Très belle allocution d’Hervé Juvin, avec, en prime, le commentaire excellent d’Henri Clément.
Hervé Juvin nous rappelle ce qu’écrivaient déjà Simone Weil (la philosophe) et Marcel de Corte :pas de peuple sans racines, pas de peuple sans Histoire, pas de peuple sans traditions, pas de peuple sans une religion traditionnelle (en France, le catholicisme), le Rien c’est le Mal, et Satan, c’est le vide. Lorsque le Rien règne en maître, il n’y a plus de nationaux français, il n’y a même plus de citoyens républicains, il n’y a plus que du Vide, des hommes-masse sans passé, sans avenir, sans lettres et sans moralité, sans pays et même sans régime.
JPH
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« …il n’y a même plus de citoyens républicains… »
Mais comme chaque médaille a son revers, je constate que je me suis encore fait avoir.
En effet, samedi j’ai payé mes impôts (augmenté de 80E par rapport à l’an passé!!)
J’ai donc payé pour Rien ! Mais je suis sûr que l’argent n’est pas parti dans le cosmos, comme pour le passage à l’Euro où nous avons subi du jour au lendemain une augmentation de 31% – à la machine à café, le godet est passé pendant la nuit de 5 F à 1E soit 6 F 57…où est passée la différence.
De n’être plus rien, l’Europe est comme ce camion qui transportait des trous (donc rien), il fit marche arrière et tomba dans le trou !?!?!
Se rapprocherait-on des prophéties apocalyptiques?
Non, nous ne sommes pas rien. Ce n’est pas parce qu’on ne nous voit pas que nous sommes rien : nous sommes « l’armée des ombres », du film de Jean-Pierre Melville adapté du roman de Joseph Kessel.
Je pense souvent à ce film en réfléchissant à la politique que nous subissons en France. Je ne sais pas si nous sommes en dictature, le terme est probablement encore fort à ce stade de l’état policier français et sa justice d’exception commençante. Mais déjà des gens cachent leur opinion, aux sondeurs, à leurs amis, à leur famille. Et quand on discute avec un inconnu rencontré en vacances, dont on se méfie comme d’un espion, et qu’on fini par donner une bribe de notre pensée sur un des divers maux français, les sourires arrivent, on découvre qu’on partage les mêmes points de vue.
Donc image frappante dans ce film, à la fin, deux hommes visage cachés, Jean-François (Jean-Pierre Cassel) et Saint-Luc (Paul Meurisse), embraquent pour rejoindre la résistance. Ils ne se voient pas, ne se parlent pas, ne se connaissent pas. Seuls nous spectateurs voyons qui ils sont : ce sont deux frères, qui ne savent rien de l’engagement de l’autre, mais vont vers le même combat.
Donc à la vue de cette vidéo d’Hervé Juvin, ce film me revient encore, car je connais monsieur Juvin, nos enfants ont été en classe ensemble et se fréquentent toujours. Et pourtant, nous parents, ignorons que nous sommes du même côté.
Merci Well pou r cette belle réflexion et l’évocation du merveilleux film de Melville… cela me fait penser qu’il y a des lustres que je n’ai pas vu un bon film au cinéma… et que je n’y vais pratiquement plus…