L’islamophobe Daniel Pipes : à 75 ans, ma nouvelle carrière consiste à rester en bonne santé

Daniel Pipes, né le 9 septembre 1949 à Boston dans le Massachusetts, aux États-Unis, est un journaliste américain et un ancien universitaire, spécialisé dans l’analyse de la politique internationale et de l’antiterrorisme. Il est considéré comme une figure de l’islamophobie professionnelle au États-Unis. Source wikipedia

 

Peu de lecteurs de Résistance républicaine connaissent l’Américain Daniel Pipes, journaliste, universitaire, spécialiste du Moyen Orient et de l’islam. Et considéré comme l’un des plus vilains islamophobes américains. Evidemment wikipedia parle de désinformation (ben voyons ! ) : Après la fin de la guerre froide, il perçoit l’islam comme la plus grande menace pour l’Occident. Il s’inquiète en 1990 de « l’immigration massive de gens à la peau sombre, cuisinant d’étranges nourritures et ayant d’autres normes d’hygiène ». Il contribue activement à la désinformation concernant l’islam, avec d’autres militants islamophobes d’extrême droite comme Pamela Geller et Robert Spencer. Christopher Bail dans son ouvrage Terrified : How Anti-Muslim Fringe Organizations Became Mainstream (2015) le présente comme une figure exemplaire, avec Steve Emerson, de la montée de l’islamophobie.

Je l’avais rencontré il y a 14 ans, au moment de l’apéro saucisson-pinard, nous avions quelques divergences sur l’islam et la façon de militer mais beaucoup d’analyses conjointes. Un peu plus tard, il avait convaincu le Conseil d’Administration de son association de nous faire un don pour nous aider à payer les frais de justice de l’un de mes premiers procès.

Je suis abonnée à sa lettre depuis lors et je découvre le texte suivant qui ne me semble pas inintéressant. Nombre de nos lecteurs ont ou auront un jour 75 ans, je trouve les conseils de Daniel pertinents et je pense qu’il n’y a pas de meilleur hommage à rendre à un homme que de lui permettre de partager son enthousiasme, sa détermination, son amour de la vie.

Je lui souhaite de continuer à nous instruire jusqu’à au moins 100 ans !

Christine Tasin

À 75 ans, ma nouvelle carrière consiste à rester en bonne santé
Avec en perspective des besoins sur le plan financier, émotionnel, mental, nerveux et physique
par Daniel Pipes
Washington Times
9 septembre 2024

https://fr.danielpipes.org/22355/a-75-ans-ma-nouvelle-carriere-consiste-a-rester

Version originale anglaise: At 75, Staying Healthy Is My New Career
Adaptation française: Gilles de Belmont

       
Aujourd’hui, je fête mes 75 ans, un âge où se profilent deux réalités. D’une part, la Social Security Administration (l’administration américaine de la sécurité sociale) rapporte que plus de 40 % de mes homologues américains de sexe masculin sont déjà décédés. D’autre part, c’est à 75 ans que les capacités physiques et mentales commencent à décliner sensiblement.

Screenshot

Certificat délivré le 20 juillet 1971 par la section des intérêts américains de l’ambassade d’Espagne au Caire, m’accréditant comme étudiant en histoire de l’Islam.
Pour moi, cet anniversaire marque le début d’une nouvelle carrière qui consiste à prolonger ma vie en bonne santé (« en bonne santé » signifie une vie sans maladie grave ni handicap sévère, où l’on peut faire les choses qui sont importantes pour soi). Cet objectif peut paraître évident voire, banal, mais cette nouvelle carrière a ses caractéristiques propres et ses défis spécifiques, tout comme mon ancienne carrière. 

Celle-ci a commencé précisément quand j’avais 20 ans. Je l’ai annoncé à mes parents dans une lettre de septembre 1969 : « Mes études de cette année sont… une rupture totale avec le passé. Je me suis lancé dans les affaires du Moyen-Orient avec enthousiasme. » En effet, mes cours à l’université portaient sur la langue arabe, l’histoire médiévale de l’islam, l’anthropologie saharienne et le conflit israélo-arabe.

L’étude du Moyen-Orient a défini ma vie pour les 55 années qui ont suivi et au cours desquelles j’ai tour à tour obtenu un diplôme de premier cycle, passé trois années au Caire, obtenu un doctorat, enseigné dans quatre universités, travaillé aux départements d’État et de la Défense et dirigé un groupe de réflexion avant d’en fonder un autre.

Le Moyen-Orient reste important pour moi mais il en va désormais de même pour la santé. Je me rends compte que le maintien d’une bonne santé repose sur cinq éléments principaux. L’un d’entre eux, financier, nécessite une planification sur plusieurs décennies. Les quatre autres – émotionnel, mental, nerveux et physique – nécessitent une discipline continue.

Financier. Vieillir coûte cher. La sécurité sociale et les pensions privées fournissent les besoins basiques mais ne sont pas suffisants. Par conséquent, chacun d’entre nous doit épargner pour la vieillesse. Cela signifie qu’au fil des décennies, nous devons prendre conscience que ce que nous dépensons durant notre jeunesse et à l’âge moyen ne sera pas disponible durant notre vieillesse. Si nous nous y prenons bien, à 65 ans environ, enfin libérés du fardeau que représente la planification de l’avenir, nous aurons suffisamment d’argent pour dépenser plus librement.

Émotionnel. La santé nécessite d’entretenir des amitiés, de donner la priorité à ses proches et d’éviter la solitude. Cette dernière est particulièrement néfaste. Une étude récente, « Devenons-nous plus solitaires avec l’âge ? Une analyse coordonnée des données de neuf études longitudinales », conclut, en une paraphrase, que « quand on n’y prête pas attention, la solitude peut s’avérer dangereuse pour notre santé physique et mentale ; elle est la cause de problèmes tels que les maladies cardiaques, la démence et les idées suicidaires. » Résistez donc à la mauvaise humeur et chérissez ceux qui vous entourent.

Mental. Durant ma longue carrière, j’ai gagné ma vie, je me suis bâti une réputation et j’ai acquis une certaine influence. En tant qu’écrivain, j’ai eu la chance d’avoir un parcours à la fois stimulant et physiquement peu éprouvant. À 75 ans, la longue carrière devient un élément qui contribue à la bonne santé. Les priorités liées à l’argent, à la carrière et à l’impact diminuent, celles consistant à rester vif, occupé et utile augmentent. Le travail reste le même mais sa fonction change. Pour quelqu’un dont la carrière n’est pas aussi durable que celle d’écrivain, avoir 75 ans exige de trouver quelque chose de nouveau et d’utile à faire.

Nerveux. Une vie sans stress devient très bénéfique à 75 ans, il faut y aller à son propre rythme. Cela signifie avancer, rester calme, éviter les disputes, laisser tomber les petites choses, prendre son temps, ne pas en faire trop.

Physique. Rester en forme prend tellement de temps que, dans une certaine mesure, ça remplace un emploi rémunéré. Se coucher tôt. Éviter de mettre un réveil. Dîner tôt. Manger bien et modérément : de préférence des plats faits maison. Éviter le sucre. Jeûner par intermittence. Faire souvent la sieste. Faire de l’exercice. Faire de la physiothérapie. Prendre religieusement ses médicaments, à l’heure. Utiliser du fil dentaire et se brosser les dents. Obéir aux médecins et aux dentistes comme à des sergents instructeurs. Payer de sa poche une IRM du corps entier.

Au final, le National Institute on Aging (NIA, Institut national américain du vieillissement) a conclu que selon une étude menée auprès de près de 3.000 personnes âgées, « les facteurs d’un mode de vie sain (se bouger, ne pas fumer, ne pas boire beaucoup, suivre un régime de type méditerranéen et participer à des activités stimulantes sur le plan mental) peuvent avoir des effets bénéfiques importants. Les personnes qui adoptent quatre ou cinq de ces comportements diminuent de 60 % le risque de développer la maladie d’Alzheimer par rapport aux personnes qui n’en adoptent qu’un ou aucun ». Bref, tout cela porte ses fruits.

Ma mère a vécu jusqu’à 98 ans et mon père jusqu’à 94 ans. Le plus important peut-être, c’est que le tout dernier article de mon père a été publié alors qu’il avait 93 ans. À cette aune, il me reste encore dix-huit ans à vivre. Dans la tradition juive, dix-huit est le nombre associé au chai [mot hébreu signifiant « vie », NdT].

Daniel Pipes (DanielPipes.org, @DanielPipes) est le président du Middle East Forum et l’auteur de Israel Victory: How Zionists Win Acceptance and Palestinians Get Liberated © 2024 par Daniel Pipes. Tous droits réservés.

(Le Washington Times a publié cet article deux jours plus tôt. Mon anniversaire est le 9 septembre.)

Addendum, 9 septembre 2024. Lucy Freeman Sandler, âgée de 94 ans, a pris sa retraite de l’enseignement en 2003 après avoir été, pendant 39 ans, professeur d’histoire de l’art à l’université de New York. Dans un article récent intitulé « L’âge d’or : bien après la retraite, ces professeurs publient toujours. La recherche est-elle leur fontaine de jouvence ? », elle a déclaré :

« Bien que je sois une « chercheuse à la retraite », je ne suis pas à la retraite de la recherche. » … Elle pense que si elle est en bonne santé mentale et physique à 94 ans c’est parce qu’elle a « une vocation ». « J’ai toujours voulu faire de la recherche et écrire sur ce que j’ai découvert », dit-elle. « J’ai toujours la volonté de le faire et la capacité de le faire » De plus, « quand vous voulez publier quelque chose, personne ne demande votre âge. »
 
Thèmes connexes:  Textes autobiographiques de Daniel Pipes
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2 Commentaires

  1. Un seul reproche a faire aux conseils donnés par ce monsieur: obeir à son medecin. Faire cela aujourd’hui, c’est prendre des risques! Souvenez vous de la crise covid.

  2. L’IRM du corps entier est à faire à tout âge ! Tant de gens décèdent quelques mois seulement après avoir commencé à sentir une douleur ici ou là, et il était trop tard.
    L’intérêt de nos gouvernants actuels est qu’on meure vers 65 ans. Cela leur permet de ne pas payer de retraite à celui qui a cotisé toute sa vie, afin de financer la gabegie de la Macronie.
    Le désengagement de la puissance publique conduit à mon avis à laisser le champ libre aux industriels dans le domaine alimentaire ou pharmaceutique. Moins d’Etat, c’est moins de contrôle des autorités sanitaires, de la DGCCRF etc.
    Le citoyen est en guerre permanente contre un système qui veut l’empêcher de devenir un jour un vieillard heureux.