Ah, les merveilleuses soirées autour du feu de bois ! 0ui mais…

 

L’hiver arrive, la situation internationale n’est pas brillante.

Un moyen de survie important c’est le bois à condition de disposer, dans votre habitation, d’une cheminée à laquelle vous pouvez raccorder un poêle à bois ou même un feu ouvert, de préférence muni d’une porte qui permette de le fermer.

Mais tout ça, ce n’est pas simple.

 

Première condition sine qua non: le conduit de votre cheminée doit être propre, ramoné tous les ans! et même il arrive qu’il faille ramoner plusieurs fois par an, pour éviter les feux de cheminée et le mauvais tirage, voire des intoxications.

Dans le bon vieux temps, quand j’habitais dans une petite maison au bord de la forêt, je montais sur le toit et laissais descendre dans la cheminée un gros poids en fer qui entrainait un buisson d’épineux, qui raclait les parois de la cheminée, comme le faisaient, traditionnellement, «nos vieux».

Maintenant que j’habite dans une maison à plusieurs étages et que j’ai quelques années de plus, c’est monsieur le ramoneur qui s’en charge, aussi parce que les lois ont changé, qu’il faut des certificats à produire à l’administration et éventuellement aux assurances… mais, aussi, parce que nous ne voulons pas risquer des problèmes de chauffage en plein hiver.

 

Pour le poêle à bois, quel bois? La plupart des gens doit se contenter d’acheter du bois chez un marchand. Ceux qui possèdent un territoire sur lequel il est possible de couper des arbres et de «faire son bois soi-même» peuvent améliorer la qualité en observant les règles de la nature pour décider quand couper les arbres.

L’intérieur des arbres possède des canaux verticaux dans lesquels circule la lymphe pour nourrir la plante. Au printemps et en lune croissante l’aspiration de la lymphe vers le haut est maximale pour réveiller la croissance de l’arbre, la production de feuilles, fleurs et fruits.

En automne, l’activité diminue, les fruits ont été cueillis, les feuilles tombent, l’arbre va en repos hivernal; en phase de lune décroissante, donc moins active, les canaux lymphatiques sont le moins dilatés.

Quand l’arbre a été coupé et que le bois a séché, s’il a été coupé en phase de lune croissante, avec les canaux lymphatiques dilatés, une fois sec, le bois aura dans son intérieur des canaux pour la circulation de l’air, bien dilatés et donc il brûlera bien.

Par contre si le bois a été coupé en lune décroissante, en hiver, quand ses canaux étaient le moins dilatés, le bois sera plus compact et plus dur et brûlera moins bien mais sera plus apte a devenir du bois de construction, par exemple pour une clôture ou une poutre.

 

Quel essence de bois? si on a le choix, du chêne ou du hêtre, mais en général on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a…

Cas particulier: le châtaignier qui contient beaucoup de tanin. Coupez-le et laissez-le, mis verticalement, dans la pluie pour le rincer du tanin, puis laissez-le sécher et empilez-le horizontalement, comme les autres essences.

Vous avez du bois qui ne brûle pas bien? essayez de le laisser reposer/sécher verticalement. Quelque fois, aux grands maux les grands remèdes: mettez-le verticalement, faites-lui un bonne douche avant de le laisser sécher…

 

Où stocker votre bois? Jamais dans une cave, ni à l’intérieur: il lui faut une bonne circulation d’air. N’oubliez pas que le bois peut être attaqué par des vers, qui peuvent gagner les poutres de votre cave. Le mieux est de l’empiler dans un hangar sans murs (4 piquets couverts d’une tôle ondulée) ou le long d’une façade sud en plein soleil et, quand il pleut, bien couvert de bâches. Une bonne pluie pour le rincer ne fait pas de tort à condition de bien le sécher ensuite.

Récupérez les cendres et mélangez-les à votre compost.

 

Si vous avez un jardin et des plantes à élaguer, des branches d’arbres fruitiers, ou même simplement des framboisiers à couper chaque automne, coupez-les à une longueur de 30 cm, faites-en de petits fagots, laissez-les bien sécher, et ils seront idéaux et gratuits pour allumer votre feu au bois.

 

Si vous n’avez pas de poêle, essayez d’en trouver un de deuxième main. Attention à ne pas confondre avec un poêle à charbon. Evidemment, en cas de catastrophe, on s’arrange avec ce qu’on peut, mais si on a le choix il vaut mieux un poêle à bois pour le bois et un poêle à charbon pour le charbon.

Préférez-en un dans lequel on peut mettre de grosses buches (car couper/débiter le bois c’est un gros travail) et sur lequel on peut cuisiner.

 

Les buses qui vont du poêle à la cheminée dégagent aussi de la chaleur, mais, elles se remplissent de suie… Le poêle ne tire plus, et un soir vous rentrez du boulot et trouvez votre habitation remplie d’une épaisse fumée… Vous allez devoir ouvrir toues les fenêtres, démonter les buses, aller les nettoyer… Donc, ayez une brosse prévue pour le diamètre de votre tuyau de poêle… et il vaut mieux les nettoyer systématiquement avant la cata…

Autre surprise désagréable: un soir en rentrant vers 19h00 du travail, en ouvrant la porte de la maison: épaisse fumée noire… et pourtant je venais de nettoyer les buses… Mais, il avait tellement neigé, que, sur le toit, la couche de neige était plus haute que la cheminée et donc empêchait la fumée de sortir…

Donc: ouvrir toutes les fenêtres, changer de vêtements, placer l’échelle, avec un râteau (en bois pour ne pas endommager les tuiles) tirer la couche de plus d’1m de neige d’épaisseur vers le bas, dégager un sentier dans la neige, sur le toit, jusqu’à la cheminée et puis dégager toute la neige autour de la cheminée… tout ça dans le froid et le noir, à la lueur d’une lampe torche…

C’est des trucs qu’on fait, dont on rigole, après, mais qu’il vaut mieux prévoir et donc éviter car la neige c’est très glissant et un toit en pente couvert de neige, c’est encore plus glissant. Mais, si ça vous arrive, vous n’avez pas d’autre solution que de résoudre le problème, donc il vaut mieux y penser avant.

 

Le chauffage central, au mazout, les serpentins électriques, les poêles aux pellets, sont d’excellents chauffages, mais s’il y a panne d’électricité il n’y a rien de tel qu’un bon vieux poêle à bois… et, une soirée autour de la cheminée est nettement plus romantique qu’une soirée autour d’un radiateur.

 

Post scriptum

Vous vous souvenez qu’il y a quelque temps nous avons parlé de la façon de recycler la sciure de bois pour pouvoir la brûler.

J’ai essayé. J’ai acheté une presse. Ensuite, j’ai mis dans une grande bassine, de l’eau, des cartons, du papier journal et de la sciure. J’ai trituré longuement, ça sent horriblement mauvais… J’ai fait des parallélépipèdes et des sphères… ça ne tient pas… il faut un élément collant…

J’en suis arrivée à faire 10 litres de colle à la farine… à mélanger à mon premier mélange… ça tient mieux mais ce n’est pas un grand succès…

En plus le fond de ma casserole a adhéré/brulé et c’est pas encore complètement nettoyé…

Sachez donc qu’en cas extrême on peut essayer, mais en temps normal, le saint ne vaut pas la chandelle… on ne sait pas gagner à chaque coup… et la sciure on peut l’employer au jardin par exemple sur les sentiers pour freiner les mauvaises herbes.

 

Post post scriptum : donnez un coup d’œil à ceci : https://ripostelaique.com/ma-petite-minute-survivaliste-lisez-et-ecoutez-piero-san-giorgio.html

 

Anne Lauwaert  2.XI.23

 

 

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3 Commentaires

  1. Il y a … longtemps nous avions acheté une grosse maison (du 15° siècle) que nous chauffions avec un « fourneau bouilleur » (cuisinière au bois ayant un gros réservoir d’eau) auquel j’avais branché des radiateurs. Il m’avait fallu un certain temps pour arriver à doser l’arrivée d’air pour que le bois tienne toute la nuit. Cette vie m’avait fait comprendre l’adage « le bois chauffe trois fois : quand on le coupe, quand on le transporte et quand on le brûle ». C’était une autre époque dans un autre monde !

  2. Oei, Bravo plein de bonnes idées mais ça reste des procédures. Il faut d’abord faire fonctionner ses méninges, et s’adapter aux circonstances. Bravo de tenir compte du savoir de nos ancêtres mais il devait y avoir quand-même un stuut puisque ils sont tous morts. J’avais calculé mon feu ouvert avec Bernoulli, etc et puis des discussions interminables avec des ingénieurs d’une usine de feu de bois, une bande d’incapables, etc. La sciure de bois est un puissant explosif ! Le jeter dans le feu et boum. Il y a les feux de bois norvégien … c’est pour brûler du bouleau, en Alcace pour brûler du sapin, d’autres pour les feuillus. Les cheminées en pierres qui accumulaient la chaleur, mais où il ne faut surtout pas éteindre le feu quand il pleut est surout quand il neige. Aujourd’hui il y a les cheminées isolées, tubées avec des tuyaux en inox qu’on peut ramoner par le bas. Il y a la prise d’air à l’extérieure et un système de chauffe hermétique obligatoire dans beaucoup de pays. En Belgique il y a des magasins irresponsables qui vendent ses feux sans ce raccord vers l’extérieur pour augmenter leurs bénéfices.

  3. Bonjour. Il y a 70 ans,de bon poële à sciure fonctionnaient très bien.Ils étaient constitués d’un corps cylindrique en tôle à l’intérieur duquel se trouvait le foyer amovible également cylindrique. La sciure était tassée dans le foyer qui comportait en son centre un manchon tubulaire légèrement conique. lorsque le foyer était plein de sciure tassée,on retirait le manchon et on replaçait le foyer dans le poele. L’allumage se faisait par une coupelle d’alcool à bruler à la base de la « cheminée » générée par le manchon. 12 heures de chauffage gratuit… à l’époque!!!

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