Voici le discours que Maurice Vidal, pour Riposte laïque et Résistance républicaine, a prononcé le 18 janvier dernier lors du rassemblement à Montpellier au nom de la liberté d’expression :
La liberté d’expression est l’alpha et l’oméga de la liberté : la liberté qui ne s’exprimerait pas ne serait pas la liberté.
La liberté commence par la parole : c’est la première liberté de l’enfant. Cette liberté ne peut que grandir, parce qu’elle épouse l’éveil de la conscience. Pas de liberté sans pensée. Pas de pensée sans liberté. D’où l’idée que la liberté d’expression ne saurait avoir de limites.
La seule limite que la liberté d’expression connaisse est la violence physique, celle qui frappe, viole, martyrise, tue. Cette violence est objective : elle peut atteindre n’importe qui.
Par contre, la violence des mots n’entre pas dans ce cadre, parce qu’elle est subjective : l’un qualifie d’« insulte » ou d’« irrespect » ce que l’autre appelle « vérité » ou « courage ». Cette violence-là me m’atteint pas.
D’ailleurs, aucun mot n’est violent en soi. « Violent » le mot « violent » ? « Violent » le verbe « massacrer » ? « Violente » l’affirmation selon laquelle « nous sommes tous mortels » ?
En revanche, l’appel à la violence est violence, car la violence dont il s’agit ici est violence objective.
Or, c’est justement parce qu’une telle violence existe que la liberté d’expression prend tout son sens. En effet, se taire face à la violence objective fait le jeu de la violence. Nous devons donc parler, écrire, dessiner, railler, brocarder, pour dire « non » à la violence. Et c’est cela « penser ». « Penser », c’est dire « non » à ceux qui disent « non » à la pensée. Penser, c’est refuser la pensée unique. Penser, c’est ne pas vouloir marcher au pas. Toute pensée libre est insolence. Toute pensée libre est insoumission.
L’Histoire de France n’est pas autre chose. C’est cela qui nous porte et qui nous permet de rester nous-mêmes. C’est cela que nous défendons en défendant la liberté d’expression, comme la défendirent nos plus grands esprits.
La liberté d’expression, c’est le « Je pense » de Descartes ; c’est Voltaire et ses pamphlets, Rousseau et ses Lettres écrites de la montagne, Diderot, D’Alembert, Jaucourt et tous les encyclopédistes ; c’est Hugo défendant les misérables, Zola plaidant en faveur de Dreyfus, le général de Gaulle osant l’Appel du 18 juin.
La liberté d’expression, c’est l’âme de la France !
Qui voudrait se séparer de son âme ? Qui voudrait la voir limitée ? Qui voudrait n’être plus soi ? Bref, qui voudrait disparaître ?
Savons-nous au moins que la liberté d’expression est honnie de tous les régimes dictatoriaux ?
Voilà pourquoi, plus que jamais, nous devons la défendre dans son intégralité, pour que vive le monde libre, et que vive la France !
Maurice Vidal
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