Charles Aznavour dans « Ararat » le film de ses origines, qui raconte le génocide arménien de 1915.
Il aurait eu 100 ans en 2024
Auteur-compositeur, interprète de génie mais aussi acteur, Charles Aznavour a joué dans une bonne soixantaine de films.
Photos de ses principaux films ici
Extraordinaire galerie de photos avec Aznavour au cinéma ici
Chanteur ou acteur, Charles Aznavour avait en lui ce sens du jeu fait de sensibilité et de magnétisme.
L’ouvrage de Philippe Rège, Aznavour, un destin de cinéma, sorti en mai 2024 regorge d’anecdotes sur le parcours de Charles Aznavourian.
Il embarque dans quatre-vingts ans de cinéma.
Nourri en cinéphilie au Cinéac du faubourg Montmartre, enfant issu d’une famille arménienne, Charles suit les cours de l’École des enfants du spectacle. Contrairement à de nombreux parents tentant coûte que coûte d’écarter leur progéniture de ces métiers de saltimbanques, son père baryton et sa mère comédienne encouragent leur fils et leur fille sur la voie du spectacle.
Charles est un enfant de la balle, dont les parents immigrés ont vu leur carrière fracassée par l’exil forcé à cause de la barbarie ottomane. Les parents fondent une troupe amateur et le petit Charles les admire.
Philippe Rège cite Aznavour à ce sujet : « J’ai toujours gardé dans mon cœur une infinie tendresse pour ces comédiens et ces chanteurs frustrés (…) c’est sans doute en découvrant tout ce qu’ils avaient enduré (…) que l’enfant que j’étais a compris que leur destin, sur scène, serait aussi le mien. »
Ses débuts d’acteur, Aznavour les fera en novembre 1935, sur la scène d’un théâtre
Cette année là, Pierre Fresnay met en scène Margot d’Édouard Bourdet à Marigny. Il engage Charles. Il a 10 ans. Une figuration, mais une photo dans le programme. Sur la scène, Yvonne Printemps et Jacques Dumesnil.
Charles Aznavour enfant (à gauche), lors d’une représentation de « Margot » d’Edouard Bourdet. Paris, théâtre Marigny, novembre 1935.
En 1958, il fait son entrée dans la cour des grands, dans La « La Tête contre les murs » de Georges Franju.
En 1959, il est aux côtés de Jean Cocteau et de Jean Marais dans « Le Testament d’Orphée ».
1960 sera une année faste pour le comédien qui joue d’abord aux côtés de Lino Ventura dans le célèbre « Un taxi pour Tobrouk » de Denys de la Patellière.
Il trouve ensuite, sous la direction de François Truffaut, un de ses plus beaux rôles dans « Tirez sur le pianiste ».
C’est la fragilité de l’acteur Aznavour qui séduit le réalisateur : « La vulnérabilité de Charles a été celle de Jean Gabin, autrefois, quand il n’avait pas forcément le beau rôle, le Gabin de La Bête humaine. »
Il incarne donc Charlie Kohler dans Tirez sur le pianiste, un scenario adapté du roman de David Goodis. Un pianiste veuf réfugié dans un cabaret qui sera bientôt confronté à des gangsters de taille. Un film noir, hommage au cinéma noir hollywoodien.
Pierre Mondy et Charles Aznavour Le facteur s’en va-t-en guerre (1966)
Mocky (« Les dragueurs »), Cayatte, (« Le passage du Rhin »), Verneuil (« Les lions sont lâchés »), Granier-Deferre (« La métamorphose des cloportes ») le feront tourner.
En 1968, Charles tourne son premier film en anglais.
Ce sera « Candy » de Christian Marquand avec… Marlon Brando, Richard Burton, James Coburn, John Huston… et Ringo Starr, batteur des Beatles.
En 1979, il tourne en allemand, « Le Tambour » de Volker Schlöndorff, film qui recevra l’Oscar du meilleur film étranger.
Claude Lelouch enchaînera avec lui deux films « Edith et Marcel » avec Marcel Cerdan Jr et « Viva la vie » avec Charlotte Rampling et Michel Piccoli.
Pour Chabrol, en 1982, il sera un petit tailleur juif confident privilégié de Michel Serrault, chapelier assassin dans « Les fantômes du chapelier ».
https://ok.ru/video/1626532416025 (Aznavour à 20’45)
Charles Aznavour avec Michel Serrault et le réalisateur Claude Chabrol, le 20 janvier 1982, à Concarneau, lors du tournage du film « Les Fantômes du chapelier », dans lequel il interprétait le rôle d’un tailleur arménien.
Vive la vie !
7,724 total views, 2 views today
Ce qui m’a toujours impressioné chez Aznavour,c’est la façon dont il maniait la langue française dans ses chansons. Lui l’arménien, avait l’amour de nos mots ainsi que l’art et la manière de s’en servir.
Il est assez révélateur de constater que depuis que le monde existe les dons véritables (Intelligence, talent, humanité, voire beauté …) proviennent toujours de peuples vivant dans la souffrance ou la persécution qu’elles soient récentes ou millénaires …