S’il est plutôt bien placé en Amérique Latine, le Groupe Renault se trouve désormais surtout concentré en Europe. Et difficile d’imaginer d’autres débouchés: le Japon reste un marché tourné vers ses constructeurs locaux. S’implanter aux USA représenterait des milliards d’investissements pour un résultat incertain.
L’Alliance reste finalement l’ancrage de Renault comme marque internationale. Se tient justement ce mardi un conseil d’administration franco-japonais pour continuer de relancer l’Alliance.
Renault se retire totalement du marché russe. Après avoir suspendu ses activités le 23 mars, dans l’attente de l’évolution de la guerre initiée en Ukraine et des sanctions occidentales, le constructeur a mis un terme à une présence de presqu’un quart de siècle dans le pays. Renault avait en effet débuté ses activités dans le pays en 1998, dans un accord entre le groupe français et la Mairie de Moscou pour lancer Avtoframos, ce qui est devenue la filiale russe de Renault.
Filiale locale et marque Lada cédées
Renault renonce à ses deux actifs en Russie. Sa filiale locale, d’abord, est cédée à la ville de Moscou. Et sa participation dans le groupe Avtovaz (à 67,69%) est, elle, restituée à NAMI (l’Institut central de recherche et de développement des automobiles et des moteurs). Avtovaz produit notamment des véhicules de marque Lada.
Le maire de Moscou Sergueï Sobianine dessine les premières lignes de ce que sera l’ex filiale de Renault dans le pays. « J‘ai décidé de […] reprendre la production de voitures sous la marque historique Moskvich, explique-t-il sur son blog. Nous essaierons de garder la plupart de l’équipe travaillant directement à l’usine et avec ses sous-traitants ».
« KAMAZ deviendra le principal partenaire technologique de la relance de l’usine automobile de Moscou Moskvich [une marque historique de l’histoire automobile soviétique, NDLR]. Dans un premier temps, la production de voitures classiques à moteur à combustion interne sera organisée et, à l’avenir, de voitures électriques », poursuit Sergueï Sobianine. L’un des enjeux est d’assurer la fourniture de pièces et composants pour le site. Un enjeu identique pour Avtovaz, même si près de 80% des pièces étaient déjà achetées en local.
Si la décision était attendue et semble avoir déjà été intégrée par les marchés – Renault recule seulement de 0,9% ce midi à la Bourse de Paris – ce départ reste un coup dur pour le Groupe.
« C’est une très mauvaise nouvelle pour le Groupe, nous résume Jean-Pierre Corniou, spécialiste automobile chez Sia Partners. La Russie était une très belle réussite pour Renault, fruit du travail de plusieurs années, avec des usines lourdement modernisées pour atteindre les standards de l’Alliance ».
Ces cessions obligent pour l’instant le constructeur à un ajustement comptable de près de 2,2 milliards d’euros. Le groupe revoit aussi ses prévisions financières à la baisse, avec une marge opérationnelle passant pour 2022 de 4% à 3%, et une trésorerie sous le milliard, dans ses prévisions. Une perte lourde mais qui aurait pu encore plus se creuser.
Le marché automobile russe s’est en effet effondré depuis le début de la guerre en Ukraine, avec à peine 30.000 voitures neuves vendues dans tout le pays en avril. La production devenait difficile avec peu de composants disponibles. Renault avait par ailleurs continué à payer les salariés pendant les périodes d’arrêt des usines ces dernières semaines.
Vers un retour d’ici 2028?
Mais dans un communiqué, le PDG du Groupe Luca De Meo semble pourtant ne pas fermer la porte sur l’aventure russe de Renault, dans le communiqué publié ce lundi. « Aujourd’hui, nous avons pris une décision difficile mais nécessaire ; et nous faisons un choix responsable envers nos 45 000 salariés en Russie, tout en préservant la performance du Groupe et notre aptitude à revenir dans le pays à l’avenir, dans un contexte différent. »
Renault pourra activer dans les six prochaines années une option de rachat concernant Avtovaz. Ce retour de Renault semble toutefois bien hypothétique. Les actifs de Renault en Russie sont désormais propriété de l’Etat russe, a annoncé lundi le ministère russe de l’Industrie et du commerce: « Des accords ont été signés pour un transfert des actifs russes du groupe Renault à la Fédération de Russie et au gouvernement de Moscou ».
Les observateurs se montrent très circonspects. « C’est hautement aléatoire, qui sait ce qui se passera d’ici 2028 », précise Jean-Pierre Corniou.
Cette perspective laisse cependant la porte ouverte. « C’est une manière de sauver la face, poursuit Jean-Pierre Corniou. Certes, on met 2,2 milliards d’euros à la poubelle, mais on dit qu’on va revenir. Renault avait cependant noué de très bonnes relations avec les partenaires russes, qui les voyaient comme des partenaires fiables. Evoquer un possible retour permet de garder ce lien ».
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Merci Macron l’UE l’OTAN et les Ricains!!et notre très chère Van Der Leyen !
Oui une belle brochette d’abrutis qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez!
Il ne fallait pas écouter l’Otan,les Ricains et respecter les accords de Minsk !Mais ce n’est pas les Ricains qui vont payer l’ardoise c’est nous le peuple de l’UE enfin de ce qu’il en reste!
même problème pour la Société Générale obligée de ceder ses actifs russes de plusieurs milliards pour une bouchée de pain.
L’industrie automobile qui ne va pas fort en ce moment, va prendre un grand coup sur le nez.
Bien entendu, l’automobile américaine continuera son bonhomme de chemin.
Les USA nous ruinent avec l’aide de la bite ukrainienne, mais nous sommes assez stupides pour nous laisser mener par le bout du nez.
L’Europe court à la catastrophe pour une guerre qui ne nous concerne pas.
Je parie que certains utilisent la peur contre la Russie, suggérant que Poutine aurait des visées de conquête sur des pays plus à l’ouest.
Adieu France !!!
Encore une belle connerie qui va couter chère a la France , les clients russes on y pense ils vont faire comment ? c’est une honte de se coucher ainsi pour obéir aux américains don l’objectif est de détruire la France et l’ Europe qu’ils jalousent avec les faux culs d’anglais depuis des décennies .
La morale est les affaires n’ont jamais fait bon ménage, surtout quand les leçons de morales sont données par l’Otan.
La question est que pouvait faire Renault ?
Réponse : rien
Les capacités de sanction sur Renault auraient été énormes (voir amende BNP)
Préserver une capacité de retour c’était sans doute la moins pire des solutions.
En outre ce monsieur JP Courniou est sur BFM, ça ne plaide pas vraiment pour lui.