« Les secrets de la Mer Rouge » (1968 et 1975) : le feuilleton reprend les écrits de la vie d’Henry de Monfreid

Pierre Massimi joue Henry de Monfreid dans « Les secrets de la Mer Rouge »

2024, actualité en Mer Rouge

Trois fois l’« Exxon Valdez ». Huit jours après l’attaque du « Sounion », un pétrolier battant pavillon grec, au large du Yémen, les autorités occidentales craignent plus que jamais une marée noire majeure en mer Rouge.

L’attaque contre le Sounion constitue l’attaque la plus grave depuis des semaines par les terroristes soutenus par l’Iran, que la presse nomme « rebelles Houtis »,  qui continuent de cibler les navires empruntant le corridor de la mer Rouge dans ce qu’ils disent être une démonstration de solidarité avec les Palestiniens de Gaza au milieu de la guerre entre Israël et le Hamas.

Pour les amateurs d’aventure et d’histoire…

Les Secrets de la mer Rouge est une série télévisée française en 26 épisodes de 26 minutes, créée par Claude Guillemot assisté de Pierre Lary. La première saison a été diffusée du  au  sur la première chaîne de l’ORTF ; la deuxième, du  au .

Nb. de saisons
Nb. d’épisodes26

Les premiers épisodes 

Episode 1 :

Episode 2

Episode 3

Episode 4

Suite

 

Henry de Monfreid

Benjamin Jules Rosette, Pierre Massimi

Pierre Massimi, Mounir Nassari

Sur PC, touches Ctrl et + pour agrandir 

Pierre Massimi est excellent et très crédible dans le rôle qui fut le plus grand de sa carrière. Toute la série repose d’ailleurs sur ses épaules.

 

Henry de Monfreid (au premier plan) sur le pont du bateau le Massabieh, Paris-Soir, 15 mars 1935 – source : RetroNews-BnF

Navigateur, contrebandier, écrivain, poète, journaliste… 

Henry de Monfreid, encouragé par Joseph Kessel, a laissé à la postérité une œuvre prolixe inspirée de sa vie aventureuse dans la Corne de l’Afrique.

J’étais tout seul, j’ai toujours été seul. C’est pour cela d’ailleurs que je suis encore de ce monde, car d’ailleurs si j’avais eu quelqu’un avec moi de ma race, il y a longtemps que j’aurais disparu, j’aurais été trahi, vendu…

J’ai toujours vécu avec le peuple, le petit peuple, je passais inaperçu, j’étais noyé dans la masse, on ne me voyait pas et ainsi, j’ai vu bien des choses, et des choses qui n’étaient pas préparées, l’envers du décor. C’est cela qui est intéressant.

Première page de Les Secrets de la Mer Rouge d’Henry de Monfreid. Le Livre Moderne Illustré (Grasset) 1932.

Henry de Monfreid (1879-1974) a trente-deux ans lorsque l’appel de la mer le fait quitter la France pour le jeter dans le tourbillon d’une vie d’aventures.

Un autre aventurier, l’écrivain et journaliste, Joseph Kessel résumera ainsi le début de son existence : 

« De famille catalane, fils du comte Daniel de Monfreid, peintre et voyageur, ami de Gauguin, Henry de Monfreid débuta mal.

Il fut refusé à Polytechnique et se ruina dans des affaires et des amours médiocres.

Sans un sou, le cœur vide, il s’embarqua il y a vingt ans pour l’Abyssinie, sur la foi de vagues renseignements où il était question de commerce de café. Il avait alors dépassé la trentaine. Il considérait que sa vie était achevée. Elle commença. »

La mer Rouge devient son terrain d’aventure.

Il y entame une vie de contrebandier, s’essayant à tous les trafics : perles, armes, haschich et même morphine, qu’il revend aux riches Égyptiens, ce qui lui vaut plusieurs séjours en prison.

Avant même la parution de ses deux premiers romans, Secrets de la mer Rouge et Aventures de mer (1931 et 1932), le futur écrivain est déjà une légende.

En 1930, Joseph Kessel, venu enquêter sur les marchés d’esclaves d’Éthiopie, rencontre Monfreid, pour lequel il ne cache pas son admiration, et lui recommande de prendre la plume /la suite ici.

Article de presse, 26 janvier 1932 : 

https://www.retronews.fr/journal/le-figaro-1854-/26-janvier-1932/104/572405/5

On y évoque le  moment critique où il s’en sort avec les autorités turques et cette seule prouesse suffirait à aimer ce Français admirable, marin intrépide mais aussi diplomate consommé !

Henry de Monfreid n’a pas chassé que les perles…

LA CHASSE AUX NÉGRIERS ARABES DE LA MER ROUGE

Source

De l’autre côté de l’Afrique, à la frontière abyssine, des Arabes avilis font main basse sur les négroïdes bertas avec tous les raffinements de cruauté de la traite antique…

Henry de Monfreid apercevait, un jour de 1916, un nègre cramponné à une épave au beau milieu de la mer Rouge. Il le recueillit à bord. Et la nuit se passa à écouter l’odyssée d’un fugitif évadé de la rude livrée de l’esclavage.

Henry de Monfreid eut la satisfaction de se faire un jour chasseur de négrier. Pêcheur de perles dans la mer Rouge, il rencontre à l’île Harmil un malheureux Soudanais, auprès duquel un autre agonise. Ce sont les débris de l’équipage d’une barque de pêche, que des Arabes ont surprise et coulée ; leurs dix-neuf compagnons soudanais ont été emmenés en esclavage pour être vendus dans le golfe Persique. Les pirates viennent de disparaître à l’horizon. Monfreid entre en chasse, la grande voile portant plein (…).

Liens : 

Voyage en « Monfreidie »

Henry de Monfreid. L’aventure d’une vie

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8 Commentaires

  1. Merci pour ce rappel, l’avais lu qu’en coll. verte (et déjà bien), mais là ça a l’air passionnant. Dans tout homme il y a de l’hommerie …. donc un ancien de la Royale ayant connu Djibouti (ne sais s’il l’avait croisé de visu) le considérait « comme un voyou » … Vais acheter ses bouquins.

  2. Henry de Monfreid m’a accompagné une longue période de ma vie. Puis, je l’oubliai… Quel énorme plaisir de le découvrir à nouveau. On trouve ses ouvrages sur le bon coincoin à des prix dérisoires. Certains vont rejoindre ma minuscule bibliothèque. Grand merci à toi Jules.

    • Bonjour Paco, merci à toi, heureux que cette évocation puisse toucher le cœur des lecteurs

  3. En effet: c’est un trafiquant d’armes et de drogue, et il m’a passionnée, autant que quand je l’ai lu quand j’avais 15 ans… justement parce qu’il est anti politiquement correct et anti woke et anti emmerdeur… c’est une bouffée d’air frais dans le marasme des navets contemporains… ouwais… j’ai re adoré… c’est la fascination du mauvais garçon… mais en fait il n’a jamais tué personne, enfin… si peu… bref, relisez-le !

    • Bonjour Anne, merci pour ce partage, j’étais passé à côté de votre article, merci de nous le faire connaître ! D’accord avec vous, il faut lire les récits de Monfreid

  4. J’espère que ce feuilleton retracera sa vie de trafiquant d’armes à la solde de la france…Mon père, méhariste du bon vieux temps a eu l’occasion de faire le « coup de feu » contre cet aventurier, dans le désert et avoir perdu plusieurs hommes suite à celà. Sans évoquer les autres qualités de l’individu évoquées par le père qui n’a fait qu’un bond devant un reportage télé de l’époque.

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