Ci-dessus une vue du vignoble de Saumur-Champigny, autant dire que c’est chez moi, en tant qu’Angevin ! Et vous connaissez l’adage « Angevin, sac à vin » ! Il paraît que l’on dit aussi « Angevine, sac à p*** » (je ne peux ni confirmer ni infirmer cette assertion). La citation sur l’image est due à Pasteur, et pourquoi devrais-je douter de la parole de notre gloire nationale ? (Si vous voulez en savoir un peu plus sur lui, il suffit de vous rendre à la fin de l’article).
Un sinistre personnage dont je ne citerai pas le nom pour m’éviter une hausse de tension a déclaré récemment que « c’était la fin de l’abondance ». J’ai envie de rétorquer : si ce n’était que ça ! Car tout ce que nous avons perdu, ce sont les petits plaisirs de la vie. Fini le plaisir de conduire avec toutes les tracasseries que l’on nous fait subir, fini le plaisir de fumer une bonne pipe ou un excellent havane, fini le plaisir de déguster une côte de bœuf bien tendre, fini le plaisir de trinquer entre amis. Je me suis déjà exprimé à ce sujet dans un article coup de gueule et maintenant on va passer à un domaine des plus réjouissants, le vin dans la musique, et merde aux pisse-froid. Amusons-nous !
On commence par une ouverture, La vie parisienne de Jacques Offenbach, surnommé « Le petit Mozart des Champs-Élysées » (tient cela me fait penser à un certain « Mozart de la finance », aucun rapport en fait). La vie parisienne a été créée en 1866 et révisée en 1873. On retrouve dans cette opérette beaucoup d’airs connus d’Offenbach.
Remontons dans le temps avec ce tourdion de la Renaissance Quand je bois du vin clairet de Pierre Attaingnant (sous-titres disponibles).
Revenons à La vie parisienne : un couple de Suédois, le baron et la baronne de Gondremark, vient passer quelques jours dans la capitale française. Le baron veut s’encanailler, pas de dîners en tête à tête avec sa femme, il veut « s’en fourrer jusque-là avec des femmes de petite vertu » !
Mais de son côté, la baronne souhaite se cultiver : elle veut voir « la Patti dans Don Pasquale de Donizetti ». Vous ne connaissez pas Adelina Patti (1843-1919) ? La voici !
À leur arrivée à Paris, le baron et la baronne sont pris en charge par deux margoulins, Bobinet et Gardefeu. Ce dernier serait d’ailleurs prêt à un tête-à-tête coquin avec la baronne ! Et pour cela, enivrons le mari pour le distraire plus facilement ! (Airs : Il est gris, moi pas gris, vous tous gris et feu partout, lâchons tout !). Évidemment, les choses ne vont pas du tout se passer comme prévu par nos deux lascars !
Si j’ai passé un peu de temps sur La vie parisienne, c’est que cette musique nous décrit parfaitement la capitale au temps du second Empire ; plus qu’une ville lumière, Paris était une ville phare de culture et de plaisir. Il en reste quoi aujourd’hui ? À peine la lueur d’une bougie…et encore, au moindre souffle de vent, elle s’éteint.
Récemment j’ai évoqué les Quatre Saisons de Vivaldi, dans l’automne le compositeur décrit une chasse puis l’ivresse due au bon vin. On retrouve le même procédé dans l’oratorio Les Saisons, de Joseph Haydn. D’abord la chasse…
…et le vin :
Vous remarquerez que l’on chasse D’ABORD, et que l’on boit APRÈS ! (Je dis ça, je dis rien mais suivez mon regard…)
On continue, hips (oh pardon) ! Avec In taberna quando sumus, (« quand nous sommes à la taverne », mais vous aviez tous compris !) avec cet extrait des Carmina Burana de Carl Orff, avec cet extrait sous la direction du chef Seiji Ozawa, sans doute une des versions les plus enthousiasmantes que je connaisse. Une mention particulière pour le chœur japonais qui chante sans partition !
Finissons dans la joie et la bonne humeur avec ces extraits de La chauve-souris, de Johann Strauss (Air du champagne, Polka Sous le tonnerre et les éclairs, finale de l’acte II) dans cette version magique du chef Carlos Kleiber et aussi du metteur en scène Otto Schenk :
QUELQUES BONUS À PRÉSENT :
Marie-Christine avec Claude Nougaro :
C’est bon signe avec Julie Dassin :
Tout ce que vous avez voulu savoir sur Pasteur sans jamais oser le demander :
Et voilà ! Alors je dis à tous ces pisse-froid, ces pisse-vinaigre qui veulent nous empêcher de jouir de la vie, allez vous faire voir je vous jette dans les ténèbres (dont vous n’auriez jamais dû sortir), au milieu des pleurs et des grincements de dents.
Filoxe
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BRAVO frangin pour ton dernier travail que je revois avec plaisir ( Nougaro, C Orff, « la Chasse des Saisons » e tutti ).
Longue Vie au petit verre pris avec modération, mais en plein bonheur, en écoutant une jolie musique.
Bel hommage au vin et à la dive bouteille.
Le chœur japonais est impressionnant.
Jolies trouvailles dans le passé culturel parisien !
Ce midi je vais déjeuner d’un cassoulet de Castelnaudary accompagné d’un Saumur Champigny, marrant cette coïncidence .
Bon appétit Filoxe !
Mon cher Filoxe, je vous prie de croire que tous mes amis chasseurs et moi-même, nous chassons d’abord et buvons ensuite. Dommage que vous en soyez resté au sketch des inconnus.
Le vin c’est la vie , c’est le patrimoine de la France et c’est notre art de vivre à la Française !
Je vous remercie pour ces petits moments.
La vie est trop courte, il faut s’amuser,
On aura toute la mort pour nous reposer.
Hélas je ne peux plus boire d’alcool pour raison de santé ni fumer de havanes. Mais je n’empêche pas les autres de profiter de la vie. Je me rattrape sur la bouffe, sans excès. Je suis un bon cuistot. J’ai découvert le vin sans alcool. Des vignerons en produisent avec d’excellents crus issus de leurs vignes. C’est plus cher que la bibine sans alcool des supermarketts, mais je m’en commande un carton de temps en temps. Le rosé et le blanc sont excellents. Mais bien sûr, je regrette le temps où je consommais un bon verre de bourgogne ou de bordeaux.
bonjour Argo
pour les memes raisons que toi, si tu pouvais me donner quelques marques ?
merci
La Côte de Vincent, par exemple. Taper vins sans alcool sur internet, on a la liste complète. Beaucoup vendent par correspondance. Préférer ceux qui sont élaborés dans un domaine viticole, sans ajouts d’additifs.
merci