Sans populisme ni racisme : il nous faut un débat loyal sur l’islamisme et les limites de la migration

Sans populisme ni racisme : il nous faut un débat loyal sur l’islamisme et les limites de la migration

Un pack-sécurité contre le danger islamiste, un débat sur les demandes d’asile, qui porte atteinte à la dignité des gens ? Les milieux politiques devraient parler une fois pour toutes de la manière dont la bureaucratie allemande empêche l’intégration de réfugiés.

Franziska von Werder

La coalition en feux tricolores mène un spectacle difficilement supportable sur la scène publique au sujet de la migration. Après des semaines de dispute, une partie du pack-sécurité prévu a été bloquée vendredi dernier au Bundesrat. Les chefs des Länder se rencontrent à présent à Leipzig à partir de mercredi – et continuent à faire pression. Lors du congrès des ministres-présidents, le renforcement du droit d’asile doit être discuté. Le Ministre-président de Saxe, Michael Kretschmer (CDU), a déclaré en préalable vouloir un modèle avec de « complets refoulements aux frontières. »

Il s’agit dans ce cas de rien moins que de la limitation des droits fondamentaux, la dignité de l’homme ne doit plus être inviolable. Le fait que les politiciens du Centre penchent tellement vers la droite a des raisons multiples. L’une en est que pendant longtemps, l’Allemagne n’a pas été capable de mener un débat ouvert et franc au sujet de la migration sous toutes ses facettes. À propos des propres objectifs que l’Allemagne peut poursuivre avec la migration, comment le pays peut en tirer profit – mais aussi concernant la manière de limiter nécessairement cette migration.

Le président de la police de Berlin, Barbara Slowik Meisel, montrait ces jours-ci une certaine hésitation, quand elle a déclaré à propos de l’immigration que « les limites de ce qui est réalisable sont atteintes ». Les propos de Slowik ne cachent pas un virement vers la droite mais sont l’expression d’un simple bilan. Elle repousse ainsi les discussions un peu plus loin en direction de la réalité.

Dire ce qui est

Car ces dernières années, les idéaux d’un grand nombre de plénipotentiaires se sont fracassés contre la réalité. Un bon exemple à cet égard est René Wilke, sans étiquette, bourgmestre de la ville de Francfort-sur-l’Oder. Il a fait partie de la Gauche, un pragmatiste. Il était naïf de croire que les gens de toute origine peuvent se rassembler et que tout irait bien ainsi, dit Wilke aujourd’hui. L’hypothèse de base de beaucoup de gens dans les années 2015 et 2016 avec le postulat du « Wir schaffen das » – Nous y arriverons – de l’ancienne Chancelière Angela Merkel (CDU) s’est révélée erronée.

Depuis un an, la Police fédérale contrôle la frontière avec la Pologne à Francfort-sur-l’Oder, le nombre de réfugiés baisse sensiblement – peut-être trop tard ? Francfort-sur-l’Oder, tout comme d’autres villes, rencontre de plus en plus de problèmes avec la violence exercée par les réfugiés et avec la formation de gangs. En septembre, la police y a arrêté un Syrien de 15 ans. Il aurait incité un homme à commettre l’attentat terroriste finalement empêché à l’occasion du concert de Taylor Swift à Vienne et menacé lui-même de commettre des attentats lors de manifestations auxquelles participent des homosexuels.

La devise ne peut plus qu’être la suivante : dire ce qui est. Les partis démocratiques ne sont pas parvenus pendant des années à opposer quelque chose à la rhétorique de l’AfD. À savoir un discours franc concernant l’islamisme et les limites de la migration. Car une chose est vraie : la situation en matière de sécurité s’est détériorée au cours des années passées y compris à travers l’extrémisme islamiste – et une nouvelle fois depuis le 7 octobre 2023, jour du massacre de Juifs en Israël par le Hamas islamiste.

Deux tiers des suspects et des auteurs d’attentats islamistes en Allemagne sont des réfugiés. À quel point la menace terroriste est concrète a été à nouveau mis en évidences ce week-end, quand des fonctionnaires de police ont réussi à empêcher un attentat contre l’Ambassade d’Israël à Berlin. Le Libyen suspecté avait paraît-il des contacts avec l’ÉI.

Un discours franc concernant ce problème, qui ne serait ni instrumentalisé ni populiste et raciste, n’a pas existé pendant longtemps. Quiconque parlait d’islamisme et de délinquance par la violence était rapidement présumé radical de droite. À cela se rajoute une autre omission : parler de la raison pour laquelle l’intégration ne réussit pas bien souvent. Les experts et les fonctionnaires sont du même avis depuis longtemps à cet égard : moins de bureaucratie, laisser travailler les gens. Cela les aidera à s’intégrer.

Au lieu de cela, les Ministres-présidents des Länder et la politique fédérale s’exercent à une rhétorique dangereuse. Arrêter la migration n’empêchera pas l’extrémisme islamiste. Car l’Allemagne a besoin de la migration, mais elle doit être ordonnée, sans obstacles superflus par la bureaucratie administrative pour ceux qui veulent s’intégrer, mais aussi avec des procédures rapides et des règles claires quant à ceux qui ne peuvent pas rester.

Traduction de Jean Schoving pour Résistance républicaine

https://www.tagesspiegel.de/politik/die-grenzen-von-migration-wir-brauchen-eine-ehrliche-debatte-12576614.html

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1 Commentaire

  1. J’ai pris conscience de la nécessité de l’immigration ! Beaucoup de gens n’ont pas d’enfant, énormément même, et les couples qui en ont en ont souvent 1 seul. 2 ou 3 c’est devenu rare. La vraie question, c’est QUELLE immigration. QUI a envie de rejoindre CE pays, qui ne soit pas une racaille ou un fraudeur ? C’est juste du réalisme.
    Il est évident qu’on ne peut pas avoir la retraite à 60 ans dans un pays où plus personne à part quelques intégristes religieux fait 6, 8, 10 enfants…
    Un enfant ou même 2 ne peuvent pas payer la retraite de leurs 2 parents, c’est mathématique. Pour que le poids des retraites soit soutenable, il en faudrait au moins 4 par couple (2 enfants paient la retraite de 1 parent en cotisant 1/3 de leur salaire pour que le parent ait un revenu décent). C’est une pierre d’achoppement.