Panique à l’Elysée, Macron recase à tout va !

Deux jours après la dissolution, Emmanuel Macron affirmait au Figaro Magazine « J’y vais pour gagner » en parlant des élections législatives anticipées. Il semble qu’il ait depuis changé son fusil d’épaule. Il y va maintenant clairement pour perdre.

Bien sûr, il ne l’avouera jamais. Mais il suffit de lire le dernier compte rendu du Conseil des ministres pour s’en convaincre. A la rubrique « Mesures d’ordre individuelles », il est fait état de plus de 30 nominations sur des très hauts postes de l’administration. Un vent de panique soufflerait-il sur l’Élysée ?

En tout cas, ces nominations montrent la volonté du président de la République de recaser le maximum d’affidés avant la débâcle. C’est le cas de David Cvach, ancien conseiller de François Hollande à l’Élysée, jusqu’alors directeur de l’Union européenne au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, qui devient représentant permanent de la France au conseil de l’Otan à Bruxelles. Il est remplacé au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères par Vincent Guerend, actuel ambassadeur en Irlande, et surtout ancien directeur du cabinet de la secrétaire d’État chargée des Affaires européennes, Amélie de Montchalin.

Olivier Klein, ancien maire divers gauche de Clichy-sous-Bois et ancien ministre de la Ville, déjà recasé après son départ du gouvernement à l’été 2023 comme délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine envers les personnes lesbiennes, gays, bi et trans, devient le nouveau recteur de l’académie de Strasbourg. Quant à Jean-Philippe Agresti, recteur de l’académie de Corse, il devient celui de l’académie d’Orléans-Tours. Précisons qu’il est le mari de Sabrina Agresti-Roubache, candidate aux législatives dans les Bouches-du-Rhône et toujours secrétaire d’État chargée de la Ville et de la Citoyenneté.

Un conseiller de Sylvie Retailleau, la ministre de l’Enseignement supérieur, Emmanuel Roux, est promu recteur délégué pour l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation de la région académique Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le directeur adjoint de cabinet de Catherine Vautrin au ministère du Travail, François Mengin Lecreulx, est lui nommé au poste de directeur général de l’ARS de Normandie.

La valse des postes a commencé dès le Conseil des ministres du 12 juin, trois jours après la dissolution, où une dizaine de « mesures d’ordre individuel » avaient été adoptées. Ce jour-là, Élise Adevah-Pœuf, fille d’un ex-député socialiste, ancienne des cabinets de Christophe Castaner et Marc Fesneau, a été nommée directrice de l’asile à la direction générale des étrangers en France. Quant à Guillaume Robert, passé par les cabinets des ministres socialistes Jérôme Cahuzac, Bernard Cazeneuve, Christian Eckert et Michel Sapin, il a été promu directeur général adjoint de la direction générale des finances publiques (DGFiP).

Le Conseil des ministres 19 juin avait, lui, entériné une vingtaine de nominations, notamment dans l’armée.

Tous ces hauts fonctionnaires très politiques entreront-ils en « résistance » le 7 juillet au soir si Jordan Bardella devient Premier ministre ? Prendront-ils leurs ordres à Matignon ou resteront-ils fidèles à l’Élysée ?

https://fr.irefeurope.org/publications/les-pendules-a-lheure/article/macron-recase-a-tout-va/

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3 Commentaires

  1. Ben les nominations ça se défait non ? En arrivant à Matignon Jordan Bardella peut virer toute cette chienlit macronesque , il peut faire tomber les nominations par une loi votée à l’A.N. puisque normalement il doit avoir la majorité ! N’est ce pas la valse des chaises musicales à chaque changement de gouvernement ?

  2. Il reproduit exactement le même schéma que hollande juste avant son départ.
    Il vaut mieux être haut-fonctionnaire à un poste clé de l’état qu’un ministre animateur de télé.