Lomonossov en Allemagne ; au fond l’ Église Sainte-Élisabeth à Marbourg
Lomonossov, le plus brillant savant de l’Empire russe du XVIIIe siècle
Dès son plus jeune âge, Lomonossov fait preuve d’un rare désir de s’instruire, malgré les conditions de vie difficiles de la campagne. Ses parents ne soutiennent pas son aspiration à étudier, estimant que cela ne lui apportera ni argent ni gloire. En 1730, à l’âge de 19 ans, il se rend à Moscou pour étudier à l’Académie slave, grecque et latine : il a secrètement fugué de sa maison au village de Kholmogory, près de la ville d’Arkhangelsk, dans le nord du pays. Avec un convoi marchand, il a parcouru 1 168 km en plein hiver russe.
Quelques années plus tard, il poursuit ses études à Kiev, puis à Saint-Pétersbourg, où il est fasciné par les sciences naturelles et techniques.
En 1736, Lomonosov, devenu l’un des meilleurs étudiants, perfectionne ses connaissances en Allemagne ; il a passé près de cinq ans à Marbourg et Freiberg.
À cette époque, l’Empire russe avait besoin de spécialistes en industrie minière et métallurgique afin d’explorer les riches ressources sibériennes. Le président de l’Académie des sciences, Johann Korff a par conséquent suggéré d’envoyer quelques étudiants prometteurs en Allemagne, dans la ville saxonne de Freiberg, où enseignait le célèbre physicien Johann Henckel. Korff a alors organisé un séjour à l’étranger, qui commençait dans la ville universitaire de Marbourg : d’abord, trois étudiants sélectionnés devaient apprendre les matières les plus « basiques » – mathématiques, physique, philosophie et chimie. En novembre 1736, Lomonossov et ses camarades y ont été admis.
Le futur scientifique est impressionné par l’étude de la physique, de la chimie, de la métallurgie. Il apprend des langues étrangères, pratique la danse, le dessin, la littérature et l’escrime. Au cours de ses études, Lomonossov rédige plusieurs articles scientifiques, traduit en russe les travaux d’académiciens étrangers et compose les premiers poèmes en russe. À l’âge de 34 ans, le scientifique est devenu professeur de chimie et a commencé à enseigner à l’Académie des sciences et des arts de Saint-Pétersbourg.
Statue de Mikhaïl Lomonossov près de l’Université d’État de Moscou
Le projet de création d’une université à Moscou constitue une étape importante de sa vie. En 1755, l’impératrice Élisabeth Ire signe le décret de création de l’université. C’est ainsi qu’est née la célèbre université de Moscou, fondée avec sa participation.
L’immense contribution de Lomonossov a également porté sur le développement de la science nationale. Il a écrit de nombreuses œuvres littéraires dans lesquelles il faisait l’éloge du patriotisme, de la science et du progrès.
Mikhaïl Lomonossov ne se consacra pas uniquement aux sciences de la nature. Avec la même passion, il apprit le français, pratiquait l’escrime, faisait des vers, rédigea les premières grammaires de la langue russe et composa un ouvrage consacré à la rhétorique en langue russe.
Lomonossov, Catherine II
En 1757, il publie son principal ouvrage philologique, à savoir la «Grammaire russe». Lomonossov y distingue pour la première fois la langue russe de la langue slave ecclésiastique, décrit les lois et les formes de la langue russe et classe les dialectes.
Au début des années 1760, le scientifique dirige le Conseil historique, le département géographique et l’université auprès de l’Académie des sciences. Parallèlement, il se consacre aux sciences de manière pratique : il commence à compiler le Grand Atlas des sciences de l’Empire russe, développe la théorie corpusculaire de la matière, explique la nature physique de la vision des couleurs et la nature des corps cosmiques.
Lomonossov est mort en 1765, mais son héritage perdure. Il a laissé aujourd’hui une partie intégrante de la science mondiale.
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Vos articles sont toujours d’un intérêt majeur, jules ! Merci pour vôtre travail.
Merci Jules pour cet article fort intéressant.