout pas sur telle ou telle déclaration d’un quelconque responsable politique. Jamais de consigne de devoir me modérer et encore moins de ne pas évoquer tel ou tel sujet d’actualité ! Jamais, au grand jamais !
J’étais le seul à décider de la diffusion de telle ou telle info (1) pour environ 200 000 auditeurs qui, plus que pour les bulletins d’info, écoutaient RTL surtout pour les émissions de variétés de Georges Lang -qui allait chercher les dernières nouveautés musicales « à L.A. », précisait-il avec l’accent américain ! Oui, Los Angeles… Je pense à lui : il doit être des plus attristés par les incendies ravageurs de cette année ! Pour ma part, compte tenu de mes horaires, j’étais, toutes les nuits, pendant plusieurs heures, seul pour décider de l’importance de telle ou telle info. Seul mais avec le technicien : Jean-Pierre, un fou du bon français, domaine où, effectivement, il était d’excellents conseils du genre, comme on l’entend encore souvent, parler de « transfert » au lieu de « transfèrement » ou encore, plus banal : « Il faut arrêter de dire « petit village, c’est un bourg !» ou « jeune ado… Tous ls ados sont jeunes ! » Ce que nombre de mes confrères continuent de dire et écrire !
Anecdote : une nuit, à 1 heure, j’ai donné une information que l’on ne pouvait diffuser qu’à partir, cette nuit-là, de cette heure française précise, une information venant de la Présidence des États-Unis ! Et plus que le sujet lui-même concernant donc cette info -à savoir un accord sur le VietNam-, le souvenir qui m’en est resté, c’est que quelques secondes avant que le technicien m’ouvre le micro, j’ai été envahi -je m’en souviens et le ressens encore!- par une certaine émotion en me disant qu’à la même seconde des centaines, peut-être des milliers d’autres journalistes radio ou de télévision donnaient en même temps que moi la même information ! Et cela sur toute la planète, du moins dans les pays libres…
À l’époque, un Président du monde occidental, en particulier américain -qu’il soit démocrate ou républicain-, quand il avait une information importante, s’il pouvait craindre d’être effectivement censuré par certains régimes communistes, il était certain de ne pas l’être ni par la France, ni par le Luxembourg et encore moins par la… Belgique ! Mais c’était au… siècle dernier…
Jacques MARTINEZ, journaliste, à RTL, de stagiaire à chef d’édition des informations de nuit (1967-2001), pigiste à l’AFP, le FIGARO, le PARISIEN…
(1) Au début, dans les années 60 et 70, nous étions deux pour les bulletins de nuit (minuit-5 heures): un journaliste luxembourgeois à la rédaction du Grand-Duché -pour les infos de l’étranger- et un autre… français à Paris -pour les infos sur la France ! Ce n’était pas toujours évident par exemple lorsque le Président français était en voyage à… l’étranger !
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La ministre belge des médias groupe MR , a demandé des explications a la rtbf