Des fautes de français des journaleux et des étonnantes performances de certains athlètes

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Commentaires sur les jeux olympiques de Paris 2024

La langue française et les étonnantes performances…

Ma chère Christine, contrairement à toi, j’aime le sport de compétition.

Et, en dépit de mon âge, je continue à courir en compétition dans la catégorie vétéran, officiellement appelée « master » (car comme chacun sait notre pays fait un véritable complexe à l’égard de la langue anglaise au point que la plupart des gens ne parlent plus « français » mais « franglais »; comme le dit si justement Alain Finkielkraut le français est devenu une langue morte…).

Je comprends néanmoins qu’on puisse ne pas aimer le sport en y voyant une espèce d’opium du peuple, voire un exercice de vanité pure…

J’ai beaucoup regardé les jeux olympiques et j’ai été touché par le dénouement de certaines épreuves (nul- et surtout pas moi- n’est parfait…).

J’ai cependant rapidement été exaspéré par les commentaires de la plupart des journalistes et des experts qui les accompagnaient.

J’ai pu assister à un festival de « franglais », bref, au martyre infligé à notre belle langue française. Victor Hugo, Alphonse de Lamartine, Musset, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud et bien d’autres illustres promoteurs de la langue doivent se retourner dans leur tombe devant le crétinisme absolu auquel on peut assister, impuissant, devant sa télévision…

Il m’est arrivé de changer de chaîne de télévision en entendant une spécialiste, manifestement illettrée, répéter : « il vient de scorer, il a pris le lead… » au lieu de : il vient de marquer un point et il a pris la tête.

Je passe sur l’expression mièvre dont tout le monde ou presque use et abuse, dans un langage régressif de crétin des Alpes : « c’est trop bien au lieu de c’est très bien ». (J’essaye d’inculquer la différence à ma petite fille, entre trop et très, en lui recommandant de ne pas imiter tous les abrutis actuels dans leurs tics verbaux…)

Cerise sur le gâteau, journalistes et commentateurs estiment qu’«Olympiade » est un synonyme de jeux olympiques. Je rappelle, humblement, qu’une olympiade est une période de 4 ans… séparant deux jeux olympiques.

Autre manie qui me révulse : « au final » au lieu de dire : finalement ou pour finir…

Un petit rappel : On fait de l’adjectif Final un substantif dans la construction Au final, grammaticalement fautive, qui se répand sans que rien la justifie.

On ditOn ne dit pas
Finalement, en dernier ressort, en dernière analyse, qu’en pensez-vous ?

Pour finir, ou à la fin, il a préféré s’en aller

Je dirai, en dernier lieu, ou pour finir, que…

Au final, qu’en pensez-vous ?
 

Au final, il a préféré s’en aller

Je dirai, au final, que…

Donc en entendant cette pauvreté de langage, j’avais les oreilles irritées et je me disais que les enfants et adolescents (et aussi certains adultes), qui sont de véritables singes imitateurs, vont reproduire toutes ces fautes à satiété et en inonder leurs rédactions (si ça existe toujours car il ne faut pas exagérer : c’est dur d’exiger de la jeunesse de produire des écrits…Il y a « l’intelligence artificielle pour ça … !).

Je ne compte pas l’emploi fautif du subjonctif (entendu de la part d’une commentatrice des courses cyclistes, une certaine Marion …) avec « après que » :

Un rappel :

À la différence de « avant que », qui implique une notion d’éventualité, « après que », marquant que l’on considère le fait comme accompli, introduit une subordonnée dont le verbe doit être mis à l’indicatif. Je rentrerai après que la nuit sera tombée. Il est parti après que nous l’avons tous salué.

Le passé antérieur employé dans des phrases comme Après que le bateau fut sorti du port, la tempête s’éleva ou On l’applaudit après qu’il eut parlé ne doit pas être confondu avec le plus-que-parfait du subjonctif.

Vous pourriez m’objecter que j’exagère en demandant un respect de la langue … Je ne le demande pas à l’inconnu que je peux croiser dans la rue ; mais aux professionnels (journalistes, commentateurs) payés avec nos impôts je le demande.

Une des rares personnalités qui trouvent grâce à mes yeux est l’historien érudit Franck Ferrand qui parle un français impeccable.

La plupart des Français actuels parlent désormais une sorte de créole (que je définis comme un mélange de langues). Jean d’Ormesson avait bien raison lorsqu’il déclarait qu’il n’était pas certain que notre langue survive bien longtemps…

Bref, je quitte le terrain du martyre de la langue française et de l’illettrisme ambiant qui permet à des « bas de plafond » de se retrouver à l’assemblée nationale ou même ministre de la République.

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J’ai observé attentivement les courses de demi-fond et de fond en athlétisme.

On voit désormais des athlètes qui courent à des allures démentielles sans signes de fatigue : il y en a même qui pourraient fumer le cigare telle cette « néerlandaise » (d’origine éthiopienne) qui finit ses 5000, 10 000 mètres et marathon (avec un parcours éprouvant comportant la fameuse côte des gardes) au sprint et fait de grands sourires à l’arrivée avant ses salutations à une divinité hypothétique…

Le coureur cycliste Lance Armstrong qui a volé sept victoires au tour de France en roulant à l’allure d’une mobylette dans les cols les plus durs (grâce à l’EPO) a manifestement fait des émules !

Je rappelle que l’entraîneur de la « néerlandaise » précitée a été suspendu pour… dopage.

De toute façon l’obsession majeure des coureurs à pied ou cyclistes est d’augmenter, par tous les moyens possibles, leur taux de globules rouges afin d’accroître leur endurance.

Déjà dans les années 1970 les coureurs finlandais avaient recours aux transfusions sanguines. Un certain Lasse Viren gagnait des courses quasiment uniquement à l’occasion des jeux olympiques !

Il y a une telle pression à la performance, aux médailles, qu’on peut admettre cette tentation d’avoir recours à des apports exogènes, le seul entraînement ne suffit plus, tout le monde connaît les méthodes d’entraînement, ce qui n’était pas le cas au début du XXème siècle.

De toute façon, me direz-vous, toute cette gloire éphémère parfois obtenue (voire souvent) par des moyens illicites sera recouverte par le néant qui nous attend tous…

« Vanité des vanités, dit l’Ecclésiaste, vanité des vanités, tout est vanité. » (Ecclésiaste 1,2)

 

                                                                                                 Diogène le 13 août 24

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30 Commentaires

  1. Il y a une responsabilité énorme du service « public », car ils servent d’exemple à toute une population, jeune et moins jeune.
    Anecdote : je dis à une de mes tantes : il ne faut pas croire ce qui se dit à la télé, ils ne racontent que des conneries, elle a été très choquée, et m’a envoyé balader.
    Je lui disais ça, à propos d’un vétérinaire qui avait affirmé d’une manière péremptoire , que tous les chats adoraient les courgettes.
    Ni une ni deux, je vais acheter une courgette, la coupe en morceaux, la fait bouillir et appelle mon minou.
    Mistigri, habitué aux bonnes petites assiettes, se rapplique illico.
    Il se rapproche et renifle l’assiette.
    Il a fait littéralement un bond en arrière et est parti en courant.
    S’agissait-il réellement d’un vétérinaire qui passait ce jour-là, aux infos ?
    Pourquoi raconter tant de mensonges à la télé ?

  2. Une autre épidémie d’incorrections, qui tend à se généraliser, l’absence d’accord au féminin, des adjectifs et des participes passés.
    C’est horripilant, et devenu tellement fréquent.
    Si j’étais Ernote ou l’ARCOM, je les enverrais suivre des cours de rattrapage en français, et sinon, les renvoyer du service où ils ne rendent vraiment pas service aux ados qui apprennent à s’exprimer.

  3. Autrefois les journalistes étaient sélectionnés parmi les diplômés de lettres classiques ou modernes.
    Aujourd’hui, ils font une école minable de journalisme et ils prennent tous la même intonation, écouter les commentaires des femmes sur les infos, et c’est insupportable de mimétisme sonore.
    On croirait qu’on les a clonées.

  4. Je pense que cet abus du : »trop » est encore un anglicisme …Un emprunt à l’expression anglaise : « too much » (qui veut dire trop).
    En matière de fautes de français et de barbarismes mon article est loin d’être exhaustif. Par exemple, une alternative est un choix entre deux possibilités. Or de nombreux locuteurs emploient le mot « alternative » pour désigner une seule solution…(encore un anglicisme…)

    • J’ai un peu survolé les jeux, vu qu’il n’y a eu que ça durant cette période.
      Le mot qui m’a vraiment « insupporté », a été, on « supporte », utilisé comme on « encourage », un anglicisme copié-collé, to support en anglais.
      Ce terme s’est répandu comme une trainée de poudre, lancé par les journaleux, et répété sans cesse par tout public interrogé dans la rue.

  5. Très et trop: ce n’est pas un langage régressif de crétin des Alpes, c’est sous l’influence des arabes scolarisés et du mimétisme des enfants; en effet, en arabe il n’ya a pas de différence entre très et trop. Que voilà une langue pleine de nuances !!!

  6. Je ne garderai des JOP 2024 que l’image des pleurs des athlètes qui ont décroché la palme après des années de sacrifices pour honorer leur patrie.

    La plus émouvante à mes yeux est celle du tennisman serbe Djokovic qui à 37 ans avait déjà tout gagné et n’avait plus rien à prouver si ce n’est à lui-même qu’il était le meilleur dans son sport…

    • Nous sommes de nombreux « Robin Dubois », Robin Dubois 😉
      Je suis celui qui a écrit l’article sur les armes à feu en France, mais je n’appelle pas à prendre les armes.

      La Sorbonne n’est plus ce qu’elle était.

    • @Robin Dubois. Elle s’exprime dans un français douteux en effet mais rien d’étonnant, tout est douteux chez elle. Depuis ses énormes fautes de français, inacceptables chez une « maître de conférences » jusqu’à ses élucubrations faussement féministes mais misandres jusqu’ au délire et même jusqu’à la folie (dans un roman qu’elle a écrit elle a imaginé « éplucher » la peau du torse d’un homme avant de l’assassiner). Sa présence en leur sein ridiculise écolos et féministes et est une honte pour l’A.N.

  7. J’ai lu cet article au petit matin, et j’avoue que je l’adore. Tous les exemples cités sont des expressions que j’ai remarquées et contre lesquelles je m’insurge ! J’aime aussi la langue française et je souffre … J’ai entendu des « Français » dire (par exemple) : « Comment dit-on ce mot en français ? » ou bien : « En anglais, c’est superbe mais en français, ça ne donne rien. » Ils pensent en anglois. Ils sont devenus amerloques. Ils méconnaissent la langue française. Macron a fait sauter le rempart qui existait pour protéger notre langue. Petite ordure, suivie par tant de cancres ! J’ajoute, pêle-mêle : « devenir la meilleure version de soi-même », « du coup »… Merci Diogène, pour cet article.

    • Ils ne savent même plus prononcer correctement…et confondent sons fermés et sons ouverts..
      On ne met pas de l’arum (toxique))dans un gâteau mais de l’arome…
      Je demande un prêt à la banque pour acheter un pré et non l’inverse…
      Le coeur est à l’intérieur du corps etnon …
      Le député lance une requête à l’assemblée et non une roquette comme jel’ai entendu…
      Enfin,dame Lacarrau,je n’habite pas en Rheune-Alpes dans la Dreume.etc…etc….

      .

  8. Merci !! Je ne suis pas le seul à avoir les esgourdes qui sifflent en écoutant tous ces gens qui ne savent plus parler leur propre langue.
    Quelle tristesse sonore.
    Autre exemple :  » le monsieur il a couru  » NON ! Le monsieur a couru.
    Bref, j’avoue que chaque jour, en entendant ces  » journalistes  » incultes à la locution de notre langue, cela me peine énormément ; en effet, je ne suis qu’un Français moyen avec lequel les instituteurs des années 60-70 ont tenté de faire en sorte que je m’exprime, plus tard, correctement. Je fais des fautes, certes, mais pas si vulgaires.
    Le  » trop  » qui est négatif est toujours employé à la place de  » très  » et cela fait MAL !!!!!!!!

  9. Merci de votre rappel du bon français. J’ai été élevé par des institutrices et des professeurs d’un autre âge, le devenant moi-même, qui n’auraient pas laissé passer une seule des énormités répandues que vous pointez. La plupart des gens, élèves compris, ne faisaient pas ces fautes.
    Je mets à part les expressions fautives récentes comme l’exaspérant  » Au final » que j’ai
    entendu pour la première fois d’une jeune enseignante en 2000. J’avais comprsi que le glissade avait commencé.
    Je ne parle pas même pas des imbéciles journalistiques, hors concours.

    Le drame – mineur aujourd’hui – est que ce n’est plus l’enseignant qui enseigne la langue, mais la télévision et ses débiles (ça commençait à mon époque), Internet amplifié par la caisse de résonance de la foule des animaux qui vont à l’abattoir en paissant l’herbe au bord un chemin qui les y mène.

    • Vous considérez-vous vraiment comme un pourfendeur des fautes de français et des fautes d’orthographe ?
      Votre commentaire a dû contrarier Diogène (et peut-être pas seulement lui) … 😉
      vOUS

    • Les fautes, c’est fait exprès ? ou « sont-elles faites exprès ? »

  10. Pour moi (à la radio) le pire était l’hystérie, les « gueulantes » des commentateurs, c’était insupportable

  11. Bonjour
    Écrire un article sur la perte du vocabulaire et écrire COUREUR À PIED… Hum, hum personnellement si vous voyez une autre façon de courir faites-moi signe !!!

        • Y’en a d’autres qui « écrivent » avec leurs pieds, ici ou ailleurs, mais j’ignore comment qualifier, sportivement parlant, ce genre de personne :-))

        • Pilote est plus approprié…
          Ouvrez donc un dictionnaire d’étymologie… Ou continuez avec vos approximations, faut-il vous mâcher le travail avec un lien ??

        • Bien sûr.
          Courir (deuxième définition.
          « Disputer une épreuve de course.
          Pilote qui court en Formule 1. »

    • « si vous voyez une autre façon de courir faites-moi signe !!! »
      A votre demande, je vous fais donc un signe :
      Course : Épreuve de vitesse (➙ coureur). Course à pied. Course de vitesse, de fond. Course de chevaux. Course cycliste. Course automobile.
      (Le Robert – dico en ligne).

  12. Les écoles de journalisme recrutent des cancres, qui répandront sans broncher la doxa mondialiste…
    Je suis attentif à l’usager du très répandu « c’est trop bien » pour féliciter quelqu’un. Il me semble que celui qui l’utilise ne se réjouit pas du tout en réalité. Sinon, il n’y verrait pas un trop plein de satisfaction. Trop signifie l’excès anormal. Dans le meilleur des cas, il est indifférent à la cause de satisfaction qu’il exprime. Dans le pire, il ressent une jalousie au moins inconsciente et aurait préféré un succès plus terne voire un échec.

    • Il me semble que ce « c’est trop bien » s’aligne sur : « c’est trop drôle ».
      Tellement bien ou tellement drôle que cela dépasse les limites du possible.

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