Hygiène : si l’on entend par ce mot l’ensemble des précautions préservant la santé, l’islam, obsédé par la pureté et, plus encore, par la hantise de l’impureté au sens religieux, ne peut faire sienne une définition purement matérialiste de ce qui est sain. On trouve donc, dans le Coran comme dans les hadiths, des recommandations et des exemples surprenants.
L ’hygiène des aliments
Les textes sacrés n’invoquent jamais cette raison concernant les interdits du sang, du porc[1], du vin [2]. Il s’agit d’un prétexte utilisé tardivement au contact de l’Occident, lui-même obsédé par l’hygiène à partir du XIXe siècle. Un met peut-être parfaitement « halal » (« pur », « licite ») en n’étant pas particulièrement conforme aux exigences sanitaires. Le « kebab », qui connaît un immense succès, en est un exemple.
Le « kebab »[3] était, à l’origine, composé de restes de viandes récupérés le soir chez les bouchers de la ville, puis assemblés et mis sur une broche verticale pour être rôtis le lendemain. Il est aujourd’hui fabriqué industriellement en Allemagne et distribué partout, sans contrôle vraiment efficace sur la provenance des viandes, ni sur les conditions de salubrité, du stockage et de mise en vente de ce produit.
Les interdits alimentaires n’ont rien à voir avec l’hygiène
La propreté du corps
Les ablutions sont obligatoires. Il faut s’y conformer avant chaque prière, c’est-à-dire 5 fois par jour. « Ô les croyants ! Lorsque vous vous levez pour la Salat (« prière »), lavez vos visages et vos mais jusqu’aux coudes; passez les mains mouillées sur vos têtes ; et lavez-vous les pieds jusqu’aux chevilles. Et si vous êtes pollués (« junub »), alors purifiez-vous ; mais si vous êtes malades, ou en voyage, ou si l’un de vous revient du lieu où il a fait ses besoins ou si vous avez touché aux femmes et que vous ne trouviez pas d’eau, alors recourez à de la terre pure[4], passez-en sur vos visages et vos mains. Allah ne veut pas vous imposer quelque gêne, mais Il veut vous purifier et parfaire sur vous Son bienfait. Peut-être serez-vous reconnaissants. » (5, 6). Il s’agit d’une purification rituelle et non d’une toilette du corps.
Se laver les pieds jusqu’aux chevilles, 5 fois par jour, lorsqu’on porte chaussures et chaussettes peut poser un problème. Certains y ont réfléchi [5]:
Recommandations concernant l’élimination de l’urine et des excréments
Ce sujet tient une place importante dans la littérature la plus révérée, celle des « hadiths » les plus authentiques (« sahih »). Le chapitre « Faire ses besoins », du « Manuel du pèlerin [sur la voie d’Allah] et outils de l’ascète » rassemble l’essentiel .
Qu’on soit dans le désert ou dans un endroit clos, le fidèle se munit de pierres en nombre impair( Muslim 1300, Livre 15, hadith 347), puis entre du pied gauche. « Quand l’un de vous entre dans un lieu d’aisance qu’il dise : Mon Seigneur , je Te demande de me protéger des mauvais et des mauvaises ( « djinns») » ( Bukhâri, 142 et Muslim, 375).
Quand l’urine cesse de couler, il s’essuie de la main gauche en allant de l’anus jusqu’à la tête de sa verge puis il secoue sa verge trois fois. Il n’urine pas dans un trou, sur un sol dur, lorsque le vent souffle, lorsqu’il y a du passage, sur un chemin, sous un arbre fruitier, près d’une tombe, dans l’eau stagnante ou dans l’eau courante à faible débit. Il n’urine pas face au soleil ou à la lune, en direction de la Mecque, même le dos tourné, sauf s’il y a un obstacle.
Il faut nettoyer tous les orifices sales qui sont les issues des deux voies [naturelles], sauf s’il s’agit d’un pet, d’un ver, d’un caillou, d’une crotte sèche ; dans ce cas, les pierres sont suffisantes, sauf dans le cas rare de présence de sang. Faire suivre ce nettoyage par de l’eau est plus souhaitable. Les pierres peuvent être remplacées par tout ce qui est solide, dépourvu de souillure.
Il faut essuyer l’orifice trois fois, soit par trois pierres différentes, soit par une pierre à trois côtés. Si les pierres n’arrivent pas tout nettoyer, il faut recommencer. Il est exigé de commencer à s’essuyer de l’avant vers l’arrière, du côté droit avec la première pierre, puis du côté gauche avec la seconde, ensuite sur les deux côtés, et l’orifice même avec la troisième. Il est détestable de se nettoyer avec la main droite. Il faut prendre la pierre de la main droite, la verge de la main gauche puis actionner la pierre. Le fidèle sort du pied droit en disant : « Votre pardon, grâce à vous, Allah, a éloigné de moi le mal et m’a laissé sauf ». Les gestes des femmes ne sont évoqués que dans la version anglaise de ce texte :« Quant à la musulmane, il lui est imposé de pincer, entre le pouce et l’index de la main gauche, le méat de l’urètre ». [6]
Rien n’indique que les fidèles doivent se laver les mains ensuite, sauf si c’est le moment d’une ablution pour la prière.
Toilette du corps et purification rituelle ne peuvent être confondues.
Les flatulences et la prière
Un pet annule la prière et oblige à se purifier à nouveau et à recommencer « Aïcha affirme avoir entendu le Messager d’Allah dire:« On ne prie pas en présence d’un repas ni en s’efforçant à repousser les deux mauvais (le pet et l’urination) ». (Muslim,560 et 5, 46)) En cas de doute, certains sont tourmentés et interrogent un ouléma[7].
Les pets de Satan
S’il y a des odeurs suspectes pendant la prière, elles ne proviennent pas des fidèles mais plutôt de Satan. En effet, le Diable péte à l’heure où commence la prière dans la mosquée.
D’après Abou Houreira, le Prophète a dit: « Lorsque l’on appelle à la prière, Sheytan s’éloigne et il fait un pet jusqu’à ce qu’il n’entende plus l’appel.
(Bukhâri n°608 et Muslim n°389).
Les « hammams »
Il n’y a aucune mention de « hammams » dans le Coran ni dans la sunna. On peut supposer que leur existence commence par l’utilisation tardive par les musulmans (entre le Xe et le XIIe siècle) des thermes -gréco-romains. Certains étaient encore en usage et le sont aujourd’hui comme les thermes romains d’ Hammam Essalihine en Algérie, qui existent depuis 2 000 ans :
C‘est sous l’empire ottoman que les « hammams » ou bains turcs se sont développés, notamment au Maghreb, en raison du nombre de stations thermales déjà exploitées par les Romains. Ils furent d’abord conçus pour le bien-être des guerriers turcs et l’on ne s’y soucia plus de bibliothèque ni d’auditorium à la romaine.[8].
Puis, le « hammam » devint l’endroit où les femmes allaient se laver et se purifier. Les jeunes filles allaient au hammam avec leur mère le vendredi. Dans les grandes villes, les femmes y allaient le matin et les hommes dans l’après-midi et même en soirée. Ceux qui en avaient les moyens, entourés de jeunes serviteurs avenants et parfois discrètement rejoints par des professionnelles [9], y trouvaient un avant -goût du paradis tel que le décrit le Coran…
Ces « hammams », souvent situés près d’une mosquée, étaient présentés comme des lieux de purification, et sans doute l’étaient-ils dans l’esprit de beaucoup. Cependant, ces pièces humides et chaudes peu ventilées, emplies d’une eau qui n’était pas constamment renouvelée, entourées de banquettes sous lesquelles le nettoyage était difficile, étaient propices à la prolifération des germes et à la propagation des épidémies.
Sur le plan strict de l’hygiène, les « hammams » traditionnels étaient de vrais bouillons de culture.
Aujourd’hui, dans beaucoup de pays dont l’Egypte, ces « hammams » tombent en désuétude, sauf au Maroc. En même temps fleurissent des établissements luxueux destinés surtout aux touristes qui raffolent de ces « spas » à la décoration exotique.
Obligation d’imiter le Prophète en tout
Les conduites surprenantes du Beau Modèle en matière de propreté.
Allah déclare dans le Coran : « Vous avez, dans le Prophète de Dieu, un Beau Modèle» (33, 21).
- A table, Mahomet exigeait qu’on mange de la main droite, la gauche étant réservée aux besognes impures.
- Après le repas, Mahomet a recommandé de râcler le fond du plat et que les convives se lèchent les doigts les uns des autres car Allah a mis une bénédiction quelque part dans la nourriture et il ne faut pas la laisser échapper. (Bukhâri 5456 et 5300).
- Il aimait aussi sucer la langue des petits garçons comme une sorte de bénédiction pour eux. ( Bukhâri, Al-Adab Al-Mufrad, 1183 ).
- Mohamed est également crédité d’avoir fait la tournée de ses femmes en une nuit (elles étaient 9 à cette époque) (Bukhâri 5068 et 5215) et l’en-tête de ce hadith précise qu’il prenait ensuite un bain. Un seul.
- Il semble enfin qu’il ait été peu soigneux de ses vêtements, laissant à la petite Aïcha le soin de frotter les taches de sperme, afin qu’il ne se présente pas avec un vêtement souillé à la mosquée. Aïcha rapporte : « Je nettoyais le sperme pour l’ôter des vêtements du Prophète mais malgré cela, je voyais qu’il restait une ou plusieurs taches de sperme sur le tissu.». « Je devais frotter pour ôter les traces de sperme de l’habit du Messager d’Allah » (Muslim 669). « Souvent je grattais le sperme du vêtement du Messager d’Allah avec la main. » (Sunan Ibn Majah 537).[10]
- La jeune Aïcha était également chargée d’«enlever les poux de la tête du Messager» (Sunan Abu Dawud 3080, Livre 20, hadith 153).
- Un hadith encore plus déroutant montre le Prophète faisant ses ablutions avec l’eau d’un puits abandonné, souillé par des menstrues, des excréments, des charognes… mais déclarant que cette eau est pure. ( Sahih Al – Albani, Sunan Abu Dawud 67 , livre 1, hadith 67).[11]
- Enfin pour se frotter les dents, Mahomet affectionnait l’usage du « siwak » (bâtonnet de bois). Il le faisait aussi partager.
La « médecine prophétique »
Il y a peu de conseils médicaux dans le Coran et même dans les « hadiths« , toujours plus prolixes. On a tout de même tenté de les rassembler dans des ouvrages de « médecine prophétique », encore très lus aujourd’hui.[12]
Le Prophète conseille le miel, dont il faisait lui-même grande consommation, coupé dans de l’eau (hydromel ?). « Pour vous, musulmans, il y a deux remèdes, le Coran et le miel. » Une autre recette infaillible est la « hijama » : « le Prophète a dit : « Si il y a dans les choses par lesquelles vous vous soignez, une chose qui est bonne alors il s’agit de la hijama »(Sunan abu Dawud, n° 3857). Il s’agit d’appliquer des ventouses, puis de pratiquer autour des incisions pour faire sortir « le mauvais sang. » En cas de fièvre, il a la solution : « D’après Aïcha, le Prophète a dit : « La fièvre fait partie de l’émanation de l’Enfer, ainsi refroidissez-la avec de l’eau ». (Bukhâri n°5725). Les épidémies sont envoyées par Allah, il ne faut donc pas les fuir : « D’après ‘Aïcha, le Prophète a dit: « Le ta’oun est un châtiment qu’Allah envoie sur qui Il veut et qu’Il a mis comme une miséricorde pour les croyants. Lorsque le ta’oun est présent et que le serviteur (d’Allah) reste dans sa ville en patientant et en sachant qu’il ne sera touché que par ce qu’Allah lui a écrit, il obtient alors l’équivalent de la récompense du martyr ». (Bukhâri n°5734). Les savants contemporains de l’islam ont dit que le coronavirus actuel entre dans la définition du ta’oun.
Quant à la « ruqya » (« magie licite ») elle consiste à se servir du Coran comme d’un remède ; le Prophète ne la renie pas, au contraire : la « Fathia », sourate d’ouverture de la prière, est considérée comme particulièrement recommandable en cas d’urgence (morsure de scorpion, mauvais œil…).
Il reste un remède prophétique facile à trouver dans le désert, simple à utiliser :
Ce remède, l’imam de Brest, déjà célèbre pour ses prêches, vous le présente : l’urine de chameau ! En effet, certains malades ayant consulté le Mahomet,« Le prophète leur ordonna de suivre ses chameaux et de boire leur lait et leur urine. C’est ce qu’ils firent jusqu’au recouvrement de leur santé. » (Bukhâri 7 : 590).
De toute façon, il ne faut pas s’inquiéter outre-mesure car, selon Mahomet : «Allah n’a pas fait descendre une maladie, sans avoir descendu en même temps son remède» (Al-Albânî dans «as-Silsila as-Sahîha » n°451»).
Médecins dans l’empire musulman
Ni l’interdiction du porc, ni le « jeûne » du Ramadan, ni les ablutions n’ont de vertu thérapeutique et « la majeure partie des « hadiths » (cf. Bukhâri) concernent la consolation spirituelle, les talismans, le mauvais œil et des règles hygiéno-diététiques .»[13]
Les médecins chrétiens en terre d’islam
« Pendant plus de trois siècles, du VIIe au Xe siècle, la « science arabo-musulmane » fut en réalité une science grecque par son contenu et son inspiration… » [14]. Réputés et enviés, des chrétiens ont été les médecins personnels des califes, du VIIIe au XIe siècle. Ces médecins syriaques héritaient de la science des Grecs (Hippocrate), des latins (Galien) mais aussi des Egyptiens qui avaient été hellénisés et avaient acquis des connaissances venues des Perses ou des Indiens (« ayurveda »). En effet, ils maîtrisaient plusieurs langues et ce fut par leurs intermédiaire que les musulmans bénéficièrent d’une ouverture vers la science médicale venue d’autres peuples car les « savants de l’islam » ne se souciaient pas d’apprendre une autre langue que l’arabe. Le plus brillant de ces traducteurs semble avoir été Hunayn Ibn Ishaq (809-873) »), un Arabe chrétien, qui parlait l’arabe, le syriaque et le grec Il avait gagné sa renommée en guérissant le calife Al-Mutawakkil (847-861) [15]. Il traduisit en arabe deux centaines d’ouvrages, dont les ouvrages de médecine, de théologie et de philosophie. Pour les médecins, il traduisit notamment des ouvrages de dissection de Galien, alors que cette pratique faisait défaut aux musulmans, car elle était interdite par l’islam. Mais surtout il forgea le lexique médical en arabe, langue qui en était dépourvue. Il « arabisa » certains mots grecs, mais souvent, il chercha un équivalent métaphorique qui pût être compris en arabe. Par exemple, il traduisit le grec « pylore » (« portier » entre l’estomac et l’intestin) par l’arabe « bawab » (« gardien »)[16].
Médecins « arabo-musulmans » célèbres en terre d’islam
« La médecine grecque pratiquée par les chrétiens fut reprise par les musulmans, sans que l’on élimine pour autant des pratiques traditionnelles, considérées comme plus conforme à l’enseignement du Prophète. »[17]
Al-Razi, (866-925) le moins communément cité, étonne par son sens critique. Voyageur (Syrie, Egypte, Andalousie), puis médecin de cour, il fut médecin en chef de l’hôpital de Bagdad. Rationaliste[18], il se défiait du dogmatisme (il était opposé aux religions prophétiques !). Il soulignait l’importance de l’observation clinique ; il ne cessa de mettre au point la symptomatologie, la pharmacopée, tout en mettant en garde contre la prise excessive de médicaments. Il prenait en compte l’entourage du patient et son moral. Il créa le premier un service hospitalier destiné à la maladie mentale. Il insista dans une lettre à ses étudiants sur l’Ethique du médecin. Il diagnostiqua aussi, avec sagacité, les raisons qui peuvent empêcher les grands esprits de progresser :
- la négligence, étant trop sûrs d’eux-mêmes ;
- la légèreté d’esprit ou indifférence ;
- la tentation de vouloir confirmer ses propres idées ou l’impétuosité due au fait d’être convaincu d’avoir raison ;
- la cristallisation du savoir ancien et le refus d’accepter l’idée que de nouvelles données ou de nouvelles idées puissent faire en sorte que le savoir d’aujourd’hui dépasse finalement celui des générations précédentes.[19]
Cela est exactement le contraire de l’interdiction de « l’innovation », l’un des péchés majeurs en islam, la « bid’a ». Ce médecin affirme l’idée de progrès contre tous les auteurs musulmans qui, eux, suivent l’adage : « Quiconque apporte à notre religion une nouveauté qui n’en provient pas, celui-là est à repousser ».[20]
Avicenne ( 980-1037) : médecin, philosophe, mathématicien, astronome, homme politique de l’ancienne Perse (Iran), Ibn Sina, est connu sous le nom d’Avicenne en Occident .
A 18 ans, Avicenne avait achevé l’étude de la médecine, sous la direction d’un médecin chrétien. Plusieurs fois ministre, plusieurs fois médecin officiel de princes, mais parfois persécuté en raison de ses succès, il a parcouru le Turkestan, l’Iran, la Mésopotamie. Le nombre des œuvres écrites d’Avicenne dépasse les deux cents ouvrages et thèses. Son ouvrage le plus célèbre est le »Kitab Al Qanum fil-Tibb » (« Canon de la médecine »). C’est une synthèse ordonnée des doctrines médicales d’Hippocrate, de Galien et d’Aristote, qu’il lisait en traduction. Ce Canon, traduit en latin par Gérard de Crémone entre 1150 et 1187 et imprimé pour la première fois dans une version en hébreu à Milan en 1473, puis à Venise en 1527 et à Rome en 1593, cette somme éclipsa les travaux publiés avant lui. Il sera une des références médicales en Europe jusqu’au début de la Renaissance. A ce moment, Léonard de Vinci rejette l’anatomie selon Avicenne et Paracelse, opposé à la théorie des humeurs, brûle le Canon à Bâle. Mais c’est surtout à partir de la description de la circulation sanguine par Harvey en 1628 que le Canon d’Avicenne est définitivement dépassé en Occident.
Averroès (1126-1198) : il vécut en Espagne pendant l’occupation musulmane (« Al-Andalus ») et se rendit aussi au Maroc. Lui aussi fut crédité d’avoir été médecin, philosophe, mathématicien et astronome. Loin d’être un précurseur de la laïcisation de la science, ou un apôtre du « mélange des cultures » comme on l’a présenté abusivement, Averroès était avant tout un spécialiste de la loi coranique. Issu d’une lignée de juristes, il fut « cadi » de Séville et de Cordoue, c’est-à-dire chargé d’appliquer la « charia ». A ce titre, il prôna le « djihad » contre les chrétiens. Pour lui, « il est permis d’étudier les textes grecs, à condition de ne jamais remettre en cause les principes de la charia »[21] Il est connu d’abord comme philosophe, pour avoir étudié et commenté Aristote[22] (d’après des traductions). Il connut faveurs et disgrâce. En tant que médecin, son œuvre la plus connue est « Kitab Al-Kulliyate fil-Tibb » (« Livre de Médecine Universelle »). Ecrit avant 1162, cet ouvrage fut traduit en latin par Bonacosa en 1255, sous le titre de «Colliget», et aussi en hébreu. Il fut publié en 1482 et en 1560 à Venise et il fût enseigné officiellement dans les Facultés et écoles de Médecine occidentales jusqu’au XVIIe et XVIIIe siècles. Curieusement, ce n’est qu’en 1984 que le texte arabe a été imprimé à New Delhi.
En conclusion, l’écart est considérable entre la conception actuelle de l‘hygiène et la recherche de la pureté telle qu’elle apparaît à travers les textes sacrés de l’islam. On a parfois voulu forcer la convergence entre ces notions. Or il est aisé de montrer que tout les oppose aujourd’hui car le Coran comme les « hadiths » demeurent bloqués dans le temps en raison de leur refus de l’innovation. Cela conduit à se demander comment les médecins musulmans ont pu s’en accommoder.
[1] Agathe RABIER, « Et Dieu créa le porc … était-ce pour le traiter ensuite de « souillure » ? », in Résistance républicaine, publié le 18/08/2024. https://resistancerepublicaine.com/2024/08/18/et-dieu-crea-le-porc-etait-ce-pour-le-traiter-ensuite-de-souillure/
[2] Agathe RABIER, «Le vin : un bienfait d’Allah ou une invention d Satan ? », in Résistance républicaine, publié le 31/08/2024. https://resistancerepublicaine.com/2024/08/31/le-vin-un-bienfait-dallah-ou-une-invention-de-satan/
[3] Le kebab (grillade), importé en Turquie par les Grecs d’Anatolie, répandu en Turquie au 15e siècle, fut « réinventé » par un Turc, à Berlin, en 1970, qui eut l’idée de le vendre en sandwich.
[4] Dans l’ablution sèche ou « al-tayammum », l’eau est remplacée par le sable ou la terre.
[5] Agathe RABIER, « Dieu, ablutions et chaussettes », in Résistance républicaine , publié le 11/01/2024.
[6] D’après Bernard Dick, op. cit. voir également, du même auteur, « F.S., docteur ès pétologie de l’Université islamique al-Azhar du Caire », in Riposte laïque, publié le 13/04 /2015. https://ripostelaique.com/f-s-docteur-es-petologie-de-luniversite-islamique-al-azhar-du-caire.html
[7] « Quand nous allions nous prosterner, j’ai senti quelque chose s’échapper de mon anus mais je ne suis pas sûr d’avoir pété car je n’ai ni entendu ni flairé quoi que ce soit. Cela m’a rappelé la règle qui dit : Le doute ne saurait remettre la certitude en cause. Ensuite, nous avons achevé notre prière. Cependant, je ne sais pas si j’ai bien agi ou pas car j’étais confronté à une pression de gaz durant quelques secondes avant le présumé pet. Devrais-je reprendre la prière? » in « Le jugement de celui qui doute d’avoir pété pendant l’accomplissement de la prière » , question n°212088, in L’islam en questions et réponses , superviseur général Muhammad Salih al-Munadjdjid, publié le 21/08/2014. https://islamqa.info/fr/answers/212088/le-jugement-du-cas-de-celui-qui-doute-davoir-pete-pendant-laccomplissement-de-la-priere
[8] « Traditionnellement, les masseurs des hammams, appelés « tellak » en turc, aidaient les clients à se laver en les frottant et les savonnant. Ils étaient recrutés parmi les rangs de non-musulmans de l’empire turc, à savoir les Grecs, Arméniens, Albanais, Bulgares, Roumains et autres. Au milieu du XVIIIe siècle, les soldats haut gradés de l’armée ottomane avaient souvent un « tellak » comme amant. Quand les hommes d’un autre régiment enlevaient ce dernier et le passaient au commandant, une bataille de plusieurs jours entre les deux régiments pouvait s’ensuivre, laquelle se terminait seulement quand le sultan ordonnait la pendaison du « tellak ». Wikipédia, article « Hammam« .
[9] Gérard SEGUY, « Le bain maure », http://alger-roi.fr/Alger/cdha/pdf/26_bain_maure_hammam_cdha_50.pdf
[10] D’après David WOOD, « Top 5 Most Disgusting Facts about Prophet Muhammad !», publié le 30/07/2022. https://www.youtube.com/watch?v=xm8SlfY4g74
[11] D’après L’Observateur, « Muhammad, le prophète de l‘islam, était-il fou ? », publié le 17 février 2024. https://www.youtube.com/watch?v=oYuUsQBjyzw&t=402s
[12]Exemple le plus connu : La médecine du Prophète , « Al- tibb al-Nabawi », de Ibn QAYYIM al-JAWZIYYA (mort en 1350).
[13] Sleim AMMAR, éditions Tougui, Paris, 1984, p. 87.
[14] CF. Sylvain GOUGUENHEIM, Aristote au Mont Saint-Michel, les racines grecques de l’Europe chrétienne, Seuil, Paris, 2008, pp. 125-166.
[15] Ibid., p. 96.
[16] Ibid., p. 88.
[17] Ibid., p. 144.
[18] Ibid., p. 160.
[19] Wikipédia, article « Rhazès ».
[20] BUKHÂRI, L’authentique Tradition musulmane, Choix de hadiths, trad. G.BOUSQUET, Paris, Fasquelle, 1964, 53-5, p. 43.
[21] Sylvain GOUGUENHEIM, op. cit., p. 158.
[22] Cela n’avait rien de si nouveau car 6 siècles plus tôt, l’évêque Isidore de Séville (560-636) enseignait déjà l’œuvre d’Aristote et avait écrit une encyclopédie du savoir antique (en 619). Cf. Serafin FANJUL, Al-Andalus, l’invention d’un mythe, trad. Nicolas KLEIN, L’Artilleur, Paris, 2017, p. 30.
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« Propres », les musulm….., tu parles! Quand on sait qu’ils s’essuient le cul avec les mains, on imagine quels genre de germes dangereux une poignée de main avec un de ces individu peut vous transmettre! Et leurs pays sont bien souvent de véritables dépotoirs à ciel ouvert…
Si le manque d’hygiène était si dangereux, les populations de certains pays diminueraient au lieu de croître rapidement.
Elles ont surtout commencé à croître lorsque ces populations ont été soignées par les méchants colonisateurs.
C’est bien pourquoi ils nous appellent « babtou », verlan de « toubab » (sing. « toubib »), « médecin » en arabe, devenu synonyme de « Blanc », mais, depuis quelque temps, « babtou » va avec « fragile »…Tiens, pourquoi ?
Alors làààà. Alors làààà… Tu nous mènes dans les sommets, nous touchons les doigts de pieds d’alla… La pierre à trois faces et l’essuyage des chaussettes, ainsi que le secouement du zboub par trois fois. Sans oublier la « tournée des 9 cocottes », ni Aïcha nettoyant la semence… Bref, toutes les cochoncetés érigées car dieu est grand au delà du sublime… Agathe, cette anthologie va en mettre plus d’un en joie. Grand, grand merci à toi.
Bizz en nombre impair
J’ai oublié de remercier Agathe pour son travail de bénédictin. Pour la théorie des humeurs, j’y crois. Hier j’ai payé ma taxe foncière et ce matin je suis de mauvaise humeur.
Cher Argo, un peu de pisse de chameau (avec un doigt de bénédictine allah rigueur) et la bonne humeur reviendra, je tle jure .
C’est hallal ?
Je ne sais pas si ces pratiques hygiénistes se pratiquent encore aujourd’hui, mais,’au supermarché,’certains et certaines adeptes sentent souvent la frite, la sueur où la merde domine cependant. Je précise un fait, les philosophes théologiens du Moyen-Âge ont connu la philosophie grecque, dont les écrits d’Aristote par le biais des philosophes arabes. L’ont-ils quelque peu dénaturée ? La question est encore débattue.
Cher Argo, Les « philosophes arabes » sont Avicenne et Averroès, ni l’un , ni l’autre ne lisait le grec, ils travaillaient sur les traductions des chrétiens syriaques. Sylvain Gouguenheim, médiéviste éminent qui fut vilipendé, a fait litière de la transmission par les seuls Arabes du legs gréco-latin. cf.si ça t’intéresse : « Aristote au Mont-Saint-Michel », cité en note, livre assez cher, mais trouvable d’occase.
C’est pourquoi il fallait des traducteurs en cette période. Qui ont peut-être ou beaucoup mis d’eux dans ces traductions. Socrate est surtout connu grâce à Platon par exemple qui aurait transmis? son enseignement. Même Aristote n’est pas très sûr. Beaucoup d’écrits lui ont été attribués. Il fut même interdit à l’université de Paris par le légat Robert de Courçon. Malgré cela, il fut diffusé et enseigné ailleurs.
Merci Mme Rabier pour cet article intéressant en diable si je puis dire, en effet beaucoup de gens croient que les musulmans à cause des nombreuses prières, se lavent plus souvent que d’autres, ce qui est faux, le but n’est pas la propreté mais la pureté donc un dé à coudre d’eau suffit. Il ne faut pas avoir une envie pressante quand on est mahométan !
Leur religion et les préceptes qui l’entourent ne valent pas un pet de lapin. Je ris tout seul en pensant aux joies du torchage à la pierre chez un porteur d’hémorroïdes…
Argo, surtout si c’est un Silex !
👍👍👍👍😂😂😂😂 Bonjour Mantalo.
oui mais c’est la LOI : dura lex, silex !